Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

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Zorro22

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par Zorro22 »

@Chris64 : Merci ! Mediapart commence à réaliser que c'est effectivement une véritable guerre qui est menée aux pauvres. Qui plus est, mais ils ne le disent pas, facilitée
par les parquets, vu que la justice pénale refuse toujours d'intervenir dans les nombreuses exactions que l'on constate. L'intention de nuire, concept pénal,
est pourtant souvent présente. Idem pour les discriminations.
Belle prise de conscience, tout à fait salutaire, de Mediapart.

Florilège de citations de l'article :
[Emmanuel Macron] mène une guerre sans relâche contre les pauvres.
en ces temps de pandémie, [Macron] n’envisage pas même de trêve dans le combat qu’il conduit. [...]
la pauvreté est le cadet des soucis du gouvernement. [...]
Avec la suppression de l’ISF, il a récompensé la clientèle qui l’a porté au pouvoir ; avec la réforme de l’assurance-chômage, [Macron] veut mettre à genoux ceux du camp d’en face, celui des plus modestes.
Ces gens, chez LREM, tout comme beaucoup à l'UMPS, sont radicalisés. Cela fait un bon moment que je le dis. Cela voit dans le manque de respect des lois de la République,
et de l'esprit républicain, terme aujourd'hui volé puis galvaudé par LR. Et de l'acharnement verbal dans les medias contre les pauvres.
Même le pape de l'ultralibéralisme, Milton Friedman, n'a jamais dit qu'il fallait tabasser les pauvres : au contraire, les aider en période de crise, et couper les allocations ensuite.
Donc Macron est en pleine dérive façon illumination, c'est très préoccupant. Il ira probablement jusqu'au bout dans son projet de revenu universel sauce Macron,
même s'il récolte une veste aux élections de juin 2021. Le seul espoir réside dans la justice administrative, pour casser le futur décret.
Chris64

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par Chris64 »

Assurance chômage : ces allocataires qui pourraient être pénalisés dès le 1er juillet

Une étude réalisée par l'Unédic à la demande de Force ouvrière démontre que les salariés ayant été au chômage partiel, en congé maternité ou en arrêt maladie verront leur allocation chômage nettement réduite s'ils perdent leur emploi.

https://www.capital.fr/votre-carriere/a ... et-1399754

https://www.mediapart.fr/journal/econom ... competents

La crise fait craindre la fuite des «gens les plus compétents»
12 avril 2021 Par Cécile Hautefeuille

Professionnels du tourisme, de l’événementiel ou de l’hôtellerie-restauration, ils n’exercent plus leur métier depuis plus d’un an. Abonnés aux contrats courts, ils songent à se reconvertir. Des secteurs entiers pourraient perdre de précieux profils, lassés par la précarité et préoccupés par la réforme de l’assurance-chômage.


«Que restera-t-il de l’art de vivre à la française et de son rayonnement culturel, lorsqu’il n’y aura plus personne pour en parler ? » Malaïka est guide-conférencière à Paris. À 36 ans, elle s’interroge sur son avenir et celui de son métier.

Malaïka n’a pas exercé depuis début 2020. Ses droits au chômage ont fondu. À la fin de l’été, elle avait trouvé un « job alimentaire » de vendeuse. La mission a été interrompue par le second confinement, fin octobre. Actuellement, elle est « hôtesse d’accueil volante », envoyée ici et là, au gré des besoins des entreprises.

« Transformée en meuble, je dois me contenter de sourire, d’accueillir quelques rares visiteurs et de répondre au téléphone dans de grands immeubles de bureaux vidés de leurs occupants », décrit-elle dans un billet de blog, publié le 4 avril. « Je me suis levée tôt, un matin, et j’ai écrit sans m’arrêter », explique Malaïka à Mediapart.

Happening de guides-conférenciers à Avignon, en juin 2020. © CH Happening de guides-conférenciers à Avignon, en juin 2020. © CH

Elle tenait à mettre des mots sur son parcours, son métier, sa passion. À décrire par le menu ses conditions de travail – les employeurs multiples, les contrats qui s’enchaînent, les périodes creuses, où les missions sont plus rares, et le recours, de plus en plus massif et forcé, au statut d’auto-entrepreneur, qui « tire les prix des prestations vers le bas et accentue la précarisation de tous ».

Malaïka voulait aussi partager ses inquiétudes sur le devenir de sa profession. « Dans mon réseau, beaucoup ont jeté l’éponge. Que va-t-il rester quand tous seront reconvertis ou poussés à la misère ? »

« C’est une préoccupation cruciale », confirme Patrick Pavesi, président de la Fmitec, Fédération des métiers intermittents, tourisme, événementiel, culture. Lui-même est guide-conférencier. Pessimiste, il pressent un retour à la normale d’ici à deux ans. Pas avant. « La clientèle étrangère, public majoritaire de nos activités, ne reviendra pas tout de suite. »

Patrick Pavesi en est persuadé : les rangs des professionnels seront clairsemés. « Beaucoup sont partis faire autre chose. Par choix ou nécessité, détaille-t-il. La France va subir une réelle perte de savoir-faire. Nous avions déjà constaté un manque de renouvellement dans nos métiers ces dernières années. Cette crise ne va rien arranger. »

Adhérente à la Fmitec, Stéphanie, professionnelle de tourisme d’affaires, a déjà changé de voie. Elle gagnait bien sa vie. Aujourd’hui, elle est au RSA. Elle a entamé une formation pour devenir fleuriste. Mais elle garde un œil sur son métier d’origine. Repartir ou pas ? C’est sa grande interrogation. « Pour le niveau de salaire, oui, je repars faire mon métier quand c’est possible. Mais pour les conditions, c’est non, affirme-t-elle. Je ne signerai plus les mêmes contrats. Il faudra des clauses pour nous garantir un minimum en cas d’annulation. »

Comme Mediapart l’a déjà raconté ici ou là, de très nombreux salariés en CDD ou CDDU (contrat d’usage) ont été violemment percutés par la crise dans les secteurs du tourisme, de l’événementiel et de l’hôtellerie-restauration. Leurs métiers, par essence, ne s’exercent pas en CDI. Les contrats, missions et employeurs se succèdent, selon les besoins.

Dès le début de la crise, ils se sont retrouvés éjectés, hors de tout cadre. Plus de travail, pas de chômage partiel, pas de gel des droits au chômage et plus aucune perspective dans des secteurs à l’arrêt. Ils alertent, en vain, les pouvoirs publics sur leur sort depuis treize longs mois.

Manifestation des intermittents de l'emploi en octobre 2020, à Rouen. © Pernille Andersen Manifestation des intermittents de l'emploi en octobre 2020, à Rouen. © Pernille Andersen

Pour couronner le tout, la réforme de l’assurance-chômage s’annonce particulièrement punitive pour ces intermittents de l’emploi. Tous les interlocuteurs que Mediapart a contactés pour la rédaction de cet article l’évoquent. Cette réforme est, à leurs yeux, une réelle menace. Sombre et proche. Ils seront les premiers pénalisés par le nouveau mode de calcul des allocations-chômage, dont l’entrée en vigueur est prévue le 1er juillet 2021.

Malaïka a fait ses comptes. Si elle reprend son métier de guide, elle ne pourra pas tenir. « Il faudra que je trouve un autre boulot pour compléter ce que Pôle emploi ne me donnera plus. Je n’aurai plus le temps de travailler mes visites, en amont. Ce que j’appelle “faire du fond”, pour apporter du contexte et répondre aux questions. Bientôt, il y aura moins de guides et moins de qualité. C’est dommage. C’est du gâchis. »

La jeune femme insiste : « Nous ne sommes pas des porteurs de parapluie qui baladent des groupes sur des circuits. Nous avons un vrai métier, des compétences, de la valeur ajoutée. Moi je parle trois langues. Je suis passionnée d’histoire. J’ai une conscience professionnelle et une éthique. Je ne veux pas raconter de bêtises à mes clients. »

Les travailleurs des secteurs du tourisme et de l’hôtellerie-restauration ont le sentiment de ne pas être reconnus à leur juste valeur. « On m’a souvent dit : “C’est bien de vous faire de l’argent pour payer vos études” », s’exaspère Clémentine. À 24 ans, elle est maître d’hôtel sur la Côte d’Azur, principalement dans l’événementiel et les banquets privés. « Ce n’est pas un job d’été, c’est mon métier ! Et il demande énormément de compétences. Des gestes techniques à maîtriser, une attitude soignée, des codes à connaître. »

La jeune femme soupire. « Même le président n’a aucun respect pour nous ! Souvenez-vous, quand il conseillait à un jeune homme d’aller travailler dans la restauration, en traversant la rue. »

Manifestation du collectif des précaires hôtellerie, restauration et événementiel, à Paris. © Ahcène Azem Manifestation du collectif des précaires hôtellerie, restauration et événementiel, à Paris. © Ahcène Azem
D’après Clémentine, il était déjà difficile, pour les employeurs, de trouver du personnel qualifié, avant la crise. Avec des conséquences immédiates. « Vous pouvez perdre toute la bourgeoisie niçoise sur un seul banquet raté ! », s’exclame-t-elle, en déroulant une série d’anecdotes.

Des expériences vécues, à Cannes, pendant le festival. « Des gamines, sans expérience, envoyées en renfort sur des prestations et qui hurlent en voyant passer des stars. Notre métier nécessite plutôt de la discrétion. » Ou encore ces « étudiants qui pensent qu’il faut juste savoir porter des assiettes et repartent en courant au bout d’une demi-heure de banquet. Ils nous font tous passer pour des abrutis. Je ne les blâme pas. Ce n’est pas un métier qui s’apprend en cinq minutes ».

Et de conclure : « À cause de la crise, ce sont les plus pros d’entre nous qui arrêteront. Ça va être une catastrophe. Qui pourra assurer ? »

Edgar, qui travaille dans l’hôtellerie, fait le même constat. « Dans mon réseau, c’est significatif. La plupart quittent le métier. J’ai travaillé essentiellement dans des palaces parisiens. J’ai passé ma vie à côtoyer des rois, des princes, des chefs d’État… La fuite des gens compétents va nuire à la qualité de l’accueil. » Lui aussi veut se reconvertir. « J’ai demandé une formation d’électricien. À 57 ans, ce n’est pas évident de changer de vie. »

Après un silence, il conclut : « De toute façon, une nouvelle génération arrivera. Les patrons trouveront d’autres profils et les formeront. »

« Roland-Garros, les réunions protocolaires, les Jeux olympiques : on les sabotera ! »

Côté employeurs, justement, comment regarde-t-on l’avenir ? La fuite des profils est un vrai sujet, selon Thierry Grégoire, président national de la branche saisonniers de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih). Il est également chargé des affaires sociales au sein de cette organisation patronale. « On pourrait avoir perdu 150 000 emplois à la réouverture de nos établissements », estime-t-il.

Lui-même possède plusieurs hôtels-restaurants à Toulouse et se montre préoccupé. « Dans quel état allons-nous retrouver nos salariés ? Combien seront partis ? »

Le représentant patronal entend mettre à profit cette crise inédite pour « renverser la table » et revoir en profondeur tout le système d’embauche des saisonniers et extras de l’hôtellerie-restauration. Il plaide pour la création d’une annexe spécifique de l’assurance-chômage, « avec un vrai statut pour les extras de tous les secteurs d’activité », à l’image des annexes réservées aux intermittents du spectacle.

« Il faut arrêter de croire que ces travailleurs exercent leur activité juste pour toucher le chômage entre deux contrats », explique Thierry Grégoire. Ce sont, au contraire, des méthodes inhérentes à nos secteurs, à nos façons de travailler. Il faut donc sécuriser les travailleurs en extra en leur donnant un statut. »

Il se dit aujourd’hui bien seul dans cette volonté de reconstruire le système. « Je suis minoritaire dans mon expression. Les partenaires sociaux ne veulent pas en entendre parler. »

Côté gouvernement, la reforme de l’assurance-chômage est censée être la réponse à la « précarité organisée » du marché du travail. Un bonus-malus sur les contrats courts doit s’appliquer et pénaliser les employeurs qui abusent. Mais la mesure ne sera pas appliquée avant l’automne 2022. Soit quelques mois après la présidentielle, ce qui la rend très hypothétique.

En revanche, les allocations-chômage des travailleurs précaires, elles, baisseront dès l’été prochain.

« Les abus ? C’est de notre faute ! Le système dévoyé ? C’est de notre faute ! Il ne faut pas inverser les rôles, on a déjà assez payé comme ça », s’échauffe Yves, maître d’hôtel en extra de 45 ans. Aujourd’hui, c’est l’engagement de toute une profession qu’il remet en question.

« Ils sont bien contents, dans les ministères et à l’Élysée, quand les extras viennent travailler. Ils sont bien contents quand nous contribuons au rayonnement de la France dans leurs événements et leurs congrès », tempête-t-il. S’ils continuent à nous ignorer, on les sabotera, les prestations ! Roland-Garros, les réunions protocolaires, les Jeux olympiques : on les sabotera ! Peut-être qu’ils comprendront notre utilité. »

Yves le sait déjà, quand l’activité reprendra, il ne pourra plus compter sur ses équipes habituelles pour travailler. En un an, le noyau a éclaté. « Entre les reconversions, les divorces, les déménagements, les dépressions… Il n’y a plus grand monde. »

Lui-même aimerait « se réinventer » et ajoute aussi sec : « Mais c’est compliqué. Alors j’irai probablement retravailler. Mais croyez-moi, l’investissement ne sera plus le même. J’ai donné sans compter pendant trente ans. Pour quel résultat ? Nous avons été abandonnés et méprisés. Par nos employeurs, par le gouvernement. Maintenant, je sais où est ma place, c’est bon, j’ai bien compris. Et je ferai le strict minimum. »
SandrineA

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par SandrineA »

Quand la 1ere réforme est sortie, j avais compris que la casse était là et j avais calculé qu on pouvait diviser l allocation jusqu à 4.
Mais en lisant cet article, je n imaginais pas que cela pouvait diviser jusqu à 24.

Deux hypothèses me viennent à l esprit :

- cette réforme a été réalisée par des personnes incompétentes en calcul et soutenue par un gouvernement incompétent également

- cette réforme a été réalisée par des personnes compétentes en calcul et consciente des dégâts et soutenue par un gouvernement conscient de la casse sociale

Dans les deux cas, c est grave. :evil:

Pour ne pas risquer cette loterie, une seule chose à faire, ne candidater qu à des CDI à temps plein et boycotter toutes les autres offres. Il faut donc que tous les PPAE soient revus dans ce sens. En fait ar défaut les PPAE doivent inscrire CDI à temps plein et demander aux chômeurs en toute connaissance de cause s ils acceptent d autres types de contrat.
Zorro22

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par Zorro22 »

J'avais bien écrit avant le covid que la restauration allait prendre un bon coup (de balai) avec la fin de la permittence. Tout comme les stations de ski.
Ce sera encore plus rapide que prévu.

Je suis tout à fait d'accord avec la phrase suivante, c'est d'ailleurs cet état d'esprit qui a ruiné le secteur de l'ingénierie, en France, dont l'informatique :
Pour quel résultat ? Nous avons été abandonnés et méprisés. Par nos employeurs, par le gouvernement. Maintenant, je sais où est ma place, c’est bon, j’ai bien compris. Et je ferai le strict minimum. »
SandrineA

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par SandrineA »

C est seulement pour ceux qui ont été en chômage partiel et en maternité ou maladie.
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