@Yves : ma prédiction, c'est que Poutine ne restera pas le n°1 de le Fédération de Russie en 2021. Il reste encore huit mois
Là encore, dans son speech,
Poutine joue la très classique position victimaire. Quand il dit : << N
ous souhaitons avoir de bonnes relations avec tous les participants
aux échanges internationaux >>, c'est une blague. Comme je l'ai déjà dit, la rhétorique comme quoi les pays d'Europe de l'Est ont rejoint l'OTAN pour plaire
aux Etats-Unis, c'est du bidon : tous ces pays, un par un, ont rejoint l'OTAN par peur et détestation des maîtres du Kremlin.
Voir par exemple pour les pays baltes :
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89v%C ... de_janvier
L'Ukraine n'est qu'un énième exemple de ce processus de radicalisation anti-russe en Europe : le Kremlin a tout fait pour, depuis 1991. Soit trente ans d'agressions, de déstabilisations, etc.
Et de manière générale, non seulement jamais la moindre excuse pour l'occupation soviétique (qui a été bénévole, selon les livres d'histoire russes), mais des représailles dès que
ça se plaint. Rien que la création du Musée des occupations à Riga avait créé un incident diplomatique, il me semble, de mémoire.
Voir par exemple :
https://www.cairn.info/revue-le-courrie ... age-75.htm
Même si la Lettonie a désormais recouvré son indépendance, le fait qu’elle ait été occupée par l’URSS est nié jusqu’à aujourd’hui par les autorités russes. Le Président russe, Vladimir Poutine, n’a-t-il pas affirmé, en mai 2005, que si, en 1939 (sic !), les Etats baltes ont « rejoint l’Union soviétique », celle-ci ne peut les avoir occupés en 1941, « parce qu’ils étaient déjà partie intégrante de l’Union » ? Propos appuyés par son ministre de la Défense, Sergueï Ivanov, précisant que « vous ne pouvez pas occuper ce qui vous appartient ».
Or ce déni est perçu comme une violation des droits humains des victimes et, dès lors, comme une menace pour l’avenir du pays : Paulis Ladza rappelle en effet qu’en refusant de reconnaître l’histoire de l’occupation, les héritiers du pouvoir soviétique se soustraient à leurs responsabilités concernant le mal fait par leurs prédécesseurs
En ce sens, la barbouzerie du GRU en Tchéquie est dans la droite ligne de ce que fait le Kremlin depuis trente ans.
La détestation du Kremlin bat des records en Pologne, voir par exemple :
https://fr.timesofisrael.com/pourquoi-l ... e-amnesie/
Il faut dire que, bon, déjà l'histoire est chargée, mais globalement
le Kremlin ne veut jamais entendre parler d'occupation soviétique.
Ne parlons même pas de la facture : c'est d'ailleurs l'UE, dont les français, qui l'ont payée, via la reconstruction de l'Europe de l'Est.
« Actuellement, en Pologne, on diffuse le narratif selon lequel le pays n’a pas été libéré en 1945 mais qu’il est passé d’une occupation à une autre », explique Gorin – des nazis à l’Union soviétique ».
C'est comme si la France niait le fait colonial.
Il ne faut pas s'étonner que les intéressés apprécient la position du Kremlin à sa juste valeur.
Les pays de l'Est étant très doués pour se faire des amis et alliés,
il ne faut pas s'étonner non plus que Poutine se retrouve dans une toile d'araignée.
Le fait qu'il se sente aux abois est d'ailleurs une source de dangers.
Est-ce que les gens réalisent que ce drame Russie-Ukraine, c'est l'équivalent d'un France-Belgique qui tournerait à la cata ? Donc louer les prouesses de Poutine ...
Comme le dit le proverbe, "
Il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre."
Si la Russie veut se faire respecter en Europe, cela passe par un dialogue autour de l'occupation soviétique, et l'arrêt des barbouzeries et intimidations.
Mais cela est peu probable, vu que la Russie n'a pas de "soft power" : son économie n'exporte que gaz naturel, blé, diamants, bois, etc. (ah oui, des armes aussi,
ce qui permet de se faire là aussi plein de nouveaux copains

)
Et culturellement, vu que les intellectuels ont été liquidés du temps de l'URSS, un pan entier reste à refaire.
Même la minuscule Corée du Sud est plus influente,
via son industrie, ses jeux vidéos et (je tousse) la K-Pop.
Poutine me fait penser à Serge Rubinstein, sulfureux rejeton du banquier du Tsar. Il fut assassiné en 1955, et le crime n'a pas été élucidé.
Selon la page Wikipedia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Serge_Rubinstein
Lorsqu'on demande au capitaine de police, s'il avait dressé une liste des ennemis de Rubinstein, celui-ci lance l'annuaire téléphonique sur son bureau, en disant "la voici...la liste est toute faite".