L'Emploi et le Chômage en Débats

Bonjour,

J'ai 'impression que vous êtes calés au niveau "social" alors je me permets de poser cette question ici.


Bénéficiaire du RSA (et chercheuse d'emploi) avec un enfant de 4 ans à charge, il se trouve que j'ai été en contact l'année dernière avec une assistante sociale du service medico-social départemental de ma ville, pour une demande de RSA et aussi d'urgence (alimentaire).
J'ai signé mon contrat de 1èe orientation avec une autre intervenante sociale (toujours services medico-sociaux du coin), et depuis je suis suivie au niveau recherche d'emploi, par une association d'insertion professionnelle, avec qui j'ai signé un contrat d'engagements réciproques, et un PPAE (projet personnalisé d'accompagnement à l'emploi).

Entre-temps, j'ai eu un accompagnement social lié au logement par une autre association (pour les aspects de loyer, achat meubles, suivi de budget) avec une conseillère en économie sociale et familiale qui faisait aussi les demandes de renouvellement pour l'aide alimentaire. J'ai revu la 1ère assistante sociale du département avec cette conseillère ESF, il y a quelques mois pour un point. (ma conseillère ESF partant en congé maladie, elle voulait s'assurer que je ne me retrouve pas sans intervenant social).

Ce RDV s'est hyper mal passé, je me suis fait "démonter" par l'assistante sociale du secteur, qui avait des propos et un ton que je trouvais très autoritaire et méprisants, des reproches sur le fait que j'ai eu un retard de paiement de loyer quelques mois auparavant), qu'il fallait que j'accélère ma recherche d'emploi, et des sous-entendus du genre le RSA c'est confortable, j'avais des critiques sur ma façon de penser, j'étais comparée à d'autres personnes qui géraient très bien tout en même temps (procédures judiciaires, recherche d'emploi etc), c'est surtout le ton d'engueulade que je retiens. Je me suis mise à trembler comme une feuille pendant l'entretien.

Je l'ai revue ensuite 2 mois après, car elle avait décidé d'un autre RDV, seule (ma conseillère ESF étant en congé maladie), ça allait un peu mieux, mais elle avait toujours des tons et regards méprisants.

Mon accompagnement social lié au logement étant terminé, a priori je rebascule avec cette assistante sociale pour toute demande.

Il y a quelques semaines, j'ai tenté de reprendre un RDV avec elle, mais le ton employé à mon égard était si hostile dès la prise de RDV, que, rentrée chez moi, j'ai appelé le secrétariat pour demander à changer d'assistante sociale. Là, on me dit qu'il faut écrire un courrier et on me donne le nom de la personne. (responsable d'équipe)

J'écris le courrier à cette responsable, et entre-temps, j'annule le rdv que j'avais pris avec l'assistante sociale des services medico-sociaux departementaux (toujours la même), puisque j'attendais une réponse de sa responsable.

La réponse de la responsable : "en cas de nouveau problème vous pouvez prendre RDV avec cette assistante sociale et moi-même. Mais vous n'êtes pas allée au dernier RDV qu'elle vous avait fixé, donc reprenez contact avec cette assistante sociale" sans répondre sur le fond, et en plus le RDV c'est moi qui l'avais demandé, puis annulé en prevenant à l'avance. (de plus la date qu'elle indique pour ce RDV non honoré n'est pas bonne, erreur d'un jour)

===> je me sens coincée. Je ne veux toujours pas avoir affaire à cette assistante sociale. Mais peut-on changer d'assistante sociale ? J'ai contacté la CAF, un technicien conseil m'a donné le numéro de la permanence sociale CAF du coin, en me disant qu'il faut que je demande s'ils acceptent de s'occuper de ma situation. J'ai prévu de réécrire à la responsable d'équipe pour clarifier la question du RDV non honoré, et lui demander de répondre sur le fond.

===> Sous prétexte que j'ai besoin de prestations sociales, je ne veux pas être obligée d'être traitée avec un tel ton, car quand je suis face à des recruteurs dans ma recherche d'emploi, je dois être hyper confiante et sûre de moi ! (et pas me sentir comme une sous-m.....)

Une petite erreur : il faut aller aux rendez-vous...
Au contraire, il faut, tranquillement, augmenter les demandes auprès d'elle, augmenter la pression, toujours dans le calme, ne pas faire d'erreur. Les erreurs, c'est elle qui doit les faire.
Engager des actions dans lesquelles elle doit intervenir, en particulier auprès d'autres personnes, etc...
Elle finira par en avoir marre, passera le dossier, ou bien engagera des actions qui vous orientent vers d'autres intervenants. C'est comme ça qu'il faut se dégager de la situation.
Dans le calme, en accélérant, et en variant le plus possible vers d'autres intervenants.

Elle doit avoir des amis, mais aussi des ennemis. Faut essayer de changer de chaise, ou même de position sur la chaise.
Toujours indiquer aux autres les actions que vous faites, les difficultés que vous rencontrez, mais sans la charger directement elle, les gens le voit bien. Patience.

Désolée de déterrer ce thread, mais je n'avais pas lu la réponse à l'époque et ça peut servir à d'autres personnes.

Ce que j'ai fait finalement, je n'ai pas réécrit à la responsable de l'assistante sociale, je n'ai pas repris RDV avec l'assistante sociale, au passage je me suis mise en difficultés, car je n'ai pas renouvelé une aide à laquelle pourtant j'avais droit.

Quand un jour, je fus bien obligée de reprendre rdv avec l'assistante sociale (pour renouveller une aide alimentaire sans laquelle je ne pouvais payer mon loyer), j'ai appelé pour prendre rdv avec elle.. et ô surprise on m'a dit qu'elle était partie 3 mois après mon dernier contact avec elle, et qu'elle avait une remplaçante.

Avec le recul, je trouve que les conseils de tonton toutou sont excellents. Si cette assistante sociale avait cette attitude que je trouvais méprisante, désagréable, c'était peut-être justement pour me faire fuir... et en + je me suis porté préjudice à moi-même pendant un laps de temps en ne demandant pas le renouvellement d'une aide, maintenant si je revis la même chose, je ferai l'inverse => demander toujours plus de conseils et d'aides, de RDV, et en parallèle partager avec d'autres personnes ce que je fais, si elle ne peut pas me voir en peinture => elle passera le dossier à quelqu'un d'autre. Rester calme, ne pas s'énerver.

Certaines assistantes sociales sont terribles.
J'en ai eu une aussi lançant des piques, j'en avais besoin pour monter un dossier. Une pique, puis 2...après je répondais, elle me racontait la vie des autres qui aurait pu être moi...Je lui ai dit on ne sait pas ce qui se passe chez les gens et on peut être en difficulté pour x raison...pour ma part, perte de mental ....Elle prend plus les gens pour des assistés alors que tu cherches une solution pour t'en sortir.
Si tu en as marre des assistés, change de métier, va faire autre chose...ça fait des années qu'elle a le même poste.
Je suis ok, si elle ne veut pas se charger de votre dossier, vous lui dites de passer le dossier à un de ses collègues, on ne peut pas perdre du temps avec une personne ne faisant pas son métier

@peach : très bien si tout s'est arrangé. Un allocataire du RSA peut effectivement tout à fait demander un changement d'assistante sociale,
je l'ai d'ailleurs fais avec succès - et avec preuves à l'appui, ça aide - fin 2017.

L'ennui, c'est que comme vous dépendez aussi d'aides discrétionnaires en plus du RSA (l'aide alimentaire),
c'est à dire une aide accordée par votre Conseil Départemental et lui seul, puisque cette aide n'est pas
obligatoire, vous prenez le risque de voir votre prochaine demande rejetée...

Et il faut faire attention à ne pas diffamer par courrier (bien que la prescrition pénale soit ici de trois mois,
donc le risque de se faire avoir en cas de propos excessifs est faible).

Sur un point, je ne suis pas d'accord avec @tonton toutou:

ne pas faire d'erreur. Les erreurs, c'est elle qui doit les faire.

C'est une logique d'acceptation de la (petite) terreur, voire du harcèlement (difficile d'estimer sans exemple, j'y reviens plus loin)
Un changement d'assistante sociale semblait dans votre cas plutôt évident. C'est arrivé, tant mieux.
"Mettre la pression" confine parfois au harcèlement - ce qu'il faut refuser énergiquement.
Je peux vous assurer qu'en tapant fermement du poing sur la table (courriers, assistance de témoins d'associations locales ou de syndicats),
on est rapidement laissé tranquille.

@peach:

Ce RDV s'est hyper mal passé, je me suis fait "démonter" par l'assistante sociale du secteur, qui avait des propos et un ton que je trouvais très autoritaire et méprisants, des reproches sur le fait que j'ai eu un retard de paiement de loyer quelques mois auparavant), qu'il fallait que j'accélère ma recherche d'emploi, et des sous-entendus du genre le RSA c'est confortable, j'avais des critiques sur ma façon de penser, j'étais comparée à d'autres personnes qui géraient très bien tout en même temps (procédures judiciaires, recherche d'emploi etc), c'est surtout le ton d'engueulade que je retiens. Je me suis mise à trembler comme une feuille pendant l'entretien.

Ok, comme tout s'est arrangé dans votre cas, tout va bien. Mais ceci dit de votre paragraphe, il est difficile d'estimer la gravité (ou non) des faits :
vraiment, il faut des propos précis : exemple : le 12 février, madame m'a dit que "j'étais nulle, que je ne valais rien" (ça, formulé ainsi, cela justifie aisément
une demande de changement d'assistante sociale). Par contre, si le 13 mars, madame vous a dit : 'il faudrait tout de même envoyer deux ou trois candidatures", là,
c'est plus ou moins normal (c'est plutôt le job de Pôle Emploi, en fait, il est tout à fait possible de recadrer, avec risques et périls, une assistante sociale sur ce point).
Voila. Bon, à ce stade, il n'est pas utile de préciser, bien sûr.

Zoro22, je viens tout juste de voir votre réponse, merci.

Je n'ai pas précisé les propos exacts de cette assistante sociale, dans mon post, on ne sait jamais, si elle s'était reconnue.
Ce n'est pas très connu dans les textes, mais même une attitude pleine de mépris, les yeux au ciel ou regard hostile, des propos dévalorisants, c'est de la violence psychologique

Concernant l'aide alimentaire, c'est discrétionnaire par le Conseil Départemental ? Vous me l'apprenez, en fait je n'ai jamais été informée de comment cela fonctionnait.

En fait, c'est par une association caritative. Cette association demande une attestation de l'assistante sociale pour renouveler cette aide, lors de ce rdv, on amène justificatifs de ressources et de charges récents, l'assistante sociale calcule le quotient familial et le reste à vivre journalier par personne, et fournit une lettre d'orientation, qu'on remet à l'association caritative, qui demande elle aussi des justificatifs et recalcule le este à vivre. Pendant ce rdv avec l'assistante sociale, l'assistante sociale pose des questions sur notre situation. (emploi, problèmes, familial...)

Tout ça manque de transparence, sincèrement, qui sait à quoi il a droit exactement ? Si c'est discrétionnaire, ça veut dire qu'on se transforme en carpette face à une assistante sociale, qu'on fait tout ce qu'elle nous dit de faire ? C'est à la tête du client ? Et si l'assistante sociale donne des conseils à la noix ? (comme je l'ai déjà vécu ?) On suit des conseils à la noix, et après on se fait "engueuler" car on n'a toujours pas trouvé de travail ?
C'est un vrai système de dépendance.

Je ne pense pas que c'est discrétionaire, je pense que c'est lié au reste à vivre, si celui-ci est trop bas, l'assistante sociale délivre automatiquement la lettre d'orientation pour l'aide alimentaire (sauf si elle détecte des problèmes plus graves, à mon avis, du genre médical, qui nécessite hospitalisation, mise sous tutelle...et autre dispositif).

@Soilhy, merci pour votre réponse. Si on peut demander à une assistante sociale de changer avec une de ses collègues, c'est simple, c'est bon à savoir.

@peach :

Tout ça manque de transparence, sincèrement

Tout à fait. Je pense que c'est fait exprès, ça soumet les allocataires. Et aussi parfois les associations de proximité qui aident les précaires (ils n'osent pas trop hausser le ton).

qui sait à quoi il a droit exactement ? Si c'est discrétionnaire, ça veut dire qu'on se transforme en carpette face à une assistante sociale, qu'on fait tout ce qu'elle nous dit de faire ? C'est à la tête du client ?

Oui, c'est bien comme ça. Pour les aides payées par le département. En droit, le département peut vous donner autant d'argent qu'il le souhaite (dans la limite du raisonnable),
l'Etat n'a aucun droit d'opposition quant aux aides discrétionnaires.
Pour d'autres aides, comme l'aide à la mobilité de Pôle Emploi, là, c'est transparent : Pôle Emploi doit accorder l'aide en cas de demande. Et là, ce n'est pas le département qui paye.
En fait, sans le savoir, vous avez bien fait de passer par une association caritative. Par contre, celui ou celle qui a une preuve qu'on lui a coupé son aide discrétionnaire
pour un délit d'opinion peut tout à fait saisir le Défenseur des Droits, pour lui demander d'intervenir et d'étudier si cela constitue une discrimination.

même une attitude pleine de mépris, les yeux au ciel ou regard hostile, des propos dévalorisants, c'est de la violence psychologique

Tout à fait, c'est à refuser fermement mais poliment. Soit avec la personne, soit par courrier AR. C'est un comportement inacceptable de la part d'un service lié au social.

@Zorro22

En fait pour l'association caritative, c'est le service social departemental qui m'a aiguillée vers elle, a partir du calcul du reste à vivre. Le conseil departemental ne finance pas cette association (Même si je pense qu'il doit bien y avoir une subvention ou deux). L'aide alimentaire de cette association, provient uniquement de dons (de supermarchés), de stocks d'aide européens, et de dons privés pour les dépenses de fonctionnement. Ça se passe comme ça dans mon coin. Je n'ai pas connaissance que le conseil departemental fournisse et finance une aide alimentaire discrétionnaire. A la limite des bons de secours de 200 euros, 2 fois par an, quand y'a eu de gros imprévus. Pour le reste, c'est par les associations caritatives, épiceries sociales, etc. Sans ces associations, pour financer le reste du loyer, il y aurait le FSL, fonds solidaire logement, je ne sais pas si c'est du budget du conseil départemental, ça, et leur budget n'est peut être pas extensible.

Il faut avoir le cœur bien accroché pour aller se défendre face à une assistante sociale abusive. Et aussi bien connaître ses droits, si on pense qu'elle a le droit de nous enlever une aide dont on ne peut se passer, difficile de dénoncer.

Il faudrait que les bénéficiaires des aides sachent comment cela fonctionne précisement.