Le gouvernement n'a pas besoin de débattre pour fusionner RSA et ASS… Ces "régimes" ne relèvent pas du débat entre partenaires sociaux (à la différence de l'assurance-chômage gérée par l'Unédic, c'est-à-dire le Medef, la CGPME, l'UPA et les organisations syndicales : CFE-CGC, CFTC, CFDT, FO, CGT).
Le jour où ça arrivera (cette fusion),
le débat concernera avant tout les financeurs : l'État et les Conseils départementaux (éventuellement le Parlement). Pas les entreprises, pas les syndicats ! J'en ai déjà parlé ailleurs.
De toutes façons (tu devrais le savoir),
il n'existe pas de "syndicat de chômeurs". Seule la CGT dispose d'une "antenne chômeurs" qui est très faiblarde comparée aux fédérations de la CGT.
Une demi-douzaine de collectifs organisés représentent les chômeurs et les précaires en France (ceux listés plus haut), souvent soutenus par la CGT et SUD/Solidaires.
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Sur les questions évoquées plus loin :
Les collectifs de chômeurs travaillent déjà ensemble. Exemple : Ils organisent chaque année une "manif nationale" en décembre (en fait, il s'agit d'un rassemblement de 3.000 à 5.000 personnes).
Ces organisations mènent aussi des actions spécifiques sur les gros dossiers. Mais elles disposent de moyens dérisoires, de quelques permanents et de troupes clairsemées (je l'ai déjà exprimé ailleurs).
En revanche, je te rassure,
elles sont en contact régulier avec les médias qui les connaissent parfaitement. Mais, en dehors des grandes occasions (comme l'affaire des Droits rechargeables et du Droit d'option dont il est question en ce moment), les médias se foutent de l'actualité des organisations de Chômeurs et Précaires et de leurs revendications.
Seule la CIP (qui regroupe pour l'essentiel des intermittents du spectacle) bénéficie d'une "certaine visibilité" par moments. Mais celle-ci décline au fil des années.
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Sur Actuchomage, nous avons toujours plaidé en faveur d'une organisation qui fédèrerait tous les mouvements et collectifs, mais ceux-ci préfèrent - visiblement - conserver leur indépendance, leur autonomie et leur mode de fonctionnement.
Certains privilégient les "actions coup de poing" (occupations de lieux symboliques), d'autres les manifestations traditionnelles ou les marches protestataires, d'autres l'information (comme nous)…
Et puis, disons-le, il y a quelques rivalités d'ordre politique, de celles qui divisent les partis de Gauche (comme le NPA, LO, le PC, le PG, les alternatifs…). Bref, c'est la dispersion (que nous déplorons chaque année. Nous avons bcp écrit sur ce sujet).
Il n'y a aucun espoir de réussir la fusion (pas celle du RSA et de l'ASS !
mais la fusion entre organisations de chômeurs et précaires).
Elle n'est pas envisageable, ne serait-ce parce que l'une de ces organisations est liée à la CGT (et que les autres ne veulent pas se faire "avaler" par un syndicat). Voilà le paysage !
En revanche, les responsables de ces mouvements ont
une grosse expérience militante. Ils connaissent bien les réseaux, les médias, les journalistes… Ça, ce n'est pas un problème !
Le problème est que si tu additionnes les VRAIS MILITANTS sur les questions de chômage et de précarité,
tu en compteras moins d'une centaine… en France. C'est dérisoire ! Pour notre part, nous les connaissons pratiquement tous (généralement pour les avoir rencontrés ou pour avoir échangé virtuellement).
Sur Paris/RP, je peux t'assurer qu'ils sont (les vrais, les actifs, ceux qui bossent pour de bon),
une quarantaine à tout casser. Et je les connais tous. En dehors de ça, il n'y a rien !
La Défense des Droits des Chômeurs et Précaires est un engagement qui ne mobilise pas. Et ce n'est ni toi ni moi qui y changerons quelque chose… même avec la meilleure volonté. C'est comme ça !
La mobilisation est possible qu'à une condition : Quand les gens sont frappés au portefeuille, comme sur l'affaire des Recalculés de l'Unédic en 2003/2004. Là, 800.000 personnes ont vu leurs droits amputés donc ça a bougé.
Peut-être que l'hypothétique fusion RSA-ASS qui te préoccupe sera l'occasion d'une mobilisation massive des concernés. Ce n'est même pas certain.
Mais faut pas se décourager !
lamentable. Ce qui discrédite encore plus les chômeurs, à être incapable de créer une fédération, les rendre encore plus bêtes et inutiles qu'ils le sont .