Nous l'avions annoncé ici - https://www.actuchomage.org/20221129273 ... -2022.html - en précisant ceci :
À l'aune de ce communiqué, on mesure à quel point la mobilisation des chômeurs et précaires s'est effondrée ces 10 dernières années.
Depuis 2004, nous (Actuchomage) avons participé à maintes reprises à ce rassemblement annuel avant les fêtes de Noël. Jadis, une vraie manifestation forte de plusieurs milliers de personnes rejoignait la Place de Clichy au départ de la Place Stalingrad. Notre amie Pili y réalisa une multitude de reportages vidéo.
Aujourd'hui, les associations (le MNCP - Mouvement national des chômeurs et précaires, AC ! Agir ensemble contre le chômage, l'APEIS et la CGT Chômeurs) ne peuvent qu'organiser un rassemblement symbolique à Saint-Denis.
Nous saluons l'initiative tout en déplorant n'en avoir nullement été informé. Alors que nous avons travaillé main dans la main avec ces organisations pendant plus de 10 ans. INCROYABLE !
Certes, notre approche éditoriale a évolué en 2014, mais nous sommes toujours restés solidaires des associations de chômeurs et de leurs initiatives. Elles, beaucoup moins en retour (ce qui explique aussi notre "désengagement politique" en quelque sorte).
Dans les registres du chômage et de la précarité, plus le temps passe moins les premiers concernés se mobilisent et s'organisent. Grand dommage !
Parce que fut un temps où les mobilisations de chômeurs faisaient reculer le pouvoir. Comme dans les années 2003/2004, avec la fameuse bataille (juridique) des Recalculés de l'Unédic (1) qui contraignit l'État à réintégrer dans leurs droits 800.000 chômeurs et à débourser pour cela 2 milliards d'euros.
Ah c'était le bon temps !
Aujourd'hui, c'est distribution de soupe à Saint-Denis, en face du Carrefour. C'est moins glorieux ! =;o)
(1) Actuchomage et l'association APNÉE (Alternatives Pour une Nouvelle Économie de l'Emploi) sont nés à la suite de cette bataille, en septembre 2004.
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Le Parisien a consacré un court article et une vidéo à ce rassemblement qui paraissait bien clairsemé (quelques dizaines de personnes) comme nous le craignions. Pourtant, cette manifestation était organisée en Seine-Saint-Denis, un département lourdement impacté par le chômage (dans certains quartiers, il dépasse les 25 à 30%). Rien n'y fait !
Les organisations de Chômeurs et Précaires, très engagées à gauche, travaillent main dans la main avec les associations qui soutiennent les migrants sans papiers, sans logements… Je suis convaincu que leurs responsables (que j'ai bien connus) sont favorables à la libre circulation des hommes, donc aux flux migratoires massifs… et son cortège d'inconvénients. À commencer par les restrictions d'accès aux droits sociaux (assurance-chômage, logements, santé, accompagnement de qualité…).
Nous (les pauvres et précaires) sommes de plus en plus nombreux à nous partager les miettes du gâteau. Forcément, il y en a moins dans la gamelle de chacun !

Que les organisations de Chômeurs et Précaires ne s'étonnent pas alors de ne mobiliser que 100 à 150 personnes quand nous étions encore 3.000 à 4.000 à défiler en 2010, et 15.000 à 20.000 il y a 20 ans, lors de la Bataille des Recalculés de l'Unédic.

On ne peut pas défendre tout le monde : Les 6 millions d'inscrits à Pôle Emploi ET LES 200.000 À 400.000 immigrés légaux et clandestins qui débarquent chaque année en France. Surtout avec des associations squelettiques et sans moyens financiers comme AC !, l'APEIS, le MNCP et même la CGT Chômeurs.
Le reportage du Parisien : https://www.leparisien.fr/video/video-j ... Gaeny7I5wY