L'Emploi et le Chômage en Débats

http://www.charentelibre.fr/2015/02/19/ ... 941240.php

Un témoignage édifiant et effrayant qui donne envie de crier :
"Chômeurs, restez bien au chaud chez vous ! Profitez de vos droits, mais surtout, surtout ne travaillez pas ! "

Le passage que j'adore : "J'ai donc reçu les informations au compte gouttes. A chaque erreur, due aux manques d'informations, j'ai été pénalisée jusqu'à être enfermée dans une situation d'une extrême précarité. Solution envisageable : j'aurais dû suivre une formation conseiller Pôle Emploi pour me former ainsi que mes propres employeurs à remplir les déclarations fin de contrat, non pas pour correspondre à la réalité de mon travail mais au système informatique de calcul de Pôle Emploi."

Comme elle a raison cette petite dame là ! L'informatique aura notre peau ! C'est plus la réalité qui impose à l'informatique désormais, c'est l'informatique qui dit à la réalité comment elle doit être, et si elle n'est pas comme il convient, eh bien c'est la réalité qui a tort... tiens ça me rappelle Onfray et son bouquin "le réel n'a pas eu lieu"... Faudrait peut-être que je le lise... !

Mélanie85000 a écrit : C'est plus la réalité qui impose à l'informatique désormais, c'est l'informatique qui dit à la réalité comment elle doit être, et si elle n'est pas comme il convient, eh bien c'est la réalité qui a tort... tiens ça me rappelle Onfray et son bouquin "le réel n'a pas eu lieu"... Faudrait peut-être que je le lise... !

Comme d'habitude, c'est un problème d'interface clavier-chaise.

L'informatique n'a rien a voir la dedans, c'est simplement la conséquence de lois et règlement non explicite et mal conçu.
Cela pouvaient fonctionner à l'ère non informatique où le bon sens permettait de violer la règle en cas de besoin. Ca n'est plus le cas avec l'informatique qui suit à la lettre les règles qu'on lui à donné.

Les seuls cas où les ordinateurs sont la véritable cause d'erreur, c'est lorsqu'il y a une panne matériel. Le reste est souvent due à des erreurs humaines, soit de la part de l'utilisateur, soit de la part des concepteurs.

Statovore a écrit :

Mélanie85000 a écrit : L'informatique n'a rien a voir la dedans, c'est simplement la conséquence de lois et règlement non explicite et mal conçu.
Cela pouvaient fonctionner à l'ère non informatique où le bon sens permettait de violer la règle en cas de besoin. Ca n'est plus le cas avec l'informatique qui suit à la lettre les règles qu'on lui à donné.

Je maintiens donc : le problème c'est l'informatique. L'informatique ne connaît pas les règles du bon sens. L'informatique est con (au sens où il applique la règle sans réfléchir) comme un ballon ! Ok, il y a des règles et des normes et des lois en veux tu en voilà, et toujours plus, et toujours plus complexes. Ca on est bien d'accord. Mais l'outil informatique n'arrange rien. Combien de fois j'ai eu l'occasion, dans mon travail, de maudire ces putains d'ordinateurs et ses logiciels où il faut rentrer 10 000 données pour obtenir un résultat, alors que sans informatique on obtient le même résultat en entrant 3 données ! Alors parfois ça prend un peu plus de temps (et encore pas toujours), mais au moins ça a du sens ! Du sens !!! Voilà ce qui manque à ces putains de machines qu'on nous oblige à utiliser partout et tout le temps dans l'entreprise. C'est simple, moi les ordinateurs, hormis mon perso dont j'ai un usage hyper basique, je peux plus les voir en peinture !

Mélanie85000 a écrit : Je maintiens donc : le problème c'est l'informatique. L'informatique ne connaît pas les règles du bon sens. L'informatique est con (au sens où il applique la règle sans réfléchir) comme un ballon ! Ok, il y a des règles et des normes et des lois en veux tu en voilà, et toujours plus, et toujours plus complexes. Ca on est bien d'accord. Mais l'outil informatique n'arrange rien.

Mais le rôle d'une machine est d'obéir à ce qu'on lui demande et en l’occurrence, c'est ce qu'elle fait donc l'outil n'est pas en cause.

D'aileurs, c'est exactement ce qu'on exige de la loi même si ca n'est pas forcement respecté pour des raisons "pratique" lié aux textes mal rédigé.

Mélanie85000 a écrit : Combien de fois j'ai eu l'occasion, dans mon travail, de maudire ces putains d'ordinateurs

qui souvent n'ont rien fait de mal...

Mélanie85000 a écrit : et ses logiciels où il faut rentrer 10 000 données pour obtenir un résultat, alors que sans informatique on obtient le même résultat en entrant 3 données !

A cause de concepteur de logiciel qui n'ont pas fait leur travail correctement et c'est de plus en plus fréquent.... ca n'est pas l'informatique qui est en cause, c'est l'humain derrière la machine.
Personnellement, je râle contre certaines applications "professionnelle" qui perdent un temps immense en calcul alors qu'avec un peu de jugeote, on peut avoir le résultat 100 fois plus rapidement avec la même machine.

Mélanie85000 a écrit :Alors parfois ça prend un peu plus de temps (et encore pas toujours), mais au moins ça a du sens ! Du sens !!! Voilà ce qui manque à ces putains de machines qu'on nous oblige à utiliser partout et tout le temps dans l'entreprise. C'est simple, moi les ordinateurs, hormis mon perso dont j'ai un usage hyper basique, je peux plus les voir en peinture !

Personnellement, je fais un peu de programmation informatique et considère qu'un bon programmeur est une personne paresseuse. C'est à dire une personne capable de perdre un temps fou pour décortiquer un comportement, faire une interface facile à utiliser et pour s'éviter une tâche rébarbative.

Mais il y a des moments où je mélange la bonne vieille technique du papier/crayons avec la technique informatique pour produire rapidement des résultats. Mais vouer une haine à un ordinateur, c'est comme haïr un couteau parce que l'on peut tuer quelqu'un avec alors qu'on l'utilise aussi pour d'autres choses bien plus pacifique (comme beurrer une tartine)

D'ailleurs, la haine de l'outil, ce sont souvent ceux qui ne savent pas s'en servir qui râlent le plus contre lui.

Comme le dit si bien Christophe Dejours, spécialiste en psychologie du travail, travailler c'est modeler le réel, c'est parce qu'il y a un décalage entre le prescrit et le réel qu'il y a l'action de travail. Eh bien avec l'informatique c'est exactement pareil ! L'informatique, le logiciel envisage un certain nombre de situations, sauf qu'il ne les envisage pas toutes. Et pour causes, le réel met sur la route de celui qui travaille, des aléas, des situations qui n'avaient pas été envisagées - parce qu'il ne vous aura pas échappé que l'être humain n'est pas une machine (du moins pas encore) et que c'est très bien ainsi ! Voilà pourquoi l'informatique pourrit la vie de millions de salariés. Le logiciel ne prévoit pas toutes les situations, et de toutes façons ne peut pas les prévoir, puisque l'individu qui le met au point, n'est lui même pas en mesure de les envisager. Alors évidemment le logiciel n'y est ontologiquement pour rien puisqu'il est une invention de l'homme, mais dire "qu'on maudit la machine" a du sens, au sens commun. Comme dire qu'on déteste les armes à feu, qui sont elles aussi des inventions de l'homme. Maintenant si vous voulez vraiment, on peut faire une dissert' de philo sur le sujet ! Il n'empêche que la complexification des textes, des procédures + la machine, ça fait que nous sommes de plus en plus soumis à des instruments qui n'ont plus de sens, qui nous font perdre le sens, qui font qu'au final c'est la machine qui nous dicte ce que nous devons faire.

Mélanie85000 a écrit :Voilà pourquoi l'informatique pourrit la vie de millions de salariés. Le logiciel ne prévoit pas toutes les situations, et de toutes façons ne peut pas les prévoir, puisque l'individu qui le met au point, n'est lui même pas en mesure de les envisager.

Sauf que dans un certains nombre de cas, il est possible d'atteindre le 100% si l'on se donne la peine de comprendre ce que l'on programme même si cela signifie qu'il faut connaitre deux métiers. Et dans les autres cas, on peut laisser aux utilisateurs la possibilité de gérer les exceptions justement parce que l'on sait qu'il y aura forcément des exceptions.

Je constate plusieurs gros problèmes quand je programme en amateur :
- souvent l'utilisateur final n'est pas capable d'expliquer clairement son comportement et ses besoins.
- le programmeur ne comprend pas bien le travail de base de la personne
- les règles établis sont imparfaite ou entrent en conflit entre elle ce qui mène à des résultats aléatoire ou a un blocage si on n'étudie pas sérieusement ce qui se passe.

Sur un exemple simple en cours de programmation à la Fac, l'enseignant et la plupart des élèves avait fait un programme qui tenait en 3 à 4 colonnes de tableau en ne gérant pas les exceptions. Personne ne m'a cru lorsque j'ai annoncé une solution en 1 colonne et demi tout en gérant les valeurs les exceptions lié a des valeurs d'entrée "hors norme".
Lorsque je l'ai écrite au tableau, ils ont testé plein de valeur (même des valeurs d'entrée impossibles) pour se rendre à l'évidence : ma solution était plus simple et bien meilleure.

Mélanie85000 a écrit :Il n'empêche que la complexification des textes, des procédures + la machine, ça fait que nous sommes de plus en plus soumis à des instruments qui n'ont plus de sens, qui nous font perdre le sens, qui font qu'au final c'est la machine qui nous dicte ce que nous devons faire.

C'est bien dans la complexité des textes et surtout dans leurs rédactions que se trouve la plupart des problèmes car non seulement, on laisse une part à l'interprétation. Mais pire, on perd la logique d'ensemble ce qui créer des incohérences.

Mélanie85000 a écrit :Comme le dit si bien Christophe Dejours, spécialiste en psychologie du travail, travailler c'est modeler le réel, c'est parce qu'il y a un décalage entre le prescrit et le réel qu'il y a l'action de travail.

Je n'ai pas le contexte de cette phrase mais je ne suis pas certains que prescrire une méthode de travail plus réaliste n’amène pas moins de travail.

Je trouve l'histoire du lien en haut hallucinante.

Apparemment il y a une certaine ~marge~ dans le traitement du CESU / "service à la personne" chez PE ?

Cela fait des années que je travaille dans ce secteur, comme la Charentaise quelques heures par mois et jamais je n'ai ni reçu ni Pôle Emploi ne m'a réclamé une attestation de fin de contrat où que sais-je encore.

Je travaille 2 heures : je déclare 2 heures, j'envoie la fiche de paie correspondante au centre TSA, c'est tout.
Un autre mois je ne travaille pas, je déclare ne pas avoir travaillé et je n'envoie rien puisque je n'ai rien à envoyer.
Je n'ai encore (je croise les doigts...) jamais eu le problème qu'a décrit la dame de Charente.

Quand un client ne fait plus appel à mes services, ben il n'y a rien, je n'ai plus de fiches de paie de ce client, mais souvent j'ai un autre à la place et je continue mes déclarations avec le nouveau client. Quelle galère on peut avoir avec les papiers et le pire c'est que le traitement chez PE semble ne pas être le même pour tout le monde.

Je confirme une chose : je ne fais pas ça pour l'argent. Si je compte le temps que je perds dans les déplacements, le temps de préparation pour une heure de travail et ce qui me reste après la déduction que fait PE sur mon salaire, je serais mieux si je reste tranquille chez moi. Pas de problème d'attente de fiche de paie, pas de retard de versement de PE, pas de travail horaire en dessous du smic. Je le fais car j'aime bien le contact que j'ai à l'extérieur et PE jusque-là me fiche la paix. Sinon je peux très bien passer ce temps-là à la bibliothèque, chez moi ou dans un parc. Faire une heure dans le 95 et une autre dans Paris pour 14 à 17 euros (avant déduction de PE !), tout ça pour ça... bof.

Si en plus on a comme "recompense" pour quelques heures de travail des problèmes comme la dame de Charente les decrit, effectivement elle aurait mieux fait de rester tranquille chez elle.

diety a écrit : Apparemment il y a une certaine ~marge~ dans le traitement du CESU / "service à la personne" chez PE ?

Ou des gens plus compétent que d'autres qui connaissent mieux les rouages de la machine administrative et ses défauts et qui font plus attention à ce qu'ils valident quand ils voient une alerte sur leurs machines alors que d'autres valident à tout va sans réfléchir pour faire du chiffre.
Ou des secteurs géographique où les décisionnaires appliquent les nouvelles règles plus rapidement qu'a d'autres endroits (déjà vu au niveau d'une préfecture en tant qu'usager)
Ou un retard dans les traitements à certains endroit qui permettent de rapprocher les sommes plus facilement
Ou un décisionnaire qui à choisi de ne pas faire appliquer certaines règles pour ne pas avoir à gérer une montagne de contentieux.
Ou un usager qui n'a pas bien compris sa situation administrative.
Ou un journaliste qui a grossi le trait
...

diety a écrit : Cela fait des années que je travaille dans ce secteur, comme la Charentaise quelques heures par mois et jamais je n'ai ni reçu ni Pôle Emploi ne m'a réclamé une attestation de fin de contrat où que sais-je encore.

A part fouiner dans les textes pour savoir qui dit vrai et qui n'a pas respecté les procédures, ça va être compliqué de tirer ce genre d'histoire au clair.

"Dans ce cas précis, l‘allocataire a déclaré moins que ce qu’elle touchait. On lui a donc versé trop d’indemnités, d’où les trop-perçus sur lesquels on ne revient pas, mais qui peuvent être échelonnés dans le temps. De la même façon, elle a parfois déclaré des revenus nets."

Dans son cas, il y a une solution : l’arrêt du paiement provisoire.