« Mes chers compatriotes,
Cette fin d'année 2009 est calamiteuse, je ne vous le cache pas. Deux baffes récentes parmi d'autres : l'émirat d'Abou Dhabi vient de préférer la Corée du Sud à la France pour l'achat de trois réacteurs nucléaires. Un dossier dont je m'occupais tout particulièrement... J'en tire immédiatement la leçon : il faut que je m'occupe davantage de tous les dossiers sans exception.
Autre fiasco : les Chinois viennent de choisir les Allemands de Siemens de préférence à notre TGV pour équiper la ligne Canton-Wuhan, la plus longue (1 000 kilomètres) et la plus rapide (350 km/h) du monde. A ce train, notre TGV fera bientôt figure de tortillard. Mais on va se refaire car j'ai une idée : vendre aux Chinois des RER A, avec tous leurs conducteurs. Ces échecs ont un avantage : ils font oublier le fiasco du sommet de Copenhague, où je me suis fait planter par Obama et le Chinois dans la dernière ligne droite.
J'ai quand même de bonnes nouvelles à vous annoncer. Le smic augmentera de 0,5 % le 1er janvier prochain, soit 6 euros brut par mois. Ne me dites pas merci, c'est tout naturel. Les cotisations aux mutuelles aussi vont augmenter : environ 5 °/o l'an prochain. Les millions de Français qui n'ont pas accès à ces assurances complémentaires peuvent me remercier : ils sont à l'abri de ces hausses.
A propos de la burqa, je n'ai pas l'intention de me voiler la face plus longtemps : je ferai déposer une loi pour empêcher Jean-François Copé de nuire. Quant à l'identité nationale, je redis qu'il faut Besson garder. Je veux rassurer tous les Français de confession musulmane : je n'ai rien contre l'islam, la preuve, j'ai pris mes vacances de Noël chez le roi du Maroc.
Pour votre portefeuille, n'ayez aucune crainte ! Je maintiendrai les grands équilibres : le chômage ne va pas baisser et les impôts ne vont pas augmenter. Seulement les taxes. A propos du grand emprunt de 35 milliards, je vous invite à suivre mon exemple : si vous n'avez pas d'argent, empruntez !
Mes chers compatriotes,
En cette période de fêtes, ayons une pensée pour tous les Français qui souffrent : Johnny Hallyday, abonné aux médecins, Jacques Chirac, abonné aux juges, Christian Clavier, qui s'est ramassé avec son dernier film, sans oublier ce pauvre Mgr Etchegaray, seule victime innocente lors de l'agression du pape. Décidément la France est visée partout dans le monde !
Je réagirai. Je ferai de 2010 une année Verte. Je vous aiderai à vous décarboner. Je montrerai l'exemple, moi qui suis carbonisé dans les sondages.
J'ai confiance en mon étoile. Ni Mandela ni Obama ne m'impressionnent. L'homme africain est entré dans l'Histoire, et moi, hélas ! je suis toujours sur le pas de la porte. Aussi je forme les meilleurs vœux pour ma réussite !
Bonne et joyeuse année quand même ! »
Nicolas Sarkozy
(pcc Frédéric Pagès)
Quand Sarkozy se prend pour un héros du film Avatar!
Exclusif : voeux présidentiels avant l'heure !
Le Canard Enchaîné du 30 décembre 2009 offre en exclusivité à ses lecteurs les bons vœux que le président de la République ne prononcera pas jeudi soir. Je ne résiste pas au plaisir de les partager avec toutes les actuchômeuses et tous les actuchômeurs.
Re: Exclusif : voeux présidentiels avant l'heure !
Bonjour,
Proverbe
"Quand l'orgueil chemine devant, honte et dommage suivent de près. "
Gabriel Meurier
Proverbe
"Quand l'orgueil chemine devant, honte et dommage suivent de près. "
Gabriel Meurier
Quand Sarkozy se prend pour un héros du film Avatar!
Comme d'habitude, la presse classique n'a pas jugé bon de commenter le principal aspect des vœux prononcés par l'actuel président de la république au soir du 31 décembre. C'est bien dommage, car tout le drame de l'acteur principal y était exposé.
Pour la première fois, un président de la république française a présenté ses vœux au peuple français dans un décor virtuel, décor réalisé à base d'effets numériques dignes d'Avatar. Pas de pendule, pas de bureau, pas de bibliothèque.
Terrible erreur de communication.
1/ Dans ce décor virtuel, le président apparaît comme coupé de son lieu de pouvoir. Rien n'y est réel. Pas de vie. Le bureau élyséen, la bibliothèque ou la salle des fêtes donnant sur le parc, sont des lieux familiers pour tous les Français depuis de Gaulle. Tous les présidents de la Ve se sont exprimés dans ces cadres (parfois il s'agissait d'un décor certes, mais réel, reconstituant le bureau présidentiel). Que chacun d'entre eux, de Pompidou à Chirac, en passant par Giscard et Mitterrand ait respecté ce décorum, exposant son corps dans le même décor, participait à l'idée que les présidents ont beau se succéder, le pouvoir reste et les objets du décor en font témoignage. Ces lieux sont imprégnés de l'esprit de ceux qui les ont occupés précédemment. Celui qui y paraît est le continuateur d'une histoire. Un héritier qui tire sa légitimité de sa présence en ces lieux autrefois fréquentés par les souverains qui l'y ont précédé.
Subtil prolongement médiatique de la théorie des deux corps du roi, la présence d'un individu dans un décor quasi identique, familier, que l'on sait être celui du titulaire du pouvoir suprême, cette présence dans un décor permanent l'identifie de facto comme le seul titulaire du pouvoir suprême: le président, le souverain. Ce qu'il dit compte alors. Sa parole est sacrée. Ses mots pèsent. A votre avis, pourquoi, depuis Roosevelt, les présidents américains s'adressent-ils toujours au peuple dans le cadre connu et reconnu du bureau ovale de la Maison Blanche ?
2/ Mais dans un décor virtuel, donc irréel, le corps du souverain est à son tour perçu comme virtuel. Et par conséquent, ce qu'il dit relève nécessairement de la fiction. Qu'est-ce qui peut être réel dans le virtuel? Rien. Ainsi, la phrase clé du discours présidentiel, « Je ne suis pas homme qui renonce à la première difficulté » ne peut être perçue que comme une déclaration tout aussi virtuelle que le décor au sein duquel elle est prononcée. Tout ça, c'est du cinéma. De la fiction. Du virtuel. Du show. Et comme le personnage de ce show est de plus en plus perçu comme un histrion, un capitan de la politique, déconnecté de la vraie vie des vraies gens, qui ne se comporte pas en président, ne vit pas en président, n'est pas président, l'effet en est décuplé. La preuve qu'il n'est pas président, c'est qu'il n'occupe même plus les lieux de la présidence.
En sacrifiant au vertige de la technique au détriment du symbole, le personnage unique du show présidentiel virtuel s'est, une fois de plus, dépouillé du corps du roi. Il est le héros d'une aventure irréelle, à côté du vrai monde, s'inventant une histoire, palpitante certes, mais qui n'est pas celle des présidents de la république. Dans son décor imaginaire, il joue au président, mais il ne l'est pas réellement. Aux yeux du peuple français, et au sens propre du terme, c'est un avatar.
SOurce : http://fr.news.yahoo.com/63/20100102/tp ... c6428.html
Pour la première fois, un président de la république française a présenté ses vœux au peuple français dans un décor virtuel, décor réalisé à base d'effets numériques dignes d'Avatar. Pas de pendule, pas de bureau, pas de bibliothèque.
Terrible erreur de communication.
1/ Dans ce décor virtuel, le président apparaît comme coupé de son lieu de pouvoir. Rien n'y est réel. Pas de vie. Le bureau élyséen, la bibliothèque ou la salle des fêtes donnant sur le parc, sont des lieux familiers pour tous les Français depuis de Gaulle. Tous les présidents de la Ve se sont exprimés dans ces cadres (parfois il s'agissait d'un décor certes, mais réel, reconstituant le bureau présidentiel). Que chacun d'entre eux, de Pompidou à Chirac, en passant par Giscard et Mitterrand ait respecté ce décorum, exposant son corps dans le même décor, participait à l'idée que les présidents ont beau se succéder, le pouvoir reste et les objets du décor en font témoignage. Ces lieux sont imprégnés de l'esprit de ceux qui les ont occupés précédemment. Celui qui y paraît est le continuateur d'une histoire. Un héritier qui tire sa légitimité de sa présence en ces lieux autrefois fréquentés par les souverains qui l'y ont précédé.
Subtil prolongement médiatique de la théorie des deux corps du roi, la présence d'un individu dans un décor quasi identique, familier, que l'on sait être celui du titulaire du pouvoir suprême, cette présence dans un décor permanent l'identifie de facto comme le seul titulaire du pouvoir suprême: le président, le souverain. Ce qu'il dit compte alors. Sa parole est sacrée. Ses mots pèsent. A votre avis, pourquoi, depuis Roosevelt, les présidents américains s'adressent-ils toujours au peuple dans le cadre connu et reconnu du bureau ovale de la Maison Blanche ?
2/ Mais dans un décor virtuel, donc irréel, le corps du souverain est à son tour perçu comme virtuel. Et par conséquent, ce qu'il dit relève nécessairement de la fiction. Qu'est-ce qui peut être réel dans le virtuel? Rien. Ainsi, la phrase clé du discours présidentiel, « Je ne suis pas homme qui renonce à la première difficulté » ne peut être perçue que comme une déclaration tout aussi virtuelle que le décor au sein duquel elle est prononcée. Tout ça, c'est du cinéma. De la fiction. Du virtuel. Du show. Et comme le personnage de ce show est de plus en plus perçu comme un histrion, un capitan de la politique, déconnecté de la vraie vie des vraies gens, qui ne se comporte pas en président, ne vit pas en président, n'est pas président, l'effet en est décuplé. La preuve qu'il n'est pas président, c'est qu'il n'occupe même plus les lieux de la présidence.
En sacrifiant au vertige de la technique au détriment du symbole, le personnage unique du show présidentiel virtuel s'est, une fois de plus, dépouillé du corps du roi. Il est le héros d'une aventure irréelle, à côté du vrai monde, s'inventant une histoire, palpitante certes, mais qui n'est pas celle des présidents de la république. Dans son décor imaginaire, il joue au président, mais il ne l'est pas réellement. Aux yeux du peuple français, et au sens propre du terme, c'est un avatar.
SOurce : http://fr.news.yahoo.com/63/20100102/tp ... c6428.html