La langue est essentielle. De gré ou de force,
tu finis toujours par l'apprendre, enfin apprendre à te démerder (à moins d'être totalement hermétique ce qui n'est pas mon cas).
Mais surtout, pour s'installer à l'étranger,
il faut être autonome financièrement. C'est beaucoup plus compliqué si tu dois gagner ta vie. Et plus encore si tu y débarques avec conjoint et enfants. Là, les contraintes (et obligations) sont multipliées par 10. À moins d'obtenir le statut d'expatrié avec prise en charge de tous tes frais et d'une assistance administrative par l'employeur. C'est autre chose.
Mais quand tu sais de quelles ressources tu disposes (retraite + économies),
ce n'est pas si difficile. En deux ou trois mois sur place, tu vois bien si tu peux y faire ton trou ou si il faut y renoncer.
La plupart des déconvenues viennent de gens
qui ont fait des plans sur la comète, se sont dit que ce serait plus facile à l'étranger, qu'ils pourraient refaire leur vie, trouver du travail, développer une activité…
Les désillusions sont alors nombreuses.
Mais si tu arrives dans un pays et que tu es autonome (pas besoin de bosser pour disposer du minimum vital), que tu t'y installes pendant deux mois, que tu apprends à vivre au rythme local, sans dépenser plus de sous que tu n'en dépenses en France, tu sauras vite si ça peut matcher !
Beaucoup font l'erreur de vivre sur un faux rythme. Sur un rythme de vacances avec bons hôtels, bons restos, localisations et découvertes touristiques sympas dans un premier temps… et découvrent, dans un second temps, la réalité de la vie quotidienne, et ses emmerdes.
Les déceptions sont au bout du voyage.
Je n'ai pas du tout ce tempérament. Même en vacances, j'ai souvent cherché les difficultés. Quand je suis parti au Liban pendant la guerre par exemple et que j'ai fini en prison. Quand j'ai passé trois mois en Afrique du Sud au temps de l'apartheid. Quand j'ai bourlingué dans quantité de pays en économisant le moindre dollar parce que j'avais un budget hyper serré. J'ai dormi dans des quartiers malfamés, dans des aéroports, des gares, des bordels… J'ai roulé ma bosse et je suis plutôt démerde (parfois dans des situations périlleuses).
Mais je sais aussi (pour avoir voyagé dans d'excellentes conditions matérielles)
qu'il ne faut pas se laisser bercer par la facilité. Parce que le retour de bâton peut être sévère.
À vrai dire, la seule chose qui me pose problème,
c'est ce putain d'infarctus que j'ai fait il y a un an et demi, qui nécessite un suivi régulier et un traitement (assez contraignant). Ça m'a foutu un sacré coup au moral. Parce que forcément, il faut en tenir compte (ne serait-ce que pour trouver les médicaments indispensables).
Pour le reste, il n'y a rien d'extraordinaire à prendre un avion, trouver un petit logement pour deux ou trois mois dans un endroit sympa et abordable, tâter le terrain… Que ce soit en Thaïlande, en Grèce, au Portugal, au Maroc ou au Costa Rica.
L'idéal serait de vivre comme ça. Avec des allers-retours entre la France et l'étranger. Sauf qu'il faut les moyens (que je n'ai pas).
Je peux le faire pendant deux ans maximum (conserver un logement en France et tenter des expériences ailleurs) mais pas plus. ET surtout ne pas vivre sur un rythme "Chabadabadabada, la vie est belle, les vacances, les dépenses, on en profite". Non ! Il faut s'astreindre une discipline. Vivre sur place avec une somme bien déterminée (genre 800 à 1.000 euros pour ce qui me concerne). Voir comment ça se passe. Qu'est-ce qu'il est possible de faire ou pas ?
Il faut être dans un état d'esprit aventurier raisonnable… Il faut essayer tant qu'on peut. Parce que rien ne dit que dans un ou deux ans, on pourra encore.
PS : L'Ami Carl a partagé cette vidéo de Twitter (X) -
https://twitter.com/CharlesPrats/status ... vr5csP-MW0
Ça donne effectivement envie de partir loin et VITE ! 