Dis-donc Pilou, tu as viré ta cuti ? Tu es passé de Mélenchon à Macron ?



Je plaisante évidemment mais fais gaffe quand même. Il ne faut jamais utiliser les arguments de l'adversaire. Ça les légitimise.

Il y a incontestablement des chômeurs et précaires qui ne font pas assez d'efforts pour retrouver un boulot. Je n'accuse personne d'autre que… MOI.

Je fus (avant la retraite qui est arrivée à point) un de ces chômeurs, comme ma camarade Sophie (avant son décès). Nous n'avons fait aucun (vrai) effort pour nous remettre à bosser. Je n'étais pas disposé à accepter des missions moins valorisantes et moins bien rémunérées que celles de mon parcours professionnel passé.
Le système nous y autorisait. J'ai toujours estimé que c'était un privilège et je l'ai pris comme tel. J'en ai profité. Je l'avoue !
J'estimais, par exemple, que me rendre chaque mois au rendez-vous que me fixait ma référence RSA était un boulot bien payé.

Une demi-journée (deux heures de transport aller-retour + l'entretien) rémunérée 500 euros (le montant de mon RSA à l'époque), c'était une bonne affaire. Je n'ai jamais été payé autant pour une demi-journée de taff.

Pour le reste, je ne faisais aucun effort. Comme je ne pouvais évidemment pas vivre avec 500 euros par mois sur Paris, j'exerçais quelques petites activités au black ou en échange d'avantages matériels. Je ne vais pas rentrer dans le détail ici. Il y a prescription et ça n'allait pas chercher loin. Ça mettait un peu de beurre dans les épinards.

Tout cela pour dire que des chômeurs et précaires qui "abusent" du système, il y en a pas mal. J'en ai connu beaucoup. Même si la grande majorité d'entre eux cherchent à sortir de la précarité et à retrouver un boulot stable.
Les plus grands ramiers, je les ai rencontrés chez les intermittents du spectacle. Alors là, il y a un nombre considérable de branleurs. Eux, bizarrement, sont encore protégés. Ils peuvent bosser trois mois par an (pendant les festivals d'été par exemple) et se la couler douce les 9 mois restants. J'en ai connu en pagaille.
Mais les intermittents, savent s'organiser pour préserver leur statut alors qu'ils ont des boulots tranquilous qui ne leur prennent pas la tête.
Donc, en qualité de "GRAND EXPERT DU CHÔMAGE ET DE LA PRÉCARITÉ", à la tête d'Actuchomage depuis 20 ans, je considère que nous avons bénéficié d'un système plutôt très généreux il faut le dire. Mais là, compte tenu des contraintes budgétaires et des déficits bien réels, ça va se compliquer.
C'est une évidence car la France continue à accueillir tout plein de migrants et que le gâteau de la solidarité (minima et logements sociaux, complémentaires santé…) ne va pas grossir dans les années à venir.
Même si la vraie gauche repassait au pouvoir, elle serait contrainte de respecter les GOPÉ (grandes orientations de politiques économiques) fixées par la Commission européenne. Qu'on peut ainsi résumer : Travailler + et + longtemps.