Mag. santé/7 mn pour une vie: La souffrance des chômeurs

[tranquille2]

Comme vous le décrivez bien, Miluz, que le chômeur trouve une activité sociale ou artisanale qui se révèle momentanément non rentable ou bénévole, ou pas, il y a ce fameux regard de la société en général qui dénigre et tend à diminuer la valeur de l'investissement dans une activité ici choisie de la personne au chômage.

[tristesir]

Alors j'en ai marre des français. Bougez merde!

Je ne crois pas que les français soient immobiles, ils ne vont pas dans les directions que vous souhaitez et j'ai peur de comprendre ce que vous souhaitez en fait pour tout dire.

[Invité]

@Miluz
C’est bien d‘avoir en effet d’autres aspirations dans sa vie que le travail salarié, par exemple des dons ou des goûts artistiques, le plaisir d’écrire, de faire pousser des légumes et des fleurs, d’être bénévole etc.
La plupart de ces activités nous laissent dans une certaine solitude. Cela dit, pourquoi aller chercher des contacts humains au bar PMU de votre bled si vous habitez la campagne et avez une vie d’artiste ? C’est un peu masochiste, non ?
J’habite aussi la campagne, je me suis fait un petit réseau d’amis qui ont un peu vécu, un peu bougé, ont connu ou connaissent une vie pas très facile sur le plan matériel, ont un peu d’esprit critique, bref des gens avec qui on peut parler sans se sentir examiné à la loupe et jugé.
J’évite les autres, ceux qui pensent que leur unique mission sur Terre c’est de produire et de consommer, et ont un tiroir-caisse à la place du cerveau.

[tristesir]

J'avais l'impression que Miluz nous faisait une introduction à une éloge de la libre-entreprise avec une démonstration en passant, comment le salarié est une faignasse parce qu'il ne travaille pas 24 heures/24 7 jours/7 mais j'ai peut-être mal compris, après tout, je ne suis qu'un idiot de chômeur

Quant à bouger, je fais plus d'une heure de transport régulièrement pour aller me soumettre au contrôle social/ à la rééducation au travail

[Yves]

Heureusement, des milliers de chômeurs et précaires n'ont pas attendu pour s'investir intelligemment dans des activités associatives, sociales, solidaires, sportives, alternatives… bénévoles ou "indemnisées".

Heureusement que les millions de chômeurs et précaires ne restent "pas tous" plantés devant leur télé à attendre que le temps passe.

Beaucoup donnent de leur temps et énergie pour les autres… La vitalité du monde associatif en est une illustration.

Ce site animé à 100% par des bénévoles est un exemple parmi tant d'autres. On échange, on partage des infos, on mène parfois des actions collectives… qui participent à une vraie dynamique "structurante" pour certains.

Il ne faut pas resté replié sur soi, même si c'est compliqué quand on est isolé de tout, même si tout le monde n'a pas d'envie ou de savoir-faire à mettre en avant.

Depuis 5 ans, nous militons activement pour que les Chômeurs et Précaires s'affranchissent d'un contexte professionnel qui ne leur est pas favorable. Nous pensons que le meilleur moyen de retrouver une activité rémunérée n'est pas de l'attendre au coin du feu, mais de s'investir ailleurs, en attendant, pour travailler sur un projet, se constituer un réseau d' "Amis" et de "contacts"… 

À mesure que passent les années, les jobs tombent de moins en moins "tout cru" dans le bec. Il est donc nécessaire de rester dans l'action, de se "faire voir et entendre" quelque part, de sortir de l'exclusion et de l'isolement.

Mais nous savons aussi que tout ça ce sont des mots et que la réalité est souvent beaucoup plus complexe.

En l'occurrence, les reportages diffusés sur France5 ne montrent pas de précaires, chômeurs ou licenciés qui abdiquent.

Et Sophie, malgré ce qu'elle dit sur son "retrait" , reste aujourd'hui une des chômeuses les plus actives. Ne serait-ce que par son activité sur le site… depuis 5 ans !!!

Comme Patricia qui a écrit un bouquin (en prépare un autre) et participe aux mobilisations pour la Défense des Droits.

Pour autant, cet engagement est assez "atypique" car peu de chômeurs et précaires s'engagent en faveur… des chômeurs et précaires. C'est bien le drame.

Mais, il faut aussi - SURTOUT - sortir du chômage qui est un thème (et un engagement) très lourd à porter. Il ne faut pas hésité à voir ailleurs. Parce que partout où il y a de la vie… il y a de la chaleur humaine et, finalement, des possibilités d'épanouissement individuel ou collectif.

[Eidyl]

Bravo et encore bravo pour vos témoignages si poignants à la télévision ...

La souffrance au travail et/ou au chômage est un mal à combattre absolument afin de retrouver sa dignité.

J'ai beaucoup souffert pendant ma carrière de 39 ans en tant que secrétaire administrative et, aujourd'hui, au chômage depuis juillet 2008 et à plus de 56 ans, je n'arrive pas moi non plus "à rebondir".

Les offres de Pôle Emploi (à 150 km de chez soi à temps partiel et au smic) me révulsent ! En attendant, j'anime un forum pour les chômeurs seniors à qui on refuse une pré-retraite bien méritée alors qu'ils ont travaillé très jeunes !

En effet, le problème de l'AER ne semble pas préoccuper le gouvernement qui souhaite la supprimer (une deuxième fois) le 31/12/2009. Seule lithanie de ce dernier depuis des mois : taxer les entreprises qui n'embauchent pas les seniors (quelle stupidité en ces temps de crise) !

Acceptez de nouveau toute mon admiration pour votre courage et votre ténacité.

[romain23]

A propos de la souffrance des Chomeurs

@super user!

frederic martineau qui était avec nous sur le plateau de delarue à ça se discute en Septembre 2005, vient de passer sur l'emission complément d'enquète sur FR2!
Il témoignait d'une autre forme de souffrance du chomeur; celle de la misère sexuelle, où non seulement il dit bien qu'il n'avait pas les moyens d'aller voir une peripapeticienne, mais que de surcoit, le chomage amène une forme de phobie sociale du à la culpabilité. il dit qu'il ne pouvait pas entrainer une femme dans sa galère et que passer 30 ans, une femme ne jouera pas les mères thérésa.La misère sexuelle du chomeur, c'est quand meme bien aussi que quelqu'un en parle. Il l'a bien exprimé.
Il presentait aussi son bouquin Priscilla dont il avait parlé sur le plateau de Delarue.

Apparemment cela à l'air d'aller mieux pour lui puisqu'il rentrait des iles Kerguelen , après avoir passé un an là-bas!

[maguy]

il dit bien qu'il n'avait pas les moyens d'aller voir une peripapeticienne

Oui, Romain, on en avait parlé à l'époque il y a plusieurs années...

Je n'étais déjà pas d'accord avec ce type, car il ne parlait que de la misère sexuelle... des hommes, étant sous-entendu que les femmes n'avaient pas de besoin autres que celui de se reproduire.

Ca m'avait passablement énervée à l'époque

une femme ne jouera pas les mères thérésa

Car c'est bien connu, toutes les femmes sont vénales ou cherchent la sécurité financière, il faut raquer pour baiser, quoi !
M'étonne pas qu'il reste seul. L'a qu'à se débrouiller seul ou s'offrir une poupée qui ne lui demandera pas de comptes. Désolée, je déborde mais ça m'énerve dès le matin ce genre de poncifs !

[romain23]

Désolée, je déborde mais ça m'énerve dès le matin ce genre de poncifs !(quote maguy)

OK pour le personnage, maguy, mais le fait de l'isolement social du chomeur, derivant vers la phobie sociale y était souligné. C'est cela que j'ai trouvé interessant!Mais , bien evidemment , c'est en toute fin de soirée que cela est exprimé sur un plateau de TV.

[maguy]

Qu'on se comprenne bien Romain, ce qui me gavait était qu'il ne parlait que de la misère sexuelle des hommes e du coté intéressé des femmes. Je crois d'ailleurs que ce livre avait été chroniqué.

[romain23]

Je crois d'ailleurs que ce livre avait été chroniqué.(maguy)

Peut-etre , mais j'ai eu un ordinateur qu'un an après l'emission, je n'ai donc pas vu le livre, d'autant que je me suis connecté sur actu qu'en 2007, je crois, le temps que j'apprenne à me servir d'internet.

Je me souviens qu'avec F. Martineau, il y a avait un type parmi les invites, qui lui , se faisait " entretenir" par sa femme qui avait une situation sociale assez élévée et qu'il ne voulait pas lui avouer son chomage.Le contraire pour F. Martineau, quoi!

Quoiqu'il en soit, c'est un fait qu'on devient petit à petit , plus ou moins, phobique social. faut dire aussi que l'humanité ne s'arrange pas!

[renaud21]

D'abord le reportage "maladie du chômage" ne m'a pas plu du tout. A mon avis, le seul résultat sera d'inciter les institutions à développer un peu le plus le traitement psychiatrique du chômage, qui est contraire à la liberté des chômeurs de se révolter.

Ensuite :

Car c'est bien connu, toutes les femmes sont vénales ou cherchent la sécurité financière, il faut raquer pour baiser, quoi !
M'étonne pas qu'il reste seul. L'a qu'à se débrouiller seul ou s'offrir une poupée qui ne lui demandera pas de comptes. Désolée, je déborde mais ça m'énerve dès le matin ce genre de poncifs !

Je conteste un peu la description de l'importance ces pulsions sexuelles inassouvies des hommes au chômage : d'abord je crois qu'il ne faut pas donner beaucoup d'importances aux instincts de procréations, qui sont relatifs, mais par contre je pense que les hommes sont victimes du contexte sexuel de notre époque (pour résumer : la femme à courtiser, qui plus est s'habille de + en + en allumeuse).
Ensuite, je regrette qu'il ne parle pas du manque affectif. Je pense que cela dépend un peu des personnalités : 1 client de prostitué sur 2 recherche en fait de l'affection.
En tout cas, voici un autre homme, comme tant d'autres, qui vous dira qu'effectivement, les femmes sont POUR LA PLUPART vénales. Je vous défie de trouver un homme qui soit au chômage et avec un discours différent.

[tristesir]

En tout cas, voici un autre homme, comme tant d'autres, qui vous dira qu'effectivement, les femmes sont POUR LA PLUPART vénales. Je vous défie de trouver un homme qui soit au chômage et avec un discours différent.

Le chômage s'accompagne d'une perte de confiance en soi, qui peut-être très importante, et remet en cause profondément ce que pensent les gens d'eux-mêmes. Cette remise en cause est probablement plus violente pour les hommes.

Prétendre que les femmes seraient toutes vénales pour justifier ses échecs affectifs est bien souvent qu'un alibi.

La raison de ces échecs est plus probablement le manque de confiance en soi qui s'accompagne d'une dépréciation de l'estime de soi qui rend difficile une vie affective épanouie selon moi.

Quand on ne s'aime pas, pourquoi voulez-vous que les autres vous aiment?

[maguy]

Comme l'avait souligné notre St-Dumortier préféré (je cite un peu de mémoire) : en fait, ce genre de misère (sexuelle, affective) n'est souvent que le déclencheur d'une crise qui couvait dans un couple. Il suffit d'une étincelle, genre chômage qui annihile aux yeux des gens leur identité sociale pour que le couple explose.

Et la tendresse, bordel ??????

[zappette]

dans le même registre que l'émission dont il était question : ce soir sur arte, un doc sur le surmenage au travail.
http://television.telerama.fr/tele/emis ... d=14933473