Le maire de Gussainville tente d'expliquer qu'il n'est «pas raciste»
Promis, André Valentin ne parlait pas des immigrés lorsqu'il a pesté contre ces «dix millions que l’on paye à rien foutre». De qui alors? Des «Rmistes et des retraités». Vu comme ça...
Le maire (UMP) de Gussainville (Meuse), André Valentin, s’est défendu ce jeudi d’avoir tenu lundi à Verdun (Meuse) des propos «xénophobes» en marge du premier débat en région sur l’identité nationale.
«Je ne suis ni raciste ni xénophobe», a-t-il déclaré au téléphone à l’AFP. «Lorsque j’ai parlé de "dix millions que l’on paye à rien foutre", je faisais référence aux chômeurs, au Rmistes et aux retraités qui, pour certains, vivent avec moins de 500 euros par mois», a ajouté André Valentin, 77 ans et maire depuis 2002 de sa commune de 40 habitants.
«Faire venir d’autres immigrés de Roumanie, de Turquie, de Pologne et des pays noirs alors qu’on est pas capable de leur donner du boulot ou un logement, c’est honteux», a encore dit le maire de Gussainville, ajoutant qu’il était «chrétien» et qu’il avait «de nombreux amis algériens et marocains».
Interrogé lundi par France 2 sur l’opportunité d’organiser un débat sur l’identité nationale, l’élu l’avait jugé «indispensable» avant de déclarer: «Il est temps qu’on réagisse parce qu’on va se faire bouffer».
«Par qui?», lui avait alors demandé une journaliste de la chaîne publique. «Y’en a déjà dix millions, dix millions que l’on paye à rien foutre.» Et lorsqu’on lui avait demandé s’il pensait qu’il «y a trop d’immigrés», il avait précisé: «Sérieusement, je le crois».
Dans un communiqué publié mercredi, le ministre de l’Immigration, Eric Besson, a condamné ces propos qualifiés de «xénophobes» et d’«inacceptables». Le ministre a également indiqué que le préfet de la Meuse, Eric Le Douaron, avait été sollicité «afin d’envisager les suites qui devront y être données», selon ce communiqué.
La préfecture de la Meuse a indiqué jeudi que Eric Le Douaron «étudiait les possibilités qui s’offraient à lui» et que André Valentin «avait déjà été mis en garde par le sous-préfet de Verdun contre la réitération de tels propos».
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Besson condamne le «dérapage xénophobe» du maire de Gussainville
«Il est temps qu'on réagisse, parce qu'on va se faire bouffer», a sorti ce maire UMP de la Meuse, selon qui «y'en a déjà dix millions», «dix millions que l'on paye à rien foutre».
La scène remonte à lundi. Elle se déroule à Verdun (Meuse), pour un des premiers débats sur l'identité nationale cher à Eric Besson. Comme le raconte un journaliste de RTL, «la salle est à moitié vide et le public plutôt âgé». Néanmoins, le sous-préfet prend ses précautions et demande aux participants d'«éviter tout anathème, toute insulte, toute expression d'opinion raciste ou xénophobe».
Sans succès. Plusieurs reporters tendent leur micro à André Valentin, maire UMP de Gussainville (une commune voisine de 40 habitants, selon le dernier recensement). Interrogé sur l'opportunité d'organiser un débat sur l'identité nationale par France 2, l'élu le juge «indispensable». Avant de déraper: «Il est temps qu'on réagisse, parce qu'on va se faire bouffer». «Par qui?» lui demande-t-on. Petit rictus. «Y'en a déjà dix millions», «dix millions que l'on paye à rien foutre», répond-il. A RTL, qui lui demande s'il pense qu'il «y a trop d'immigrés», il précise sa pensée: «sérieusement, je le crois».
«Dérives xénophobes»
Une mauvaise pub pour le débat d'Eric Besson, qui a d'ailleurs condamné ce mercredi depuis le Kosovo où il est en déplacement ce qu'il qualifie de «propos xénophobes intolérables». Le ministre ajoute avoir «sollicité le préfet de la Meuse afin d'envisager les suites qui devront y être données».
«Notre cohésion nationale ne doit pas être la victime de ces dérives xénophobes», assure-t-il en référence aux propos du maire de Gussainville mais aussi aux contributions «racistes et xénophobes» qui arrivent sur le site du débat et pour certaines échappent à la modération.
La réaction de Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale, interrogé ce mercredi par RTL sur ce dérapage, laisse en revanche pantois. «On va libérer la parole. Point. Et moi j'estime que ces sujets, c'est parce qu'on n'en a pas parlé pendant trop longtemps.»