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Des demandeurs d'emploi assurent le travail administratif dans les centres. Ravis de retrouver un travail.
NANTES
Patrice Vittener vous accueille au centre « grippe A » du quai Hoche, à Nantes. Il vous demande votre coupon de vaccination, une carte Vitale, une pièce d'identité, vous aide à remplir un formulaire. Pour lui, ce « bonjour » vaut de l'or.Patrice, 43 ans, était au chômage depuis plus d'un an. Il a été réquisitionné par la préfecture pour assurer le travail administratif dans l'un des trois centres nantais. « Ce boulot tombe à point nommé ! Je vois du monde, je retrouve un rythme de travail. Pour moi, c'était vital. »
Pôle emploi mobilisé
190 demandeurs d'emploi viennent d'être recrutés par Pôle emploi pour travailler dans les quatorze centres de vaccination du département. Ils complètent les effectifs municipaux et les agents de l'État, réquisitionnés les premiers en novembre.« La préfecture a sollicité Pôle emploi au matin du 9 décembre pour élargir les plages horaires d'ouverture des centres. Des personnes ont pu démarrer le soir même », souligne Catherine Rigaud, au Pôle emploi de Nantes-Viarme.« On s'est tout de suite retrouvé en poste, témoigne Fethi Khelil, 27 ans, au centre de Bellevue à Nantes. On ne savait rien du travail que nous allions avoir à mener. Les choses se sont mises en place petit à petit. »Les demandeurs d'emploi assurent cinq à six vacations par semaine : de 7 h 30 à 13 h, de 12 h 30 à 18 h, de 15 h 30 à 22 h 30. Ils peuvent faire jusqu'à deux vacations par jour.
La rémunération atteint 14,17 € brut par heure, le double pour un dimanche.Une aubaine. « C'est bien payé(*), convient Noémie Ceiller, 26 ans, affectée quai Hoche. Pour moi, cela devenait très urgent... »
La jeune femme tient un commerce saisonnier à Noirmoutier.
« Depuis septembre, je ne trouvais aucun contrat de 35 heures, uniquement des petits boulots à temps partiel. » Insuffisant pour vivre.
« Semaines chargées »
Élisabeth Metelli-Pomies, 47 ans, est intérimaire depuis dix ans. « Je suis au centre de vaccination de Bellevue le matin et le soir. L'après-midi, j'assure quelques heures de travail dans un bureau. Mes semaines sont chargées en ce moment, mais je ne vais surtout pas m'en plaindre. »
Les 190 demandeurs d'emploi sont réquisitionnés jusqu'à fin décembre. « Ensuite ? Nous ne savons pas », souligne Noémie.
La préfecture réfléchit à la mise en place de Contrats d'accompagnement dans l'emploi (CAE). « Nous pourrions passer des conventions avec des employeurs, associations ou collectivités locales », attend Frédéric Joram, secrétaire général adjoint à la préfecture.
Pas d'euphorie
Le projet est en gestation pour janvier. Mais sur le terrain, il ne suscite pas d'euphorie. La rémunération d'un « CAE » est basée sur le SMIC. 20 heures par semaine, minimum. Les critères d'éligibilité pour les demandeurs d'emploi sont aussi plus restrictifs.
« Qu'importe, je prends, lance Patrice Vittener. Cette mission au centre de vaccination m'a permis de retrouver du lien social. Un an et demi de chômage m'avait complètement rincé. »
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