
Chômage : pourquoi il va encore baisser
Le chômage a donc baissé de 1,2% en novembre (28.200 DE en moins), et de 4,6% sur l'année (- 158.000 depuis le printemps). ... MAIS !!!
=> Il y a eu - seulement - quelque 50.000 créations nettes d'emplois en 2005 (voir la courbe) : ce manque de dynamisme du marché de l'emploi explique la stabilité des sorties de l'ANPE pour "reprise d'emploi déclarée"…
=> Actuellement, on le sait, plus de 70% des embauches se font en contrat précaire…
=> En novembre, les radiations ont représenté près de 50% des motifs de sorties de l'ANPE : 8,2% de radiations administratives (ou absences à convocation), et 41,6% de radiations pour absence au contrôle (pas de déclaration de situation)…
Mécaniquement, avec l'accélération des convocations qui seront mensuelles à partir de demain, les "radiations administratives" vont s'accroître.
En un an, les "absences au contrôle" ont augmenté de 15,7%. Ceux qui cessent de pointer sont essentiellement les DE en fin de droits qui se tournent vers le RMI…
=> Et le nombre d'allocataires du RMI a progressé de 6,2% sur un an en France métropolitaine (+ 5,2% officiellement, avec les DOM)…
=> Le contrôle accru des chômeurs risque également de favoriser les radiations pour "non recherche d'emploi" (sanction figurant dans les "Autres motifs de sortie")…
=> Avec la précarisation de l'emploi, il est de plus en plus difficile d'ouvrir des droits, et les durées d'indemnisation sont plus courtes. La nouvelle convention UNEDIC va enfoncer le clou dès demain en durcissant les conditions d'accès à l'indemnisation des nouveaux chômeurs.
=> Aujourd'hui, 42% des demandeurs d'emploi ne sont pas indemnisés, et ça ne va pas s'arranger… Avec la nouvelle convention UNEDIC, entre 35.000 (selon l'Unedic) et 183.000 (selon le SNU et la CGT) nouveaux DE seront exclus de l'assurance-chômage à compter de demain.
... La boucle est bouclée !
=> Il y a eu - seulement - quelque 50.000 créations nettes d'emplois en 2005 (voir la courbe) : ce manque de dynamisme du marché de l'emploi explique la stabilité des sorties de l'ANPE pour "reprise d'emploi déclarée"…
=> Actuellement, on le sait, plus de 70% des embauches se font en contrat précaire…
=> En novembre, les radiations ont représenté près de 50% des motifs de sorties de l'ANPE : 8,2% de radiations administratives (ou absences à convocation), et 41,6% de radiations pour absence au contrôle (pas de déclaration de situation)…
Mécaniquement, avec l'accélération des convocations qui seront mensuelles à partir de demain, les "radiations administratives" vont s'accroître.
En un an, les "absences au contrôle" ont augmenté de 15,7%. Ceux qui cessent de pointer sont essentiellement les DE en fin de droits qui se tournent vers le RMI…
=> Et le nombre d'allocataires du RMI a progressé de 6,2% sur un an en France métropolitaine (+ 5,2% officiellement, avec les DOM)…
=> Le contrôle accru des chômeurs risque également de favoriser les radiations pour "non recherche d'emploi" (sanction figurant dans les "Autres motifs de sortie")…
=> Avec la précarisation de l'emploi, il est de plus en plus difficile d'ouvrir des droits, et les durées d'indemnisation sont plus courtes. La nouvelle convention UNEDIC va enfoncer le clou dès demain en durcissant les conditions d'accès à l'indemnisation des nouveaux chômeurs.
=> Aujourd'hui, 42% des demandeurs d'emploi ne sont pas indemnisés, et ça ne va pas s'arranger… Avec la nouvelle convention UNEDIC, entre 35.000 (selon l'Unedic) et 183.000 (selon le SNU et la CGT) nouveaux DE seront exclus de l'assurance-chômage à compter de demain.
... La boucle est bouclée !

Dans le magazine, ils décortiquent le marché de l'emploi en prenant en compte la pyramide des âges (dont le sujet a été discuté dans d'autres posts sur actu-cho) ; les effets du paby-boom s'étant fait sentir dix-quinze ans plus tôt qu'en France, en Angleterre (à partir des années 90) et dans les pays nordiques : vous savez là où il y a moins de chômage (paraît-il) mais des conditions sociales totalement opposées.
Piqûre de rappel !
Lu sur Actuchomage :
Chômage : coup de bol pour Villepin
Mercredi, 28 Septembre 2005
…/…
Extraits d’un article d’Alain Guédé dans «Le Canard Enchaîné» d'aujourd'hui :
La relative baisse du chômage doit plus aux départs massifs des retraités qu’aux ordonnances du Premier ministre.
Villepin et ses conseillers peaufinent, depuis plusieurs semaines, une exceptionnelle opération de communication destinée à présenter le Premier ministre comme celui qui aura terrassé le chômage. Une manière de lancer la campagne présidentielle. (…)
L’arme absolue qu’il a découverte pour lutter contre le chômage n’a (…) rien à voir avec les fameuses «réformes». Son atout est tout bêtement, la démographie.
Le Canard Enchaîné a déjà levé ce lièvre à deux reprises : les départs massifs à la retraite permettront d’afficher des chiffres plus réjouissants en matière de chômage. (…) Le compteur de cette population des actifs (laquelle inclut les salariés plus les chômeurs), mesurée par l’Insee, est donc porteur d’immenses espoirs pour Villepin : en 1995, cette population s’était enrichie de 289.095 nouveaux individus. Les années Jospin seront ensuite, jusqu’en 2001, celles d’une activité forcenée, avec 228.360 «naissances» sur le marché du travail. Ce qui n’a d’ailleurs pas empêché les socialistes, aidés, il est vrai, par une conjoncture favorable, de réduire sensiblement le chômage. L’an de grâce 2001 représente le dernier cap de la population active.
En 2002, année de l’arrivée du couple Chirac-Raffarin, sa progression chute de plus de la moitié (106.519 actifs supplémentaires), et continue à décroître régulièrement en 2003, 2004, 2005. En 2006, la décrue s’accélèrera (arrivée de 30.790 actifs, soit huit fois moins que dix ans plus tôt), et 2007 sera pratiquement une année de sécheresse (6.829). Bref, même s’il se tournait les pouces, Villepin pourrait se présenter à l’élection présidentielle comme l’homme qui aura fait régresser le chômage.
Il reste néanmoins un petit virage à passer : celui de 2005. Certes la croissance de la population active sera faible cette année (83.292) mais, en dépit d’une tonitruante politique de «réformes» libérales, le marché du travail peine à éponger cette maigre augmentation. (…) D’où le recours aux radiations massives. «La rature est devenue le meilleur outil de lutte contre le chômage», s’insurge un statisticien du ministère du Travail. (…)
Chômage : coup de bol pour Villepin
Mercredi, 28 Septembre 2005
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Extraits d’un article d’Alain Guédé dans «Le Canard Enchaîné» d'aujourd'hui :
La relative baisse du chômage doit plus aux départs massifs des retraités qu’aux ordonnances du Premier ministre.
Villepin et ses conseillers peaufinent, depuis plusieurs semaines, une exceptionnelle opération de communication destinée à présenter le Premier ministre comme celui qui aura terrassé le chômage. Une manière de lancer la campagne présidentielle. (…)
L’arme absolue qu’il a découverte pour lutter contre le chômage n’a (…) rien à voir avec les fameuses «réformes». Son atout est tout bêtement, la démographie.
Le Canard Enchaîné a déjà levé ce lièvre à deux reprises : les départs massifs à la retraite permettront d’afficher des chiffres plus réjouissants en matière de chômage. (…) Le compteur de cette population des actifs (laquelle inclut les salariés plus les chômeurs), mesurée par l’Insee, est donc porteur d’immenses espoirs pour Villepin : en 1995, cette population s’était enrichie de 289.095 nouveaux individus. Les années Jospin seront ensuite, jusqu’en 2001, celles d’une activité forcenée, avec 228.360 «naissances» sur le marché du travail. Ce qui n’a d’ailleurs pas empêché les socialistes, aidés, il est vrai, par une conjoncture favorable, de réduire sensiblement le chômage. L’an de grâce 2001 représente le dernier cap de la population active.
En 2002, année de l’arrivée du couple Chirac-Raffarin, sa progression chute de plus de la moitié (106.519 actifs supplémentaires), et continue à décroître régulièrement en 2003, 2004, 2005. En 2006, la décrue s’accélèrera (arrivée de 30.790 actifs, soit huit fois moins que dix ans plus tôt), et 2007 sera pratiquement une année de sécheresse (6.829). Bref, même s’il se tournait les pouces, Villepin pourrait se présenter à l’élection présidentielle comme l’homme qui aura fait régresser le chômage.
Il reste néanmoins un petit virage à passer : celui de 2005. Certes la croissance de la population active sera faible cette année (83.292) mais, en dépit d’une tonitruante politique de «réformes» libérales, le marché du travail peine à éponger cette maigre augmentation. (…) D’où le recours aux radiations massives. «La rature est devenue le meilleur outil de lutte contre le chômage», s’insurge un statisticien du ministère du Travail. (…)
Piqûre de rappel ! (suite)
Lu sur Actuchomage :
La fin du chômage dans quatre ans ?
Lundi, 19 Septembre 2005
…/…
Dans un entretien à paraître aujourd'hui dans Le Figaro, notre ministre de l'Emploi Jean-Louis Borloo explique qu'à cause de la pyramide des âges la France va "connaître une crise du recrutement d'ici quatre ans".
Dans un entretien du 8 septembre dernier pour Les Echos au sujet de la discrimination à l'embauche remise en avant par le rapport Fauroux, ainsi des employeurs parlait Jean-Louis Borloo : "De toutes façons, avec la crise du recrutement que la France va vivre dans trois ans, ils n'auront plus le choix".
Passé de trois à quatre pour le délai, il répète que ce renouvellement sera "le problème majeur de notre société, de nos entreprises, et tous les secteurs seront touchés." Il souligne que "dans certaines branches, on observe déjà ce phénomène" sans préciser lesquelles : les 500.000 offres non pourvues de l'hôtellerie/restauration, du bâtiment, des emplois de service, aux débouchés et aux salaires mirobolants ?
Le ministre ajoute que "(son) travail est donc d'anticiper, de favoriser l'insertion professionnelle des jeunes car on ne passe pas si facilement d'une période d'étude à une période d'activité. Il faut privilégier, selon lui, les ressources humaines de notre pays dont les jeunes sont bien sûr un élément essentiel"... On ne se fait pas de souci pour le recrutement des stagiaires gratuits. Mais les autres ?
Cela dit, amis chômeurs, restons positifs : si vous pouvez tenir encore à peu près 1.200 jours avec ou sans Villepin, avec ou sans allocs, le calvaire est donc bientôt terminé !
La fin du chômage dans quatre ans ?
Lundi, 19 Septembre 2005
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Dans un entretien à paraître aujourd'hui dans Le Figaro, notre ministre de l'Emploi Jean-Louis Borloo explique qu'à cause de la pyramide des âges la France va "connaître une crise du recrutement d'ici quatre ans".
Dans un entretien du 8 septembre dernier pour Les Echos au sujet de la discrimination à l'embauche remise en avant par le rapport Fauroux, ainsi des employeurs parlait Jean-Louis Borloo : "De toutes façons, avec la crise du recrutement que la France va vivre dans trois ans, ils n'auront plus le choix".
Passé de trois à quatre pour le délai, il répète que ce renouvellement sera "le problème majeur de notre société, de nos entreprises, et tous les secteurs seront touchés." Il souligne que "dans certaines branches, on observe déjà ce phénomène" sans préciser lesquelles : les 500.000 offres non pourvues de l'hôtellerie/restauration, du bâtiment, des emplois de service, aux débouchés et aux salaires mirobolants ?
Le ministre ajoute que "(son) travail est donc d'anticiper, de favoriser l'insertion professionnelle des jeunes car on ne passe pas si facilement d'une période d'étude à une période d'activité. Il faut privilégier, selon lui, les ressources humaines de notre pays dont les jeunes sont bien sûr un élément essentiel"... On ne se fait pas de souci pour le recrutement des stagiaires gratuits. Mais les autres ?
Cela dit, amis chômeurs, restons positifs : si vous pouvez tenir encore à peu près 1.200 jours avec ou sans Villepin, avec ou sans allocs, le calvaire est donc bientôt terminé !
Si le nombre de salaries potentiels baissent ,ca tombe bien car il y'a de moins en moins d'emplois à pourvoir et je parie que le nombre d'emplois qui disparaissent vont le faire à un rythme encore plus soutenu dans les annees qui arrivent: il ne restera plus que des emplois de service: 10h (ou pas beaucoup plus) de boulot par semaine payees pour la plupart des salaries, au smic horaire (s'il existe encore).
Tout le monde finira pas avoir un emploi donc, et une tente igloo pour dormir à cote d'une antenne des restaurants du coeur aussi.
vive la fin du chomage!
Tout le monde finira pas avoir un emploi donc, et une tente igloo pour dormir à cote d'une antenne des restaurants du coeur aussi.
vive la fin du chomage!
Emploi, le début de l'embellie
Un article de Dominique Thiébaut et Pierre Cuin pour Challenges.fr
…/…
L’espoir se confirme sur le marché du travail. Les premiers départs à la retraite des baby-boomers bouleversent les plans de recrutement. Palmarès des entreprises qui embauchent le plus.
Pour cette nouvelle année, pas moins de 252.455 emplois à saisir ! Voilà un chiffre qui a de quoi rendre optimiste. En 2006, les prévisions de recrutements de 130 grandes entreprises dévoilées en exclusivité pour Challenges augmentent de 2 % toutes catégories confondues, et de 5,5 % pour les cadres. En tête des plus gros recruteurs figure McDonald’s avec 30.000 embauches, suivi de Carrefour (15.000) et de Monoprix (10.000). Et dans la catégorie des amateurs de cadres, le groupe Société générale avec 2.200 cadres recrutés en 2006, Altran (2.000) et le groupe Bouygues (1.850). En 2006, le nombre de postes à pourvoir pourrait ainsi atteindre des niveaux proches de ceux de la fin des années 1990, confirmant la reprise de l’an passé, qui s’était traduite par l’embauche de 160.000 cadres dans le secteur privé (estimation Apec).
Mais qui aurait parié sur une progression forte de l’emploi en 2006 avec un PIB limité à 2 % par an ? A y regarder de plus près, l’embellie repose certes sur le dynamisme du chiffre d’affaires dans certains secteurs mais aussi sur les premiers effets du choc démographique. Annoncé depuis dix ans comme l’assurance du plein-emploi, le papy-boom, c’est-à-dire le départ à la retraite de la nombreuse génération des baby-boomers nés après 1945, est enfin une réalité.
Des départs en cascade
Entre 2005 et 2015, les experts du ministère de l’Emploi prévoient une moyenne annuelle de 600.000 départs à la retraite. Et, pour la première fois depuis les années 1970, le nombre d’arrivées de jeunes issus du système éducatif ne les compensera sans doute pas. A partir de 2010, la population active devrait fondre de 80.000 personnes par an. L’Apec évoque même un déficit annuel de 40.000 cadres dans le privé. Du jamais-vu. Au-delà, la litanie des prévisions donne le vertige : à l’horizon 2020, il manquerait en France 700.000 actifs. Et en 2050, ce chiffre pourrait atteindre 2,6 millions de personnes. Soit plus que le nombre actuel des demandeurs d’emplois. On comprend pourquoi le Premier ministre, Dominique de Villepin, peut promettre tranquillement le plein-emploi (soit 5 % de chômeurs) pour 2015.
Une belle opportunité
Mais, dans les entreprises, l’équation n’est pas aussi limpide : pas question de répondre au papy-boom par «un entrant pour un partant». Jacky Chatelain, directeur général de l’Apec, est formel : «Si le papy-boom libère des emplois, il n’en créera pas pour autant. Tout dépendra de la croissance des entreprises.» D’après l’enquête de l’observatoire Cegos réalisée en février 2005, 77 % des DRH pensent ainsi que le choc démographique est une opportunité, mais 36 % d’entre eux envisagent d’y répondre par une réduction d’effectifs et 69 % par des promotions internes. Pour Marc-Antoine Estrade, chargé de mission Prospectives des métiers et qualifications au Commissariat général du Plan, mieux vaut être prudent : «L’ampleur de la baisse du chômage dépendra des mesures prises par les entreprises en termes de recrutement et d’organisation du travail et de l’accompagnement des pouvoirs publics.»
Banque et assurance d’abord
L’impact du papy-boom sur les plans de recrutement 2006 est certes perceptible, mais il est très différent d’un secteur à l’autre, voire d’une entreprise à l’autre. Extrêmement fort dans les banques et l’assurance, il est souvent freiné ailleurs par la recherche de gains de productivité et l’obligation, pour cause de déficit des comptes sociaux, de faire travailler plus longtemps les seniors. Ainsi, les entreprises les plus touchées par le papy-boom ne sont pas toujours celles qui créent le plus d’emplois. Inversement, des secteurs comme les services informatiques ou l’audit-conseil affichent un fort dynamisme sans le moindre départ à la retraite. Le papy-boom n’est pas une potion magique, mais un coup de booster à intégrer dans sa stratégie de recherche d’emploi.
La banque et l’assurance sont, sans conteste, les deux secteurs les plus concernés par les départs à la retraite. En forte croissance, elles recruteront dès 2006 des commerciaux tous azimuts et mettent les bouchées doubles pour éviter une pénurie de main-d’œuvre : 3.850 CDI pour le groupe Société générale, 3.500 chez BNP Paribas. «Chez nous aussi, le vrai pic est attendu entre 2008 et 2012, avec de 600 à 700 départs en retraite prévus par an», précise Pascal Alexandre, DRH de Groupama, qui comptabilise déjà 430 départs à la retraite en 2006.
Des services jusqu’à l’industrie, en passant par la grande distribution, le papy-boom touche déjà de nombreux autres secteurs. Mais chaque entreprise le gère à sa manière. Celles qui sont portées par la croissance de leur chiffre d’affaires se contentent d’intensifier leur recrutement. C’est le cas par exemple du géant du luxe LVMH, qui recrute 300 cadres en CDI pour seulement 50 départs. De KPMG, un des leaders de l’audit et de l’expertise comptable (500 embauches de cadres pour 100 départs), ou de Vinci dans le secteur du BTP en pleine croissance (1.500 cadres entrants pour 300 partants). Le constat est le même chez Bouygues Construction (2.100 CDI à pourvoir et 300 départs) : «Fin octobre, on avait réalisé 100 % de nos commandes et j’ai une prévision d’activité soutenue au moins jusqu’en 2007, se félicite François Jacquel, son DRH. Nous avons dû mettre un coup d’accélérateur pour recruter et créer, début novembre, une cellule spéciale de recrutement de cinq personnes pour traiter les candidatures et faire un peu de chasse.»
Ailleurs, les entreprises préfèrent jouer la prudence ou profiter de l’occasion pour se réorganiser. Ainsi, dans l’aéronautique, Dassault Aviation affiche 350 recrutements pour 300 départs. Schneider Electric, 400 embauches en CDI pour 260 départs. Chez Areva, le ratio sera de deux embauches pour un départ : «Le développement du nucléaire a un peu plus de trente ans, et du coup nous avons beaucoup de seniors, explique Pierre-Hervé Bazin, responsable du recrutement. Nous avons mis en place en 2005 un observatoire des métiers et, d’ici début 2006, nous prendrons les mesures de transfert et de renouvellement des compétences qui s’imposent.» Air France prévoit de recruter 1.250 personnes en CDI pour 1.050 départs programmés. Mais, pour 250 cadres sur le départ, la compagnie aérienne en embauchera seulement 130 en CDI…
Des économies dans le public
Dans les entreprises publiques, où l’effet papy-boom est également très fort, pas question non plus de perdre de vue l’impératif de faire des économies. Selon l’expression devenue célèbre à l’Education nationale, ici aussi, on «dégraisse le mammouth» . A la SNCF, avec la grogne et la pression des syndicats, on n’ose pas encore communiquer «tant que le budget n’est pas officiellement bouclé» . Toutefois, pour 7.000 départs à la retraite prévus cette année, 4.500 personnes «au moins» devraient être embauchées. EDF se contentera d’embaucher 1.000 personnes en 2006 pour 9.000 départs à la retraite entre 2005 et 2007. La Poste, quant à elle, recrutera 6.000 personnes en CDI pour 6.500 départs en retraite.
Les seniors mieux considérés
Enfin, de très nombreuses entreprises affichent en 2006 des recrutements intensifs hors de tout impact démographique. Les secteurs du conseil et des nouvelles technologies ont retrouvé leur vitalité. Mais, avec des moyennes d’âge très peu élevées dans leurs effectifs, le papy-boom est, pour eux, tout simplement hors sujet. «Chez Altran, la hausse de nos prévisions de recrutement est due tout simplement à une reprise significative du marché, surtout lors du second semestre 2005, explique Gilles Wozelka, son DRH France . La reprise accentue le turnover. Du coup, nous avons deux profils de candidats. Les premiers viennent pour des carrières longues ; les seconds pour acquérir rapidement des compétences sur un projet et repartir ensuite.»
Moralité : si la démographie fait son entrée par la petite porte en 2006, elle deviendra un sujet stratégique dans les années qui viennent. Alors autant l’intégrer dans son évolution de carrière et repérer si le secteur dans lequel on évolue déroulera bientôt le tapis rouge pour cause de pénurie de main-d’œuvre.
Les plus de 45 ans ont également des chances de bénéficier d’un deuxième effet «emploi». Parmi les pays développés, la France détient en effet un des plus faibles taux d’emploi des 55-64 ans (37,3%), et l’OCDE et Bruxelles attendent d’elle un relèvement progressif de l’âge moyen de sortie d’activité (58,7 ans actuellement). Objectif fixé par le Conseil européen : un taux d’emploi des seniors qui doit atteindre 50% d’ici à 2010. D’ores et déjà, certaines entreprises ont entendu le message. Elles méditent sur l’exemple du Japon, où Toyota, deuxième constructeur automobile mondial, a rappelé ses anciens ouvriers à la retraite pour produire sa nouvelle gamme de voitures spécialement adaptées aux seniors. Dans l’Hexagone, le groupe Grand-Optical s’est également aperçu que 92% des 45-65 ans font contrôler leur vue. Ce sont donc 50 vendeurs seniors qui vont être embauchés en 2006. Paradoxalement, le papy-boom pourrait aussi rimer, dans les années qui viennent, avec un boom de l’emploi des seniors…
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L’espoir se confirme sur le marché du travail. Les premiers départs à la retraite des baby-boomers bouleversent les plans de recrutement. Palmarès des entreprises qui embauchent le plus.
Pour cette nouvelle année, pas moins de 252.455 emplois à saisir ! Voilà un chiffre qui a de quoi rendre optimiste. En 2006, les prévisions de recrutements de 130 grandes entreprises dévoilées en exclusivité pour Challenges augmentent de 2 % toutes catégories confondues, et de 5,5 % pour les cadres. En tête des plus gros recruteurs figure McDonald’s avec 30.000 embauches, suivi de Carrefour (15.000) et de Monoprix (10.000). Et dans la catégorie des amateurs de cadres, le groupe Société générale avec 2.200 cadres recrutés en 2006, Altran (2.000) et le groupe Bouygues (1.850). En 2006, le nombre de postes à pourvoir pourrait ainsi atteindre des niveaux proches de ceux de la fin des années 1990, confirmant la reprise de l’an passé, qui s’était traduite par l’embauche de 160.000 cadres dans le secteur privé (estimation Apec).
Mais qui aurait parié sur une progression forte de l’emploi en 2006 avec un PIB limité à 2 % par an ? A y regarder de plus près, l’embellie repose certes sur le dynamisme du chiffre d’affaires dans certains secteurs mais aussi sur les premiers effets du choc démographique. Annoncé depuis dix ans comme l’assurance du plein-emploi, le papy-boom, c’est-à-dire le départ à la retraite de la nombreuse génération des baby-boomers nés après 1945, est enfin une réalité.
Des départs en cascade
Entre 2005 et 2015, les experts du ministère de l’Emploi prévoient une moyenne annuelle de 600.000 départs à la retraite. Et, pour la première fois depuis les années 1970, le nombre d’arrivées de jeunes issus du système éducatif ne les compensera sans doute pas. A partir de 2010, la population active devrait fondre de 80.000 personnes par an. L’Apec évoque même un déficit annuel de 40.000 cadres dans le privé. Du jamais-vu. Au-delà, la litanie des prévisions donne le vertige : à l’horizon 2020, il manquerait en France 700.000 actifs. Et en 2050, ce chiffre pourrait atteindre 2,6 millions de personnes. Soit plus que le nombre actuel des demandeurs d’emplois. On comprend pourquoi le Premier ministre, Dominique de Villepin, peut promettre tranquillement le plein-emploi (soit 5 % de chômeurs) pour 2015.
Une belle opportunité
Mais, dans les entreprises, l’équation n’est pas aussi limpide : pas question de répondre au papy-boom par «un entrant pour un partant». Jacky Chatelain, directeur général de l’Apec, est formel : «Si le papy-boom libère des emplois, il n’en créera pas pour autant. Tout dépendra de la croissance des entreprises.» D’après l’enquête de l’observatoire Cegos réalisée en février 2005, 77 % des DRH pensent ainsi que le choc démographique est une opportunité, mais 36 % d’entre eux envisagent d’y répondre par une réduction d’effectifs et 69 % par des promotions internes. Pour Marc-Antoine Estrade, chargé de mission Prospectives des métiers et qualifications au Commissariat général du Plan, mieux vaut être prudent : «L’ampleur de la baisse du chômage dépendra des mesures prises par les entreprises en termes de recrutement et d’organisation du travail et de l’accompagnement des pouvoirs publics.»
Banque et assurance d’abord
L’impact du papy-boom sur les plans de recrutement 2006 est certes perceptible, mais il est très différent d’un secteur à l’autre, voire d’une entreprise à l’autre. Extrêmement fort dans les banques et l’assurance, il est souvent freiné ailleurs par la recherche de gains de productivité et l’obligation, pour cause de déficit des comptes sociaux, de faire travailler plus longtemps les seniors. Ainsi, les entreprises les plus touchées par le papy-boom ne sont pas toujours celles qui créent le plus d’emplois. Inversement, des secteurs comme les services informatiques ou l’audit-conseil affichent un fort dynamisme sans le moindre départ à la retraite. Le papy-boom n’est pas une potion magique, mais un coup de booster à intégrer dans sa stratégie de recherche d’emploi.
La banque et l’assurance sont, sans conteste, les deux secteurs les plus concernés par les départs à la retraite. En forte croissance, elles recruteront dès 2006 des commerciaux tous azimuts et mettent les bouchées doubles pour éviter une pénurie de main-d’œuvre : 3.850 CDI pour le groupe Société générale, 3.500 chez BNP Paribas. «Chez nous aussi, le vrai pic est attendu entre 2008 et 2012, avec de 600 à 700 départs en retraite prévus par an», précise Pascal Alexandre, DRH de Groupama, qui comptabilise déjà 430 départs à la retraite en 2006.
Des services jusqu’à l’industrie, en passant par la grande distribution, le papy-boom touche déjà de nombreux autres secteurs. Mais chaque entreprise le gère à sa manière. Celles qui sont portées par la croissance de leur chiffre d’affaires se contentent d’intensifier leur recrutement. C’est le cas par exemple du géant du luxe LVMH, qui recrute 300 cadres en CDI pour seulement 50 départs. De KPMG, un des leaders de l’audit et de l’expertise comptable (500 embauches de cadres pour 100 départs), ou de Vinci dans le secteur du BTP en pleine croissance (1.500 cadres entrants pour 300 partants). Le constat est le même chez Bouygues Construction (2.100 CDI à pourvoir et 300 départs) : «Fin octobre, on avait réalisé 100 % de nos commandes et j’ai une prévision d’activité soutenue au moins jusqu’en 2007, se félicite François Jacquel, son DRH. Nous avons dû mettre un coup d’accélérateur pour recruter et créer, début novembre, une cellule spéciale de recrutement de cinq personnes pour traiter les candidatures et faire un peu de chasse.»
Ailleurs, les entreprises préfèrent jouer la prudence ou profiter de l’occasion pour se réorganiser. Ainsi, dans l’aéronautique, Dassault Aviation affiche 350 recrutements pour 300 départs. Schneider Electric, 400 embauches en CDI pour 260 départs. Chez Areva, le ratio sera de deux embauches pour un départ : «Le développement du nucléaire a un peu plus de trente ans, et du coup nous avons beaucoup de seniors, explique Pierre-Hervé Bazin, responsable du recrutement. Nous avons mis en place en 2005 un observatoire des métiers et, d’ici début 2006, nous prendrons les mesures de transfert et de renouvellement des compétences qui s’imposent.» Air France prévoit de recruter 1.250 personnes en CDI pour 1.050 départs programmés. Mais, pour 250 cadres sur le départ, la compagnie aérienne en embauchera seulement 130 en CDI…
Des économies dans le public
Dans les entreprises publiques, où l’effet papy-boom est également très fort, pas question non plus de perdre de vue l’impératif de faire des économies. Selon l’expression devenue célèbre à l’Education nationale, ici aussi, on «dégraisse le mammouth» . A la SNCF, avec la grogne et la pression des syndicats, on n’ose pas encore communiquer «tant que le budget n’est pas officiellement bouclé» . Toutefois, pour 7.000 départs à la retraite prévus cette année, 4.500 personnes «au moins» devraient être embauchées. EDF se contentera d’embaucher 1.000 personnes en 2006 pour 9.000 départs à la retraite entre 2005 et 2007. La Poste, quant à elle, recrutera 6.000 personnes en CDI pour 6.500 départs en retraite.
Les seniors mieux considérés
Enfin, de très nombreuses entreprises affichent en 2006 des recrutements intensifs hors de tout impact démographique. Les secteurs du conseil et des nouvelles technologies ont retrouvé leur vitalité. Mais, avec des moyennes d’âge très peu élevées dans leurs effectifs, le papy-boom est, pour eux, tout simplement hors sujet. «Chez Altran, la hausse de nos prévisions de recrutement est due tout simplement à une reprise significative du marché, surtout lors du second semestre 2005, explique Gilles Wozelka, son DRH France . La reprise accentue le turnover. Du coup, nous avons deux profils de candidats. Les premiers viennent pour des carrières longues ; les seconds pour acquérir rapidement des compétences sur un projet et repartir ensuite.»
Moralité : si la démographie fait son entrée par la petite porte en 2006, elle deviendra un sujet stratégique dans les années qui viennent. Alors autant l’intégrer dans son évolution de carrière et repérer si le secteur dans lequel on évolue déroulera bientôt le tapis rouge pour cause de pénurie de main-d’œuvre.
Les plus de 45 ans ont également des chances de bénéficier d’un deuxième effet «emploi». Parmi les pays développés, la France détient en effet un des plus faibles taux d’emploi des 55-64 ans (37,3%), et l’OCDE et Bruxelles attendent d’elle un relèvement progressif de l’âge moyen de sortie d’activité (58,7 ans actuellement). Objectif fixé par le Conseil européen : un taux d’emploi des seniors qui doit atteindre 50% d’ici à 2010. D’ores et déjà, certaines entreprises ont entendu le message. Elles méditent sur l’exemple du Japon, où Toyota, deuxième constructeur automobile mondial, a rappelé ses anciens ouvriers à la retraite pour produire sa nouvelle gamme de voitures spécialement adaptées aux seniors. Dans l’Hexagone, le groupe Grand-Optical s’est également aperçu que 92% des 45-65 ans font contrôler leur vue. Ce sont donc 50 vendeurs seniors qui vont être embauchés en 2006. Paradoxalement, le papy-boom pourrait aussi rimer, dans les années qui viennent, avec un boom de l’emploi des seniors…
Baisse du chômage, les raisons d'y croire
Une tribune de CHRISTIAN CHARPY, directeur général de l'ANPE, diffusée dans Les Échos du 12/01/05.
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• Depuis avril 2005, le chômage recule de manière régulière et constante. Huit mois successifs de baisse, d'abord à un rythme modéré, puis, à partir de juin, avec une ampleur réelle : de 20.000 à 25.000 demandeurs d'emploi en moins chaque mois. Au total, depuis avril 2005, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie 1 a reculé de 158.000 pour atteindre 2.329.000, soit le chiffre le plus bas depuis janvier 2003. Le taux de chômage au sens du BIT, quant à lui, est passé de 10,2 % à 9,6 %.
• Autre bonne nouvelle : la baisse de chômage atteint aujourd'hui toutes les catégories de demandeurs d'emploi : le nombre de jeunes chômeurs s'est réduit de 6,1 % depuis avril dernier, celui des femmes de 4,9 % et celui des seniors de 4,5 %. Plus encore, le nombre des chômeurs de plus d'un an a baissé de 7,5 %, celui des chômeurs depuis plus de deux ans de 4,9 % et, depuis novembre, le nombre de chômeurs depuis plus de trois ans a commencé à baisser.
• Le recul du chômage est aujourd'hui indéniable. Et pourtant, par une sorte de masochisme, certains s'ingénient à nier la réalité et à attribuer la raison de cette baisse qualifiée de «statistique» du chômage aux radiations, à la démographie ou au «traitement social du chômage». Qu'en est-il réellement ?
• Les radiations opérées par l'ANPE sont en nombre quasi identique de mai à novembre 2005 par rapport à la même période de 2004 (250.423 contre 251.380, soit une moyenne de 35.700 par mois). Les absences au contrôle sont une cause importante de sortie des listes du chômage. Environ 150.000 personnes chaque mois sont absentes au contrôle. De quoi s'agit-il ? Chaque mois, le demandeur d'emploi doit informer l'Assedic de sa situation par Internet, par téléphone ou par courrier. S'il ne le fait pas dans les premiers jours du mois, il bénéficie d'une relance par téléphone ou SMS. S'il ne se manifeste toujours pas, il est dit «absent au contrôle» et donc retiré de la liste des demandeurs d'emploi. En aucun cas, l'ANPE ne peut influer sur le nombre d'absences au contrôle. L'enquête trimestrielle réalisée par le ministère du Travail et l'ANPE montre d'ailleurs que la moitié environ des absents au contrôle ont en fait retrouvé un travail mais ont omis de le signaler à l'Assedic ou à l'ANPE.
• Les départs en retraite du papy-boom sont souvent invoqués pour expliquer la baisse du chômage. Là encore, l'explication est inexacte : certes, la pression démographique est moins forte qu'avant, mais, en 2005, la population active aura probablement augmenté de 67.000 personnes environ et elle continuera de s'accroître jusqu'en 2008-2009. On aurait d'ailleurs tort de se réjouir de la baisse attendue de la population active : la plupart des économistes considèrent aujourd'hui qu'elle devrait avoir un effet dépressif sur l'activité. Le malthusianisme n'a jamais créé d'emplois !
• Quant aux contrats aidés, qui sont un élément important pour l'insertion professionnelle et le retour à l'emploi, leur contribution directe à la baisse du chômage est encore modeste : le nombre de personnes en contrats aidés (CES, CAE, CIE, Cirma, contrats d'avenir) était de 455.000 en avril 2005 et de 458.000 en novembre 2005.
• Alors, comment s'explique la baisse du chômage aujourd'hui? La raison en est sans doute une reprise réelle de l'emploi que les conseillers de l'ANPE peuvent constater tous les jours : ainsi, en 2005, le nombre d'offres d'emploi collectées par l'agence auprès des entreprises a atteint 3,39 millions, soit 8 % de plus qu'en 2004, et 200.000 de plus qu'en 2000, année de forte croissance économique. Cette performance a pu être atteinte, alors même que, depuis janvier 2005, les entreprises ne sont plus tenues, comme auparavant, de notifier à ANPE les offres d'emploi.
• Contrairement encore aux idées reçues, cette croissance des offres d'emploi ne résulte pas des emplois précaires, en CDD et en intérim. Bien au contraire, les offres en contrats durables (CDI et CDD de plus de 6 mois) s'accroissent de 14% et représentent aujourd'hui 42,6 % des offres d'emploi recueillies par l'agence.
• Cette reprise de l'emploi n'affecte pas également tous les secteurs et toutes les entreprises. L'industrie continue de perdre des emplois, alors que la construction explose et que le secteur des services à la personne, dopé par la loi de Jean-Louis Borloo, connaît un développement réel. De même les créations d'emplois se font principalement dans les petites, voire les toutes petites entreprises, comme le montre la diffusion très rapide du contrat nouvelles embauches.
• L'Insee n'annonce encore qu'une faible progression de l'emploi marchand. Mais les enquêtes trimestrielles de l'Insee ont des difficultés aujourd'hui à estimer et à anticiper l'évolution de l'emploi dans les petites entreprises - les entreprises de moins de 10 salariés ne sont pas dans le champ. De même le secteur des services à la personne demeure mal appréhendé par l'Insee, alors même qu'il connaît une progression très importante depuis plusieurs mois. Les statistiques de l'Unedic, qui s'appuient principalement sur les affiliés au régime d'assurance-chômage, donnent une vision plus optimiste de la situation avec une progression de près de 60.000 emplois salariés sur les trois premiers trimestres de 2005. Certes, ces résultats sont encore insuffisants pour notre pays et pour tous ceux qui recherchent un emploi. Mais cessons de chercher les raisons de désespérer et regardons les raisons d'y croire : notre pays recommence à créer des emplois.
Source : Les Échos
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• Depuis avril 2005, le chômage recule de manière régulière et constante. Huit mois successifs de baisse, d'abord à un rythme modéré, puis, à partir de juin, avec une ampleur réelle : de 20.000 à 25.000 demandeurs d'emploi en moins chaque mois. Au total, depuis avril 2005, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie 1 a reculé de 158.000 pour atteindre 2.329.000, soit le chiffre le plus bas depuis janvier 2003. Le taux de chômage au sens du BIT, quant à lui, est passé de 10,2 % à 9,6 %.
• Autre bonne nouvelle : la baisse de chômage atteint aujourd'hui toutes les catégories de demandeurs d'emploi : le nombre de jeunes chômeurs s'est réduit de 6,1 % depuis avril dernier, celui des femmes de 4,9 % et celui des seniors de 4,5 %. Plus encore, le nombre des chômeurs de plus d'un an a baissé de 7,5 %, celui des chômeurs depuis plus de deux ans de 4,9 % et, depuis novembre, le nombre de chômeurs depuis plus de trois ans a commencé à baisser.
• Le recul du chômage est aujourd'hui indéniable. Et pourtant, par une sorte de masochisme, certains s'ingénient à nier la réalité et à attribuer la raison de cette baisse qualifiée de «statistique» du chômage aux radiations, à la démographie ou au «traitement social du chômage». Qu'en est-il réellement ?
• Les radiations opérées par l'ANPE sont en nombre quasi identique de mai à novembre 2005 par rapport à la même période de 2004 (250.423 contre 251.380, soit une moyenne de 35.700 par mois). Les absences au contrôle sont une cause importante de sortie des listes du chômage. Environ 150.000 personnes chaque mois sont absentes au contrôle. De quoi s'agit-il ? Chaque mois, le demandeur d'emploi doit informer l'Assedic de sa situation par Internet, par téléphone ou par courrier. S'il ne le fait pas dans les premiers jours du mois, il bénéficie d'une relance par téléphone ou SMS. S'il ne se manifeste toujours pas, il est dit «absent au contrôle» et donc retiré de la liste des demandeurs d'emploi. En aucun cas, l'ANPE ne peut influer sur le nombre d'absences au contrôle. L'enquête trimestrielle réalisée par le ministère du Travail et l'ANPE montre d'ailleurs que la moitié environ des absents au contrôle ont en fait retrouvé un travail mais ont omis de le signaler à l'Assedic ou à l'ANPE.
• Les départs en retraite du papy-boom sont souvent invoqués pour expliquer la baisse du chômage. Là encore, l'explication est inexacte : certes, la pression démographique est moins forte qu'avant, mais, en 2005, la population active aura probablement augmenté de 67.000 personnes environ et elle continuera de s'accroître jusqu'en 2008-2009. On aurait d'ailleurs tort de se réjouir de la baisse attendue de la population active : la plupart des économistes considèrent aujourd'hui qu'elle devrait avoir un effet dépressif sur l'activité. Le malthusianisme n'a jamais créé d'emplois !
• Quant aux contrats aidés, qui sont un élément important pour l'insertion professionnelle et le retour à l'emploi, leur contribution directe à la baisse du chômage est encore modeste : le nombre de personnes en contrats aidés (CES, CAE, CIE, Cirma, contrats d'avenir) était de 455.000 en avril 2005 et de 458.000 en novembre 2005.
• Alors, comment s'explique la baisse du chômage aujourd'hui? La raison en est sans doute une reprise réelle de l'emploi que les conseillers de l'ANPE peuvent constater tous les jours : ainsi, en 2005, le nombre d'offres d'emploi collectées par l'agence auprès des entreprises a atteint 3,39 millions, soit 8 % de plus qu'en 2004, et 200.000 de plus qu'en 2000, année de forte croissance économique. Cette performance a pu être atteinte, alors même que, depuis janvier 2005, les entreprises ne sont plus tenues, comme auparavant, de notifier à ANPE les offres d'emploi.
• Contrairement encore aux idées reçues, cette croissance des offres d'emploi ne résulte pas des emplois précaires, en CDD et en intérim. Bien au contraire, les offres en contrats durables (CDI et CDD de plus de 6 mois) s'accroissent de 14% et représentent aujourd'hui 42,6 % des offres d'emploi recueillies par l'agence.
• Cette reprise de l'emploi n'affecte pas également tous les secteurs et toutes les entreprises. L'industrie continue de perdre des emplois, alors que la construction explose et que le secteur des services à la personne, dopé par la loi de Jean-Louis Borloo, connaît un développement réel. De même les créations d'emplois se font principalement dans les petites, voire les toutes petites entreprises, comme le montre la diffusion très rapide du contrat nouvelles embauches.
• L'Insee n'annonce encore qu'une faible progression de l'emploi marchand. Mais les enquêtes trimestrielles de l'Insee ont des difficultés aujourd'hui à estimer et à anticiper l'évolution de l'emploi dans les petites entreprises - les entreprises de moins de 10 salariés ne sont pas dans le champ. De même le secteur des services à la personne demeure mal appréhendé par l'Insee, alors même qu'il connaît une progression très importante depuis plusieurs mois. Les statistiques de l'Unedic, qui s'appuient principalement sur les affiliés au régime d'assurance-chômage, donnent une vision plus optimiste de la situation avec une progression de près de 60.000 emplois salariés sur les trois premiers trimestres de 2005. Certes, ces résultats sont encore insuffisants pour notre pays et pour tous ceux qui recherchent un emploi. Mais cessons de chercher les raisons de désespérer et regardons les raisons d'y croire : notre pays recommence à créer des emplois.
Source : Les Échos
Ca me rassure , je vais bientot trouver un emploi decent bien payeEn tête des plus gros recruteurs figure McDonald’s avec 30.000 embauches

On est oblige d aller au boulot en marchant au pas et assister à une levee des couleurs tous les jours quand on bosse chez macdo?
Tiens ca me rappelle un truc que m avait dit un ami qui avait bosse pour eux, il me disait qu'à l'epoque on t'enlevait de l argent sur ton salaire ,comme pour payer des tickets restaurants ,mais à la difference qu'il fallait que tu manges sur ton lieu de travail
Etre Obliger de bouffer la m.... que tu fabriques
