Rapport annuel sur le logement de la fondation Abbé Pierre

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Modérateurs : superuser, Yves

tristesir

Rapport annuel sur le logement de la fondation Abbé Pierre

Message par tristesir »

Revenons au rapport : ces 245 pages s'ouvrent sur les effets de la crise économique sur la situation du logement en France. Cet effet est difficile à mesurer, souligne la Fondation, car les derniers chiffres disponibles ne datent souvent que de 2007 ou 2008 (et donc ne prennent pas en compte la crise). Mais des signes sont révélateurs : ainsi, les demandes d'aide aux fonds de solidarité pour le logement ont "fortement augmenté" entre 2008 et 2009. Plusieurs conseils généraux ont d'ailleurs dû modifier leur régime d'attribution des aides : le conseil général d'Ille-et Vilaine a créé un barème pour les aides énergie, le Val-de Marne a fortement baissé ses plafonds de ressources. Seuls les ménages au RSA ou ayant de nombreux enfants avec des salaires minimaux peuvent encore être aidés (p.25). Ainsi, "la crise économique a renforcé la crise du logement. Elle a amplifié la sensibilité des ménages pauvres et précaires face aux charges de logement ou aux obstacles leur permettant de se trouver un toit". Plus largement, la Fondation constate la forte augmentation des prix de l'immobilier depuis 2000 (+100%), des loyers (+50%), et l'impossibilité pour de très nombreux ménages de se loger dignement. Cette situation "globalement catastrophique" a pour conséquence que "3,6 millions de personnes sont sans logement ou mal logées".
http://www.localtis.info/cs/ContentServ ... 0261154759

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Les limites de la politique du "tous propriétaires"
superuser
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Re: Rapport annuel sur le logement de la fondation Abbé Pierre

Message par superuser »

En 2010, les Français ont dépensé en moyenne 9.800 euros pour se loger

Le pouvoir d'achat des français a été fortement amputé l'an passé par l'envolée des coûts du logement. En 2010, les Français ont consacré 297,7 milliards d'euros à leur logement. Chaque ménage a ainsi dépensé 9.800 euros, contre 9.500 euros en 2009. Le budget consacré à l'habitat a ainsi progressé de 4,2% l'an dernier, près de trois fois plus que l'inflation (+1,5%), et contre une hausse de 1,8% en 2009, selon les comptes nationaux du logement publiés mercredi par le ministère de l'Écologie.

Le coût de l'énergie et les charges expliquent cette progression. Selon les chiffres du ministère, les dépenses d'énergie ont progressé de 12,1% en 2010, conséquence de la hausse des prix du fioul et du gaz où la hausse a été comprise entre 22% et 36% au cours des 5 dernières années. Par ailleurs, le volume de la consommation s'est également accru en raison d'une météo moins clémente qu'en 2009.

Les charges, qui représentent un dixième du total, ont enregistré également une accélération en 2010 : elles ont augmenté de 2,2% en 2010 après une hausse de 1,3% en 2009).

Logement : premier poste des dépenses des français

À l'inverse, l'augmentation des loyers, qui représentent les trois quarts des dépenses courantes, a ralenti en 2010 pour la cinquième année consécutive. Elle a augmenté de 2,7% contre une hausse de 3,1% en 2009. Le secteur privé enregistre une hausse de 1,3%, en deçà de celle du secteur social de 2%, et ce pour la troisième année de suite.

Le logement reste le premier poste des dépenses des Français. En 2009, ils ont consacré en moyenne 21,7% de leur revenu disponible brut aux dépenses courantes de logement, soit deux fois plus que pour l'alimentation ou les transports qui occupent tous deux près de 11,5% des dépenses.

Le secrétaire d'État au Logement Benoist Apparu a reconnu mercredi que la situation du logement en France était «grave», au lendemain de la publication du rapport de la fondation Abbé Pierre. Selon l'association, 10 millions de français sont victimes de la crise du logement.

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011 ... n-2010.php
Funambule

Re: Rapport annuel sur le logement de la fondation Abbé Pierre

Message par Funambule »

Article du site lesocial.fr http://www.lesocial.fr/info/technicien- ... nt-en-2016 dans lequel se trouve le lien pour télécharger le pdf "Les chiffres du mal-logement en France" :
À intervalles réguliers depuis 1955, l’Insee produit une enquête nationale Logement (ENL), posant des centaines de questions à la population française sur ses conditions d’habitat. La dernière enquête dispo­nible datait de 2006. Celle menée en 2013, dont nous exploitons ici les premiers résultats, était donc atten­due, pour mesurer l’impact de la crise économique sur l’état du mal-logement. Pour autant, il n’est pas toujours possible de mesurer l’évolution dans le temps d’un phénomène car les questions ne sont pas toutes identiques d’une année sur l’autre.

De plus, nos propres critères de mal-loge­ment évoluent, intégrant des problèmes, comme la précarité énergétique ou l’effort financier excessif, qui n’étaient pas comptabilisés jusqu'ici. Il n’est donc pas possible de comparer les chiffres de cette année avec ceux des années précédentes sans précaution. Pour comparer ce qui est strictement comparable, nous avons donc choisi de retracer à part des évolutions sur des sujets précis.

Certaines limites de ces chiffres sont inhérentes à l’En­quête nationale logement (ENL). Même si elle est de grande ampleur, l’ENL reste une enquête par échan­tillon (menée auprès de 27 000 ménages en France métropolitaine). Toute extrapolation, aussi rigoureuse soit-elle, implique des biais et des approximations. De plus, cette enquête est déclarative, sans contrôle systématique de la véracité des réponses des enquê­tés. De nombreuses questions laissent une grande place à la subjectivité, par exemple à propos du froid ressenti au cours de l’année précédente, ou à la mé­moire, quand les ménages sont interrogés sur leur parcours résidentiel depuis de nombreuses années.

En dépit de ces limites structurelles, l’ENL constitue le meilleur outil statistique disponible aujourd’hui en matière de logement, en raison de son très grand nombre de questions, qui permet d’agréger des situa­tions en évitant les « doubles comptes », c'est-à-dire en évitant de compter deux fois les personnes qui cu­mulent plusieurs problèmes de logement différents. Elle permet, contrairement à de nombreuses statis­tiques disponibles, de comptabiliser les problèmes de mal-logement à partir des réponses des mal-logés eux-mêmes, et non à partir de leur recours, toujours partiels, aux dispositifs publics d’aide aux mal-logés. Faute de mieux, nous sommes parfois amenés à étu­dier certains phénomènes mal mesurés dans l’ENL à partir de l’action publique qui leur est dédiée, comme le degré de mise en oeuvre des objectifs de création d’aires d’accueil pour gens du voyage ou de traite­ment des foyers de travailleurs migrants.

Certains ménages, comme les sans-domicile ou les personnes en FTM, qui ne sont pas pris en compte par l’ENL, sont comptabilisés ici grâce à d’autres sources (recensement, enquête sans-domicile, etc). Certains phénomènes sont pourtant encore mal appréhendés par ces chiffres, comme les locataires de copropriétés en difficulté.

Quand cela est possible, la Fondation Abbé Pierre se base sur des critères déjà utilisés par l’Insee. Mais, nous choisissons parfois de proposer nos propres cri­tères. Le choix de certains seuils, à partir desquels les personnes sont comptabilisées, peuvent naturelle­ment prêter à débat : à partir de quel taux d’effort, et pour quel reste-à-vivre, un ménage subit-il un « taux d’effort excessif » ? Jusqu’à quel niveau de revenu un ménage en surpeuplement modéré, ou souffrant du froid à domicile, est-il considéré comme « fragilisé par le logement » ? À partir de quel âge et à quelles condi­tions un enfant vivant chez ses parents est-il « mal-logé » ? En tout état de cause, les options retenues par la Fondation — en concertation avec un certain nombre de chercheurs — représentent une contribu­tion au débat sur la connaissance du mal-logement.

Enfin, pour mieux mesurer le mal-logement, la Fon­dation Abbé Pierre essaie quand cela est possible de comptabiliser le nombre de personnes touchées, et non simplement le nombre de ménages. À noter enfin que les résultats issus de l’ENL présentés ici ne concernent que la France métropolitaine, qu’il s’agisse des données de 2006 ou de 2013."
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