Vers une “médecine préventive des chômeurs" ?

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carl

Vers une “médecine préventive des chômeurs" ?

Message par carl »

Le psychiatre Michel Debout, auteur du livre Le Traumatisme du chômage, a plaidé lundi pour la mise en place d’une “médecine préventive des chômeurs“, sur le modèle de la médecine du travail

Il faut qu’il y ait une médecine préventive des chômeurs, comme il y a une médecine préventive du travail“, a déclaré M. Debout, lors d’une conférence de presse de présentation de son ouvrage, qui sort jeudi aux éditions de l’Atelier.

médecine préventive des chômeurs “peut être le fait du médecin du travail ou d’un autre médecin, y compris généraliste, dès lors que cette intervention est pensée comme s’inscrivant dans ce moment de la perte d’emploi”, a précisé Michel Debout.
“Le chômeur n’est pas malade, il est dans une situation traumatique, dans un risque. C’est pour ça qu’il faut avoir un regard préventif“, explique-t-il. “L’important“, selon lui, “c’est que quelqu’un puisse dire au chômeur: Vous avez été traumatisé, vous pouvez en parler, ce n’est pas honteux.”

Mais “la réponse ne peut pas être exclusivement médicale“, prévient-il. “C’est l’ensemble des acteurs qui doivent être sensibilisés: Pôle emploi, les acteurs associatifs, la famille, le réseau social qu’il y a autour de la personne…”

Selon les données de Pôle emploi, le chômage touchait en novembre 3,75 millions de personnes en France, 5,48 millions en incluant les demandeurs d’emploi exerçant un petite activité.

Les chômeurs sont “deux fois abandonnés“, déplore Michel Debout: “abandonnés par leur entreprise et abandonnés par la société à travers les questions que l’on peut se poser sur leur santé“.

Psychiatre et professeur de médecine légale, Michel Debout est aussi un spécialiste du suicide. Il a longtemps plaidé pour un Observatoire national du suicide, finalement créé en 2013.

Source : http://www.dna.fr/actualite/2015/01/12/ ... s-chomeurs
Yves
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Re: Vers une “médecine préventive des chômeurs" ?

Message par Yves »

Pili d'Actuchomage a rencontré lundi le Professeur Michel Debout. Son interview vidéo sera prochainement diffusée sur le site.

Actuchomage n'en est pas à son coup d'essai. Nous avions déjà rencontré Michel Debout il y a quelques années dans le cadre de reportages portant sur le thème "Chômage, Dépression et Suicide".

Ce sujet est un des "fondamentaux" de notre engagement militant. Nous savons que chaque année des centaines de personnes mettent fin à leurs jours suite à un licenciement, à une période d'inactivité trop longue, à un trop-plein de souffrances liées au chômage…

Voir ici les focus réalisés en mai 2012 : http://www.actuchomage.org/Vivre-le-cho ... noree.html
citoyendu49

Re: Vers une “médecine préventive des chômeurs" ?

Message par citoyendu49 »

bonjour,
je crois une des solutions efficace pour eviter la depression de penser a son statut de chomeur longue durée, serait de créer des associations locales entre chomeurs, à la maniere des SEL et pour partager des activités gratuites, des recettes de cuisine, des entraides en informatique, bricolage, des projets d entreprise. :idea: qqe chose qui aide dans la vie pratique, car l avantage cest que nous avons plus de temps que les actifs
donc gestion et optimisation de son temps
nanard

Re: Vers une “médecine préventive des chômeurs" ?

Message par nanard »

citoyendu49 a écrit :bonjour,
je crois une des solutions efficace pour éviter la dépression de penser a son statut de chômeur longue durée, serait de créer des associations locales entre chômeurs, à la manière des SEL et pour partager des activités gratuites, des recettes de cuisine, des entraides en informatique, bricolage, des projets d entreprise......
J'ai participé à ce genre d'initiative dans mon quartier (23 % de chômeurs) il y a quelques années. Franc succès dés le départ. La structure portée par 5 ou 6 personnes qui s'investissaient réellement s'est effondrée assez rapidement. Pourquoi ? Parce qu'une fois que chacun avait obtenu le service qu'ils en attendaient, ils disparaissaient dans la nature. La solidarité se faisait à sens unique ! Mais je ne regrette rien. J'ai juste "le mérite" d'avoir essayé de le faire.
citoyendu49

Re: Vers une “médecine préventive des chômeurs" ?

Message par citoyendu49 »

bravo nanard,
:D
peut etre essayer de donner des le depart une charte, avec comme principe qui donne qui recoit, bref on retombe dans un SEL mais specifique au chomeur

qu en penses tu?
cestpasvrai

Re: Vers une “médecine préventive des chômeurs" ?

Message par cestpasvrai »

citoyendu49 a écrit :je crois une des solutions efficace pour eviter la depression de penser a son statut de chomeur longue durée, serait de créer des associations locales entre chomeurs, à la maniere des SEL et pour partager des activités gratuites, des recettes de cuisine, des entraides en informatique, bricolage, des projets d entreprise.
Quelle serait la spécificité d'un S.E.L. de chômeurs par rapport à un S.E.L. classique, ou une asso existante en cuisine ou bricolage par exemple ?
De plus, une personne ayant un revenu, voire la sécurité de son emploi ou retraité, peut échanger de son temps probablement plus sereinement qu'un chômeur qui consacre le sien à trouver un revenu, avec le stress qui va avec.
nanard a écrit :Parce qu'une fois que chacun avait obtenu le service qu'ils en attendaient, ils disparaissaient dans la nature. La solidarité se faisait à sens unique !
Une solution serait l'injonction à une personne ayant un compte S.E.L. débiteur de l'équilibrer rapidement, au besoin en effectuant une tâche d'intérêt collectif pour l'asso.
cestpasvrai

Re: Vers une “médecine préventive des chômeurs" ?

Message par cestpasvrai »

Pour aller dans le sens du S.E.L. :

Les systèmes d’échange locaux
https://www.ababord.org/Les-systemes-d-echange-locaux
Alors que le capitalisme contemporain semble entré dans une ère où les marchés transnationaux et le commerce à large échelle sont hégémoniques, des communautés locales, à travers la planète, tentent d’expérimenter des formes alternatives d’échanges. On peut évoquer ici les pratiques du commerce équitable ou alors celles des Systèmes d’échanges locaux, les SEL.
La création d’un SEL répond d’abord et avant tout à des considérations pratiques plus qu’à une vision théorique. Il s’agit, souvent, de rationaliser le troc local et tirer ainsi parti de nombreux savoir-faire inemployés dans des régions dévastées économiquement par le capital. Il y a aussi tout un aspect « social ».
Cet enracinement local constitue la force et la faiblesse des SEL. Force, car c’est une pratique qui « colle » au vécu quotidien des gens et qui permet de développer une certaine autonomie individuelle et collective. Paradoxalement, cette force peut se révéler une faiblesse, car confiné dans les limites du localisme, on court le risque de perdre de vue les mécanismes globaux qui façonnent l’économie à tous les niveaux. À cette marginalisation spatiale, si on peut dire, s’ajoute aussi le fait que les SEL oeuvrent pour l’essentiel dans la sphère des échanges sans véritables liens avec des formes alternatives de production.
lobozo

Re: Vers une “médecine préventive des chômeurs" ?

Message par lobozo »


C'est désormais prouvé. Une étude de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publiée le 6 janvier établit un lien entre taux de chômage et taux de suicide. Près de 600 suicides en France pourraient ainsi être attribués à la hausse du chômage entre 2008 et 2010.

Ces chiffres officiels viennent confirmer les estimations du psychiatre et professeur de médecine légale Michel Debout. Ce dernier tente de donner l'alerte depuis plusieurs années. Il publie aujourd'hui un ouvrage* dans lequel il formule des propositions pour que le traumatisme du chômage soit pris en compte dans les politiques de santé. Explications.

Le suicide de chômeurs reste heureusement exceptionnel mais l'Inserm vient de confirmer un lien entre taux de chômage et taux de suicide. Un soulagement ?

- Beaucoup ont longtemps douté de cette réalité. Malheureusement, c'était prévisible dès lors qu'on connaissait ce qui c'était passé après la crise de 1929. Des publications avaient montré que, notamment aux Etats-Unis, le nombre de suicides avait augmenté de façon importante dans les années 31-32. Le lien entre l'augmentation du chômage et le risque suicidaire avait été fait dès cette époque.

Vous portez ce sujet depuis 2009. Aviez-vous été entendu ?

- J'avais essayé d'alerter les pouvoirs publics, les acteurs de la santé, du social, sur ce risque d'ajouter à la crise économique une crise sanitaire et humaine. Il fallait être vigilant mais certains responsables, de gauche comme de droite, ont du mal à regarder ce qu'ils n'arrivent pas à corriger. Collectivement, on ne voit pas ce qui nous dérange.

Le suicide n'est-il pas l'expression la plus forte, la plus visible, d'un mal-être des chômeurs beaucoup plus large ?

- Et beaucoup plus diffus. Un mal-être qui se traduit par d'authentiques dépressions, des complications psychosomatiques, des troubles de la santé au sens global du terme. La santé ne se découpe pas en tranches. Quand on va mal dans la tête, on va mal aussi dans son corps.

Socialement, le chômage devient "banal" mais, individuellement, vous parlez d'un choc traumatique. Comment l'expliquez-vous ?

- En tirant le fil du traumatisme, on comprend comment les gens se trouvent tout à coup comme dans un étau. Le traumatisme, c'est ce qui envahit la pensée d'une personne. Cela aboutit à l'incapacité à agir sur le plan affectif, personnel, social… Progressivement, le traumatisme retire du monde. On ne meurt pas parce qu'on se suicide, on se suicide parce qu'on est déjà mort.

Vous sous-titrez votre ouvrage "Alerte sur la santé de 5 millions de personnes". Tous les chômeurs sont concernés ?

Cinq millions de chômeurs, c'est considérable. Et autour de ces cinq millions de personnes, l'entourage aussi peut être touché. Par chance, tous ne vivent pas un traumatisme mais le risque existe. C'est une réalité humaine. On ne peut pas faire comme s'il n'y avait pas un problème de santé publique. Les pouvoirs publics, la société, doivent dire à tous ces chômeurs que nous nous intéressons à leur bien-être, que c'est aussi notre affaire. C'est une réalité que nous portons ensemble.

Quand il y a une catastrophe, on exprime tous notre solidarité. On se préoccupe, on s'inquiète. On propose aux personnes touchées de rencontrer un psychologue, un médecin. Les chômeurs, eux, sont vraiment laissés seuls dans leur traumatisme. Avec des effets d'autant plus forts.

Peut-on parler de la responsabilité des employeurs ?

- C'est pourquoi je propose que ce soit aussi la médecine du travail de l'entreprise dont on a été rejeté qui continue à suivre la santé de la personne licenciée. On ne peut pas licencier innocemment. Les salariés ne sont pas une simple variable d'ajustement. Lorsqu'on emploie d'autres personnes, il ne s'agit pas seulement de faire des stratégies économiques et financières, on est surtout responsable de tous les salariés, un par un. Quand on a l'honneur de diriger une grande entreprise, on doit considérer qu'on est redevable de chacun des salariés qui sont employés.

Vous préconisez un système de prévention tout au long de la vie. De quoi s'agit-il ?

- Nous avons la médecine préventive des enfants, la PMI. Nous avons la médecine scolaire, la médecine pour les étudiants, la médecine du travail… Mais cette médecine préventive s'arrête au moment où le salarié perd son emploi, alors que c'est là qu'il est en risque pour sa santé. Cela doit être organisé et obligatoire, comme la médecine du travail.

Il faudra d'ailleurs aussi étendre cette vision du système sanitaire aux retraités. La conjonction de cette réflexion sur l'avenir du système de soins en France et de ces questions de prévention tout au long de la vie devrait permettre d'imaginer une organisation dans laquelle tous les acteurs de la santé auront une nouvelle façon d'agir.

Nous sommes dans un contexte économique difficile. Comment convaincre qu'il est nécessaire d'investir pour faire évoluer les choses ?

- C'est la différence entre vision à court terme, qui est d'ailleurs celle de la finance, et une vision en temps humain. L'humain, ça se compte en années de vie. Il faut bien comprendre que la dépense aujourd'hui est un gain pour demain. Ce qu'on va dépenser aujourd'hui en termes de prévention est autant sinon plus qu'on ne dépensera pas en termes de soins. C'est un choix de société.

Dans le débat actuel, le monde de l'entreprise a plus tendance à réclamer une baisse des contraintes qu'à accepter de s'engager dans de nouveaux dispositifs. Comment faire ?

- Moins de contraintes, moins de règles. Et, surtout, une vision du travail d'il y a deux siècles, avec les tacherons, le travail journalier. Certains chefs d'entreprises veulent revenir à un emploi au jour le jour. Exactement le contraire de ce qu'il faut pour permettre à chacun de construire une vie. Construire une vie, c'est pouvoir se projeter dans le lendemain, dans les mois, les années qui viennent. C'est ça vivre humainement.

Le fait traumatique bloque cette possibilité-là. Le traumatisme fige l'espoir. Aider un traumatisé, c'est lui permettre de reprendre le cours de son histoire. Si dans le même temps on nous explique que travailler c'est de n'avoir aucune certitude pour le lendemain ou le surlendemain, il y a une régression terrible. Au nom de taux de chômage, on va organiser une régression pour tous les salariés ? Nous sommes face à un choix politique, au sens fort du terme.

Propos recueillis par Louis Morice

* "Le traumatisme du chômage", par Michel Debout, éditions de l'Atelier, 12 euros.
http://tempsreel.nouvelobs.com/social/2 ... tisme.html
cestpasvrai

Re: Vers une “médecine préventive des chômeurs" ?

Message par cestpasvrai »

C'est désormais prouvé. Une étude de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publiée le 6 janvier établit un lien entre taux de chômage et taux de suicide. Près de 600 suicides en France pourraient ainsi être attribués à la hausse du chômage entre 2008 et 2010.
Si c'est prouvé, pourquoi alors utiliser le conditionnel (pourraient) au lieu de l'indicatif (sont) ?

Le constat rejoint ce que disent Christophe Dejours, Claude Halmos et tant d'autres.
Reste maintenant à l'Etat à prendre en compte cette situation dans son discours et ses actes, au lieu de de se focaliser exclusivement sur le PIB, la croissance, la compétitivité économique. Et aussi à PE, pour prendre soin des chômeurs au lieu de les fliquer et les laisser livrés à eux-mêmes.

Claude Halmos : « Les chômeurs sont des victimes de la crise économique »
http://www.humanite.fr/claude-halmos-le ... que-561645
Que faire pour que le malaise des demandeurs d’emploi soit mieux pris en compte ?

Claude Halmos Il faut avant tout faire reconnaître leurs très graves souffrances psychologiques. Dire et redire que les 
difficultés de leur vie sociale peuvent rendre les êtres aussi malades que celles de leur vie privée. La perte d’un être cher peut mener à la dépression, la perte 
de son travail, aussi. Il faut le dire d’abord pour permettre aux chômeurs d’identifier leurs difficultés psychologiques et, les sachant normales et légitimes, les sortir de la honte, du silence et de l’isolement et de retourner vers les autres. Car, face à une situation extérieure pathogène comme une crise ou une guerre, la résistance ne peut être que collective. Il faut le dire aussi pour que la société, reconnaissant leurs souffrances, donne aux chômeurs la possibilité de se soigner ; ils doivent notamment avoir accès à la médecine du travail. Et cette prise en charge doit inclure leurs enfants qui sont atteints dans leur vie matérielle, dans leurs possibilités d’épanouissement mais également dans leur construction. 2,7 millions d’enfants, soit un enfant sur cinq, vivent aujourd’hui en France sous le seuil de pauvreté. Comment se construisent-ils ? Que vont-ils devenir ? S’occuper d’eux est une urgence.
Murie

Re: Vers une “médecine préventive des chômeurs" ?

Message par Murie »

PRIORITÉ SANTÉ - Le traumatisme du chômage
Par Claire Hédon
Diffusion : jeudi 15 janvier 2015
(RFI permet de faire un parallèle avec des chômeurs africains!)
La France compte 3,4 millions de chômeurs. Etre licencié, ne pas parvenir à retrouver un travail, ne plus arriver à payer son loyer et les échéances d’un emprunt. Le chômage loin d’être un phénomène anodin, menace le psychisme, l’intégrité physique, l’univers relationnel de la personne. Que sait-on de leur souffrance psychologique, physique et relationnelle ? Comment aider les chômeurs ?
• Pr Michel Debout, psychiatre, professeur émérite de médecine légale et de droit de la santé. Auteur de : Le traumatisme du chômage, alerte sur la santé de cinq millions de personnes, Les éditions de l’Atelier
• Pr Arouna Ouedraogo, chef de service de Psychiatrie au CHU de Ouagadougou au Burkina Faso.
A RE-Ecouter : http://www.rfi.fr/emission/20150115-le- ... e-chomage/

Ils parlent de rencontrer un psychiatre (surtout quand l'entourage pose problème) mais....heu...ça coute cher au RSA ou ASS ! :?: ! :shock:

CHOMAGE ET SANTE
Quels sont les effets psychiques et physiques du licenciement et du chômage? Sous de multiples aspects, la souffrance vécue par beaucoup de chômeurs est incommunicable. Elle engendre ainsi des dégâts multiples : repli sur soi, problèmes conjugaux, sentiment de précarité, addictions, impossibilité d’envisager le futur et, parfois… suicide.
En identifiant ces différents symptômes et leur enchaînement, nos invités mettent le doigt sur le gâchis humain provoqué par la mise à l’écart de près d’un actif sur dix, afin que ce traumatisme du chômage soit enfin pris en compte dans les politiques de santé.
Michel Debout, Psychiatre, Professeur émérite de médecine légale et de droit de la santé au CHU de Saint-Etienne, membre de l’Observatoire national du suicide.
Claude Halmos, psychanalyste.
Pierre Meneton, Chercheur en santé publique à l'Inserm.
A Ré-écouter : http://www.franceinter.fr/emission-la-t ... e-et-sante

(le débat commence vraiment qu'à partir de 16:36mn - et l'on entend Sophie à 39:31mn !)
diety

Re: Vers une “médecine préventive des chômeurs" ?

Message par diety »

...la souffrance vécue par beaucoup de chômeurs est incommunicable. Elle engendre ainsi des dégâts multiples : repli sur soi, problèmes conjugaux, sentiment de précarité, addictions, impossibilité d’envisager le futur et, parfois… suicide.
Je ne veux pas couper les cheveux en quatre, mais je n'aime pas le langage psychologisant certains faits sociaux.

Exemple : le sentiment de précarité

Est-ce que cela sous-entend que la précarité ne serait pas réelle, mais seulement dans la tête, une sorte de perception distordue de l'esprit ? À mon avis la précarité dans beaucoup de cas est réelle. Donc pourquoi "sentiment" ?

Mais c'est bien que les médias parlent enfin de ce sujet. Certains médias ont aussi bien contribué à dégrader l'image des chômeurs, comme certains responsables politiques.
Murie a écrit : Ils parlent de rencontrer un psychiatre (surtout quand l'entourage pose problème) mais....heu...ça coute cher au RSA ou ASS ! :?: ! :shock:

Beaucoup de personnes qui ont le RSA ou l'ASS peuvent avoir la CMU complémentaires et dans ce cas la consultation est gratuite. Le psychiatre sera payé 39 euros par la Sécu. Pour consulter un psychiatre, on n'a pas besoin d'être envoyé par son médecin traitant. On peut y aller directement, ces consulations sont considérées comme faisant partie du parcours de soins coordonnés. Ensuite il y a des CMP en Île-de-France (consultations gratuites). En revanche, je ne sais pas si les CMP existent partout en France.

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Dernière modification par diety le 16 janv. 2015, modifié 1 fois.
Murie

Re: Vers une “médecine préventive des chômeurs" ?

Message par Murie »

diety a écrit :Beaucoup de personnes qui ont le RSA ou l'ASS peuvent avoir la CMU complémentaires et dans ce cas la consultation est gratuite. Le psychiatre sera payé 39 euros par la Sécu. Pour consulter un psychiatre, on n'a pas besoin d'être envoyé par son médecin traitant. On peut y aller directement, ces consulations sont considérées comme faisant partie du parcours de soins coordonnés. Ensuite il y a des CMP en Île-de-France (consultations gratuites). En revanche, je ne sais pas si les CMP existent partout en France.
MERCI pour l'info !! :)
elusive_reclusive

Re: Vers une “médecine préventive des chômeurs" ?

Message par elusive_reclusive »

diety a écrit :En revanche, je ne sais pas si les CMP existent partout en France.
Je suppose que oui vu qu'il y en a même plusieurs en Creuse. :wink:
cestpasvrai

Re: Vers une “médecine préventive des chômeurs" ?

Message par cestpasvrai »

diety a écrit :Je ne veux pas couper les cheveux en quatre, mais je n'aime pas le langage psychologisant certains faits sociaux.

Exemple : le sentiment de précarité

Est-ce que cela sous-entend que la précarité ne serait pas réelle, mais seulement dans la tête, une sorte de perception distordue de l'esprit ? À mon avis la précarité dans beaucoup de cas est réelle. Donc pourquoi "sentiment" ?
Peut-être que l'auteur exprime ici un sentiment personnel, ayant probablement une connaissance théorique et/ou empathique de la précarité. Mieux vaudrait parler d'expérience matérielle, psychique et sociale de la précarité, conduisant à la dés-intégration (exclusion, diminution voire perte du sentiment d'exister et passage en mode subsister).
diety a écrit :Beaucoup de personnes qui ont le RSA ou l'ASS peuvent avoir la CMU complémentaires et dans ce cas la consultation est gratuite. Le psychiatre sera payé 39 euros par la Sécu.
Le psychiatre risque de ne prescrire que des comprimés (bon pour le PIB et l'industrie pharmaceutique !), il peut aussi être intéressant de s'orienter vers un psychologue, sachant que :
La sécurité sociale ne rembourse que les actes prescrits par les médecins ou les actes effectués par des psychologues exerçant dans les structures publiques
remboursement qui gagnerait AMA à être étendu aux psychologues du privé.
Yves
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Re: Vers une “médecine préventive des chômeurs" ?

Message par Yves »

Notre rencontre (rapide) avec le Professeur Michel Debout, lors de la présentation de son bouquin : "Le Traumatisme du Chômage - Alerte sur la santé de 5 millions de personnes".

http://www.actuchomage.org/201501172642 ... -plus.html
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