Fin de CDD et renouvellement à la dernière minute

[Lali33]

Bonjour


Je poste ce message afin d' aborder le sujet des CDD et du renouvellement de celui-ci à la dernière minute.

Pour avoir travailler dans différentes structures ces 4 dernières années, je constate que :

- la gestion des ressources humaine se fait sur du cours terme,

- le renouvellement d'un CDD est déclaré à la dernière minute voire même de 2 jours avant le terme du contrat

- des CDD renouvelées au-delà de 3 fois.

Pour en revenir à la problématique des CDD dont le renouvellement est indiqué au dernier moment, il est stressant d'avoir cette information qu'à la fin du CDD, même si le salarié a anticipé la suite des évènements en demandant suffisamment à l'avance à l'employeur comment se ferait l'évolution du contrat.

En retour, le salarié reçoit toujours des réponses opaques, non précises.

Par exemple, mon CDD prend fin à la fin du mois de Juin, et après 2 relances, je suis a priori renouvelée dans un CDD mais dont la durée n'est pas déterminée.

Avez-vous fait le même constat sur la situation précaire des CDD ?

Quelle est votre point de vue?

[Lali33]

Alors: quand est-ce que l'on échange sur ce sujet?

[Invité]

Je travaille en intérim, et la fin de mission n'est pas annoncée deux jours avant, mais à 8h du matin pour quitter à 11h30...
Les missions peuvent aussi être reconduites (avec un n° de contrat nouveau et un intitulé légèrement différent alors que le poste est strictement le même) de nombreuses fois.

[Lali33]

C'est totalement stressant que pour un salarié , une mission reconduite soit annoncée le jour même de la fin du contrat de travail.

C'est avoir peu de considération pour les salariés!

C'est vraiment jouer avec les salariés.

Comment se projeter dans un avenir à ce titre-là?


Je trouve que le droit du travail n'est pas assez protecteur à ce niveau.

En effet, je pense que l'instauration d'une loi selon laquelle un CDD ou une mission d'intérim qui est reconduite doit être au moins annoncé 15 jours-21 jours avant l'échéance du contrat en cours.

Je pense qu'une loi de la sorte permettrait aux salariés d'organiser sa vie professionnelle au mieux et d'anticiper au mieux une recherche d'emploi.

Du côté des entreprises, cela les obligeraient à avoir une organisation au carré et de ne pas prendre des salariés pour des pions que l'on jettent!


Bon courage!

[Statovore]

Mais attention au revers de la médaille qui serait d'augmenter le turnover en préférant laisser se terminer une fin de contrat pour prendre une autre personne pour la simple et unique raison que certains n'ont pas forcement l'envie ou la capacité de changer leur organisation.

Il ne faut pas non plus oublier qu'une entreprise doit d'abord satisfaire ses clients qui exigent de plus en plus de flexibilité au niveau des contrats à des prix de plus en plus faible or si l'entreprise ne veut pas couler, elle va malheureusement devoir répercuter cette flexibilité sur le salarié.

Donc est-ce que le résultat final sera bénéfique à l'employé ? Pas sur.

[Invité]

du côté des entreprises, cela les obligerait à avoir une organisation au carré

Dans les entreprises agro-alimentaires (je parle des produits frais) l'organisation est au carré ; c'est-à-dire que les approvisionnements et le personnel sont gérés au plus près. Les commandes arrivent le matin pour une commande à livrer en début d'après-midi et peuvent être modifiées pendant la matinée, pendant la production.

Le personnel est géré à 10 minutes près ; tu es en train de travailler à ton poste et ta chef de ligne vient te dire "bon unetelle tu peux y aller, à demain". C'est elle qui note ton heure de sortie, ça marche de 10 en 10 minutes ou de 15 en 15 selon les boîtes.
Ces commandes émanent des supermarchés qui réapprovisionnent en fonction des ventes ; les ventes varient en fonction d'un tas de facteurs et notamment de la météo.

Il est facile pour de telles entreprises de prouver qu'elles ne peuvent pas prévoir 2 ou 3 semaines avant, le nombre d'ouvriers dont elles auront besoin. Je suppose qu'il n'y a pas que l'agro-alimentaire frais dans ce cas.
Et du côté des ouvriers, celui qui ose murmurer qu'on est pris et jeté comme des chiffons, est certain de ne plus jamais obtenir de mission intérim. Les agences marchent main dans la main avec les usines.
Avec le taux de chômage ici et la pression des travailleurs roumains, polonais, portugais, je ne vois pas quelle latitude on a pour discuter.

[cestpasvrai]

Le personnel est géré à 10 minutes près ; tu es en train de travailler à ton poste et ta chef de ligne vient te dire "bon unetelle tu peux y aller, à demain". C'est elle qui note ton heure de sortie, ça marche de 10 en 10 minutes ou de 15 en 15 selon les boîtes.

C'est ahurissant ! Exiger une telle flexibilité ne fait aucun cas de la situation financière des personnes ni du stress subi j'imagine.
En opposition, les actionnaires, quelque part dans le réseau d'échanges, sont eux inflexibles sur le rendement à assurer.

Il ne faut pas non plus oublier qu'une entreprise doit d'abord satisfaire ses clients qui exigent de plus en plus de flexibilité au niveau des contrats à des prix de plus en plus faible or si l'entreprise ne veut pas couler, elle va malheureusement devoir répercuter cette flexibilité sur le salarié.

Il vaudrait mieux alors indiquer de quelle type d'entreprise on parle : celles qui subissent et sont obligées de s'adapter (fournisseurs de la grande distribution, sous-traitants) ou celles qui donnent les ordres et qui veulent augmenter continuellement leurs marges (multinationales, grands distributeurs, grosses sociétés de services).

[Invité]

Exiger une telle flexibilité ne fait aucun cas de la situation financière des personnes ni du stress subi j'imagine.

Le stress c'est surtout la cadence de travail ; à part cela on apprend vite que les horaires indiqués dans le contrat intérim ne seront pas les horaires réels.
Ce qui est dur c'est quand tu espères faire une semaine à peu près complète (35h) et que tu te retrouves avec seulement 27h. Et pour les jeunes femmes c'est très stressant de gérer la garde de leurs gamins avec des horaires inconnus à l'avance, d'autant plus qu'on n'a pas de mobile sur soi. On peut aussi bien rester 3 h de plus que prévu.
Pour quelle raison l'usine ferait-elle le moindre cas de la situation financière des gens ? Une boîte commerciale ne fait pas de la philanthropie. Le stress ils peuvent tâcher de le réduire parce que c'est mieux pour la qualité de la production et la sécurité, c'est tout.

Il vaudrait mieux alors indiquer de quelle type d'entreprise on parle : celles qui subissent et sont obligées de s'adapter (fournisseurs de la grande distribution, sous-traitants) ou celles qui donnent les ordres et qui veulent augmenter continuellement leurs marges (multinationales, grands distributeurs, grosses sociétés de services).

Ce sont les mêmes. Le grand distributeur Leclerc possède ses usines de viande, ses forages d'eau potable, ses bases logistiques. Intermarché a sa flottille de pêche. Ces sociétés sont des empires maintenant.

[Lali33]

J'apprends beaucoup de choses sur la flexibilité dans l'agro-alimentaire.

Je ne savais pas qu'il y'avait une telle exigence de flexibilité dans ce secteur. ET qu'en l'occurrence, comme il a été indiqué , une entreprise ne pourra pas prévoir précisément ses besoins en personnels d'un mois sur l'autre.

Les salariés doivent être probablement assez stressés d'avoir des modifications de leurs horaires sans cesse et qu'en parallèle ils doivent gérer les modes de gardes de leurs enfants, etc.

En plus, les salariés ne semblent pas avoir voix au chapitre, dans ce type d'organisation. Ce n'est donc pas étonnant que le turn over soit important dans ce contexte .

Par ailleurs, je pense que pour des entreprises dont l'activité est prévisible et le permet, il est indispensable que les ressources humaines fassent des efforts pour quantifier d'un mois sur l'autre, le personnel dont il aura besoin.

Et en conséquence, de prévenir, en avance ces personnes, qu'ils auront du boulot assurer pour quelques mois.

Cela représenterait une avancée en matière sociale!!

[Invité]

En plus, les salariés ne semblent pas avoir voix au chapitre, dans ce type d'organisation. Ce n'est donc pas étonnant que le turn over soit important dans ce contexte .

Dans ces boîtes il faut distinguer les intérimaires et les salariés de la boîte
- les salariés de la boîte ont des horaires modulables sur l'année, ont un syndicat (dans les grosses usines) ; l'heure de fin du boulot peut varier, mais ils ont un nombre d'heures de travail assuré, ils peuvent faire des projets.
- les intérimaires représentent 80% des personnes qui travaillent sur une ligne de production : eux ont des horaires qui varient tout le temps, aucun volume d'heures assuré bien qu'ils aient signé un contrat à temps plein, d'ailleurs le contrat n'arrive qu'à la fin de la première semaine de travail, c'est-à-dire parfois après la fin de la mission.

Il n'y a guère de turn-over chez les salariés : quand une personne qui a bossé dans la même boîte pendant 5 ou 6 ans, en intérim, puis dans une série de CDD, se voit enfin proposer un CDI elle y tient comme à la prunelle de ses yeux et elle est prête comme les autres à faire cadeau à l'employeur de ses vertèbres et de ses articulations.

L'intérim permet à ces boîtes de produire en dents de scie, en suivant les commandes sans avoir jamais à payer un centime de salaire en trop.
Malgré cela les usines s'équipent de plus en plus en robots et il y a de moins en moins de travail pour les humains.
A la campagne il n'y a guère que ces usines comme employeurs conséquents (le terrain n'est pas cher, le réseau routier pas encombré, la main d’œuvre nombreuse et docile). Les salariés qui y travaillent font construire, consomment à la campagne, font vivre le pays.