L'Emploi et le Chômage en Débats

Bonjour à tous,

Je viens de m'inscrire (il y a 15 minutes). Cela faisait longtemps que je souhaitais m'inscrire sur un forum lié à la recherche d'emploi et j'ai trouvé cette pépite (ce site).
J'ai tellement de choses à vous dire et pourtant je ne sais pas par où commencer.
J'ai 33 ans (célibataire, sans enfants, ce qui est normalement un avantage dans la recherche d'emploi...). J'habite actuellement en Avignon mais je souhaite déménager plus que tout. Mes recherches sont axées sur Aix, Montpellier, Paris, Toulouse, Marseille, Lyon.
Vous devez vous dire, elle est mobile elle va trouver rapidement. Et pourtant il ne se passe rien! Je recherche depuis Septembre et je n'en peux plus.
J'ai repris mes études en Septembre 2014 et j'ai terminé en Septembre 2015. J'ai un master II (plus deux licences) et avant j'ai eu 5 expériences professionnelles mais cela ne semble pas suffire.
Je suis extrêmement déprimée mes amis. Je ne sors pas, j'ai l'impression de survivre en attendant chaque jour qu'un employeur m'appelle, en vain. Je ne vois plus personne car je me sens morte socialement (la situation sociale est forcément liée à notre vie professionnelle). Je sais que je ne devrais pas mais vraiment je n'arrive pas à gérer différemment. Les gens n'ont de cesse de me demander "alors tes recherches? Tu as trouvé? ". Personne ne semble comprendre que non malgré mes innombrables candidatures et ma mobilité, je n'arrive pas à décrocher un job, ni même d'ailleurs d'entretien, j'en ai eu très peu.
Je suis quelqu'un habituellement qui aime l'art, la culture, lire, chanter... Je n'écoute plus de musique, je m'abrutis sur la TNT qui est actuellement ma meilleure amie... Je ne fais rien pour m'élever et je n'arrive pas à profiter de ce temps dont je dispose. J'attends chaque jour le lendemain...la délivrance.. l'emploi.
En fait, mes études puis ensuite ma vie pro ont toujours été ma priorité. Je suis quelqu'un qui bosse dans le social et vraiment c'est un but depuis toujours dans ma vie que d'être pleinement épanouie professionnellement.
Je suis frustrée, c'est moche je sais mais c'est le cas. Je réponds à plein d'offres (27 sites dédiés dans mes favoris) mais soit je n'ai aucune réponse, soit pour un poste de cadre, la paie est ridicule et surtout je ne semble intéresser personne...
Bref, je sais que vous me comprendrez et je sais que je trouverai mais c'est très difficile.
Juste pour la petite histoire, c'est Pôle emploi qui m'a payé ma formation, et depuis Septembre que j'ai terminé, je n'ai pas été convoquée une seule fois. Ils m'indemnisent mais ne se sont même pas préoccupé de savoir ne serait-ce si j'avais eu mon M2 (je l'ai eu avec mention Bien hihi). Bref... Niveau financier pour préciser, je suis indemnisée jusqu'en Septembre dieu merci. Pour ma formation, j'avais fait une rupture conventionnelle sur mon dernier poste donc tout était étudié pour que je ne sois pas dans la panade financière. Au moins ça.
A bientôt !
Liz

Bienvenue, Liz !
Je n'ai pas grand chose d'utile à vous dire, des gens qui ont fait beaucoup d'études et qui ne trouvent pas de travail, il y en a beaucoup. Mais notre ministrette de choc, El Khomri, s'est persuadée que les chômeurs sont surtout des gens sans diplôme.

La première des choses à faire : éteignez la télé, levez-vous tôt et sortez, obligez-vous à sortir dans la rue ; marcher d'un bon pas dehors c'est vivifiant, ça chasse les idées sombres ; personne ne vous force à voir des gens, je sais très bien que la compassion est pénible quelquefois.
Si votre conseiller ne vous contacte pas vous pouvez lui demander un rendez-vous.
Et puis ne vous faites pas trop d'illusions sur les salaires, on peut être cadre avec à peine 10% de plus que le SMIC.

Essayez de savoir ce qui est le plus important aujourd'hui : trouver le job dont vous rêvez, ou trouver un job juste pour sortir de la déprime, avoir des contacts et postuler ailleurs plus tard.
J'ai un truc qui vaut ce qu'il vaut : quand je postule à un emploi je mets la hauteur de diplôme qu'ils demandent, je mens par omission ; je mets en gras les expériences correspondant le mieux au poste, je peux même rallonger les expériences intéressantes au détriment d'autres, de façon à resserrer le CV sur l'annonce.
Sinon on vous dit que vous êtes trop diplômée. Ou alors le CV est trop long et le type ne le lit pas.

Personnellement j'ai fini de rêver depuis des années : je me suis installée à la campagne, tout y est moins cher et on n'est pas tenté. Et je travaille à l'usine quand il y a du boulot. Ce n'est pas du tout la vie que je pensais avoir, ni celle que j'ai eue, mais c'est celle qui me convient maintenant ; seulement moi je ne suis pas au début de ma vie professionnelle, mais à la fin.

Vous, vous trouverez, mais ne vous repliez pas sur vous, ce n'est pas bon et ça se voit à l'entretien.
Vous aimez chanter, il y a sûrement des chorales en Avignon ?

Je trouve votre récit particulièrement pertinent, conforme à une réalité que nombre d'entre nous ont traversée. Cette période où tout semble possible (puisqu'on a du temps et un peu d'argent pour voir venir) mais où l'on ne fait rien d'autre que s'abrutir devant la télé.

Je suis passé par-là dans mon jeune temps (je suis plus âgé que vous). A l'époque, je vivais à la Défense qui était une des rares collectivités françaises câblées. Je recevais une vingtaine de chaînes quand les autres n'en recevaient que 6. Je passais mes journées à m'empiffrer de séries, de documentaires et de clips. J'ai fait ça pendant un an... tout en cherchant du boulot (activement cependant).

Rien, que dalle, j'avais le sentiment que plus rien ne bougerait. Alors j'ai fini par ne plus me mettre la pression. Evidemment, c'est à ce moment là que les choses ont bougé, au moment où je m'y attendais le moins.

Donc, ne vous découragez pas (ce que vous vivez est très courant). La période est bien merdique, d'autant que nous sommes en hiver (dans un peu plus d'un mois, c'est le printemps ). Profitez de la vie (tant que vous êtes indemnisée - encore 8 mois si j'ai bien compris). Et le boulot arrivera au moment où vous ne vous mettrez plus la pression.

Je sais, c'est facile à écrire (plus difficile à vivre). Mais nous avons tous vécu un jour ou l'autre ce que vous traversez. Moi, c'était en 1991/1992... il y a 25 ans ! Et je n'en suis jamais vraiment sorti Rassurez-vous, ça ne vous arrivera pas !

Bienvenue au club, patchouliz,

Hé oui, beaucoup de personnes au chômage se sentent isolées et personnellement écartées du système du fait d'un profil soit disant atypique, alors qu'en réalité, nous sommes des millions dans ce cas pour exactement les mêmes raisons = il n'y a plus de taff pour tout le monde.

Peu importe son profil, sa couleur de peau, son niveau d'étude et son expérience, on peut s'amuser à cibler les plus touchés pour se mettre la tête dans le sable et passer à coté du vrai probleme, mais en 2016 on voit bien qu'il y a vraiment de tout au chômage !

La règle est au "sauve qui peut" et c'est à chacun de tout mettre en œuvre de son coté pour se protéger de tous les mauvais coups ( les problèmes d'argent, les commentaires désobligeant des gens qui sont mal dans leur propre situation,...)

Ce qui est très important, c'est de rester accroché à soi même = faire des activités et prendre soin de soi sans jamais se négliger.

Je tiens quand même à dire que c'est très facile de répondre aux commentaires désobligeants des gens qui demandent sans cesse : ""alors tes recherches? Tu as trouvé? "" il suffit juste de répondre ce genre de chose : "non, tu as quelque chose à me proposer ?" ou "tu connais un patron qui embauche" ? ça peut remettre en place selon le contexte.


Pour le reste, bon courage, et tenez bon !!!

Pour les avoir moi-même appliqués, je confirme les conseils de Yves et de serabeth valables et efficaces en effet. Donc de ce côté-là, je n'ai rien à ajouter.

C'est sur un autre plan que je veux profiter de ce que tu te dévoiles, Patchouliz, notamment quant à tes diplômes et capacités évidentes qui pourraient être au service d'une nouvelle cause qui fait déjà son chemin à savoir : redonner du sens et faire plus de place à la morale et au notions que sont l'emploi, le travail, l'entreprise, être patron ou être salarié, les bénéfices etc ; …. c'est-à-dire que tout ne soit pas (ou plus) seulement pour l'accumulation d'argent et de richesses (qui auront tôt fait de mieux réduire en miette l'humanité) mais au service d'équilibres tels que : l'humain, les émotions, l'empathie, l'amour, notre Mère à tous : La Terre, la nature et tellement d'autres belles et bonnes choses comme notre intérêt ces derniers temps pour les SCOP / SCIC et la création d'écovillages semble démontrer.

http://www.lefigaro.fr/societes/2015/06 ... atives.php
http://www.lexpress.fr/actualite/societ ... 35631.html

Tu sembles avoir de réelles aptitudes et, par exemple, pouvoir embrasser plusieurs données afin de les traiter en paquets pour en faire sortir une idée, un synthèse voire, une base de travail, sont très certainement en tes capacités. Pourquoi ne pas essayer de jouer et d'inventer un nouveau type de rôle social qui devrait compter en principe puisque que nombre d'entreprises, de salariés, de demandeurs d'emploi voire même, de consommateurs que nous sommes tous, et de maires aussi sont à la recherche des valeurs évoquées plus haut et souhaiteraient les mettre en place mais n'y arrivent pas parce que sont pris par le temps et/ou sont limités dans leurs aptitudes aux analyses. Oui, et si en allant à la rencontre des uns et des autres, tu recherchais et tu arrivais à mettre en évidence ce besoin bien réel de sens et de leur proposer que ce soit eux - par ton intermédiaire et probablement d'autres collaborateurs car il ne faut pas travailler seul à une telle initiative - qui se prennent en main au lieu d'attendre que les solutions viennent du Président, des ministres, des députés et des sénateurs, eux-mêmes dépassés par les événements.

Et, après tout, tels consommateurs, telles entreprises, tels salariés, tels demandeurs d'emploi, tels maires ne demandent pas mieux qu'à collaborer et, dans le souci de préserver ce qui leur appartient et leur permet de vivre, prendre soin d'une économie de proximité. Rien qu'à voir par exemple l'explosion des monnaies complémentaires locales, c'est bien la preuve qu'on se débat et qu'on se démène.

Donc, l'idée est la suivante : rencontrer ces gens et leur expliquer (argumenter) qu'ils gagnent à travailler ensemble et à apprendre à compter les uns sur les autres comme à se faire confiance et à être sincères puisque, pour ne citer que ces deux-là, une PME du coin qui ne regarde qu'à son bénéfice et pas aux chômeurs toujours plus nombreux dans la commune. Ou encore, un maire à son indemnité mais ne veut rien entendre des difficultés d'une entreprise. Ils nouent déjà eux-mêmes leur corde respective qui leur servira à se pendre. Patience, et pour l'une et pour l'autre, c'est tôt ou tard des difficultés en pagaille ; c'est juste une question de temps. Le ''chacun pour soi'' - comme à l'air de le dénoncer avec raison ''tentation'' - n'est pas s'épargner des douleurs contrairement à ce qu'on croit.


Donc, personnellement, si :

- tel(s) maire(s) me donnait(ent) la garantie qu'il(s) appuie(nt) la création, par exemple, d'une caisse dite pour l'emploi (qui reçoit des versements de partie de salaires de travailleurs pour favoriser la création d'entreprises donc d'autres emplois),
- ces mêmes travailleurs en questions montraient leur volonté d'être solidaires d'une pareille cause,
- telles entreprises s'engageaient à travailler en priorité avec d'autres entreprises proches géographiquement,

en tant que chômeur mais aussi consommateur et personne soucieuse de contribuer à défendre la société, je serais tout disposé à mettre 100 euros dans une paire de chaussure fabriquée localement pour peu :

- que la paire de chaussure soit de qualité,
- que tous les acteurs nommées, chômeurs compris, acceptent de jouer le jeu,
- qu'il y ait des personnes (comme toi Patchouliz) qui jouent le rôle de ciment, quitte à ce qu'elles créent une association que je vois mal un maire refuser sa création et des subventions allouées. D'ailleurs, rien ne présage que cela ne puisse être non plus un projet professionnel et devenir ton métier (Conseillère en liens sociaux) !

Eh, depuis le temps qu'on pleurniche que les plus riches sont assez puissants et intimidants pour faire plier les gouvernements et n'en n'ont rien à faire des plus faibles. Le temps de se tenir par les coudes et de faire nous-mêmes semble être là. C'est à nous de voir !

Bonjour à tous les quatre,

Je vous remercie pour vos réponses étayées et pleines de bons conseils.
Je pense qu'en postant ici j'ai eu un petit déclic et que vos mots m'ont aidé à me reprendre un peu en main. Je me suis inscrite sur un site par exemple pour mettre en ligne mes écrits (rien de bien passionnant mais quelques poèmes et nouvelles). J'ai envie d'essayer de profiter de mon temps différemment mais bon le chemin sera encore difficile.
Je vous embrasse.
Merci et prenez soin de vous...

Yves a écrit : Je passais mes journées à m'empiffrer

T'as grossi ?

Quoiqu'on est habitué à voir toutes les formes de corruption possibles et inimaginables être toujours plus à l'oeuvre et dominer surtout, on ne peut s'empêcher d'être surpris de la force de l'hypocrisie chez l'homme.

Le post de ''fricero'', au sujet de discrimination à l'embauche à cause du surpoids, évoque à lui tout seul ce long, long, très long cheminement que notre espèce a entamé en matière de faux-semblant par ailleurs, institutionnalisé. Et oui !...car l'OIT et le Défenseur des droits s'indignent. Enfin, en même temps il n'est dit nulle part dans l'article que ces deux ''autorités'' l'étaient (indignées) réellement. Toutefois, puisque pareille pratique (la discrimination à l'embauche à cause du surpoids) fait l'objet d'une rédaction, juste, on suppute que l'OIT et le Défenseur des droits (supers héros en cap et aux multiples pouvoirs surnaturels prêts à en découdre avec tous les tyrans) sont outrés, que dis-je, scandalisés; ne comprenant pas un tel monde si impitoyable et menaçant de mettre fin, si ce n'est à leurs jours, à leur fonction en guise de protestation si rien n'est fait pour faire cesser cette injustice.

Non, franchement, y'à pas à dire !
Malgré la multitude d'abominations et ça, au quotidien, on arrive quand même à se marrer ne serait-ce qu'en lisant certaines choses.