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Du goudron et des plumes !!!

Publié : 04 août 2009
par superuser
BNP Paribas va distribuer des bonus faramineux à ses traders

Selon ses comptes semestriels et dans un contexte de reprise des marchés financiers, la banque s'apprête à distribuer à ses traders un milliard d'euros de plus en 2009 qu'en 2008...

Re: Du goudron et des plumes !!!

Publié : 05 août 2009
par mabulle
qu'on les pende, ça évitera de gacher des plumes.

Re: Du goudron et des plumes !!!

Publié : 05 août 2009
par yannick
mabulle a écrit :qu'on les pende, ça évitera de gacher des plumes.
Ouaip ! Chacun avec son gros intestin ! :D

On a l'impression que ça n'en finira jamais !
Les temps changent : les Daltons travaillent maintenant pour des banques et le hold up devient légal.

Re: Du goudron et des plumes !!!

Publié : 05 août 2009
par Ongles_noirs
yannick a écrit :
mabulle a écrit :qu'on les pende, ça évitera de gacher des plumes.
Ouaip ! Chacun avec son gros intestin ! :D
Y'a pas de raison de gâcher de la corde non plus :mrgreen:

Re: Du goudron et des plumes !!!

Publié : 06 août 2009
par naejjm
Bonus des traders: il n'y a pas que BNP-Paribas

Par Martine Orange

Mediapart.fr



«Nous avons changé», soutenait Baudoin Prot, directeur général de BNP-Paribas lors de la présentation des résultats, mardi 4 août. «Plus rien ne sera comme avant», entonnait en chœur la profession bancaire au plus noire de la crise bancaire de l'hiver 2008, au moment où elle tendait la sébile pour obtenir des milliards de l'Etat.



«Je n'hésite d'ailleurs à dire que les modes de rémunération des dirigeants et des opérateurs doivent être encadrés. Il y a eu trop d'abus, il y a eu trop de scandales. Alors ou bien les professionnels se mettent d'accord sur des pratiques acceptables ou bien le gouvernement de la République réglera le problème par la loi avant la fin de l'année», tonnait Nicolas Sarkozy lors de son discours de Toulon le 25 septembre 2008. «La seule loi du marché, c'est fini; l'autorégulation, c'est fini; les rémunérations excessives, c'est fini», insistait-il



(la prise de position sur les traders est entre 10'56" et 11'42")



Et puis, tout a continué. Mais faut-il s'en étonner? L'Etat, en dépit des déclarations, n'a rien fait pour que cela change. Porté par une reprise des marchés (+12,6% en six mois pour le Cac 40), bien déconnecté de la réalité de l'économie, le monde bancaire a donc retrouvé ses bonnes vieilles habitudes: primes et bonus à tous les étages. Comme l'a révélé Libération, BNP Paribas a provisionné 1 milliard d'euros au deuxième trimestre pour assurer les bonus de ses traders à la fin de l'année. La banque essaie de nuancer la portée de l'information: il ne s'agit que de provisions, les bonus ne seront acquis qu'au vu des résultats annuels.



Derrière, les autres banques se font toutes petites. Des bonus, elles en distribueront peut-être mais il faut attendre la fin de l'année pour vraiment savoir. Aucune transparence n'existant sur le sujet, il est difficile d'évaluer la réalité des bonus qui se préparent, d'autant qu'un certain nombre de banques ont converti une partie des rémunérations variables en fixe, afin de «conserver les meilleurs».



BNP-Paribas, en tout cas, n'est pas la seule à se préparer à augmenter les bonus, à en juger par les résultats publiés par la Société générale ce mercredi. Son activité banque d'investissement et de financement, celle qui emploie le plus d'opérateurs de marché, a vu son produit net bancaire baisser de 3,7 % à 2,1 milliards d'euros au premier semestre. Elle affiche une perte nette de 426 millions d'euros sur la même période, en raison de nombreuses dépréciations d'actifs.



Pourtant, ses frais de gestion –composés des salaires, des frais opérationnels comme l'informatique mais aussi des provisions pour les bonus– ont continué à augmenter de 6% à plus de 2 milliards d'euros. Pour le seul deuxième trimestre, période faste sur les marchés, les frais de gestion ont progressé de 18% pour retrouver des niveaux comparables à ceux de deuxième trimestre 2007, où les marchés nageaient en pleine euphorie.



Les autres banques n'ont pas encore publié leurs comptes mais les comportements risquent peu de diverger par rapport à leurs concurrents.

Opacité entretenue



La critique fondamentale d'Andrew Cuomo, procureur général de New York, sur les pratiques de Wall Street s'applique à merveille aux banques françaises. «Quand les banques vont très bien, les salariés sont très bien payés; quand leurs résultats sont médiocres, les salariés sont encore bien payés; quand elles sont au bord de la faillite et ont besoin d'être sauvées par les contribuables, ils sont toujours bien payés».



L'ennui est qu'il n'y a aucun Andrew Cuomo en France qui ait envie de faire la lumière complète sur les agissements des banques et de mettre en regard les aides versées par l'Etat et les rémunérations et primes versées aux salariés bancaires, de contrôler l'utilisation de l'argent public. Et l'opacité la plus complète est soigneusement entretenue par les banques sur le sujet.



Car, même si elles ne le disent pas, elles ont continué à verser des bonus, même au pire moment de la crise à leurs opérateurs de marché, tout en recevant d'une autre main 20 milliards de fonds propres de la part de l'Etat, et plus de 60 milliards d'euros pour de refinancements de crédits à des taux privilégiés.



Natixis, la filiale commune des Caisses d'épargne et des Banques populaires, a ainsi versé 90 millions d'euros à ses traders. Anné historique, il est vrai: la banque a perdu 2,6 milliards d'euros en 2008 et ses deux actionnaires principaux ont accepté plus de 5 milliards de l'Etat.



Calyon, la banque de marché du Crédit agricole a enregistré une perte annuelle de 2,9 milliards d'euros. Mais ses frais de gestion ont continué à augmenter à 2,6 milliards d'euros. Le Crédit agricole a reçu 3 milliards d'euros de fonds publics.



La banque d'investissement et de financement (CIB) de BNP-Paribas a accusé une perte de 1,18 milliard d'euros en 2008. Ses frais de gestion «notamment grâce à une forte réduction des bonus» note le rapport annuel de la banque, ont diminué de 22,4%. Ils représentaient encore 3,7 milliards d'euros. Quelle est la part des bonus? Le chiffre est confidentiel, selon la banque. BNP-Paribas a obtenu 5 milliards d'euros sous forme d'actions privilégiées de la part de l'Etat. La banque d'investissement de la Société générale a perdu 235 millions d'euros en 2008. Mais les frais de gestion, malgré une forte baisse des rémunérations variables, comme le note le rapport annuel, ont augmenté de 5,3% à 3,4 milliards d'euros.



Selon une étude de l'Agefi publiée en avril 2009, les bonus des traders ont diminué en moyenne de 40% à 50% l'an dernier. La baisse a affecté tous les métiers. Certains n'ont même perçu aucun bonus. Mais cela n'a pas remis en cause le fonctionnement du système. En moyenne, la part variable représente entre 100.000 et 150.000 euros pour les traders, qui vient s'ajouter à un salaire moyen compris entre 55.000 et 78.000 euros.



Il y a bien sûr les super stars qui touchent bien au-delà du million d'euros de bonus par an. Les banques se montrent très discrètes sur leur cas, «au nom de la concurrence».



Ethique bancaire



Au printemps, le premier ministre François Fillon avait répété que le gouvernement ne resterait pas inactif face à certaines pratiques bancaires. Après la rémunération des dirigeants d'entreprises aidées, un décret devait être pris «visant à interdire toute distribution de stock options, tous les bonus dans les entreprises aidées». Le projet a été oublié.



Le code éthique mis en place par la profession est censé largement suffire pour mettre un terme aux abus. Celui-ci prévoit de prendre en compte dans le calcul des rémunérations variables les coûts liés des opérations jusqu'à leur terme et d'étaler les bonus en tenant compte des résultats à moyen et long terme. Aller plus loin, expliquèrent les banquiers, revenait à faire courir un risque de déclassement pour les banques françaises, les meilleurs traders fuyant vers des lieux plus compréhensifs. A terme, ce serait toute la Place de Paris qui serait pénalisée.



Le pouvoir s'inclina donc devant cet argument massue, demandant toutefois, un code de bonne conduite pour les entreprises aidées.



Dans un rapport publié en juin sur les aides au monde bancaire, la Cour des comptes dresse un premier constat de ce code de bonne conduite. Les banques aidées se sont engagées, note-t-il à «présenter à la Commission bancaire, dans les six mois suivant la conclusion de la présente convention, une politique adaptée de rémunération des opérateurs de marché, permettant à la Commission bancaire d'en apprécier l'impact sur le profil de risque du Groupe. Il s'agit donc d'un engagement limité à l'obligation de présenter un rapport à la Commission bancaire, de surcroît assez flou: aucune disposition ne précise même les grandes lignes de ce que doit être une politique adaptée de rémunération. En outre, le manquement éventuel à cette obligation n'est assorti d'aucune sanction directe. »

Bilan: les banques qui ont répondu à la Commission bancaire semblent avoir des interprétations très différentes de leurs engagements. Certaines prennent toutes les activités, d'autres non, incluent de façon variable les risques, s'engagent à ne pas verser de nouveaux bonus mais maintiennent ceux qui existaient au préalable. Bien sûr, les filiales étrangères ne sont pas incluses dans le périmètre ce qui donne une plus grande latitude d'action.

La provision de 1 milliard faite par BNP Paribas pour honorer le versement à venir des bonus illustre en tout cas la relativité de la prise en compte du long terme pour les rémunérations variables. Tout reste calculé trimestre par trimestre, comme au bon vieux temps.



L'impuissance organisée de l'Etat



Sans doute est-ce l'été. Mais le gouvernement est jusqu'à présent resté pratiquement muet. Il découvre comme tout le monde ce qui se passe dans les banques. Et les exhortations de Christine Lagarde, qualifiant la culture des bonus garantis comme une «honte absolue» n'ont pas suffi à mettre un frein à ces pratiques. Hier soir, elle s'est d'ailleurs contentée d'appeler «à la vigilance», demandant à la Banque de France de bien vouloir surveiller tout cela... et de faire un rapport!



En renonçant à prendre la moindre disposition contraignante à l'égard des banques aidées, le gouvernement s'exposait à se retrouver dans une telle situation. A maintes reprises, des économistes comme des députés l'ont mis en garde contre cette excessive confiance à l'égard des banques. L'utilisation de l'argent public, ont-ils rappelé, devait au moins être contrôlée.



Sans aller jusqu'à des interdictions ou des textes législatifs contraignants, le pouvoir s'est même privé d'avoir au moins un rôle de modération, en refusant de siéger dans les conseils d'administration des banques aidées. En présence de ses représentants, les directions des banques auraient-elles eu la même facilité à accorder des bonus? En tout cas, il leur aurait au moins fallu s'expliquer de façon approfondie sur les modes de rémunération qu'elles entendaient mettre en œuvre. Là, rien, aucun contrôle, aucune demande.



Ce refus d'exercer le moindre rôle dans les banques aidées est critiqué, y compris par la Cour des comptes. «Dans la position où il se trouve, l'Etat supporte les mêmes risques qu'un actionnaire normal: il peut être amené, comme tout actionnaire, à supporter le coût de mauvaises décisions de gestion. Mais n'étant pas représenté dans les organes de gouvernance, il ne peut émettre d'opinion sur ces décisions de gestion et se prive ainsi d'une source d'information de première importance. L'Etat, pour protéger au mieux ses intérêts patrimoniaux, doit donc se donner les moyens d'être informé des décisions prises au sein des établissements bancaires, qui sont susceptibles d'affecter la valeur de sa participation», insiste-t-elle. «Par conséquent, ajoute-t-elle, si les concours publics devaient être significativement accrus ou prolongés dans le temps, le dispositif actuel devrait être revu, afin d'envisager la nomination par l'Etat de représentants au sein des banques.»



Depuis, la suggestion de la Cour des comptes semble avoir été enterrée. Nicolas Sarkozy veut bien continuer à parler de la réforme du capitalisme, faire de grandes déclarations dans toutes les instances internationales. Le prochain sommet du G20 aux Etats-Unis en septembre va lui donner l'occasion de reparler abondamment du sujet. Mais lorsqu'il s'agit seulement de veiller à la bonne utilisation de l'argent public, d'imposer un minimum de contreparties aux aides publiques, plus rien n'est exigé, même pas la transparence. Le hold up du monde financier peut continuer en toute impunité.





URL source: http://www.mediapart.fr/journal/france/ ... np-paribas

Re: Du goudron et des plumes !!!

Publié : 06 août 2009
par patrice-merignac
sincerement ces bonus n'est pas du tout lie au reel benefice d'une entreprise mais de resultat fictif dut à la hausse de la bourse depuis octobre 2008, l'argent en bourse n'etant lui que virtuel mais les bonus eux sont bien reel, la morale est que tout compte fait juste c'est l'argent reel des clients qui remunere les bonus des banquiers, argent qui normalement devrait financer les entreprises ou les particuliers par des prets mais helas l'economie reelle ne compte plus et depuis fort longtemps

Re: Du goudron et des plumes !!!

Publié : 06 août 2009
par naejjm

Re: Du goudron et des plumes !!!

Publié : 07 août 2009
par naejjm
Société Générale: un dirigeant a vendu pour 217 millions d'euros de titres en dix mois

Par Martine Orange

Mediapart.fr



C'est décidément un passé qui ne passe pas pour la Société Générale. Alors que Frédéric Oudéa, nouveau PDG de la banque depuis mai, réorganise à tout vitesse la banque, change les hommes et les structures et tente de faire oublier les affres de la Société Générale, la banque se voit à nouveau rattraper par les scandales.



Jeudi soir, elle a dû confirmer par communiqué l'information du Nouvel Obs.com, annonçant que deux de ses dirigeants faisaient l'objet d'une enquête de l'Autorité des marchés financiers (AMF) pour « manquement d'initiés ». Jean-Pierre Mustier, dirigeant de la banque d'investissement et de financement et responsable hiérarchique de Jérôme Kerviel à l'époque, est un des deux dirigeants poursuivis. Il a démissionné sur le champ.



Le départ de Jean-Pierre Mustier était annoncé depuis quelques jours. Mais il ne devait quitter la banque qu'en décembre. Sa mise en cause par l'AMF a, semble-t-il, précipité sa décision. Depuis l'affaire Kerviel, de toute façon, la question de son départ était posée. Juste après la découverte de l'affaire, celui-ci avait présenté sa démission. Par la suite, une partie du conseil d'administration avait demandé sa tête. Daniel Bouton et Frédéric Oudéa avaient obtenu son maintien. Mais l'accusation de l'AMF rendait aujourd'hui son maintien impossible.



Selon le Nouvel Obs.com, qui a révélé l'affaire, les enquêteurs de l'AMF soupçonnent Jean-Pierre Mustier d'avoir commis un « manquement d'initiés » à l'été 2007. Revenant précipitamment de vacances au moment où éclate la crise des subprimes, il a donné, en août 2007, l'ordre de vendre l'ensemble de son portefeuille boursier. Cela lui aurait rapporté entre 50.000 et 200.000 euros de plus-values. L'AMF s'interroge sur la nature des informations qu'avait le dirigeant à cette époque. Que savait-il exactement des risques encourus par la banque ? N'avait-il pas anticipé l'ampleur des pertes à venir ?



A l’automne, la Société générale, par la voix de Frédéric Oudéa, alors directeur financier, déclara que son exposition aux subprimes était minime, de l’ordre de 200 millions d’euros. Trois mois plus tard, elle afficha plus de 2 milliards d’euros de pertes. Annoncée au même moment que l’affaire Kerviel, celle-ci fut noyée dans la masse. Le marché se focalisa sur les 4,9 milliards d’euros de pertes liées aux opérations cachées du trader. L’AMF, comme l’indique le communiqué de la banque, a décidé de ne pas engager de procédure devant la Commission des sanctions.



Jean-Pierre Mustier se défend d’avoir eu la moindre intention cachée. S’il a vendu l’ensemble de son portefeuille boursier à l’époque, c’est pour avoir l’esprit libre, explique-t-il, afin que ses décisions de gestion ne soient entravées par des considérations financières personnelles. Dans son communiqué , la Société générale lui rend hommage, insistant sur « son grand dévouement » à l’égard de la banque.



140 millions d'euros de cession en janvier 2008



En revanche, la banque reste curieusement silencieuse sur l'autre personne mise en cause par l'AMF, Robert Day. Ce financier américain est devenu un actionnaire important de la Société générale, après lui voir vendu, en 2001, 52,3% de sa société de gestion d'actifs qui ressemble fort à un hedge funds, Trust company of the West. L'achat a été payé en actions de la banque. Et Robert Day est entré comme administrateur au conseil de la Société générale à partir de 2002.



Contrairement à Jean-Pierre Mustier, qui ne semble pas avoir été tenu de faire des déclarations d'achat ou de vente auprès de l'AMF, Robert Day en tant que mandataire social y est obligé. Le relevé de ses mouvements tout au long de l'année 2008 laisse rêveur. Il a veillé soigneusement à ses intérêts .



Alors qu'il n'avait pas touché à ses titres au deuxième semestre 2007, Robert Day dès le début de l'année 2008 semble pris d'une vraie frénésie de vente. Est-il au courant alors des déboires de la Société générale dans les subprimes et des risques que cela fait peser sur ses comptes ? Dès le 9 janvier, lui et les fondations qui lui sont liées - Kelly Day Foundation, Robert A.Day Foundation- entreprennent une vente massive. Ce jour là, il cède plus de 1million de titres au prix de 95,2 euros par titre. Total de l'opération de 9 janvier : 95,3 millions d'euros.



La Société générale n'a jamais indiqué à quel prix et sur quelle base de cours elle avait payée l'acquisition de Trust company of the West. Il est donc impossible de calculer la plus-value réelle qu'a pu réaliser Robert Day avec cette cession. Si on se réfère au cours de l'action entre 2001 et 2002 -il évoluait alors 50 et 75 euros- cela représente entre 15 et 40 millions d'euros de plus-values sur cette seule opération.



Cela ne semble pas suffire à Robert Day. Est-il mis au courant de l'affaire Kerviel, qui a été découverte le 17 janvier 2008 par l'état major de la Banque ? Le 18 janvier en tout cas, l'administrateur se précipite pour vendre encore. Il cède alors 500.000 titres autour de 90 euros par action. Coût de la transaction : 45 millions d'euros. Trois jours plus tard, l'affaire Kerviel était révélée. Le titre tombait autour de 60 euros. Par cette vente « avisée », Robert Day a au moins sauvé 15 millions d'euros, sans parler des plus-values. Au total, le financier a cédé pour plus de 140 millions d'euros en moins de dix jours.





Mais la préservation de ses intérêts ne s'arrête pas là. Alors que fin février, tous les administrateurs de la banque décident, pour montrer l'exemple, de souscrire à l'augmentation de capital de la Société Générale, rendue obligatoire après l'affaire Kerviel, Robert Day lui ne semble pas du tout se sentir tenu par cette ligne de conduite. Au contraire, il vend. Pas des actions directement mais des produits de couverture ou des dérivés -dans la déclaration faite à l'AMF, il est question d'instruments financiers- .



Il vend même à tour de bras. Entre le 27 février et le 1 mars, l'administrateur et les fondations qui lui sont liées déclarent pas moins de treize opérations de cession. Le total de la vente de ces instruments financiers représentent 7,24 millions d'euros.



Profitant du rebond de l'action au printemps 2008 et de la fenêtre de vente autorisée, cet administrateur si préoccupé de l'avenir de la Société générale recommence à se débarrasser de ses titres, qui décidément semblent lui brûler les doigts en juin 2008. En quelques jours, il liquide 1,19 millions d'actions au prix moyen de 58,4 euros. Prix total de cession : 69, 6 millions d'euros.



Début octobre, toute dernière période d'accalmie avant l'écroulement bancaire, il réalise une ultime vente pour 6.524 euros. En moins de dix mois, Robert Day a ainsi vendu pour 217 millions d'euros de titres! La plus-value réelle est impossible à chiffrer. Selon les documents officiels, il détient encore personnellement 300.00 actions.



L'AMF refuse de préciser sur quelle période s'étend son enquête. Toutes les opérations risquent de ne pas y être incluses. Il lui sera difficile cependant de ne pas s'interroger au moins sur les ventes de janvier. Avant la publication des comptes, l'administrateur aurait au moins dû être dans l'obligation de s'abstenir.



Au-delà du respect des lois, il est aussi curieux que les dirigeants de la banque, Daniel Bouton en premier, auxquels ces mouvements n'ont pas dû échapper, n'aient rien dit. Il est vrai que le président de la banque avait obtenu du conseil de pouvoir vendre ses stock options pendant cette période (lire notre précédent article ici).



De même, le conseil aurait pu au moins adresser un avertissement et demander à Robert Day qu'en cette période troublée, il s'abstienne de tout mouvement sur le titre. A moins qu'il faille supposer que cela fait partie des accords entre Robert Day et la banque, et qu'au nom de la concurrence, il convenait de ne pas entraver la liberté d'un financier dont les opérations, par ailleurs, rapportent tant à la banque ?


:arrow: http://www.mediapart.fr/journal/economi ... -d-euros-d

Re: Du goudron et des plumes !!!

Publié : 07 août 2009
par superuser

Pourquoi il faut en finir avec la culture du bonus

Publié : 12 août 2009
par superuser
Un milliard de bonus pour les traders de BNP Paribas : les raisons de s'indigner
par Nicolas Cori, journaliste éco à Libé, sur son excellent blog Les cordons de la Bourse

Tout ça pour ça ! Je ne m'attendais pas à ce que la révélation du milliard d'euros de bonus que BNP Paribas prévoit de distribuer pour ses traders provoque une telle agitation médiatico-politique, en plus en plein mois d'août. Mais quand l'actualité est vide, une bonne petite affaire de financiers qui s'en mettent plein les poches, cela a des effets démesurés : des vacances gâchées pour les banquiers, Sarkozy et Fillon qui rivalisent de communiqués depuis leur lieu de villégiature pour s'affirmer attentifs, et en plus, une petite polémique dérivée entre mon PDG et le directeur de l'AFP sur la reprise tardive de l'information par l'agence... A l'origine de tout cela, juste une lecture attentive des comptes de la banque avec une calculette en main (le tout en deux heures à peine). Et hop, un scoop...

Depuis, on s'est donc beaucoup indigné (à juste titre, la plupart du temps). On a aussi critiqué Libération. Eco89 a trouvé un étudiant de HEC qui a réussi le tour de force d'avancer que la BNP Paribas avait raison… de passer une provision d'un milliard avec, comme argument fatal, le fait que la comptabilité l'obligeait à le faire (comme si le scandale était de respecter ou non les normes comptables...). Le Figaro a ressorti son couplet habituel sur les Français qui ont un problème avec l'argent (non seulement les pauvres sont bêtes et sales mais en plus ils sont envieux, ma bonne dame !) au motif qu'il faudrait se "réjouir de voir ses banques en relative bonne santé".

Pour enfoncer le clou, je voudrais réaffirmer - une fois de plus - pourquoi la culture du bonus est une mauvaise chose en soit. Qu'il faut la supprimer et non pas la réformer à la marge, comme l'a fait le G20.

Les bonus conduisent à prendre des risques

Cela commence à être intégré par de plus en plus de personnes. Les bonus poussent les traders à réaliser des bénéfices, quelque soit le risque des opérations. Le mécanisme est toujours le même : soit la stratégie est gagnante et on gagne beaucoup d'argent, soit la stratégie est perdante et on a quand même l'assurance de toucher son salaire fixe.

Exemple de comportement classique : un trader qui voit sa stratégie perdante en cours d'année ne fait aucun effort pour diminuer sa perte (il n'a pas d'incitation puisque, quelque soit sa perte, son bonus est toujours nul). En revanche, il peut soit prendre un risque extrême qui le fera basculer dans le vert, soit décider de tout plaquer et de rejoindre un autre établissement financier en se prévalant de son bonus de l'année précédente.

Les bonus poussent à des "manipulations" comptables

C'est un défaut moins connu, mais tout aussi important. Les traders étant intéressés au résultat comptable de leur département, ils font pression pour que le calcul de la valorisation de leur portefeuille se fasse à leur avantage. Cela marche ainsi particulièrement pour des produits financiers complexes, qui ne sont pas cotés, il est très compliqué de se mettre d'accord sur une méthode de valorisation. Et suivant la méthode retenue, le résultat peut varier de plusieurs millions. Il y a donc pression de la part des traders pour "gonfler" la valeur des titres détenus en sous-estimant le risque alors que le back-office, dont le rôle est de vérifier les calculs des traders, n'a pas le poids (ni souvent les compétences) pour imposer ses méthodes.

Les bonus ne sont pas distribués justement

A lire certains défenseurs des bonus (dont mon collègue du Figaro), la distribution des rémunérations variables se ferait en fonction des performances des salariés, comme n'importe quel commercial. Il s'agît d'une contre-vérité flagrante. En dehors de certaines professions spécifiques dans les salles de marché (comme les courtiers, par exemple), il n'est pas prévu dans le contrat de travail des traders un lien mécanique entre le résultat dégagé par un trader et son bonus. La rémunération variable est fixée par les chefs de salle ou d'équipe selon leur bon vouloir, à partir du montant qui leur a été alloué pour le total de leur effectif. Ainsi, dans le cas de Jérôme Kerviel, ce dernier a raconté qu'avant de se faire licencier, il avait demandé un bonus de 600 000 euros et que ses chefs ne lui avaient octroyé que la moitié, notamment parce qu'il ne venait pas d'une école d'ingénieur prestigieuse.

Les bonus font perdre tout esprit critique

Qui a déjà vécu (ou entendu raconter) la vie à l'intérieur d'une salle de marché comprendra ce que je dis. Les salariés sont obnubilés par les bonus. Leur vie professionnelle (et même parfois personnelle) se fait en fonction de leur distribution. La possibilité de toucher, en une seule fois, une somme qui peut atteindre plusieurs fois son salaire fixe, change complètement de perspective par rapport à un salarié lambda qui touche une prime de fin d'année pouvant atteindre un ou deux mois de salaire.

Ce type d'organisation a pour objectif de produire une ambiance détestable dans les salles de marché (et bien souvent il y réussit) : les traders ont intérêt à cacher ce qu'ils font à leurs collègues, les salariés à faire de la lèche à leur chef, et tout le monde à s'acharner sur celui qui risque de plomber les résultats du service.

Dans ces conditions, comment peut-on analyser les tentatives de BNP Paribas de justifier le versement d'un milliard d'euros à ses traders ?

BNP Paribas dit respecter "scrupuleusement" les règles du G20, qui prévoient par exemple l'étalement des bonus sur plusieurs années et leur corrélation aux résultats, non aux revenus».

Il y a effectivement un mieux concernant la prise de risque. En théorie seulement, car cette affirmation est invérifiable. Les banques françaises ont bien pris des engagements au niveau de leur fédération professionnelle en signant un "code éthique" validé par les autorités de contrôle (dont la commission bancaire, l'autorité de contrôle du secteur, qui dépend de la Banque de France), mais il n'est prévu aucune sanction en cas de non respect de ce code.

Quant à faire confiance à la commission bancaire... Pour évaluer la chance que son rapport de contrôle soit critique, il faut juste noter que Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, vient d'ores et déjà, suite à la réunion à Matignon vendredi, de donner son quitus à BNP Paribas. "De ce que nous savons, c'est conforme aux normes du G20", a ainsi déclaré Noyer.

Enfin, BNP Paribas ne respecte pas scrupuleusement les règles du G20 puisque celui-ci avait notamment recommandé la "transparence" en matière de distribution de bonus. Or, sur ce sujet, il a fallu mon calcul pour que la banque communique le montant qu'elle comptait verser. Un comportement qui est celui de tous les établissements français : la Société générale a refusé de s'exprimer sur la question des bonus.

BNP Paribas assure que les règles du G20 étaient destinés à "éviter les dérives qui ont favorisé la crise". Donc, peu importe que le montant des bonus soit de 500 millions ou d'un milliard, l'important, c'est la manière de les distribuer.

Ce n'est pas exact. Le montant même des bonus peut être une incitation à la prise de risque. Un trader qui peut espérer 5 000 euros maximum de bonus n'est pas poussé de la même manière à spéculer (et donc à risquer de tout perdre) qu'un trader qui peut espérer 10 millions. Distribuer des gros montants, c'est une incitation à prendre de gros risques.

BNP Paribas assure (comme d'autres observateurs) que cette distribution n'est que de la traduction mécanique de ses bonnes performances opérationnelles. C'est bon pour l'économie française que BNP Paribas gagne de l'argent. Cela nous permet d'embaucher des salariés en France.

Mieux vaut effectivement que BNP Paribas ne fasse pas faillite. Mais en quoi l'économie française en général peut se féliciter des 3,2 milliards de profits dégagés par la banque ? Et là, la question qui se pose est de savoir comment la banque les a réalisé ces profits. Réponse : en grande partie grâce à des conditions de marché exceptionnelles. Les taux d’intérêt directeurs sont très faibles et n’ont pas été répercutés en totalité sur les clients : les banques ont donc augmenté leurs marges. Le marché européen a été déserté par les concurrents américains en grande difficulté, et, grâce à l’Etat belge, BNP a pu racheté à un prix décoté du belge Fortis (qui lui a permis d’engranger 815 millions d’euros). Le tout alors que la banque a bénéficié d'une aide de 5,1 milliards d’euros sous forme d’actions de préférence, souscrits par l'Etat français.

Quant à la relation que fait BNP Paribas entre la réalisation de ses profits et le montant des bonus, est-il vraiment aussi automatique ? Que se passerait-il si aucun bonus n'était versé aux traders de la banque ? Verrait-on vraiment les salles de marché se vider d'un coup ? Cela serait franchement étonnant... Le marché du travail, surtout en ce moment, n'est pas tel qu'il serait capable d'absorber 17 000 personnes spécialisés dans la finance. Une bonne partie des traders seraient donc contraints de rester dans leur banque. Et pesteraient contre leur salaire minable...

Un rêve ?

Re: Du goudron et des plumes !!!

Publié : 28 sept. 2009
par superuser
Après les traders, faut-il aussi pendre les avocats-fiscalistes ?

Le rôle néfaste des traders dans l’économie a été amplement souligné ces derniers mois, au point parfois de faire oublier qu’avant les hommes et comme le montre Frédéric Lordon, les structures doivent être mises en cause car ce sont elles qui déterminent les comportements en fixant les règles et en limitant plus ou moins les possibilités d’expression de la cupidité humaine. On peut ainsi considérer que si les traders se sont laissés aller à de fâcheux excès, cela est du en grande partie aux diverses phases de dérégulation de ces dernières années qui ont profondément modifié les structures de la finance. Il n’y aurait alors qu’à modifier de nouveau ces structures (fonctionnement des banques, des places de marché…) pour sinon supprimer, du moins limiter les dégâts. Mais cela suffirait-il pour maitriser les nuisances d’une autre corporation dont on entend étonnamment très peu parler, malgré son rôle non négligeable dans le fonctionnement du système : celle des avocats fiscalistes dont la spécialité est justement de se jouer des structures, quelles qu’elles soient.

Qu’ils soient avocats, conseillers ou tout simplement spécialistes, qu’ils travaillent pour les entreprises ou pour les particuliers, les fiscalistes ont pour seul et unique objectif de trouver le meilleur moyen de contourner les lois, pour le plus grand bénéfice de ceux qui font appel à eux et au grand préjudice de la collectivité.

C’est ainsi que la filiale française d’une multinationale italienne s’est retrouvée, dans le cadre d’un contrat pour une compagnie pétrolière travaillant en Afrique, à sous-traiter des prestations à une société sœur au Portugal qui elle-même sous-traitait à la filiale de Croatie qui ne faisait que prêter son papier à en tête à la filiale qui faisait réellement le travail demandé, à savoir la filiale française. Vous n’avez rien compris à ce qui précède ? C’est le but recherché ! En découpant les prestations et en multipliant les niveaux, les avocats fiscalistes assurent une opacité totale et permettent à leurs prestigieux clients de bénéficier artificiellement des conditions fiscales les plus avantageuses. Quitte à prétendre que des activités ont lieu dans des pays où il ne se passe rien ou presque. Au niveau des particuliers, on peut prendre l’exemple instructif des footballeurs : grâce aux conseils avisés des fiscalistes, le footballeur Claude Makélélé, profitant du statut dit de l’impatriation, a pu économiser plus de 500.000 € d’impôts par an !

Entre les niches fiscales et l’interprétation trop laxiste des lois, on frôle parfois – souvent ? – les limites de la légalité. Et c’est bien là tout le problème de savoir à quel moment la ligne jaune est franchie, comment constater s’il y a fraude et comment punir. Les moyens disponibles ne sont ni très nombreux ni très efficaces. Comme le rapporte le journal Marianne du 5 au 11 septembre dans un article consacré à la récente campagne menée par le ministre du budget, Eric Woerth, pour lutter contre l’évasion fiscale : "Le droit français est d'ailleurs explicite : un inspecteur des impôts qui constate un délit fiscal ne peut saisir directement le procureur de la République; il doit passer par la commission des Infractions fiscales, sage institution composée de magistrats, qui filtre les dossiers. Avec ça, les (gros) fraudeurs peuvent dormir tranquilles. Si l'on ajoute que Michèle Alliot-Marie, lorsqu'elle était ministre de l'Intérieur, a réussi à bloquer la création d'une police judiciaire fiscale, on comprend que Woerth partait avec un certain handicap." Et plus loin : "Les avocats fiscalistes (…) se gaussent de l’impuissance de l’Etat".

Pour notre plus grand malheur, ces "réducteurs de feuilles d’impôts" risquent de rire encore longtemps si l’Etat, au sommet duquel certains ont un accès direct selon Marianne, ne prend pas des mesures définitives pour les empêcher de nuire. En a-t-il vraiment la volonté ? On peut légitimement en douter ! Comme les traders, les avocats-fiscalistes ont encore de beaux jours devant eux et nous, du souci à nous faire.

Source : http://ecodemystificateur.blog.free.fr/ ... iscalistes

Re: Du goudron et des plumes !!!

Publié : 20 oct. 2009
par superuser
Je vous recommande chaudement le C dans l'air d'hier (19/10) : "La banque perd et gagne"

http://www.france5.fr/c-dans-l-air/inde ... rique=1278

Le Touati est toujours aussi fendard, mais le Bouzou m'a mis la puce à l'oreille.
Très complet, écœurant à souhait.

Re: Du goudron et des plumes !!!

Publié : 21 oct. 2009
par yannick
Bon, j'avoue que j'ai un peu de mal avec Calvi ...
Quant à Touati, en pensant qu'il enseigne à Science Po, je me dis qu'on est pas encore sorti de la mouise !
Très raide en effet...
:mrgreen:

Trouvé ce soir ici, cette vidéo :
http://www.dailymotion.com/video/xatqzk ... ien-n_news

:shock: Gulp !

Re: Du goudron et des plumes !!!

Publié : 22 oct. 2009
par superuser
Parfois, Calvi met exactement le doigt où il faut et a le mérite d'être clair.

Par contre, sauf erreur de ma part, il me semble que j'avais déjà vu ce Morad El Hattab, il y a quelques mois, louer les vertus du libéralisme économique....

Il y a aussi une Thema sur Arte prévue mardi prochain le 27/10 à 20h45 qui s'intitulera "Les banquiers sont-ils des voleurs ?"
:lol: :lol: :lol:

Re: 1929

Publié : 22 oct. 2009
par superuser
Je signale également, ce mercredi 28 à 20h45 sur Arte, la diffusion d'un documentaire de l'excellent William Karel (Le monde selon Bush) qui dissèque ce grand krach boursier : ses causes (naissance de la société de consommation, endettement…), et ses conséquences (chômage, pauvreté, montée des nationalismes et du fascisme…). Il rappelle que seule la guerre a mis un terme à cette crise.