4 euros
Publié : 28 juil. 2015
Pas beaucoup, 4 euros. Ridiculement peu, même. D'un côté.
D'un autre côté, on obtient environ 10 baguettes dans le supermarché discount en bas de la rue pour cette somme.... pas vraiment bio la qualité, d'accord, mais ça remplit le ventre.
Pour 4 euros, on peut aussi acheter un flacon de shampoing, par exemple. Ou une brosse à dents.
Ou 1 kg d'abricots, en ce moment. Une paire de tongs en caoutchouc (très) bas de gamme.
3 paquets de beurre. 2 kg de patates – et même bio, celles-là.
Pour 4 euros, s'il faut se décider, on a déjà un peu l'embarras du choix, en quelque sorte.
4 euros, ça représente aussi presque 25% du revenu quotidien de l'ASSiste que je suis.
4 euros, c'est le montant que l'administration des finances publiques me doit, selon l'avis d'impôt 2015 que je viens de recevoir. Et que je ne recevrai pas.
Car l'article 1965 L du code général des impôts stipule que tout montant de remboursement inférieur à 8 (!) euros n'est pas à restituer.
Si elle touche les personnes qui ont encore un revenu digne de ce nom à déclarer, cette décision ne dérange point. Mais si elle s'applique aussi à celles et ceux qui ne sont même plus imposables car au chômage depuis de longues années, je la trouve – je ne sais même pas. Inqualifiable. Abjecte. Ce n'est pas le montant, c'est le principe qui me révolte: déplumer les plus pauvres encore un peu plus du peu qu'ils possèdent, ne serait-ce que de 4 euros. Y a pas de petit profit – combien sommes nous à subir cela chaque année ???
Comme le disait très bien le peintre berlinois Max Liebermann à une certaine époque dans un autre contexte: « Ich kann gar nicht so viel fressen, wie ich kotzen möchte ! » (Je ne pourrai jamais assez bouffer pour dégueuler autant que je voudrais.)
Moi non plus. Beurk.
D'un autre côté, on obtient environ 10 baguettes dans le supermarché discount en bas de la rue pour cette somme.... pas vraiment bio la qualité, d'accord, mais ça remplit le ventre.
Pour 4 euros, on peut aussi acheter un flacon de shampoing, par exemple. Ou une brosse à dents.
Ou 1 kg d'abricots, en ce moment. Une paire de tongs en caoutchouc (très) bas de gamme.
3 paquets de beurre. 2 kg de patates – et même bio, celles-là.
Pour 4 euros, s'il faut se décider, on a déjà un peu l'embarras du choix, en quelque sorte.
4 euros, ça représente aussi presque 25% du revenu quotidien de l'ASSiste que je suis.
4 euros, c'est le montant que l'administration des finances publiques me doit, selon l'avis d'impôt 2015 que je viens de recevoir. Et que je ne recevrai pas.
Car l'article 1965 L du code général des impôts stipule que tout montant de remboursement inférieur à 8 (!) euros n'est pas à restituer.
Si elle touche les personnes qui ont encore un revenu digne de ce nom à déclarer, cette décision ne dérange point. Mais si elle s'applique aussi à celles et ceux qui ne sont même plus imposables car au chômage depuis de longues années, je la trouve – je ne sais même pas. Inqualifiable. Abjecte. Ce n'est pas le montant, c'est le principe qui me révolte: déplumer les plus pauvres encore un peu plus du peu qu'ils possèdent, ne serait-ce que de 4 euros. Y a pas de petit profit – combien sommes nous à subir cela chaque année ???
Comme le disait très bien le peintre berlinois Max Liebermann à une certaine époque dans un autre contexte: « Ich kann gar nicht so viel fressen, wie ich kotzen möchte ! » (Je ne pourrai jamais assez bouffer pour dégueuler autant que je voudrais.)
Moi non plus. Beurk.