Ce que le Chômage et la précarité ont changé chez vous ?
Ce que le Chômage et la précarité ont changé chez vous ?
Bonjour à tous,
Je pose cette question (à laquelle je vais moi-même répondre) parce que j'ai l'impression que beaucoup pensent encore que l'activité économique va repartir.
Il y a quelques semaines j'ai eu le droit à "tant fais pas il va y avoir du travail les baby-boomers vont bientôt être en retraite". C'est gentil, mais les baby-boomers sont déjà à la retraite.
Cela fait un petit moment déjà que je ne crois plus à une reprise économique (robotisation, logiciels de plus en plus performants).
Cette prise de conscience de cette évidence a des conséquences sur mes choix de vie.
Par exemple, j'ai décidé de ne pas avoir d'enfants parce que tout simplement je ne peux pas leur permettre d'avoir une enfance et adolescence épanouissantes.
Et vous, qu'est-ce que le rapport à la précarité à modifié dans vos choix de vie ?
Je pose cette question (à laquelle je vais moi-même répondre) parce que j'ai l'impression que beaucoup pensent encore que l'activité économique va repartir.
Il y a quelques semaines j'ai eu le droit à "tant fais pas il va y avoir du travail les baby-boomers vont bientôt être en retraite". C'est gentil, mais les baby-boomers sont déjà à la retraite.
Cela fait un petit moment déjà que je ne crois plus à une reprise économique (robotisation, logiciels de plus en plus performants).
Cette prise de conscience de cette évidence a des conséquences sur mes choix de vie.
Par exemple, j'ai décidé de ne pas avoir d'enfants parce que tout simplement je ne peux pas leur permettre d'avoir une enfance et adolescence épanouissantes.
Et vous, qu'est-ce que le rapport à la précarité à modifié dans vos choix de vie ?
Re: Ce que le Chômage et la précarité ont changé chez vous ?
Tout dépend aussi (surtout) de votre âge !
Croire que le départ des baby-boomers va améliorer les choses est un leurre ! (à court et moyen termes). Parce qu'il y en a encore un paquet sur le marché (ceux nés entre 1955 et 1965). Les derniers n'ont "que" 50 ans ! donc au moins 15 années de vie professionnelle devant eux. Et ils sont nombreux ! J'en fais partie.
Par ailleurs, contrairement aux idées reçues, la France est en plein boom démographique, avec l'arrivée sur le marché du travail de 400.000 "jeunes" par an.
Ce qui fait dire à Gérard Filoche : «Seules les 32 heures permettront d’accorder une place aux jeunes qui débarquent chaque année. Sinon, nous irons vers les 8 ou 10 millions de chômeurs. Les enfants nés en 2000 auront 18 ans dans trois ans ! Depuis 15 ans, 800.000 naissent chaque année. La France est en plein boom démographique mais les médias n'en parlent pas».
À cela on peut ajouter :
• L'immigration légale.
• L'immigration clandestine (50.000 entrants via l'Italie depuis le début de l'année. Ça c'est le chiffre des personnes qui ont été recueillies OFFICIELLEMENT par les autorités).
• Les travailleurs détachés (issus de la CEE : Polonais, Roumains, Grecs, Chypriotes, Bulgares…). On en compterait 500.000 en France, contre 300.000 il y a deux ou trois ans.
• Et, comme évoqué plus haut, la robotisation, l'automatisation et les délocalisations toujours d'actualité.
Peu d'indicateurs annoncent une baisse du chômage en France. Je dirais même au contraire.
D'autant que tous les économistes de droite et de gauche s'accordent sur un point (sans doute le SEUL qui fasse l'unanimité) : À moins de 1,5% de croissance, pas de stabilisation du chômage. À moins de 2%, pas de baisse du chômage.
Cette année, nous devrions être entre 1,2 et 1,5% malgré une conjoncture plutôt favorable (baisse du pétrole, relance économique chez plusieurs de nos partenaires…) et le chômage continue d'augmenter… Donc…
L'embellie n'est pas garantie !

Croire que le départ des baby-boomers va améliorer les choses est un leurre ! (à court et moyen termes). Parce qu'il y en a encore un paquet sur le marché (ceux nés entre 1955 et 1965). Les derniers n'ont "que" 50 ans ! donc au moins 15 années de vie professionnelle devant eux. Et ils sont nombreux ! J'en fais partie.

Par ailleurs, contrairement aux idées reçues, la France est en plein boom démographique, avec l'arrivée sur le marché du travail de 400.000 "jeunes" par an.
Ce qui fait dire à Gérard Filoche : «Seules les 32 heures permettront d’accorder une place aux jeunes qui débarquent chaque année. Sinon, nous irons vers les 8 ou 10 millions de chômeurs. Les enfants nés en 2000 auront 18 ans dans trois ans ! Depuis 15 ans, 800.000 naissent chaque année. La France est en plein boom démographique mais les médias n'en parlent pas».
À cela on peut ajouter :
• L'immigration légale.
• L'immigration clandestine (50.000 entrants via l'Italie depuis le début de l'année. Ça c'est le chiffre des personnes qui ont été recueillies OFFICIELLEMENT par les autorités).
• Les travailleurs détachés (issus de la CEE : Polonais, Roumains, Grecs, Chypriotes, Bulgares…). On en compterait 500.000 en France, contre 300.000 il y a deux ou trois ans.
• Et, comme évoqué plus haut, la robotisation, l'automatisation et les délocalisations toujours d'actualité.
Peu d'indicateurs annoncent une baisse du chômage en France. Je dirais même au contraire.
D'autant que tous les économistes de droite et de gauche s'accordent sur un point (sans doute le SEUL qui fasse l'unanimité) : À moins de 1,5% de croissance, pas de stabilisation du chômage. À moins de 2%, pas de baisse du chômage.
Cette année, nous devrions être entre 1,2 et 1,5% malgré une conjoncture plutôt favorable (baisse du pétrole, relance économique chez plusieurs de nos partenaires…) et le chômage continue d'augmenter… Donc…
L'embellie n'est pas garantie !

Re: Ce que le Chômage et la précarité ont changé chez vous ?
Bonjour,
Pour répondre à votre question, en ce qui me concerne, le chômage a radicalement changé mon état d'esprit, car maintenant, je sais distinguer l'essentiel de l'accessoire (c'est-à-dire du superflu) ...
, à vrai dire il en faut peu pour être heureux 
Pour répondre à votre question, en ce qui me concerne, le chômage a radicalement changé mon état d'esprit, car maintenant, je sais distinguer l'essentiel de l'accessoire (c'est-à-dire du superflu) ...


Re: Ce que le Chômage et la précarité ont changé chez vous ?
Je crois que j'ai toujours été chômeur, dans mon esprit...
A seize ans, je disais déjà que je ne me marierais pas et que je n'aurais pas d'enfants, j'ai tenu parole. J'ai fait une grande partie de ma carrière en CDD ou en interim, dans l'attente d'avoir remis le compteur d'assedic à zéro pour partir en (longues et lointaines) vacances. (En CDI on avait grosso modo un mois de congés par an, à l'époque après un an de CDD je prenais grosso modo un an de chômage, seul inconvénient il fallait rechercher du travail à la fin, mais j'en trouvais facilement...)
J'ai fait mon premier et seul crédit à quarante ans, (en prévision j'avais signé un CDI...) pour acheter ma première baraque après quatorze ans de vie en caravane. Cinq ans après (dont deux de chômage !) la bicoque était payée, huit ans après (à quarante huit ans) je signais une rupture conventionnelle qui mettait une fin définitive à ma carrière de salarié.
Aujourd'hui à cinquante quatre ans bientôt, je bricole comme autoentrepreneur, tranquillos, un jour ça rentre un jour non, sans que ça ne me fasse flipper. J'ai confiance en moi, j'ai accumulé au cours de ma vie un tas de savoirs directement utilisables et par conséquent monnayables, si demain ce que je fais aujourd'hui ne marche plus je ferai autre chose.
Là où je te suis c'est que nous ne vivons pas une crise mais la fin d'un système, et pas le moindre plan B à l'horizon. Nos dirigeants, politiques et économiques, s'accrochent à leurs privilèges, roulent pour eux-mêmes, à un point tel qu'un jour les peuples finiront par comprendre leur nocivité et s'en passer. Quand on aura bouffé assez de vache enragée on réapprendra peut-être la solidarité et le partage, c'est souhaitable pour les plus jeunes, je ne pense pas que je vivrai assez vieux pour le voir...
Pour conclure, la précarité n'a rien changé dans ma vie, j'ai toujours été précaire et je dirais même que j'ai besoin de précarité pour avancer. La perspective d'un CDI routinier pour les dix ans qui me restent théoriquement à bosser me ferait plutôt flipper. Et mes années de chômage ont été mes meilleures années. Je vis et je m'arrange avec ma précarité comme d'autres avec leur solitude.
A seize ans, je disais déjà que je ne me marierais pas et que je n'aurais pas d'enfants, j'ai tenu parole. J'ai fait une grande partie de ma carrière en CDD ou en interim, dans l'attente d'avoir remis le compteur d'assedic à zéro pour partir en (longues et lointaines) vacances. (En CDI on avait grosso modo un mois de congés par an, à l'époque après un an de CDD je prenais grosso modo un an de chômage, seul inconvénient il fallait rechercher du travail à la fin, mais j'en trouvais facilement...)
J'ai fait mon premier et seul crédit à quarante ans, (en prévision j'avais signé un CDI...) pour acheter ma première baraque après quatorze ans de vie en caravane. Cinq ans après (dont deux de chômage !) la bicoque était payée, huit ans après (à quarante huit ans) je signais une rupture conventionnelle qui mettait une fin définitive à ma carrière de salarié.
Aujourd'hui à cinquante quatre ans bientôt, je bricole comme autoentrepreneur, tranquillos, un jour ça rentre un jour non, sans que ça ne me fasse flipper. J'ai confiance en moi, j'ai accumulé au cours de ma vie un tas de savoirs directement utilisables et par conséquent monnayables, si demain ce que je fais aujourd'hui ne marche plus je ferai autre chose.
Là où je te suis c'est que nous ne vivons pas une crise mais la fin d'un système, et pas le moindre plan B à l'horizon. Nos dirigeants, politiques et économiques, s'accrochent à leurs privilèges, roulent pour eux-mêmes, à un point tel qu'un jour les peuples finiront par comprendre leur nocivité et s'en passer. Quand on aura bouffé assez de vache enragée on réapprendra peut-être la solidarité et le partage, c'est souhaitable pour les plus jeunes, je ne pense pas que je vivrai assez vieux pour le voir...
Pour conclure, la précarité n'a rien changé dans ma vie, j'ai toujours été précaire et je dirais même que j'ai besoin de précarité pour avancer. La perspective d'un CDI routinier pour les dix ans qui me restent théoriquement à bosser me ferait plutôt flipper. Et mes années de chômage ont été mes meilleures années. Je vis et je m'arrange avec ma précarité comme d'autres avec leur solitude.
Re: Ce que le Chômage et la précarité ont changé chez vous ?
Ben dis donc ! Beau parcours Bébert que tu avais déjà évoqué il y a quelques temps, il me semble.
Il reflète un sentiment partagé par bcp ici sur Actuchomage. Des gens qui ont appris à se démerder avec cette précarité professionnelle subie ou voulue. J'en fais partie.
Mais comme je l'écrivais en préambule de ma première intervention, tout cela dépend de l'âge du capitaine.
À 50/55 ans, quand on a connu de longues périodes de chômage ou d'activités en dents de scie, on ne se fait plus trop d'illusions sur son avenir pro. À 30/35 ans, ce n'est pas le même refrain.
Et puis, tout dépend de ce que l'on attend de la vie et, plus encore, de son degré d'autonomie.
Le plus difficile à vivre étant d'aspirer à un statut stable et se retrouver dans la galère de la précarité… Mais il y a des gens (comme Bébert) pour lesquels la précarité est un Art de vivre. Il faut être démerd' dans ce cas.
Je dois dire que la stabilité m'a tendu à plusieurs reprises les bras et que je ne l'ai pas saisie. Je l'ai regretté parfois et me dis aujourd'hui que c'était (c'est) dans ma nature. Le paradoxe de l'histoire est que j'ai trouvé ma stabilité dans le chômage !
Mais bon, il faudrait qu'ils arrêtent de nous faire chier avec leurs recherches d'emploi, leurs convocations, leur suivi… Comme je dis toujours, qu'ils concentrent leurs efforts sur celles et ceux qui veulent du boulot et qu'ils foutent la paix à celles et ceux qui ne veulent plus travailler (enfin dans un cadre strictement professionnel d'entreprise).
Du boulot, y'en a plus pour tout le monde. Je crains qu'il faille atteindre les 5 ou 6 millions de demandeurs d'emploi de catégorie A pour qu'ils finissent par l'admettre. Au train où vont les choses, on s'en approche.
Vivement la Quille !
(comme on disait dans le temps quand les conscrits étaient dégagés de leurs obligations militaires).
Il reflète un sentiment partagé par bcp ici sur Actuchomage. Des gens qui ont appris à se démerder avec cette précarité professionnelle subie ou voulue. J'en fais partie.
Mais comme je l'écrivais en préambule de ma première intervention, tout cela dépend de l'âge du capitaine.
À 50/55 ans, quand on a connu de longues périodes de chômage ou d'activités en dents de scie, on ne se fait plus trop d'illusions sur son avenir pro. À 30/35 ans, ce n'est pas le même refrain.
Et puis, tout dépend de ce que l'on attend de la vie et, plus encore, de son degré d'autonomie.
Le plus difficile à vivre étant d'aspirer à un statut stable et se retrouver dans la galère de la précarité… Mais il y a des gens (comme Bébert) pour lesquels la précarité est un Art de vivre. Il faut être démerd' dans ce cas.
Je dois dire que la stabilité m'a tendu à plusieurs reprises les bras et que je ne l'ai pas saisie. Je l'ai regretté parfois et me dis aujourd'hui que c'était (c'est) dans ma nature. Le paradoxe de l'histoire est que j'ai trouvé ma stabilité dans le chômage !

Mais bon, il faudrait qu'ils arrêtent de nous faire chier avec leurs recherches d'emploi, leurs convocations, leur suivi… Comme je dis toujours, qu'ils concentrent leurs efforts sur celles et ceux qui veulent du boulot et qu'ils foutent la paix à celles et ceux qui ne veulent plus travailler (enfin dans un cadre strictement professionnel d'entreprise).
Du boulot, y'en a plus pour tout le monde. Je crains qu'il faille atteindre les 5 ou 6 millions de demandeurs d'emploi de catégorie A pour qu'ils finissent par l'admettre. Au train où vont les choses, on s'en approche.
Vivement la Quille !

Re: Ce que le Chômage et la précarité ont changé chez vous ?
Merci à Yves et Bébert d'avoir joué le jeu.
Vos deux témoignages sont intéressants car ils apportent des éclairages sur différents points.
Yves apporte des précisions macro-économiques : le boom démographique français. Personne n'en parle, mais sérieusement on va en faire quoi de ces 400 000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail ?
Bebert nous parle de son quotidien et d'une autre façon de vivre.
Nous sommes tous d'accord pour dire que ce n'est pas une crise mais la fin d'un système. Ce qui fait flipper c'est qu'il n'y a pas de plan B collectif !
Petit bémol pour répondre à Yves, à 30/35 ans on peut déjà être déclassé et c'est très compliqué de retrouver un emploi correct !
Je dirais même plus qu'à 30/35 ans quand on connaît le déclassement, on ne se fait plus d'illusions sur son avenir pro...
Vos deux témoignages sont intéressants car ils apportent des éclairages sur différents points.
Yves apporte des précisions macro-économiques : le boom démographique français. Personne n'en parle, mais sérieusement on va en faire quoi de ces 400 000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail ?
Bebert nous parle de son quotidien et d'une autre façon de vivre.
Nous sommes tous d'accord pour dire que ce n'est pas une crise mais la fin d'un système. Ce qui fait flipper c'est qu'il n'y a pas de plan B collectif !
Petit bémol pour répondre à Yves, à 30/35 ans on peut déjà être déclassé et c'est très compliqué de retrouver un emploi correct !
Je dirais même plus qu'à 30/35 ans quand on connaît le déclassement, on ne se fait plus d'illusions sur son avenir pro...
Re: Ce que le Chômage et la précarité ont changé chez vous ?
Je ne le conteste pas !
Disons qu'à 30/35 ans, on a "normalement" plus d'énergie pour rebondir et tenter d'échapper au déclassement. On a encore bcp de temps devant soi.
Certains courageux se lancent dans un projet pro ou une formation à 55 ans. C'est plus compliqué. J'ai un copain qui s'est reconverti dans la boulangerie à plus de 50 balais. Ça a marché… au début. Hélas, il a été rattrapé par des soucis de santé qu'il n'avait pas à 30/35 ans. Il a été contraint de fermer boutique parce qu'il ne pouvait plus suivre. C'est un exemple.
Pour ma part, sans être grabataire, il y a des choses que je ne peux plus faire pour des raisons d'aptitudes physiques. À 30/35 ans, je n'avais pas ces problèmes. Mais, bon, ça se passe aussi dans la tête, j'admets.

Certains courageux se lancent dans un projet pro ou une formation à 55 ans. C'est plus compliqué. J'ai un copain qui s'est reconverti dans la boulangerie à plus de 50 balais. Ça a marché… au début. Hélas, il a été rattrapé par des soucis de santé qu'il n'avait pas à 30/35 ans. Il a été contraint de fermer boutique parce qu'il ne pouvait plus suivre. C'est un exemple.
Pour ma part, sans être grabataire, il y a des choses que je ne peux plus faire pour des raisons d'aptitudes physiques. À 30/35 ans, je n'avais pas ces problèmes. Mais, bon, ça se passe aussi dans la tête, j'admets.
Re: Ce que le Chômage et la précarité ont changé chez vous ?
Pour moi, le plus dure à vivre dans la précarité, c'est le manque d'argent. Vivre avec 500 € par mois (ASS), c'est pas toujours facile. En plus, il faut rajouter l'angoisse de se faire radier par Pole Emploi.
Comme le dit si bien Yves, que Pole emploi arrête de nous contrôler, qu'on nous laisse respirer.
Quand à l'âge, j'ai 40 ans et je me rends compte que je n'ai plus le courage de faire certaines choses que j'ai faisais à 30 ans. Comme par exemple passer 3 h par jour dans les transports en commun pour aller travailler.
Comme le dit si bien Yves, que Pole emploi arrête de nous contrôler, qu'on nous laisse respirer.
Quand à l'âge, j'ai 40 ans et je me rends compte que je n'ai plus le courage de faire certaines choses que j'ai faisais à 30 ans. Comme par exemple passer 3 h par jour dans les transports en commun pour aller travailler.
Re: Ce que le Chômage et la précarité ont changé chez vous ?
J'ai eu une période très précaire en ASS et c'était vraiment très dur, j'y ai mis fin il y a plusieurs années en me décidant à demander du boulot à l'usine parce que ma situation empirait de mois en mois grâce aux efforts soutenus de ma banque, entre autres.
Je n'ai jamais été dépensière, j'ai toujours été économe et fait beaucoup de choses moi-même, je ne peux pas dire que ma période de grande précarité ait vraiment changé ma manière de vivre, ça l'a confortée plutôt.
Avec mon petit SMIC d'ouvrière ce n'est pas l'aisance et je ne fais pas les magasins, mais ça ne me manque pas.
J'habite en pleine campagne : on est peu tenté...
En fait je peux analyser mon parcours en disant que c'est le "système" qui a gagné puisque j'ai accepté de travailler pour le salaire minimum, faute de trouver un job selon mon profil, dans un emploi qui me déplaisait fortement, pour un secteur professionnel que je déteste (l'agro-alimentaire industriel et la Grande Distribution), afin de ne pas me retrouver à la rue.
Ce n'est pas très glorieux tout ça.
Après tout je partage les conditions de travail d'une grande partie des salariés en France : travail stupide, peu payé, aucune considération de la part de l'employeur, aucun avenir. Mais comme nombre de mes collègues le disent : "tu t'en fous, c'est juste un boulot passque faut bien bouffer, après quand t'as fini tes heures tu vis ta vie, tu fais aut'chose"...
S'il y a un avantage à l'usine c'est en effet de travailler soit le matin tôt, soit l'après-midi et jusqu'au soir, parce qu'on a toujours une demi-journée pour vivre autre chose : jardin, amis, ballade, cuisine, actuchômage, et plein de trucs intéressants pour se cultiver sur Internet.

Je n'ai jamais été dépensière, j'ai toujours été économe et fait beaucoup de choses moi-même, je ne peux pas dire que ma période de grande précarité ait vraiment changé ma manière de vivre, ça l'a confortée plutôt.
Avec mon petit SMIC d'ouvrière ce n'est pas l'aisance et je ne fais pas les magasins, mais ça ne me manque pas.
J'habite en pleine campagne : on est peu tenté...

En fait je peux analyser mon parcours en disant que c'est le "système" qui a gagné puisque j'ai accepté de travailler pour le salaire minimum, faute de trouver un job selon mon profil, dans un emploi qui me déplaisait fortement, pour un secteur professionnel que je déteste (l'agro-alimentaire industriel et la Grande Distribution), afin de ne pas me retrouver à la rue.
Ce n'est pas très glorieux tout ça.

Après tout je partage les conditions de travail d'une grande partie des salariés en France : travail stupide, peu payé, aucune considération de la part de l'employeur, aucun avenir. Mais comme nombre de mes collègues le disent : "tu t'en fous, c'est juste un boulot passque faut bien bouffer, après quand t'as fini tes heures tu vis ta vie, tu fais aut'chose"...
S'il y a un avantage à l'usine c'est en effet de travailler soit le matin tôt, soit l'après-midi et jusqu'au soir, parce qu'on a toujours une demi-journée pour vivre autre chose : jardin, amis, ballade, cuisine, actuchômage, et plein de trucs intéressants pour se cultiver sur Internet.

Re: Ce que le Chômage et la précarité ont changé chez vous ?
C'est la base du problème... Les gens qui touchent des indemnités de chômage ont cotisé pour il me semble, alors qu'on les lâche un peu me paraitrait la moindre des choses. Et qu'on arrête de les faire tourner en bourrique pour trouver du boulot qui n'existe tout simplement pas. C'est déjà assez dur de perdre son emploi, quand on ne le fait pas exprès, sans que tout un système dirigé pas des gens malsains s'ingénie à te faire passer pour un bon à rien, dans le but de cacher leur propre incompétence à proposer un modèle de société qui tienne la route pour le plus grand nombre et pas seulement pour une poignée de parasites.Mais bon, il faudrait qu'ils arrêtent de nous faire chier avec leurs recherches d'emploi, leurs convocations, leur suivi… Comme je dis toujours, qu'ils concentrent leurs efforts sur celles et ceux qui veulent du boulot et qu'ils foutent la paix à celles et ceux qui ne veulent plus travailler (enfin dans un cadre strictement professionnel d'entreprise).
Autre remarque, quand des gens comme Yves, comme Sophie, et à moindre mesure comme moi préfèrent quitter le jeu pour aller planter leurs patates tous seuls dans leur coin, c'est bien qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, non ? Parce que nous avons largement ce qu'il faut entre les oreilles pour faire tourner la machine, s'intégrer comme ils disent, et quelque part les règles du jeu nous ont semblé trop dures, alors nous avons arrêté la partie. Et nous ne sommes pas seuls, nous représentons un vrai courant de pensée...
Re: Ce que le Chômage et la précarité ont changé chez vous ?
Faut dire que bosser, ce n'est déjà pas très drôle (en règle générale). Si il faut se battre pendant des années pour décrocher un emploi correct, ça ne motive pas trop.
C'est pas tant le travail qui rebute que la difficulté d'en trouver.
Quelque part, c'est absurde. La plupart des gens sont contraints de travailler. Si on ajoute de la contrainte à la contrainte…
Moi, c'est pas compliqué, à 55 balais, j'en ai plein le derche d'adresser des dizaines de candidatures en pure perte, sans même obtenir de réponses, plein le derche d'être convoqué par une jeune conseillère Pôle Emploi (ou un conseiller) qui me répète les mêmes sornettes depuis des années, devoir rendre des comptes… alors qu'ils savent pertinemment que j'ai une chance sur 100, 200 ou 300 de décrocher un contrat qui me permettrait de me remettre durablement en activité.
C'est ça qui use plus que le chômage à proprement parler. Ils ont toujours pas capté le fond du problème. Si je renonce à chercher un vrai emploi, forcément ça "libère" le poste pour un autre. Et comme on en compte (des autres) plus de 3,6 millions dans la seule catégorie A, je ne comprends pas l'acharnement qu'ils mettent à vouloir qu'on bosse.
Je pourrais le comprendre si je touchais 2.000 euros par mois à rien foutre. Mais au RSA, à moins de 400 euros, ça leur coûte plus cher d'assurer mon suivi, me proposer des formations bidon, me recevoir…
Et je suis bien placé pour dire et écrire tout ça puisque je… bosse ! Car Actuchomage, ça prend du temps. Parfois un peu, parfois beaucoup. J'estime être, sur le plan professionnel, 100% opérationnel. Je le suis même bien plus que quand j'avais 30 ou 40 ans. Je sais faire plus de choses… et je ne vaux plus rien (au niveau pognon. Je veux dire par-là que je n'ai plus de prétentions salariales).
Donc, oui, le système est bien malade puisque je suis meilleur qu'en début de carrière, MOINS CHER, toujours opérationnel, en activité (bénévole pour l'essentiel), mais que je ne trouve pas de boulot pour une seule raison : Mon âge.
C'est la seule explication puisqu'il n'y a que ça qui a changé ces 10 dernières années.
Dans tous les autres registres je me suis bonifié. Enfin, j'ai la prétention de le croire. 

C'est pas tant le travail qui rebute que la difficulté d'en trouver.
Quelque part, c'est absurde. La plupart des gens sont contraints de travailler. Si on ajoute de la contrainte à la contrainte…
Moi, c'est pas compliqué, à 55 balais, j'en ai plein le derche d'adresser des dizaines de candidatures en pure perte, sans même obtenir de réponses, plein le derche d'être convoqué par une jeune conseillère Pôle Emploi (ou un conseiller) qui me répète les mêmes sornettes depuis des années, devoir rendre des comptes… alors qu'ils savent pertinemment que j'ai une chance sur 100, 200 ou 300 de décrocher un contrat qui me permettrait de me remettre durablement en activité.
C'est ça qui use plus que le chômage à proprement parler. Ils ont toujours pas capté le fond du problème. Si je renonce à chercher un vrai emploi, forcément ça "libère" le poste pour un autre. Et comme on en compte (des autres) plus de 3,6 millions dans la seule catégorie A, je ne comprends pas l'acharnement qu'ils mettent à vouloir qu'on bosse.
Je pourrais le comprendre si je touchais 2.000 euros par mois à rien foutre. Mais au RSA, à moins de 400 euros, ça leur coûte plus cher d'assurer mon suivi, me proposer des formations bidon, me recevoir…
Et je suis bien placé pour dire et écrire tout ça puisque je… bosse ! Car Actuchomage, ça prend du temps. Parfois un peu, parfois beaucoup. J'estime être, sur le plan professionnel, 100% opérationnel. Je le suis même bien plus que quand j'avais 30 ou 40 ans. Je sais faire plus de choses… et je ne vaux plus rien (au niveau pognon. Je veux dire par-là que je n'ai plus de prétentions salariales).
Donc, oui, le système est bien malade puisque je suis meilleur qu'en début de carrière, MOINS CHER, toujours opérationnel, en activité (bénévole pour l'essentiel), mais que je ne trouve pas de boulot pour une seule raison : Mon âge.
C'est la seule explication puisqu'il n'y a que ça qui a changé ces 10 dernières années.


Re: Ce que le Chômage et la précarité ont changé chez vous ?
C'est ce que me dit ma copine...Dans tous les autres registres je me suis bonifié. Enfin, j'ai la prétention de le croire.



Re: Ce que le Chômage et la précarité ont changé chez vous ?
En appliquant le rasoir d’Ockham => Tirer les salaires vers le bas en augmentant le volume de main-d’œuvre disponible pour assouvir la cupidité d'un petit nombre.Yves a écrit : je ne comprends pas l'acharnement qu'ils mettent à vouloir qu'on bosse.
Et pas mal de chose que l'on peut trouver vient favoriser cette idée.
Re: Ce que le Chômage et la précarité ont changé chez vous ?
La lecture de ces témoignages démontre encore une fois que l'être humain possède une capacité d'adaptation extraordinaire et c'est seulement grâce à çà qu'il peut s'en sortir. Mais de là à nous faire accepter n'importe-quoi il y a quand-même des limites morales et sociétales
Re: Ce que le Chômage et la précarité ont changé chez vous ?
Ça a changé quoi le chomedu dans ma vie ?
Tintin, mon gars, je vais te dire, c'est peu ce que jleur ai espliqué à Polemploi, le mois passé.
Podemploi m'a envoyé une bafouille tantot, gentille, du genre:
Ben alors, ça fait un bail Polo !
T'a trouvé un cave pour te payer un salaire ?
C'est quoi ton problème ? T'es pas à la retraite des fois ou tu cherches toujours ? Et c'est quoi qui te ferai plaisir comme job ?
D'ailleurs, qu'est-ce -tu sais faire ?
Nous, si on peut faire un truc pour toi, faut demander, c'est avec le sourire !
Alors j'ai envoyé un mail! Voilà:
Ben, jsuis pas salarié, pas d'allocs, pas de RSA, pas de retraite, mais ça va bien.
Je sais plus quand on m'a répondu la dernière fois au CV, mais c'était avec une enveloppe et un timbre, Internet etait encore tout ptit ! Alors, jfais plus semblant de chercher, faut pas déconner.
Mon problème ? J'en ai pas ! C'est les autres qui croient que je suis gateux à sucrer les fraises ou tombé idiot. J'ai dmandé à la meuf du "prestataire" de Pasdemploi de donner un coup de fil pour expliquer ça, elle a pas voulu : pas d'favoritisme qu'elle a dit !J'y ai dit qu'elle servait a rien, alors elle m'a viré : "Inemployabel"
Les gens aiment pas la vérité: ça les fache.
Là, c'est un peu rapé, jvais sur mes 62, Mme Polo est à la retraite, et on se débrouille comme on dit, y a toujours un truc à gratter. Y a les anciens à s'occuper, enfin, ceux qui restent, ma mère est partie en me laissant un ptit héritage. Avec ça jpeux attendre la retraite encore une paire d'années, à cause de la décote. Parce que, plus tard quand je pourrais plus bricoler, je veux pas que mes gamins casquent pour nous.
Alors, de quoi j'ai besoin? Rester inscrit au chomedu pour le statut pardi!
Sans statut t'es mort mon poto ! J'ai bien vu l'année dernière, pour ma fille et sa bourse : pas de statut pas de bourse ! Alors mon statut de longue durée, j'y tiens !
Des "actes concrets de recherche d'emploi " ?
Pas de soucis, j'en ai plein mon PC des CV et c'est vite fait d'arroser s'il faut. Mais y aura pas plus de réponses que de perles dans les huitres, c'est pas un jeu Télé!
Alors "A quel emploi pouvez vous prétendre" ?
Je prétends rien ! Je sais tout faire, ou presque, enfin tout ce qui se fait avec les mains, j'ai tout fait, un peu partout, tout réparé, construit, acheté, vendu. Je sais parler et lire, écrire aussi comme je peux, en Alsacien, Allemand, Anglais, Italien, Espagnol, Grec aussi un peu et meme Mandarin .. et injurier en Arabe.
Jme démerde bien avec les PCs, Linux c'est cool et gratos, les gamins sont bluffés.
Je ferai bien chef d'equipe de n'importe quoi, je fonctionne bien avec les jeuns, on vient me chercher pour la "journée citoyenne" dans le village, pour faire marcher la troupe, on se marre et ya du boulot de fait !
Mais faut pas pousser: je cherche pas un job "en tension" genre service à la personne, je donne assez comme ça, pas besoin d'un chef et une paye de Vietnamien ( paske les Chinois sont riches maintenant, j'ai une copine qui revient de Shengdu, c'est pèté de tunes las-bas !)
Jsuis plus mobile, ça c'est fini. Je reste dans ma maison, quand mes jeunes reviennent, y faut quelqun au port et dla soupe chaude, y sont partis faire leur vie à l'étranger. Mais jveux bien voyager, d'ailleurs avec Mme Polo, on a un plan d'enfer : Home sitting ça s'appelle, on en revient. Des vacances de Nabab et gratos!
Eh bien, la dame de Podemploi elle m'a répondu que j'ai bien répondu, et qu'on me garde. Comme quoi, il suffit d'espliquer gentiment.

Tintin, mon gars, je vais te dire, c'est peu ce que jleur ai espliqué à Polemploi, le mois passé.
Podemploi m'a envoyé une bafouille tantot, gentille, du genre:
Ben alors, ça fait un bail Polo !
T'a trouvé un cave pour te payer un salaire ?
C'est quoi ton problème ? T'es pas à la retraite des fois ou tu cherches toujours ? Et c'est quoi qui te ferai plaisir comme job ?
D'ailleurs, qu'est-ce -tu sais faire ?
Nous, si on peut faire un truc pour toi, faut demander, c'est avec le sourire !
Alors j'ai envoyé un mail! Voilà:
Ben, jsuis pas salarié, pas d'allocs, pas de RSA, pas de retraite, mais ça va bien.
Je sais plus quand on m'a répondu la dernière fois au CV, mais c'était avec une enveloppe et un timbre, Internet etait encore tout ptit ! Alors, jfais plus semblant de chercher, faut pas déconner.
Mon problème ? J'en ai pas ! C'est les autres qui croient que je suis gateux à sucrer les fraises ou tombé idiot. J'ai dmandé à la meuf du "prestataire" de Pasdemploi de donner un coup de fil pour expliquer ça, elle a pas voulu : pas d'favoritisme qu'elle a dit !J'y ai dit qu'elle servait a rien, alors elle m'a viré : "Inemployabel"
Les gens aiment pas la vérité: ça les fache.
Là, c'est un peu rapé, jvais sur mes 62, Mme Polo est à la retraite, et on se débrouille comme on dit, y a toujours un truc à gratter. Y a les anciens à s'occuper, enfin, ceux qui restent, ma mère est partie en me laissant un ptit héritage. Avec ça jpeux attendre la retraite encore une paire d'années, à cause de la décote. Parce que, plus tard quand je pourrais plus bricoler, je veux pas que mes gamins casquent pour nous.
Alors, de quoi j'ai besoin? Rester inscrit au chomedu pour le statut pardi!
Sans statut t'es mort mon poto ! J'ai bien vu l'année dernière, pour ma fille et sa bourse : pas de statut pas de bourse ! Alors mon statut de longue durée, j'y tiens !
Des "actes concrets de recherche d'emploi " ?
Pas de soucis, j'en ai plein mon PC des CV et c'est vite fait d'arroser s'il faut. Mais y aura pas plus de réponses que de perles dans les huitres, c'est pas un jeu Télé!
Alors "A quel emploi pouvez vous prétendre" ?
Je prétends rien ! Je sais tout faire, ou presque, enfin tout ce qui se fait avec les mains, j'ai tout fait, un peu partout, tout réparé, construit, acheté, vendu. Je sais parler et lire, écrire aussi comme je peux, en Alsacien, Allemand, Anglais, Italien, Espagnol, Grec aussi un peu et meme Mandarin .. et injurier en Arabe.
Jme démerde bien avec les PCs, Linux c'est cool et gratos, les gamins sont bluffés.
Je ferai bien chef d'equipe de n'importe quoi, je fonctionne bien avec les jeuns, on vient me chercher pour la "journée citoyenne" dans le village, pour faire marcher la troupe, on se marre et ya du boulot de fait !
Mais faut pas pousser: je cherche pas un job "en tension" genre service à la personne, je donne assez comme ça, pas besoin d'un chef et une paye de Vietnamien ( paske les Chinois sont riches maintenant, j'ai une copine qui revient de Shengdu, c'est pèté de tunes las-bas !)
Jsuis plus mobile, ça c'est fini. Je reste dans ma maison, quand mes jeunes reviennent, y faut quelqun au port et dla soupe chaude, y sont partis faire leur vie à l'étranger. Mais jveux bien voyager, d'ailleurs avec Mme Polo, on a un plan d'enfer : Home sitting ça s'appelle, on en revient. Des vacances de Nabab et gratos!
Eh bien, la dame de Podemploi elle m'a répondu que j'ai bien répondu, et qu'on me garde. Comme quoi, il suffit d'espliquer gentiment.
