De plus en plus de terres agricoles sont achetées par diverses entreprises n'ayant aucun lien avec l'agriculture. Une forme d'accaparement des terres qui inquiète.
Dans la Somme, Michel Ramery, entrepreneur du BTP et 369e personnalité la plus riche de France, s’associe via un montage juridique et financier à des agriculteurs pour construire la fameuse ferme des Mille vaches. Dans le Bordelais, des holdings chinoises multiplient les investissements dans les vignobles. Dans le Pas-de-Calais, deux investisseurs belges se paient 250 hectares de terres convoitées par des jeunes agriculteurs du cru. En Camargue, la famille royale danoise rachète à une mutuelle la plus grande ferme du coin.
Le point commun entre ces quatre affaires qui ont secoué ces dernières années le monde agricole français semble être un détail. Pourtant, il change tout. A la tête de ces exploitations on ne trouve plus des agriculteurs mais des sociétés, qui n’ont pas grand-chose à voir avec l’agriculture. Ce type d’acquisitions, très rares il y a encore quelques années, se multiplient ces derniers mois...
45% des surfaces agricoles sont occupées par des sociétés
Chargées d’assurer la transparence du marché foncier rural et de favoriser l’installation des jeunes agriculteurs, ces Safer sont totalement dépassées par ce phénomène. On estime en effet que 45% des surfaces agricoles françaises sont occupées par des sociétés, contre 8% il y a 10 ans...
45% des surfaces agricoles sont occupées par des sociétés
C'est très inquiétant si c'est vrai.
Si on s'est contenté de faire le total des terres possédées par des sociétés on peut arriver à un chiffre absurde : en effet beaucoup d'agriculteurs se mettent en société : GAEC ou EARL parents-enfants, entre frères, cousins... éventuellement avec d'autres membres non-exploitants.
On ne peut pas comparer ça avec la famille royale danoise ou les chinois.
Alors, malin un investissement dans les terrains agricoles ? Eh bien la France offre encore de belles opportunités puisque les prix y sont raisonnables face au reste de l’Europe de l’Ouest et la fiscalité est intéressante. Pour les investissements à l’étranger, ils sont réservés à de gros investisseurs ou des institutionnels et peuvent cacher de multiples exactions. Prudence donc.
en moyenne nationale, la terre agricole coûte 0,5 €.
Selon les régions et les emplacements, le terrain constructible vaut de 25 à 300 €
Donc, en prenant les hypothèses suivantes :
l’achat d’un demi-hectare à 0,5 € le m2, puis une valeur qui passe à 80 € le m2 devenu constructible, le prix d’achat est de 2500 €, le prix de revente de 400 000 € et la marge brute est de 400 000 – 2500 = 397 500 €…
Pas mal pour un investissement de 2500 € !
Pour maintenir cet avantage, la prochaine loi d’avenir agricole, qui sera votée avant l’été, devra ouvrir le droit aux Safer, de préempter sur les ventes de parts sociales qui incluent du foncier. « Sinon, nous assisterons à la financiarisation des terres agricoles et la fin du modèle familiale français d’exploitation agricole, s’inquiète Emmanuel Hyest. On peut craindre, à l’avenir, la constitution de véritables usines à lait ou à céréales. »
On en revient comme souvent à la spéculation, l'accaparement des ressources et la rente.
Fallait que ça arrive ! Je dis pas ça pour faire de la peine, mais si t'as un ptit terrain agricole, un pré, un verger, n'importe quoi, les gars de la SAFER y font la pluie et le beau temps: y fixent les prix et tu peux pas vendre ou échanger comme tu veux, c'est eux qui décident. C'est les 2 ou 3 gros paysans du coin qui font la loi, y se marrent quand tu râles, vécu en vrai.
T'as qu'à exploiter 40 ha et prendre ton numéro d'exploitation agricole Polo ! Voilà !
Et comme les prix sont au ras des pâquerettes pour blouzer le fisc et les ptits vieux qui cèdent leurs terres, c 'est pourri!
La, y sont tombés sur plus fort, et plus malin! ça doit leur faire bizarre. On est toujours le ptit de quelqu’un.
C'est exactement ce que dit Polo : la SAFER est capable d'empêcher un petit projet de 4 ha, par ex, pour un type qui veut s'installer en maraîchage,parce qu'il y a un gros cochonnier à côté qui a besoin de ces terres pour son plan d'épandage de caca-cochon mais est incapable de laisser partir des centaines d'hectares d'un coup dans les mains de gros investisseurs industriels.