Le suivi mensuel personnalisé

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Modérateurs : superuser, Yves

Invité

Le suivi mensuel personnalisé

Message par Invité »

Suite au comité de liaison qui s'est tenu mardi 10 janvier entre les orgas de chômeurs et l'ANPE, en présence de C. Charpy, DG de l'ANPE, voici les infos que j'ai pu compiler sur le suivi mensuel
A lire aussi: l'entretien avec Charpy
http://www.inter-emploi.org/Analyser/Ac ... htm#charpy

radiations administratives :
http://www.inter-emploi.org/Analyser/Ac ... radiations

Suivi mensuel personnalisé
Mis en pratique dès début 2006 dans toutes les agences ANPE, quelles sont ses caractéristiques et comment va t'il se dérouler ?

Objectif
Dans les textes, le suivi mensuel personnalisé a pour objectif d'accélérer le retour à l'emploi des demandeurs grâce à :
• un suivi tous les mois, à partir du 4 ème mois de chômage. En janvier 2006, seront reçus les demandeurs d'emploi inscrits en octobre 2005. D'ici à mai-juin, tous les demandeurs d'emploi devraient être reçus quelque soit leur ancienneté au chômage.
• un référent unique pour chaque demandeur ; l'entretien de face-à-face entre le conseiller et le demandeur est l'outil privilégié sauf pour les personnes très éloignées géographiquement, les personnes handicapées ayant des difficultés à se déplacer, les personnes en emploi. En zone rurale, les partenaires de l'ANPE peuvent intervenir, le visio-guichet peut être mis en place ainsi que la délocalisation des entretiens.
• un parcours de retour à l'emploi bâtit sur le degré de distance à l'emploi du demandeur
• une coordination entre l'Assedic et l'ANPE

Public visé
Demandeurs d'emploi de catégorie 1 ( personnes sans emploi, immédiatement disponibles, tenues d'accomplir des actes positifs de recherche d'emploi, à la recherche d'un emploi en CDI à plein temps) ; catégorie 2 (personnes sans emploi, immédiatement disponibles, tenues d'accomplir des actes positifs de recherche d'emploi, à la recherche d'un emploi en CDI à temps partiel) ; catégorie 3 hors intermittents (personnes sans emploi, immédiatement disponibles, tenues d'accomplir des actes positifs de recherche d'emploi, à la recherche d'un emploi en CDD, temporaire ou saisonnier, y compris de très courte durée.)

Parcours de retour à l'emploi
Le parcours inclue la notion de « distance à l'emploi » (ou employabilité ?) c'est-à-dire qu'à partir de l'adéquation entre le profil du demandeur d'emploi et les besoins du marché, on estime les chances du chômeur de retrouver rapidement ou pas un emploi. Ont ainsi été définis 4 types de parcours, qui ont tous pour objectif l'emploi :

1/ parcours de recherche accélérée: il concerne les personnes « proches de l'emploi », ne rencontrant pas de difficulté majeure, et autonome dans leurs recherches.

2/ parcours de recherche active: il concerne les personnes dont la distance à l'emploi est jugée moyenne.

Si au bout du 4 ème mois, les personnes inscrites en parcours 1 ou 2 n'ont pas retrouvé un emploi, on entame le premier entretien de suivi mensuel. Pendant les 3 mois suivants, un parcours personnalisé est mis en place. Le conseiller et le demandeur redéfinissent les actions prioritaires.

3/ parcours de recherche accompagnée: il concerne les personnes dont la distance à l'emploi est jugée forte et qui risquent de devenir des chômeurs de longue durée. L'ANPE fait alors appel aux co-traitants.

4/ parcours d'accompagnement social: il concerne les personnes dont la distance à l'emploi est jugée élevée et présentant des freins à l'emploi (problème sociaux, logement etc.). Ces personnes peuvent être accompagnées en ASI, appui social individualisé (1).

Enfin un parcours spécifique est élaboré pour les personnes porteuses d'un projet de création ou reprise d'entreprise : parcours créateur.

Les entretiens
Dorénavant il existe 3 types d'entretiens, qui se suivent :
1/ l'entretien de définition du projet personnalisé d'accès à l'emploi (PPAE)
2/ le premier entretien de suivi mensuel personnalisé
3/ les autres entretiens de suivi mensuel

1/ l'entretien de définition du projet personnalisé d'accès à l'emploi (PPAE)
Il dure en moyenne 40 mns. Il a lieu dans un délai de 8 jours après l'inscription à l'Assedic.
Le conseiller définit le métier recherché, le profil du demandeur, les actions à conduire pour un retour rapide à l'emploi. Il identifie un parcours adapté à la situation du demandeur.
Lors du dernier comité de liaison entre l'ANPE et les organisations de défense de chômeur, M. Charpy, directeur général de l'ANPE, a confirmé que ce parcours devait être défini d'un commun accord par le conseiller et le demandeur et qu'il ne pouvait être imposé.
Cet entretien doit permettre de préciser la distance à l'emploi du demandeur, sa mobilité géographique et professionnelle et son niveau de salaire.

Dès juin 2006 sera mis en place après expérimentation et évaluation un outil de « calcul de risque statistique », instrument d'aide au diagnostic. Il ne doit pas se substituer à l'entretien.
Cet outil évalue l'impact des éléments suivants sur le risque de chômage de longue durée :
• bassin d'emploi
• âge, sexe, nationalité, situation familiale
• métier recherché
• motif d'inscription ou de fin de contrat de travail
• durée du travail recherché (temps plein/temps partiel)
• qualification
• durée d'activité
• métier exercé
• secteur d'activité
• régime particulier
• salaire de référence
• indemnisation

2/ le premier entretien de suivi mensuel personnalisé
Réalisé au 4 ème mois de chômage, le conseiller et le demandeur font un bilan des actions entamées. Le projet du demandeur est adapté aux exigences du marché du travail. Le conseiller devient le référent du demandeur.

3/ les autres entretiens de suivi mensuel
L'objectif est d'accélérer les actions de recherche et de retour à l'emploi.
Les entretiens sont de courte durée. Le demandeur et le conseiller font un point sur l'avancement du projet depuis le dernier contact et organisent de nouvelles actions. A la fin de l'entretien, un rendez-vous est fixé pour le mois suivant.
Les demandeurs d'emploi en accompagnement (2) ne sont plus dans le dispositif de suivi mensuel pendant toute la durée de la prestation. A la fin de l'accompagnement, le demandeur retrouve son référent.
victorine83

Message par victorine83 »

Lors du dernier comité de liaison entre l'ANPE et les organisations de défense de chômeur, M. Charpy, directeur général de l'ANPE, a confirmé que ce parcours devait être défini d'un commun accord par le conseiller et le demandeur et qu'il ne pouvait être imposé.
Le projet du demandeur est adapté aux exigences du marché du travail.
La première citation va dans le sens du respect de l'objectif professionnel du DE mais comment interpréter la deuxième citation ?

Est-ce que les exigences du marché de travail correspondent aux métiers en tension ?
Si c'est le cas, c'est alors en totale contradiction avec les objectifs professionnels des DE et ces derniers seront alors soumis aux diktats de l'agent qui les suit.

Quant au calcul des risques statistiques, ne va-t'il pas purement et simplement faire disparaître l'égalité des chances déjà tellement compromise ?
En effet, d'après l'orientation de ce calcul, je fais partie des personnes très distantes de la reprise d'activité dans le métier recherché.
Et pourtant... j'ai enfin atteint mon objectif... par un simple concours de circonstances dont je n'aurais pas bénéficié si je m'étais dirigée vers ces fameux métiers en tension.
Invité

Message par Invité »

Voilà voilà, bien vu victorine....
en effet il y a contradiction entre les docs écrits que nous a remis Charpy et qui expose par exemple que "le conseiller définit le métier recherché le profil les actions à conduire. Il identifie un parcours sur la base de son diagnostic"....et le discours du même Charpy qui nous a certifié que le conseiller et le demandeur établissent ensemble le parcours.

En effet, nous lui avions demandé si en cas de désaccord avec le choix de parcours, le demandeur avait possibilité de faire un recours...et sa réponse a été celle ci-dessus, en clair pas besoin de recours puisque le DE choisit son parcours en accord avec le conseiller....

Charpy n'en est pas sa première contradiction...ni la dernière malheureusement.
Est-ce que les exigences du marché de travail correspondent aux métiers en tension ?
Si c'est le cas, c'est alors en totale contradiction avec les objectifs professionnels des DE et ces derniers seront alors soumis aux diktats de l'agent qui les suit.



Evidemment. Pas oublié qu'il est précisé dans la circulaire du 05 septembre 2005 que dorénavant on tient compte de l’ancienneté dans le chômage : au bout de 6 mois, puis au bout d'un an le demandeur d'emploi doit envisager de se réorienter en tenant compte des caractéristiques du bassin d'emploi. Les objectifs professionnels ne correspondant pas passent alors en second plan (ou même aux oubliettes).
Quant au calcul des risques statistiques, ne va-t'il pas purement et simplement faire disparaître l'égalité des chances déjà tellement compromise ?
En effet, d'après l'orientation de ce calcul, je fais partie des personnes très distantes de la reprise d'activité dans le métier recherché.
Et pourtant... j'ai enfin atteint mon objectif
Le calcul des risques statistiques doit d'abord être expérimenté avant d'être validé. Mais bon, ce type de méthode est déjà utilisé dans certains pays (Allemagne, PB...). Pas de raison donc qu'on y échappe.
En théorie il n'est qu'une aide à la décision comme un autre outil. L'entretien physique demeure la méthodologie pour établir un diagnostic.
Reste à savoir comment il sera utilisé dans la réalité.
Je pense quand même que la majorité des conseillers resteront vigileants. Enfin j'espère.
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