Trump est-il en passe de réussir son pari ?

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Yves
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Trump est-il en passe de réussir son pari ?

Message par Yves »

Croissance exceptionnelle à +4,1% aux USA au deuxième trimestre 2018. Le protectionnisme et la préférence nationale "à la Trump" sont-ils entrain d'engranger leurs premiers résultats ?

Probable quand on sait, par exemple, qu'Apple rapatrie une partie de son activité aux USA, ce qui rapportera 57 milliards de dollars au Trésor américain et créera 10.000 emplois (opération en cours). :shock:

Pendant ce temps, la France se traîne lamentablement. La croissance 2018 devrait être finalement inférieure aux prévisions (en dessous de 2%) et le chômage repart à la hausse.

Actuchomage vous explique pourquoi les choses ne changeront pas chez nous tant que… Relire notre article de juillet 2014 qui reste furieusement d'actualité : "Relance par l’offre ou par la demande ? Un faux débat !"

http://www.actuchomage.org/201407202614 ... perds.html
Zorro22

Re: Trump est-il en passe de réussir son pari ?

Message par Zorro22 »

2è trimestre 2018 :
France +0,2%
USA : +4,1%

Par contre, l'Angleterre rame sec depuis le début de l'année...

Sur le sujet de la croissance, les raccourcis sont souvent si simples.
Juste pour illustrer ce qui se profile peut-être à l'horizon (publication recommandable) :
http://geab.eu/ (<< 2020-2040 : Développement mondial exponentiel >>)
(si quelqu'un est abonné, merci de le dire svp :cry: :mrgreen:)

Les USA sont très bien positionnés en matière de numérique (ça rapporte, le numérique) et de management moderne et efficace,
et à cela s'ajoutent les commandes d'armement (ça, effectivement dû à Trump, mais aussi à Poutine,
qui paradoxalement renforce ainsi son supposé adversaire). Il est un peu tôt pour faire le bilan du Trumpisme,
surtout que, comme souligné, si une grande société américaine rapatrie des milliards, ça peut biaiser
certains chiffres, probablement.
ALBERT56

Re: Trump est-il en passe de réussir son pari ?

Message par ALBERT56 »

Zorro22 a écrit :2è trimestre 2018 :
France +0,2%
USA : +4,1%
Le +4.1% des USA, c'est en rythme annuel, je pense. Donc ça doit faire 1% sur le trimestre à comparer avec le +0.2% français.
Zorro22

Re: Trump est-il en passe de réussir son pari ?

Message par Zorro22 »

@ALBERT56 : vous devez avoir raison.
Le +4.1% des USA, c'est en rythme annuel, je pense. Donc ça doit faire 1% sur le trimestre à comparer avec le +0.2% français.
Ceci explique cela. La croissance française reste toutefois modeste, cela ne va pas arranger les affaires des précaires.
Yves
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Re: Trump est-il en passe de réussir son pari ?

Message par Yves »

Non, c'est le rythme trimestriel : +4,1% de croissance au second trimestre (comparé au T2 de l'année 2017) et près de 115 milliards de dollars d'activités industrielles rapatriées aux USA depuis l'élection de Trump : constructeurs automobiles, informatique (dont Apple), mécanique de précision… L'équivalent de 5% du PIB français ! :shock:
Zorro22

Re: Trump est-il en passe de réussir son pari ?

Message par Zorro22 »

Un complément utile quant à la croissance extraordinaire française (+0,2% au 2è trimestre 2018) selon Macron & Co :
je cite Mediapart : << Selon les données de l’Insee, la France ne doit même sa croissance qu’à la constitution de stocks qui apportent 0,3 point de PIB.
En excluant cette contribution, le PIB a reculé de 0,1 %
>>

@Yves : comme le disait @ALBERT56, les +4,1% des USA, c'est bien en rythme annuel
(la France, selon le même modèle est alors à +0,8%).
4,1 x4 = 16,4% : pour un pays développé de grande taille, une telle croissance annuelle n'est pas franchement possible, sauf énorme distortion temporaire.
Voir : http://www.europe1.fr/international/la- ... re-3720887
Et : https://www.lesechos.fr/monde/etats-uni ... 194960.php
Yves
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Re: Trump est-il en passe de réussir son pari ?

Message par Yves »

+4,1% c'est la croissance états-unienne du deuxième trimestre 2018 par rapport au deuxième trimestre 2017.

Si tous les trimestres 2018 sont à +4,1% par rapport à ceux de l'année précédente, la croissance 2018 n'est pas à 16,4% mais à 4,1%. :roll:

Ce qui veut dire que les USA sont sur une dynamique de 4% de croissance annuelle. La France est dans une perspective inférieure à 2%, insuffisante notamment pour relancer l'emploi et les embauches.
Yves
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Re: Trump est-il en passe de réussir son pari ?

Message par Yves »

Et la FED prévoit 4,7% de croissance au troisième trimestre aux USA. :shock:
https://www.zonebourse.com/actualite-bo ... -27030010/

Quoiqu'il en soit, la plupart des économistes accordent à Trump une réelle réussite économique. Une autre analyse de Capital (avril) constate que l'Europe plonge et l'Amérique redémarre.
https://www.capital.fr/economie-politiq ... nt-1293046

La France, elle, après le feu de paille de "l'état de grâce jupitérien", renoue avec la morosité : Croissance molle (ou insignifiante) et chômage. Le train-train de ces 40 dernières années quoi, sans que les Français ne songent à changer quoi que ce soit. C'est désespérant.
Zorro22

Re: Trump est-il en passe de réussir son pari ?

Message par Zorro22 »

@Yves:
Ce qui veut dire que les USA sont sur une dynamique de 4% de croissance annuelle. La France est dans une perspective inférieure à 2%, insuffisante notamment pour relancer l'emploi et les embauches.
Je n'ai pas dit autre chose ! :D
Invité

Re: Trump est-il en passe de réussir son pari ?

Message par Invité »

Une croissance américaine en trompe-l’œil
ÉDITORIAL
Editorial. Les baisses d’impôts sur les sociétés et la guerre commerciale décidées par Donald Trump pourraient peser à terme sur la croissance mais aussi les entreprises des Etats-Unis.

Editorial du « Monde ». Et si Donald Trump avait raison, finalement ? Les derniers chiffres de l’économie américaine ne sont-ils pas la preuve éclatante que l’imprévisible président américain est en train de réussir là où les experts anticipaient son échec inéluctable ? Les Etats-Unis viennent d’enregistrer au deuxième trimestre une croissance de 4,1 % en rythme annuel, tandis que le chômage tutoie les 4 %. Des performances à faire pâlir d’envie la plupart des dirigeants européens. Le contraste est encore plus saisissant en ce qui concerne les grandes entreprises. Les profits des groupes outre-Atlantique ont bondi de plus de 20 %, contre seulement 8 % sur le Vieux Continent. Comme un symbole de cette suprématie, la capitalisation boursière d’Apple vient de franchir les 1 000 milliards de dollars.

Les multinationales plus en forme que jamais
Pour flatteuses qu’elles soient, ces données ne décrivent toutefois qu’une partie de la réalité de l’économie américaine, qui pourrait rapidement connaître des lendemains plus difficiles. L’euphorie actuelle tient en grande partie à la baisse drastique de l’impôt sur les sociétés votée fin 2017, qui est allée directement grossir les profits des entreprises. Pourtant, cette décision, positive à court terme, hypothèque sérieusement l’avenir.

Risque d’une surchauffe
En un an, les recettes publiques ont déjà chuté d’un tiers. Le déficit budgétaire explose littéralement. D’ici à 2020, il aura doublé. Généralement, ce type de stimulus est utilisé en sortie de récession. Or l’économie américaine tourne à plein régime. Cette politique expansionniste fait courir le risque d’une surchauffe, que la banque centrale américaine devra inévitablement prévenir en relevant les taux d’intérêt plus vite que prévu. Ce resserrement monétaire couplé à une dette publique élevée pourrait avoir des effets désastreux. Lorsque le retournement de conjoncture se produira, les Etats-Unis n’auront plus de marge de manœuvre budgétaire pour relancer la machine.

Par ailleurs, les effets positifs des baisses d’impôts sont contrariés par les conséquences de la guerre commerciale déclarée par M. Trump. Pour compenser les mesures de rétorsion prises par la Chine et l’Union européenne, le gouvernement américain s’est vu contraint de faire un chèque de 12 milliards de dollars pour aider ses agriculteurs. La chambre de commerce américaine a calculé que, si une telle mesure devait être étendue à l’industrie, il en coûterait 39 milliards au contribuable. Ces mesures, dignes d’une économie administrée, ne seront pas longtemps soutenables.

La guerre commerciale commence à pénaliser les Etats-Unis
Plus grave à long terme : en bouleversant les règles du libre-échange, M. Trump est en train d’écorner sérieusement l’attractivité des Etats-Unis. Les investissements directs étrangers ont été divisés par trois entre le premier trimestre 2016 et la même période de 2018. Un signal inquiétant, alors que les baisses d’impôts et la croissance devraient attirer les capitaux. Cette guerre est d’autant plus dommageable qu’elle ne réglera en rien le déficit commercial américain, qui est davantage dû à un manque d’épargne qu’à des barrières douanières défavorables aux Etats-Unis. L’accroissement du déficit budgétaire ne fera qu’aggraver cette situation.

M. Trump peut espérer que les bonnes nouvelles enregistrées par l’économie américaine tiennent jusqu’aux élections de mi-mandat, en novembre. Mais, au-delà, si le président américain s’obstine dans des raisonnements macroéconomiques biaisés, les dégâts risquent d’être énormes, non seulement pour les Etats-Unis, mais aussi pour le reste de l’économie mondiale.
Yves
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Re: Trump est-il en passe de réussir son pari ?

Message par Yves »

On connaît l'objectivité du Monde concernant Trump, comme celle de l'ensemble de l'oligarchie française qui était à 100% derrière Clinton. "Avec des SI on met Paris en bouteille" dit l'adage. Si Trump fait ceci, si Trump fait cela… En attendant, Trump serait probablement largement réélu aux USA, comme l'a été Poutine en Russie.

Nous aurions nous-mêmes en France besoin d'un "homme de poigne" pour tenter de remettre le bateau à flot plutôt que de se taper un "en même temps" qui s'essouffle. Car on ne peut "en même temps" remettre en ordre de marche un pays et se soumettre à d'autres (Europe, OTAN…) sur des questions prioritaires (politique étrangère, interventions militaires, migrants, accords commerciaux…).

La France a abandonné son indépendance il y a longtemps alors que partout dans le monde les peuples et nations revendiquent la leur et leur autonomie : USA, Grande-Bretagne, Russie, Chine…

Nous ramons contre le cours de l'histoire depuis trop longtemps. Certes nous gagnons des coupes du monde de football mais nous ne gagnons plus grand chose ailleurs, notamment en innovations industrielles et technologiques. La France, naguère grande puissance de l'inventivité, est en panne.

Quoi qu'en dise Le Monde, l'Amérique de Trump n'est pas en panne. :mrgreen:
Invité

Re: Trump est-il en passe de réussir son pari ?

Message par Invité »

Tiens, j'espère que tu apprécieras ces articles du figaro ci dessous plus en accord avec tes idées capitalistes.

Parler d'autonomie pour les usa , peuple de migrants génocidaires, est soit faire preuve de bêtises ou avoir des oeillères mal placées.
Se pamer devant leur croissance alors qu'ils font mine de fermer leur frontières est un renoncement intellectuel. Le guignol Trump, faut il le rappeler juste un héritier capitaliste, met ses gros sabots pour amuser la galerie et ramasser le pactole. On sait que la croissance profite d'abord à sa caste, celle des rentiers.
Ce pays vit grâce à sa capacité à créer de la dette pour les particuliers et l'état. Son interdépendance économique est telle avec la planète que toute vélléité d'autonomie est un trompe l'oeil et une clownerie grotesque qui ne trompera que les singes (je m'en excuse auprès d'eux).
Faut il rappeler que la Chine achète une montagne de bon du trésor américain afin qu'elle puisse écouler sa marchandise à bon prix à ce peuple hyper consumériste que rien ne rassasie. Les us ont besoin de multiples accords de libre échanges dont celui de l'Aléna pour leur appétit glouton quitte à continuer à se payer des déficits records, et oui on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, chialer sur ce déficit et dans le même temps couler les paysans du Chiapas en exportant massivement du mais transgénique à bas coût vers le Mexique. Dumping et contre Dumping, merci auX systèmeS capitalisteS. Et je ne m'étends pas sur le pillage des matières premières dans les autres contrées, de gré ou de force.

Mais nous ne leurrons pas, cette civilisation consumériste mondialisée, pensée, marketée et exportée par les us, fondée sur les matières premières, sombrera. Si elle peut vivre à crédit, c'est uniquement sur le dos de la planète, en extrayant gratuitement toutes les ressources planétaires, tant qu'elle pourra. En attendant, ils continueront à nous éclabousser de leur merde avec leur crise à répétitions, obligataire en 1987, nouvelle économie en 2000, subprime en 2008...et vous pourrez continuer à baver sur leur croissance jusqu'à l'engloutissement final. Rien de pire qu'un pauvre qui veut ressembler à un riche !

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Le déficit commercial des États-Unis s'est nettement creusé en juin en dépit de la détermination de Donald Trump à rééquilibrer les échanges commerciaux. Parallèlement, Pékin s'est dit prêt à adopter de nouveaux droits de douane punitifs de 60 milliards de dollars.

Le déficit commercial des États-Unis se creuse. Il s'est nettement accru en juin sous l'effet notamment d'une baisse des exportations de voitures et d'avions et d'une hausse des importations en dépit de la détermination de Donald Trump de rééquilibrer les échanges commerciaux.

Le déficit des biens et services s'est établi à 46,3 milliards de dollars, soit une hausse 7,3%, inédite en 19 mois, avec des exportations en recul de 0,7% à 213,8 milliards et des importations en progression de 0,6% à 260,2 milliards. Ces données ont été publiées vendredi par le département américain du Commerce.
Nouvelles menaces chinoises

Au moment même où ces chiffres ont été divulgués, la Chine a brandi de nouvelles menaces de représailles commerciales à l'encontre de Washington. Pékin s'est dit prêt à adopter de nouveaux droits de douane punitifs sur des importations de biens américains représentant 60 milliards de dollars par an alors que l'administration Trump accroît la pression sur le géant asiatique pour qu'il réduise le déficit américain.

La Chine «ne devrait pas sous-estimer la détermination du président (Donald) Trump d'aller encore plus loin», a réagi ce vendredi Larry Kudlow, conseiller économique de la Maison Blanche. «Ils ne devraient pas sous-estimer la détermination du président Trump de changer les pratiques commerciales», a-t-il ajouté lors d'un entretien avec Bloomberg TV.

L'application de ces nouvelles surtaxes douanières par le géant asiatique est «suspendue aux actions des États-Unis», celui-ci évoquant la menace cette semaine de la Maison Blanche de relever de 10% à 25% les tarifs douaniers sur 200 milliards de dollars d'importations chinoises qui doivent être appliqués en septembre.

La hausse du déficit commercial américain enregistrée en juin est supérieure à celle anticipée par les analystes, qui tablaient sur 45,6 milliards après un plus bas en 18 mois (43,1 milliards) enregistré en mai. Cumulée depuis le début de l'année, la tendance reste la même: le déficit s'inscrit de nouveau en forte hausse (+7,2%) pour atteindre 291,2 milliards.

En juin, les exportations d'avions civils ont baissé de 200 millions, celles de voitures de 900 millions tandis que les importations de préparations pharmaceutiques et de produits pétroliers ont augmenté respectivement de 1,5 milliard et de 1,2 milliard. Les exportations dans le secteur des boissons et de l'alimentaire ont également baissé (-0,3%), ce qui pourrait s'expliquer par les tensions commerciales entre les États-Unis et ses principaux partenaires.

Washington a imposé depuis le 1er juin des taxes douanières supplémentaires sur l'acier et l'aluminium européen, canadien et mexicain et ses partenaires à l'instar du Mexique ont riposté en renchérissant les importations de produits américains dans le secteur alimentaire et agricole.

Les seules exportations de soja ont néanmoins encore augmenté (+1,6% à 4,2 milliards). Comme le mois dernier, les importateurs de cette denrée, en particulier chinois, ont probablement voulu augmenter le volume acheté avant l'entrée en vigueur de taxes douanières américaines début juillet. La Chine est le principal débouché pour le soja américain.
Le déficit se creuse avec de nombreux pays

Ceci n'a pas empêché le déficit des biens des États-Unis avec la Chine de se creuser encore en juin (+1,3% à 32,45 mds USD) alors que Donald Trump exige de Pékin une réduction du déficit américain de 200 milliards de dollars. Le déficit des marchandises s'est également inscrit en hausse avec le Canada (+22,4%), le Mexique (+14,25%), les deux partenaires des États-Unis du traité de libre-échange nord-américain (Alena) en cours de renégociation depuis près d'un an.

Le président américain ne cesse de dénoncer cet accord qu'il juge responsable de la destruction de milliers d'emplois aux États-Unis. Avec l'Union européenne, le déficit des biens a rebondi de 7,8%. Avec Bruxelles, un armistice commercial a toutefois été déclaré la semaine dernière lors d'une rencontre du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avec Donald Trump dans la capitale fédérale américaine.

Cette trêve a permis à l'UE d'éloigner, pour le moment du moins, la menace de droits de douane sur les importations automobiles aux États-Unis, ce qui inquiétait particulièrement l'Allemagne, grande exportatrice de voitures en Amérique du Nord.
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Le Figaro.fr
vendredi 3 août 2018 - 17:14 UTC +02:00 - 873 mots

Actu-Eco ; Conjoncture

Croissance: Trump fait mieux que Bush et Obama, moins bien que Reagan et Clinton
Robin, Jean-Pierre

En un an et demi de pouvoir à la Maison-Blanche, Donald Trump peut se targuer d'une croissance économique annualisée de 2,9% en moyenne. Une performance enviable mais pas exceptionnelle au regard des soixante dernières années.

À trois mois exactement des «midterms», les élections pour le renouvellement du Congrès à mi-mandat qui se tiendront début novembre, Donald Trump entend utiliser à fond les résultats économiques plutôt flatteurs en matière de croissance et d'emploi. La semaine dernière l'annonce d'une progression de 4,1% du PIB américain au deuxième trimestre, un chiffre jamais atteint depuis près de quatre ans, l'a mis en liesse. «Nous sommes sur la bonne voie pour enregistrer un taux de croissance de 3% sur l'année 2018», a-t-il exulté, précisant que ce serait le taux le plus élevé jamais obtenu depuis 13 ans.

Outre Atlantique, les observateurs commencent à établir des comparaisons à l'échelle historique. Reprenant les chiffres du BEA, le Bureau of Economic Analysis chargé de calculer le PIB américain (au même titre que l'Insee en France), Justin Fox, chroniqueur de l'agence Bloomberg , a établi un palmarès fort éclairant (voir tableau ci-dessous), même s'il est évidemment prématuré d'en tirer les conclusions définitives: Trump n'est même pas encore au milieu de son mandat...

Meilleure croissance que sous les Bush et Obama

Sur les six premiers trimestres de son règne, depuis son entrée en fonction en janvier 2017, la croissance américaine s'est établie en moyenne trimestrielle à un rythme de 2,9%. Précisons qu'il s'agit de chiffres annualisés, ce qui consiste à multiplier par quatre la progression du trimestre par rapport au trimestre précédent. Au contraire en Europe on se contente de donner la croissance du trimestre sur le précédent, laquelle a été par exemple de 0,2% au deuxième trimestre 2018 en France (ce qui ferait 0,8% si on adoptait le mode de présentation d'outre Atlantique).

De toute façon Donald Trump ne prend par la France pour référence, loin s'en faut, comme chacun sait. Vis-à-vis de son électorat, il lui importe uniquement de se situer par rapport aux autres présidents américains. À l'évidence il s'en tire pour le moment bien mieux que ses deux prédécesseurs immédiats, Barack Obama et George W. Bush, qui l'un et l'autre ont fait deux mandats de quatre ans. Sur ses huit années passées à la Maison-Blanche, Obama a obtenu en moyenne une croissance annuelle de 2,1, ce qui n'est évidemment pas si mal compte tenu de la «grande récession» de 2009 où l'économie américaine avait chuté de 2,4%, son plus fort recul depuis 1946. Quant à George W. Bush, qui a présidé les États-Unis de janvier 2001 à janvier 2009, il aura été le moins bon président depuis le général Eisenhower (1952-1960), avec une croissance moyenne d'à peine 1,7% l'an. Et son père George Bush, le 41ème président des États-Unis de 1989 à 1993, n'aura guère été plus convaincant (2% l'an).

Kennedy et Johnson loin devant Trump

Tout en apparaissant relativement satisfaisante, la performance de Trump reste très en deçà des 5,5% et 5,2% obtenus respectivement par John Kennedy et Lyndon Johnson dans les années 1960. Malgré la guerre du Vietnam, qui a en même temps dynamisé l'activité économique et plombé les déficits budgétaires et extérieurs des États-Unis, on vivait alors les «Trente glorieuses» de l'après Seconde Guerre mondiale, comme on a appelé cette période en France.

En réalité les deux références les plus proches et les plus significatives pour Trump sont d'une part le Républicain Ronald Reagan (1981-1989) et de l'autre, le Démocrate Bill Clinton (1993-2001). Le premier, chantre de la révolution libérale et auteur du slogan «Make America Great Again», est parvenu à redynamiser l'Amérique, enregistrant 3,4% de croissance l'an en moyenne. Le second, partisan d'une plus grande présence de l'État dans l'économie, a su surfer sur la première révolution de l'économie numérique: au total l'économie a crû à taux de 3,7% durant les huit années de règne démocrate de la dernière décennie du siècle passé, l'une des plus heureuses. Il faut dire que Bill Clinton aura été, avec Lyndon Johnson, le seul président américain à n'avoir connu aucune récession pendant son mandat depuis les années 1950. Même John Kennedy en a subi une, mais de très courte durée - quelques semaines à peine - au tout début de sa présidence.

Donald Trump réussira-il lui aussi à repousser le spectre de la récession, hantise de tous ses prédécesseurs? L'économie américaine entame actuellement sa onzième année de croissance ininterrompue, ce qui constitue l'un des deux ou trois cycles de progression de l'activité les plus longs depuis le milieu du 19ème siècle où les statistiques existent. Pourvu que ça dure, en dépit des contre-effets du protectionnisme et de la remontée des taux d'intérêt déjà bien engagée par la Fed, la banque centrale! Mais le doute ne fait pas partie de l'existence de Donald Trump.
Yves
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Re: Trump est-il en passe de réussir son pari ?

Message par Yves »

Je ne tresse pas de couronnes de lauriers à Trump pas plus qu'aux USA. Je constate simplement que toute l'oligarchie états-unienne et française s'est dressée contre lui et que jusqu'à maintenant son mandat n'est pas pire que celui du "prix Nobel de la Paix" Obama. :roll: Et je ne suis pas certain que l'hystérique Madame Clinton ne nous aurait pas déjà embarqués dans une guerre contre l'Iran, le couple Clinton étant aux mains de qui on sait depuis l'affaire Lewinski (les initiés comprendront). Bref…  :mrgreen:

Je ne cautionne en aucun cas le modèle états-unien. Nous écrivons et relayons souvent des articles très critiques vis-à-vis des USA. Comme ce dernier par exemple : USA, Russie, Chine, qui menace la paix ? - http://www.actuchomage.org/201802212715 ... -paix.html

Il n'empêche que Trump a décidé de placer l'Amérique (et les Américains) en tête de ses préoccupations, de contraindre les multinationales états-uniennes à rapatrier une partie de leurs activités, à s'opposer à l'envahissement migratoire provenant d'Amérique centrale, notamment du Mexique… Je souhaiterais pour ma part - chacun l'aura compris ici - que nos dirigeants placent réellement les intérêts de la France et des Français en tête de leurs préoccupations, qu'ils favorisent l'emploi en France et s'opposent à l'envahissement migratoire.

Telles étaient les orientations politiques de Donald Trump qui lui ont valu une opposition radicale et sans précédent des classes intellectuelles et médiatiques aux USA et en France. Poutine connaissant d'ailleurs un sort comparable.

Raison pour laquelle les réseaux dissidents, patriotiques et nationalistes français sont, eux, très favorables à Donald Trump. Pas par adhésion béate, mais par opposition au mondialisme eschatologique qu'incarne Madame Clinton.

Mais je te rassure, le vrai pouvoir aux USA - le pouvoir profond - n'est pas aux mains de Donald Trump, pas plus que dans celles des rednecks et autres petits blancs. Il est aux mains de la finance qui, aujourd'hui, trône à Wall Street (après l'avoir fait à Amsterdam et Londres), et qui demain trônera à Shanghai, Hong Kong et Singapour. C'est la même. :mrgreen:

Il n'empêche aujourd'hui que la France, les Français, les "comme toi", les "comme moi", n'ont de leçons à donner à personne. Certainement pas aux USA qui mènent leur barque et restent malgré tout la première puissance économique mondiale. Et ça va durer encore… Jusqu'à preuve du contraire, ce ne sont pas la Chine, le Japon, la Corée du Sud… qui ont inventé le Web, Google, FaceBook, Microsoft, Apple… les GAFAM qui contrôlent le numérique mondial.

Rappelons ici qu'à l'époque du Minitel, la France avait une longueur d'avance sur les USA en matière de réseau grand public et d'économie numérique. Milieu des années 80, j'achetais déjà mes vacances en ligne sur mon terminal Minitel alors que moins de 3% des foyers états-uniens disposaient d'un ordinateur chez eux, et moins de 1% étaient connectés. :shock: :shock: :shock:

Comme quoi ! Cracher dans la soupe de l'autre ne rend pas la sienne délectable. :roll:
Yves
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Re: Trump est-il en passe de réussir son pari ?

Message par Yves »

Et pour comprendre (un peu) le pouvoir profond états-unien, un extrait du livre "Introductions au complotisme" de Yves Barraud (à paraître d'ici deux mois).

[…]

Ce contexte historique et les information confidentielles qu’il détient, conduiront le lanceur d’alerte Julian Assange (fondateur, rédacteur en chef et porte-parole de WikiLeaks) à écrire en février 2016 :

« J'ai des années d'expérience dans le suivi d'Hillary Clinton et j'ai lu des milliers de ses courriels. Hillary manque de jugement et poussera les États-Unis dans des guerres stupides et sans fin, qui propageront le terrorisme. […] Elle ne devrait pas devenir président des États-Unis ». Wikipédia précise à la suite « Cependant Julian Assange ne soutient pas son adversaire, estimant qu'entre elle et lui c'est comme choisir entre le choléra et la gonorrhée ». Plus loin, l’encyclopédie en ligne nous rappelle que :

• Le 18 avril 2016, John Jones, avocat d'Assange au Royaume-Uni, meurt percuté par un train.

• Le 11 mai 2016, Michael Ratner, avocat d'Assange à New York, meurt d'un cancer.

• Le 10 juillet 2016, Seth Rich, informateur d'Assange au sein du Comité national démocrate, est tué par balles dans le dos. D'autres personnalités liées au DNC meurent de façon inquiétante en moins d'un mois, dont John William Ashe, le 22 juin 2016, asphyxié par une barre de musculation dans sa maison.

Pour Julian Assange, Clinton et Daesh sont financés par le même argent à en croire cet extrait d’une interview menée par le journaliste australien John Pilger, diffusée sur Youtube par RT – Russia Today.

Julian Assange : Il y a un mail d’Hillary Clinton de début 2014 adressé à son directeur de campagne John Podesta. Selon ce courriel, Daesh est financé par les gouvernements de l’Arabie saoudite et du Qatar. Cet email est le plus important de tout le lot parce que l’argent saoudien et qatari est dépensé un peu partout, même dans les institutions médiatiques. Tous les analystes sérieux ont reconnu que certaines personnalités saoudiennes avaient soutenu et financé Daesh. L’explication était que certains princes hors-la-loi dépensaient leur argent mais que le gouvernement désapprouvait. Selon cet email, ce sont bien les gouvernements d’Arabie saoudite et du Qatar qui ont financé Daesh.

John Pilger : Les Saoudiens, les Qataris, les Marocains, les Bahreïniens, surtout les deux premiers, donnaient beaucoup d’argent à la fondation Clinton alors qu’Hillary était Secrétaire d’État. Et le Département d’État approuvait les ventes d’armes massives en particulier à l’Arabie saoudite.

Julian Assange : Selon les emails d’Hillary Clinton, il y a eu une discussion au sujet du plus gros contrat conclu avec l’Arabie saoudite, pour plus de 80 milliards de dollars. Pendant qu’elle a été Secrétaire d’État, le total des exportations d’armes des États-Unis a doublé en termes de valeur.

John Pilger : En conséquence, ce groupe terroriste et djihadiste connu, Daesh ou État islamique, a été créé en grande partie par ces personnes qui finançaient aussi la fondation Clinton.

Julian Assange : Oui.

John Pilger : C’est incroyable !

On s’explique mieux la « malédiction » qui a frappé les informateurs et les défenseurs de Julian Assange en 2016. Sous la menace d’une extradition aux États-Unis, le fondateur de WikiLeaks vit réfugié depuis 2012 à l’Ambassade d’Équateur à Londres.

Il ne fait pas bon être lanceur de fake news… plus encore quand elles s’avèrent conformes ou proches de la vérité. :mrgreen:
Statovore

Re: Trump est-il en passe de réussir son pari ?

Message par Statovore »

De toute manière, le protectionnisme des américains contaminera les autres nations et ça n'est pas forcement un mal.

Si l'Europe décide de taxer les produits américain en représailles sans arrière, elle devra le faire pour TOUT les produits importé et pas seulement sur les produits américains car sinon cela serait de la discrimination et elle serait attaqué de tout les côtés (notamment du côté "diplomatique").
Cela rendra forcement les productions intérieure plus difficile à vendre à l'étranger mais elles seront plus "concurrentiel" sur le marché intérieur.

Au final, ce n'est pas un mal car cela signifie plus de recyclage, plus de filière courte. C'est ce que veulent les écolos, non ? Cela créera des emplois en Europe.
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