C'est "un peu" plus compliqué que ça.
Les problèmes rencontrés sont à la convergence d'une multitude de facteurs. J'ai parlé de l'avortement qui, dans le projet de loi initial soutenu par Simone Veil, devait conserver son caractère d'ultime recours qui s'est "banalisé" au fil des années avec 150.000 interruptions volontaires de grossesses par an.
Je ne porte pas de jugement de valeur mais c'est considérable. C'est parfois devenu "l'épreuve de rattrapage" d'une contraception défaillante.
Il y a les revendications féministes (légitimes) qui ont contribué à détourner les femmes de la "procréation". On parle aussi de la fragilisation de la structure familiale et des couples par la pornographie de plus en plus influente, aisément accessible dès le plus jeune âge.
L'embourgeoisement a aussi modifié les modes de vie (et les attentes) parfois incompatibles avec une progéniture nombreuse (vacances, sorties, week-ends, cocooning…).
Le renchérissement incontestable des logements fait que, dans certaines régions, dans certaines villes, il faut être vraiment riche (ou très pauvre) pour loger convenablement une famille nombreuse. Il est admis que les Français moyens (qui faisaient généralement beaucoup d'enfants) sont les vaches à lait du système. Ils paient tout plein pot, ce qui limite probablement leurs "possibilités reproductives". Ils doivent souvent faire des choix… Une pièce de plus à Paris c'est - par exemple - 100.000 € à l'achat ou 500/600 € par mois à la location. Forcément ça calme les ardeurs !
Tous ces facteurs mis bout à bout (et bien d'autres encore) n'encouragent guère à faire des enfants.
Les complotistes vous diront même que tout a été mis en œuvre pour casser les familles, détourner les couples de la procréation, encourager l'homosexualité, contraindre les femmes à travailler (sans leur donner les moyens matériels d'élever une famille, comme le "salaire maternel" que proposait le Front National dans les années 80), privilégier les familles étrangères dans l'accès aux logements sociaux…
Bref, c'est un vaste sujet, très complexe… trop complexe.
