Allocation de solidarité spécifique : le tour de passe-passe de Gabriel Attal[/b]
Les bénéficiaires de l’ASS basculeront au RSA, a annoncé le Premier ministre. Ce qui permettra à l’exécutif de réaliser des économies et d’habiller le taux de chômage. Explications.
La France au travail ! Tel aurait pu être l’un des slogans du Premier ministre Gabriel Attal, qui a consacré toute la première partie de son discours de politique générale à ce thème, signe que le cap du plein-emploi reste la boussole de ce second quinquennat d’Emmanuel Macron pour réveiller la croissance économique et dégager de nouvelles recettes. Pour y parvenir, après les ordonnances Travail, les réformes de l’assurance chômage, de l’apprentissage, de la formation professionnelle, des retraites, Gabriel Attal table sur un nouveau serrage de vis afin de « déverrouiller l’accès au travail ». « Il y va de la survie de notre modèle social », a-t-il déclaré dans le brouhaha de l’Assemblée nationale.
Afin d’accroître le taux d’emploi, il s’attaque désormais à ceux qui en sont le plus éloignés. A savoir ceux qui bénéficient de l’allocation de solidarité spécifique (ASS). « Personne ne demande un droit à la paresse dans notre pays », a asséné le Premier ministre.
La France au travail ! Tel aurait pu être l’un des slogans du Premier ministre Gabriel Attal, qui a consacré toute la première partie de son discours de politique générale à ce thème, signe que le cap du plein-emploi reste la boussole de ce second quinquennat d’Emmanuel Macron pour réveiller la croissance économique et dégager de nouvelles recettes. Pour y parvenir, après les ordonnances Travail, les réformes de l’assurance chômage, de l’apprentissage, de la formation professionnelle, des retraites, Gabriel Attal table sur un nouveau serrage de vis afin de « déverrouiller l’accès au travail ». « Il y va de la survie de notre modèle social », a-t-il déclaré dans le brouhaha de l’Assemblée nationale.
Afin d’accroître le taux d’emploi, il s’attaque désormais à ceux qui en sont le plus éloignés. A savoir ceux qui bénéficient de l’allocation de solidarité spécifique (ASS). « Personne ne demande un droit à la paresse dans notre pays », a asséné le Premier ministre.
Car, si l’ASS est versée par France Travail (ex-Pôle Emploi) et financée par l’Etat au titre de la solidarité collective, le RSA dépend, lui, des départements et donc de leurs budgets. Transférer la gestion de ces centaines de milliers de bénéficiaires de l’ASS aux collectivités risque donc de peser sur leurs recettes – déjà mal en point – et sur les équipes chargées de l’accompagnement, alors que leur suivi est déjà très disparate d’un territoire à l’autre. Coût potentiel pour les départements ? 2,1 milliards d’euros, le montant de la facture actuelle. Toujours ça d’économisé pour l’Etat, même s’il devra verser des aides compensatoires aux élus locaux.
Sortir des chômeurs des statistiques
L’autre économie pour l’Etat se situe au niveau des retraites. Aujourd’hui, un demandeur d’emploi qui touche l’ASS valide des trimestres de retraite comme tout chômeur. Pas un bénéficiaire du RSA. Alors certes, la bascule de l’ASS vers le RSA permettra aux intéressés de toucher un peu plus qu’avant (entre 607,70 euros et 635 euros au RSA, contre 545 euros avec l’ASS). Mais leur future pension de retraite en prendra un coup, surtout s’ils peinent à retrouver un job d’ici là.
Enfin, dernier artifice de cette suppression de l’ASS : l’exécutif sort toute une cohorte de demandeurs d’emploi des statistiques officielles du chômage. Malin, quand on souhaite se rapprocher de la barre des 5 % d’ici 2027 alors même que la croissance ralentit. Pour être considéré comme chômeur au sens du BIT, il faut être immédiatement disponible. Ce qui n’est pas le cas d’une personne au RSA qui suit une formation, un stage ou un parcours obligatoire. Or, dans le cadre de la réforme du RSA qui s’appliquera en janvier prochain, tous les bénéficiaires auront 15 heures d’activités obligatoires. Exit donc ces quelque 300 000 Français qui basculeront d’un minima social à l’autre. Magique.
Source :
https://www.nouvelobs.com/politique/202 ... attal.html