Quoi qu’on en pense, ces échanges sont utiles pour faire avancer le schmilblick (je prends du recul, toujours dans la perspective de l’article). Quelques réaction/observations modestes et très rapides (il y a quelques trucs déjà évoqués auparavant, mais la répétition ne nuit pas)
1/ Désaccord sur les statistiques (floues ?), les catégories (floues ?), le vocabulaire (flou ?)…
2/ Tendance tenace à comparer les pays. Or, nous avons convenu qu’il y a des différences d’un pays à l’autre donc les comparaisons sont à prendre avec des pincettes. On pourrait comparer les régions pour changer. La discussion ville/campagne était intéressante. A creuser.
3/ Certains arguments sont factuels, d’autres sont émotionnels/subjectifs. Ce qui est étonnant, c’est que d’un « côté » comme de l’autre, on rend compte une réalité évidente qui est niée/refusée ou remise en cause par l’interlocuteur… Notamment, la question de la définition de la population immigrée. Si on ne considère que les immigrés récents, c’est une chose. Si l’on considère l’ensemble des immigrés déjà pris en charge par la société française, de façon cumulative, c’est autre chose. Je crois qu’il y a là une grosse partie de la différence de perspective. Pour faire une comparaison qui vaut ce qu’elle vaut…
C’est comme si on comparait une personne qui ne fait jamais de dette et une deuxième personne qui fait 1000€ de dette par an… Boh ! Pas très grave dans l’absolu. La dette est à chaque fois à peu près résorbée sur l’année… Mais si cela fait 40 ans que cela dure, et si l’on prend en compte la dette cumulée, le gaspillage est énorme. Surtout si l’on prend en compte la perte liée au potentiel que représenterait cet argent s’il avait été conservé ou investi (intérêt composés).
Là où je veux en venir, c’est que l’immigration a un impact cumulé. Chaque immigré qui s’installe en France remplace un français de souche ou de branche déjà sur place. Et ce n’est qu’un début de cycle avec une compétition inégale qui conduit à un remplacement. Or, si l’on considère qu’il y a un gisement d’emploi en France, selon la théorie des chaises musicales, alors on comprend que le FDS (nb : cette catégorie inclut les Antillais, par ex.) ou le FDB établi depuis longtemps est lésé par l’arrivée de nouvelles populations. D’autant que cette « subtilisation » ou cette « occupation » des emplois grève les comptes publics (puisqu’il y a déjà des chômeurs en pagaille) et maintient les salaires au ras des pâquerettes dans certains secteurs (emploi peu qualifié). Lorsque l’on est décroissant (ce n’est pas mon cas, mais bref), comment peut-on cautionner ou encourager l’arrivée de centaines de milliers d’immigrés qui vont faire exploser la consommation ? Souvent avec une culture opportuniste (gaspilleuse) qui n’a pas les scrupules de la culture européenne. Et avec une démographie galopante… Quand on amène une personne d’un pays en développement en France, l’impact environnemental / consumériste de cette personne est démultiplié. Enfin, sauf si on ramène la France au niveau d’un pays en voie de développement. Il faudrait un nouveau concept. Du genre, « pays en voie de dégénérescence ».
4/ Dans certains domaines d’activité, les français d’origine immigrée ou les immigrés sont particulièrement représentés. Il serait intéressant d’analyser les différents secteurs et le taux d’emploi d’immigrés respectif. Là encore, chaque pays est différent. L’Allemagne a plus d’industrie. La France est plus touristique.
5/ Dès que l’on pousse le débat, seuls les partisans d’une réduction de l’immigration acceptent de continuer à débattre en profondeur. Je suis tout de même étrangement surpris qu’il n’y ait que Dépitée qui ait le courage de participer au débat ici (chose que je salue d’ailleurs, même si je ne partage pas sa perspective). A croire qu’il n’y a personne d’autre sur ce forum considérant l’immigration comme neutre ou positive pour l’emploi en France… Bizarre quand cette idée est exprimée dans 95% des sources médiatiques que j’ai lues jusqu’ici. Les médias sont-ils à ce point décalés par rapport à la perspective populaire? Je me demande quel résultat donnerait un sondage honnête et anonyme sur cette question du rapport perçu entre immigration et chômage…
6/ Comment mesurer l’impact du communautarisme favorable à l’emploi de personnes immigrées ou d’origine immigrée ?
7/ Comment mesurer l’impact de la « préférence exotique » ? C’est-à-dire une pratique (qui n’est pas forcément communautariste) consistant à choisir une main d’œuvre majoritairement voire exclusivement composée de personnes immigrées ou d’origine immigrée ? Quel avantage un employeur lambda peut-il trouver à cette pratique ? D’abord, cela peut être dû au potentiel de l’employé(e). C’est peut-être simplement la marque d’un remplacement ethnique local. Si un quartier ou une ville a une très forte présence de personnes immigrées ou d’origine immigrée, il est logique que cela transparaisse dans le recrutement. Les personnes immigrées ou d’origine immigrée sont-elles plus précaires, plus dociles, moins exigeantes, moins éduquées, plus mobiles, plus performantes ?
8/ Ce n’est pas parce qu’une partie de l’immigration, intra européenne, blanche pour résumer, (à 47% apparemment, je ne connais pas les statistiques) conduit à une intégration facile que cela légitime le reste (53% donc ?) de l’immigration extra européenne potentiellement plus problématique (voire désastreuse). Même si l’immigration problématique ne représentait que 1% d’individus, s’il s’agit de djihadistes, je suggère de l’éviter. Juste une idée comme ça. Se faire piquer son boulot par un djihadiste qui utilisera son salaire pour financement je ne sais quelle saloperie, bof. Une petite pensée pour ce patron d’une PME française qui s’est fait égorgé par un islamiste…
9/ Une considération qui me trotte dans la tête et que j’essaye de formuler clairement. Je trouve ici et là dans les médias des analyses montrant qu’il n’y aurait pas de corrélation ou de lien de causalité dans le rapport taux de chômage / taux d’immigration en Europe. (Au passage, cela me semble être une manipulation astucieuse des chiffres, je creuserai ultérieurement). Si il existe des poches d’emploi et des poches de chômage, géographiquement. Soit par pays, soit par région. Alors, il est logique que les immigrés de dirigent vers les lieux où ils trouveront du travail. En admettant que leur objectif soit effectivement d’en trouver. D’autant que les immigrés sont (préjugé ?) par définition plus mobiles internationalement, car déracinés.
Donc, les zones « recruteuses » sont attractives pour les immigrés. Et les zones « chômeuses » sont répulsives. Ainsi, les statistiques indiquant que les pays avec les plus forts taux de chômage ne sont pas ceux qui ont le plus d’immigrés ne seraient en fait qu’une vaste supercherie. Même en acceptant les statistiques (ce qui est déjà très discutable), et même en acceptant de comparer des pays différents par leurs besoins et différents par les populations immigrées, les zones « recruteuses » peuvent absorber des immigrés (ex : Allemagne). Alors que des zones « chômeuses » ne peuvent pas le faire. (ex : France). Cette capacité d’absorbation étant bien entendu très théorique, comptable et désincarnée. Voilà comment on fait pour nier le rapport entre chômage et immigration. Il suffit de trouver des cas (particuliers) où l’immigration ne cause pas le chômage. Ou encore des cas où le chômage existe en l’absence d’immigration.
10/ Il serait intéressant de creuser la question de la remigration (= départ d’immigré). Motifs, déroulement, statistiques, impact sur le pays d’origine.
11/ Histoire d’ajouter une dimension au débat, une considération plus altruiste… Les immigrés compétents qui s’installent en France ne sont-ils pas injustement « kidnappés » à leur pays d’origine, qu’ils auraient pu aider à se développer (si c’est un PVD) ? Je pense aux médecins d’origine africaine par exemple, formés en France et qui finalement font carrière en France. Je pense aussi à toutes les forces vives, les entrepreneurs, les plus riches, les plus intelligents, les plus audacieux. Je ne pense pas qu’il s’agisse de la majorité des immigrés qui viennent en France. Mais certains immigrés ont un super potentiel qui bénéficie à la France et leur pays d’origine reste dans la médiocrité (je suppose). Un peu triste cette petite trahison. La même chose s’applique aux Français qui émigrent aux Etats-Unis, par exemple, après avoir été couteusement formés et élevés en France… Liberté ? Survie ? Fuite ? Comme le disait Etienne Chouard, l’humain préfère rester enraciné (en général).
12/ Comme déjà évoqué, faut-il considérer la question de l’emploi (ou plutôt du chômage) de façon comptable, froide, neutre, désincarnée et statistique… Ou bien doit-on aussi inclure la question du remplacement ethnique ? Le motif d'immigration est peut-être économique. Mais le résultat est le replacement ethnique.
13/ Est-il plus réaliste de considérer qu’il s’agit d’un
jeu de chaises musicales (ie : le nombre d’emplois disponible est limité et la France n’est pas capable d’en créer suffisamment pour absorber le niveau actuel d’immigration) ou bien que
le nombre d’emplois croit mathématiquement et de façon illimitée avec la population ?
Dans ce second cas, on peut se poser la question de la gestion es ressources. Car si la population augmente de façon drastique à 187 millions en 2040 avec une immigration de masse comme souhaité par J. Attali (le triste sire), cf
http://islamisation.fr/2017/04/26/attal ... -de-masse/) combien de forêts faudra-t-il raser ? Et jusqu’où s’étendront les villes ? Et tout ce monde aura-t-il un emploi bien payé ? Quelle sera cette activité économique ?
14/ Va-t-on vers une ségrégation sociale / économique / culturelle ?
Bref, un gros démêlage s’impose parmi toutes ces considérations de la question de l’immigration et du chômage en France. Et la tâche est ardue !