Tout cela est affligeant.

Je le suis (affligé). J'ai toujours œuvré (autant que possible) à la bonne tenue orthographique des forums d'Actuchomage. J'en fais une marque de fabrique, de sérieux.
Bien sûr qu'on peut faire des fautes (je suis le premier à en faire), mais il faut s'obliger à en faire le moins possible. Et quand on n'est pas doué, on évite d'utiliser les anglicismes, les néologismes branchés, le verlan, le "phrasé racaille"… On essaie d'écrire correctement le français avant de "faire le malin". Respecter sa langue, c'est respecter notre histoire, notre culture, notre littérature…
Si on est nul en orthographe malgré tout, il faut faire des efforts pour s'améliorer. Moi, j'en ai fait car j'étais dyslexique.
Aujourd'hui, la plupart y renonce. On est nul ou médiocre, et on se contente de cette nullité et de cette médiocrité. On la revendique même parfois !
J'ai eu des collègues de boulot qui gagnait beaucoup plus que moi, bien qu'incapables de rédiger un courrier sans y glisser 10 à 20 fautes grossières. Ce n'était pas sérieux ! Dès cette époque, j'ai compris qu'on partait droit dans le mur.
On ne peut pas prétendre à des postes à responsabilité sans maîtriser la base éducative que constitue l'orthographe. À partir du moment où l'on accepte que des dirigeants et des cadres écrivent avec leur pied, on nivelle par le bas.
Ceci est particulièrement vrai dans le secteur tertiaire. Forcément, quand on est ouvrier ou manœuvre, la maîtrise de l'orthographe (et de la grammaire) est beaucoup moins nécessaire.
Pourtant, je connais des prolos au SMIC qui ont une écriture et une orthographe plus soignées que des cadres à 10 K€ par mois. Ce n'est pas normal !
Comme il n'est pas normal qu'une école d'ingénieur renonce à exiger une bonne maîtrise de la langue française. Car ces ingénieurs devront un jour ou l'autre rédiger des dossiers, des recommandations, des expertises, des synthèses… qui nécessitent une rédaction intelligible et précise. Y compris dans un jargon technique ou technologique.
Mais comme on renonce à tout en France… Je crains le pire.