Des CDD en Hongrie pour 425 E
Publié : 25 juil. 2009
Écoeurés. Tandis que les lettres de licenciement sont en train de tomber dans les boîtes des salariés de Bosal, un autre courrier est parvenu chez certains : une proposition de reclassement formulée par leur entreprise, via ses administrateurs judiciaires, comme l'exigeait le contrat. Des postes de magasinier... en Hongrie. Et qui plus est, des CDD, avec une rémunération annuelle de 5 100 E. Soit 425 E par mois !
Noté noir sur blanc. « Nom de la société : Bosal Autoflex Hongrie. Horaires : 40 h/semaine. Statut : non défini. Langue utilisée : hongrois ... » Le tout est accompagné de quelques explications : « Nous sommes conscients que le niveau de rémunération proposé est bien en deçà de ce qui se pratique couramment en France, cependant il est en relation avec les coûts de la vie dans ce pays. » Signé le directeur des ressources humaines de Bosal France, André Wagner.
Alors que l'activité a lentement repris sur le site depuis lundi, après la signature d'un protocole de fin de conflit il y a huit jours, suite à l'acceptation d'une offre de reprise ; alors que les esprits auraient pu se calmer et que les réunions en vue d'un reclassement pour les 290 licenciés - contre 88 emplois sauvegardés - ont débuté, voilà qui vient remettre de l'huile sur le feu.
La CGT - la branche de Bosal s'est retirée du piquet de grève il y a 15 jours - organisait hier une réunion, ouverte à ses syndiqués, et pas seulement. « Nous craignons que devant ce genre de courrier, les gars paniquent et finissent par signer », lance-t-on. « Le risque, c'est qu'ils s'imaginent que s'ils ne signent pas, ils perdront soit des aides, soit toute proposition d'emploi », précise Didier Bauchet, leader CGT au sein de l'usine de pots d'échappement.
Les cégétistes devaient dans la journée contacter André Wagner pour qu'il adresse des excuses aux salariés. « En cas de refus, la mairie arrêtera dès lundi de prêter des locaux à Pôle Emploi et Altedia », expliquait Patrick Vanderpote. de l'union locale CGT et adjoint au maire d'Annezin. « Nous avons gracieusement prêté des locaux à ces organismes alors qu'ils ont des moyens financiers énormes ! » Les représentants CGT, qui ont assisté aux 1res réunions de travail se disent inquiets face à un Pôle Emploi « en difficulté par manque de moyens humains » et un cabinet de reclassement privé qui « n'oublie pas de prendre l'argent et de réclamer des locaux gratuits. » Didier Bauchet de s'indigner : « Ils vont s'engraisser sur nos licenciements ! » Et de poursuivre : « Si nous organisons aussi cette réunion, c'est pour expliquer aux collègues qu'ils ont droit au congé de reclassement professionnel (CRP). » À l'exception des travailleurs handicapés, qui « toucheront juste des indemnités de chômage à 57 % de leur salaire . Honteux. Scandaleux. » •
C. W.
> Des entretiens individuels avec Pôle Emploi et Altedia débuteront la semaine prochaine
samedi 25.07.2009, 04:44 - La Voix du Nord
Noté noir sur blanc. « Nom de la société : Bosal Autoflex Hongrie. Horaires : 40 h/semaine. Statut : non défini. Langue utilisée : hongrois ... » Le tout est accompagné de quelques explications : « Nous sommes conscients que le niveau de rémunération proposé est bien en deçà de ce qui se pratique couramment en France, cependant il est en relation avec les coûts de la vie dans ce pays. » Signé le directeur des ressources humaines de Bosal France, André Wagner.
Alors que l'activité a lentement repris sur le site depuis lundi, après la signature d'un protocole de fin de conflit il y a huit jours, suite à l'acceptation d'une offre de reprise ; alors que les esprits auraient pu se calmer et que les réunions en vue d'un reclassement pour les 290 licenciés - contre 88 emplois sauvegardés - ont débuté, voilà qui vient remettre de l'huile sur le feu.
La CGT - la branche de Bosal s'est retirée du piquet de grève il y a 15 jours - organisait hier une réunion, ouverte à ses syndiqués, et pas seulement. « Nous craignons que devant ce genre de courrier, les gars paniquent et finissent par signer », lance-t-on. « Le risque, c'est qu'ils s'imaginent que s'ils ne signent pas, ils perdront soit des aides, soit toute proposition d'emploi », précise Didier Bauchet, leader CGT au sein de l'usine de pots d'échappement.
Les cégétistes devaient dans la journée contacter André Wagner pour qu'il adresse des excuses aux salariés. « En cas de refus, la mairie arrêtera dès lundi de prêter des locaux à Pôle Emploi et Altedia », expliquait Patrick Vanderpote. de l'union locale CGT et adjoint au maire d'Annezin. « Nous avons gracieusement prêté des locaux à ces organismes alors qu'ils ont des moyens financiers énormes ! » Les représentants CGT, qui ont assisté aux 1res réunions de travail se disent inquiets face à un Pôle Emploi « en difficulté par manque de moyens humains » et un cabinet de reclassement privé qui « n'oublie pas de prendre l'argent et de réclamer des locaux gratuits. » Didier Bauchet de s'indigner : « Ils vont s'engraisser sur nos licenciements ! » Et de poursuivre : « Si nous organisons aussi cette réunion, c'est pour expliquer aux collègues qu'ils ont droit au congé de reclassement professionnel (CRP). » À l'exception des travailleurs handicapés, qui « toucheront juste des indemnités de chômage à 57 % de leur salaire . Honteux. Scandaleux. » •
C. W.
> Des entretiens individuels avec Pôle Emploi et Altedia débuteront la semaine prochaine
samedi 25.07.2009, 04:44 - La Voix du Nord