Reprise d'indemnisation chômage / rupture de période d'essai

[bullby]

Bonjour,

Voici ma situation :

Je suis inscrit depuis le 08 decembre 2014 à Pole emploi suite à un licenciement et je benficie de l'ARE.
J'ai repris un CDI depuis le 02 fevrier 2014 et je suis en periode d'essai mais cela ne me plait pas pour diverses raisons.

Ma question est la suivante : Qu'en est il de mes droits acquis si je demissionne de ma periode d'essai ?

Merci pour votre aide.

Cordialement.

[paulactu]

Il faut faire en sorte que ce soit l'entreprise qui mette fin à la période d'essai même si pour l'instant cela n'a pas d 'importance (car pas d'arrêt d'ARE durant 3 mois avec demande de reprise de versement) cela en aura lorsque les droits ouverts seront épuisés car la dernière rupture de contrat sera considérée comme une démission

[Mélanie85000]

C'est intéressant ce que vous dites là. Ca signifie donc que c'est à l'employeur que bénéficie la période d'essai.
Ceci dit ça fait déjà un moment qu'on a compris que le salarié, soit qu'il a un boulot en CDI, en CDD ou même en intérim, ou qu'il s'agisse d'un chômeur qui vient de retrouver un emploi, a juste le droit de dire merci, bien heureux qu'il est déjà d'avoir du boulot. Je dis cela parce qu'il y a quelques années, alors que j'étais allocataire de l'ARE et que j'avais retrouvé un poste en CDI, je me suis moi aussi très vite rendue compte que la chef de service étant une hystérique de première, que l'ambiance dans le service était très très particulière, ça n'allait pas le faire. Mais alors pas du tout ! ça faisait pas 15 jours que j'étais embauchée, que déjà une autre salariée m'avait fait une crasse. Elle m'avait induit en erreur en me communicant des mauvaises infos pour que je me fasse saquer à sa place. Bref, au bout de 3 semaines, j'ai rendu mon tablier et j'ai rompu la période d'essai. Eh bien quand je suis retournée à pôle emploi par la suite, j'ai bien senti sur moi un regard réprobateur. La conseillère qui me suivait à l'époque (c'était en 2011) m'a clairement fait comprendre que rompre une période d'essai, compte tenu du contexte, c'était vraiment pas un truc à faire, que j'étais complètement inconsciente, que de nos jours quand on retrouvait un boulot on évitait de faire la fine bouche et j'en passe. C'est ça qui est formidable avec le chômage de masse, c'est que même si vous avez des droits, tout est fait pour que vous n'en usiez pas, pour que vous vous soumettiez de toutes les manières possibles. A 3, 4 et a fortiori à 5,5 millions de chômeurs, t'as surtout le droit de prendre le job, y compris le job de merde (en même temps y'a presque plus que de ça !) et de fermer ta gueule !

[paulactu]

C'est intéressant ce que vous dites là. Ca signifie donc que c'est à l'employeur que bénéficie la période d'essai.

Cela signifie juste que si c'est lui qui met fin à la période d'essai il n'y a aucun souci pour le demandeur d'emploi

[lucbailet]

C'est intéressant ce que vous dites là. Ca signifie donc que c'est à l'employeur que bénéficie la période d'essai.

Cela signifie juste que si c'est lui qui met fin à la période d'essai il n'y a aucun souci pour le demandeur d'emploi

Exactement : surtout pas de démission
Il faut jouer franc-jeu : ça ne me plait pas (mauvaise ambiance, collègues désagréables, peu intéressant...), merci de mettre un terme à ma période d'essai à votre initiative , si je suis embauché, ça va être une catastrophe à terme pour vous (productivité, rentabilité, ambiance)
Surtout pas de culpabilisation avec 5 000 000 de chômeurs + 100 000 en 2015, un autre prendra la relève
Il est peut être surendetté avec des enfants en bas âge et ce nouveau poste va le sauver...

[Invité]

merci de mettre un terme à ma période d'essai à votre initiative , si je suis embauché, ça va être une catastrophe à terme pour vous (productivité, rentabilité, ambiance)

Dire ça à l'employeur ? Lui demander sa complicité, en le menaçant ? Vous êtes sérieux Lucbailet ?
Si Bullby veut absolument quitter cette boîte il n'a qu'à travailler mollement, n'être pas agréable, ne pas comprendre les consignes, arriver en retard, récriminer à propos de tout (la machine à café, la salle de pause, les horaires, pfiouhh trop de boulot, bon sang c'est mal aéré ici ça pue, j'ai mal au dos je veux une chaise ergonomique, c'est quoi le numéro du syndicat etc.)

[lucbailet]

merci de mettre un terme à ma période d'essai à votre initiative , si je suis embauché, ça va être une catastrophe à terme pour vous (productivité, rentabilité, ambiance)

Dire ça à l'employeur ? Lui demander sa complicité, en le menaçant ? Vous êtes sérieux Lucbailet ?
Si Bullby veut absolument quitter cette boîte il n'a qu'à travailler mollement, n'être pas agréable, ne pas comprendre les consignes, arriver en retard, récriminer à propos de tout (la machine à café, la salle de pause, les horaires, pfiouhh trop de boulot, bon sang c'est mal aéré ici ça pue, j'ai mal au dos je veux une chaise ergonomique, c'est quoi le numéro du syndicat etc.)

Bien sur, je comprends
Mais si Bulby prend le temps de s'inscrire pour poster un sujet sur la démission en période d'essai et ses conséquences, c'est qu'il est consciencieux et que même si ça ne lui plaît pas, il est irréprochable et très professionnel.

Jusqu'à preuve du contraire comme dirait notre ami Vandel

[Mélanie85000]

Il faut faire en sorte que ce soit l'entreprise qui mette fin à la période d'essai même si pour l'instant cela n'a pas d 'importance (car pas d'arrêt d'ARE durant 3 mois avec demande de reprise de versement) cela en aura lorsque les droits ouverts seront épuisés car la dernière rupture de contrat sera considérée comme une démission

Si ne pas confirmer un salarié dans un emploi pendant la période d'essai n'est pas licencier (et ça ne saurait l'être car si ça l'était l'employeur aurait l'obligation de motiver sa décision), alors je ne vois pas pourquoi ne pas confirmer un emploi pendant la période d'essai serait pour le salarié assimilable à une démission.

C'est là qu'on voit qu'en effet le contrat de travail n'est JAMAIS, à aucun moment un contrat équilibré où les parties seraient consentantes dans des termes égaux mais bien un contrat par lequel le salarié se soumet à l'employeur.

[paulactu]

Si ne pas confirmer un salarié dans un emploi pendant la période d'essai n'est pas licencier (et ça ne saurait l'être car si ça l'était l'employeur aurait l'obligation de motiver sa décision), alors je ne vois pas pourquoi ne pas confirmer un emploi pendant la période d'essai serait pour le salarié assimilable à une démission.

On parle de Réglementation Assurance Chômage (une rupture de la période d'essai à l'initiative du salarié est une rupture volontaire d'emploi, exactement comme l'est une démission c'est pour cela qu'on dit pour ce type de rupture de contrat qu'elle s'assimile à une démission)

[Mélanie85000]

Si ne pas confirmer un salarié dans un emploi pendant la période d'essai n'est pas licencier (et ça ne saurait l'être car si ça l'était l'employeur aurait l'obligation de motiver sa décision), alors je ne vois pas pourquoi ne pas confirmer un emploi pendant la période d'essai serait pour le salarié assimilable à une démission.

On parle de Réglementation Assurance Chômage (une rupture de la période d'essai à l'initiative du salarié est une rupture volontaire d'emploi, exactement comme l'est une démission c'est pour cela qu'on dit pour ce type de rupture de contrat qu'elle s'assimile à une démission)

Oui, eh bien permettez moi de penser qu'il est fort dommage que la Réglementation Assurance Chômage ne se calque pas sur les principes fondateurs et fondamentaux du droit social. J'ai le droit de le penser ? Et de le dire ?

[Mélanie85000]

Parce qu'au final ce que ça signifie tout ça, c'est que l'employeur a le droit de se planter dans son recrutement, et donc de ne pas garder quelqu'un qui ne lui semble pas faire l'affaire. En revanche le salarié lui, et a fortiori le chômeur qui retrouve un job, lui il n'a pas le droit de se planter, et s'il se rend compte pendant la période d'essai de son employeur est un sale con qui va lui en faire baver, le salarié lui, il a juste le droit de fermer sa gueule et de prendre son mal en patience. C'est profondément injuste !

Idem, le salarié, qui pour une raison ou une autre, démissionne d'un CDI pour un autre emploi, eh bien lui aussi il a pas intérêt à se planter ! Parce que sinon, idem, il se retrouve démissionnaire et il ne lui reste plus que ses yeux pour pleurer.

Conclusion de tout cela : ne jamais démissionner, mais tout mettre en œuvre pour se faire virer quand ça va plus chez un employeur, et ne jamais mettre fin à une période d'essai, mais là encore tout mettre en œuvre pour ne pas être gardé.

Mais quelle hypocrisie tout ça !!

[debutant06]

Bonsoir,

Un mythe qui a la vie dure, c'est bien la période d'essai. La question est récurrente ... avec son lot de fausses informations.
1.- La période d'essai concerne le code du travail et n'engage pas pôle emploi.... ce qui signifie que, on peut rompre un contrat de travail en dehors de la période d'essai en respectant le préavis, et néanmoins être dans les clous pour reprendre l'indemnisation.
La raison est que Pôle emploi raisonne en jours de travail pour déterminer si la rupture permet la reprise de l'indemnisation.

Il faut se référer à l'art 26 du règlement général qui dit ceci:
Art. 26 -
§ 1er - Le salarié privé d'emploi qui a cessé de bénéficier du service des allocations, alors que la période d'indemnisation précédemment ouverte n'était pas épuisée, peut bénéficier d'une reprise de ses droits, c'est-à-dire du reliquat de cette période d'indemnisation, après application, le cas échéant, de l'article 10 dès lors que :
a) le temps écoulé depuis la date d'admission à la période d'indemnisation considérée n'est pas supérieur à la durée de cette période augmentée de 3 ans de date à date ;
b) il n'a pas renoncé volontairement à la dernière activité professionnelle salariée éventuellement exercée ou à une autre activité professionnelle salariée dans les conditions prévues à l'article 4 e), sauf cas prévus par un accord d'application. Cette condition n'est toutefois pas opposable :
• aux salariés privés d'emploi qui peuvent recevoir le reliquat d'une période d'indemnisation leur donnant droit au service des allocations jusqu'à l'âge auquel ils ont droit à la retraite à taux plein et au plus tard jusqu'à l'âge prévu au 2° de l'article L. 5421-4 du code du travail ;
• aux salariés privés d'emploi qui ne justifient pas de 91 jours ou 455 heures de travail

Ce qui signifie que la rupture avant 91 jours de travail permet la reprise des droits (sous réserve de satisfaire les autres conditions).

D'autre part, le fait que la rupture soit du fait de l'employeur ne garantit pas la reprise du versement des indemnités. C'est notamment le cas si cette rupture n'est pas précédée d'une période d'emploi (sans démission) supérieure à 91 jours, ce qui pourrait être le cas lorsqu'un travailleur démissionne d'un emploi pour reprendre un cdi et que l'employeur rompt le contrat avant les 91 jours fatidiques. ( sauf si l'emploi précédant la démission a duré plus de 3 années en continu auprès de un ou plusieurs employeurs.

Cordialement

[Mélanie85000]

Il faut se référer à l'art 26 du règlement général qui dit ceci:
Art. 26 -
§ 1er - Le salarié privé d'emploi qui a cessé de bénéficier du service des allocations, alors que la période d'indemnisation précédemment ouverte n'était pas épuisée, peut bénéficier d'une reprise de ses droits, c'est-à-dire du reliquat de cette période d'indemnisation, après application, le cas échéant, de l'article 10 dès lors que :
a) le temps écoulé depuis la date d'admission à la période d'indemnisation considérée n'est pas supérieur à la durée de cette période augmentée de 3 ans de date à date ;
b) il n'a pas renoncé volontairement à la dernière activité professionnelle salariée éventuellement exercée ou à une autre activité professionnelle salariée dans les conditions prévues à l'article 4 e), sauf cas prévus par un accord d'application. Cette condition n'est toutefois pas opposable :
• aux salariés privés d'emploi qui peuvent recevoir le reliquat d'une période d'indemnisation leur donnant droit au service des allocations jusqu'à l'âge auquel ils ont droit à la retraite à taux plein et au plus tard jusqu'à l'âge prévu au 2° de l'article L. 5421-4 du code du travail ;
• aux salariés privés d'emploi qui ne justifient pas de 91 jours ou 455 heures de travail

Ouh ouh ! un fin connaisseur des textes
Je relirai cela à tête reposée.
C'est formidable toutes ces règlementations. C'est tout juste s'il ne faut pas un BAC + 5 en droit pour s'en sortir

[paulactu]

Mélanie, pourquoi m'en voulez vous à ce point

Ouh ouh ! un fin connaisseur des textes
C'est formidable toutes ces règlementations. C'est tout juste s'il ne faut pas un BAC + 5 en droit pour s'en sortir

Et c'est bien parce que la Réglementation est complexe que c'est un vrai métier (ex assédic), qu'il faut 2 bonnes années pour la maîtriser et que sur un forum on évite de balancer de la Réglementation à tout va puisque comme toute réglementation celle de l'assurance chômage est plutôt imbitable

Oui, eh bien permettez moi de penser qu'il est fort dommage que la Réglementation Assurance Chômage ne se calque pas sur les principes fondateurs et fondamentaux du droit social.

Il faut juste se souvenir que c'est une ASSURANCE - donc très réglementée comme votre assurance auto/habitation/mutuelle santé etc. - et que par ailleurs c'est une assurance PRIVEE (ce que bcp de gens oublie, PE en assure la gestion pour le compte de l'UNEDIC)

[Mélanie85000]

Ce qui est troublant c'est que je suis de votre côté en vous conseillant de ne pas mettre fin à votre période d'essai pour autant j'ai le sentiment que vous m'en voulez

Non, ce n'est pas à vous qu'on en veut, même si parfois on a tellement la rage qu'on peut avoir tendance à faire l'amalgame entre la règle et celui qui l'applique. Mais c'est bien à la réglementation qu'on en veut parce que souvent elle nous paraît injuste. Je comprends que c'est une assurance. Mais comprenez que de notre côté oui ça semble injuste de se dire que c'est toujours l'employeur qui est en position de force. On a l'impression qu'en tant que salarié, et plus encore en tant que chômeur, on a juste le droit d'accepter les postes qu'on nous propose et de ne pas faire la fine bouche. Quand il y a autant de chômage le salarié et le chômeur sont clairement des pions que des joueurs (les employeurs) promènent sur un échiquier. Alors oui, dans ce contexte, la réglementation nous paraît souvent injuste.