Zorro22 a écrit :@Yves : les faits ne sont pas exactement comme dans ton texte court reprit sur RTL.
Que veux-tu dire ?
L'article du Figaro est bien plus sévère que la petite chronique de RTL. Les faits sont largement plus contestables et condamnables encore.
On y parle de fiasco, de confusion au Pentagone, de n'avoir pas dit la vérité, de guerre la plus coûteuse, de peuple américain berné, de "nous avons échoué", de cancer, de corruption de masse, de nombre le plus élevé de victimes civiles…
Tout ça ne fait que confirmer ce que j'ai écrit. C'est même pire que je ne l'imaginais !
On y apprend surtout que les USA n'agissent pas pour rendre riches les pays pauvres, pas pour rendre démocratiques des pays autoritaires. Non ! Ils envahissent les pays violents pour les rendre pacifiques. Quelle rigolade ! On voit le résultat…
Voici quelques extraits bien sentis de l'article du Figaro.
Selon ces documents, des
hauts responsables américains sont accusés de n’avoir pas dit la vérité sur cette guerre contre les talibans lancée il y a 18 ans, la plus longue
et la plus coûteuse de l’histoire des États-Unis. Nous faisons le point sur ces révélations qui mettent en lumière les secrets de cette guerre.
Mais, petit à petit, les objectifs se sont multipliés,
au point de devenir de plus en plus flous. L’ennemi était-il al-Qaida ou les talibans? Le Pakistan était un ami ou un adversaire ? Qu’en était-il de la croissance de l’État islamique ? Selon le Washington Post, ces documents montrent que le gouvernement
n’a«jamais trouvé de réponse à ces tergiversations». Conséquence: sur le terrain, les troupes américaines ne savaient pas distinguer qui était
l’ennemi de l’allié.
La confusion régnait également au Pentagone. Dans une note de service, Donald Rumsfeld s’est ainsi plaint en septembre 2003 : «
Je n’ai aucune visibilité sur qui sont les méchants. Nous manquons cruellement d’intelligence humaine».
Depuis 2001,
plus de 775.000 soldats américains ont été déployés en Afghanistan. Parmi eux, 2.300 ont été tués et 20.589 ont été blessés au combat, selon les chiffres du ministère de la Défense. Après 18 années de guerre, les États-Unis, première puissance mondiale, ne sont toujours pas parvenus à s’imposer en Afghanistan.
Comment un tel fiasco a-t-il été possible ?
«Nous étions dépourvus d’une compréhension fondamentale de l’Afghanistan.
Nous ne savions pas ce que nous faisions», a déclaré en 2015 Douglas Lute, général trois étoiles de l’armée américaine chargé de superviser les guerres en Irak et en Afghanistan, aux enquêteurs gouvernementaux, selon une des notes divulguées par le Washington Post. «Qu’essayions-nous de faire ici ? Nous n’avions pas la moindre idée de ce que nous entreprenions», a-t-il ajouté.
John Sopko, chef de l’agence fédérale qui a mené les entretiens, a de son côté affirmé au Washington Post que «
le peuple américain a constamment été berné».
«Nous n’envahissions pas les pays pauvres pour les rendre riches», a déclaré James Dobbins, un ancien haut diplomate américain qui a été envoyé spécial à Kaboul sous George W. Bush et Barack Obama. «Nous n’envahissons pas des pays autoritaires pour les démocratiser. Nous envahissons des pays violents pour les rendre pacifiques, et
nous avons clairement échoué en Afghanistan».
«Notre politique était de créer un gouvernement central fort.
Mais c’était idiot parce que l’Afghanistan n’a pas d’antécédents de gouvernement de ce type», a déclaré un ancien responsable du département d’État en 2015.
Cet afflux d’argent dans le pays a également renforcé la corruption à un niveau inégalé. «
J’aime utiliser une analogie avec le cancer», a déclaré Christopher Kolenda, colonel déployé à plusieurs reprises en Afghanistan.
«Notre plus grand projet, malheureusement,
a peut-être été le développement de la corruption de masse», a jugé Crocker, diplomate à Kaboul en 2002 et de 2011 à 2012.
L’année dernière, 3.804 civils afghans ont été tués, selon les Nations unies.
C’est le nombre le plus élevé depuis que l’ONU a commencé à recenser les victimes civiles, en 2009. Et tout le monde attend désormais les chiffres de l’année écoulée.