L'objectif est de comprendre les principales difficultés et attentes, ainsi que les principaux besoins, de cette partie de la population active, laissée en marge des réflexions sur l'accompagnement au retour et maintien en emploi.
A mon avis on est arrivé à un point où l'accompagnement ne sert plus à grand chose. L'accompagnement change un chouia l'ordre des rentrants à l'emploi, mais ne change rien au taux de chômage. Des A1, A2, ..., A20 pour
un boulot, que ce soit A7 au lieu d'A13 qui aura le boulot, c'est grotesque de mettre le paquet sur "l'accompagnement".
Il y a quelques jours, j'ai écouté l'émission
Le traitement social du chômage est-il contre-productif ? (France Culture, avec deux économistes et Pierre-Eduan Magnan, MNCP)
Les économistes parlaient aussi de
l'accompagnement, mentionnant certains pays où il sereait très "musclé" et "efficace". La Suède par exemple, ou, bien évidemment, l'Allemagne (chômage officiel 4,9%). Heureusement quelqu'un (je ne sais plus qui) a répondu qu'on pourrait baisser les salaires à 1 euro de l'heure ou à zero et faire "travailler" plus de gens, mais cela ne changerait rien au problème : il faut un minimum d'argent pour vivre. Si alors le travail ne fait plus vivre, à quoi bon. C'est une manière de mettre le chômage sous le tapis et d'exploiter un max les gens.
Un autre des participants à l'émission disait qu'il n'y avait pas de lien de cause à effet entre l'accompagnement et le taux de chômage, remarque pertinente qu'on entend trop rarememt (avis perso).
D'ailleurs le taux de chômage bas en Allemagne n'est qu'une façon astucieuse de nettoyer les statistiques.
Si on compte tous les bas salaires en Allemagne, les temps partiel et temps très partiel qui doivent mendier un complément de salaire à la
Bundesagentur für Arbeit (BA) (ANPE allemande), on retrouve une Allemagne avec 10% à 12% de chômage. Ce n'est que de la communication - et ça marche ! Il n'y a pas
un économiste d'obédience néolibérale ayant la parole aux médias qui ratent l'occasion pour sortir ces "exemples".
L'Allemagne compte officiellement 2,91 millions de chômeurs. Or, il y a 1 salarié sur 4 qui travaille dans les secteurs des bas salaires (
24,1% plus exactement). Avec ce chiffre,
l'Allemagne tient la deuxième place des bas salaires en Europe, juste avant la Lituanie qui est en tête avec
27,7%. C'est aussi ça, l'Allemagne !
Source : "Deutsche Wirtschaftsnachrichten" (Infos économiques d'Allemagne)
La situation et les chiffres changeront peut-être un peu avec le salaire minimum légal (enfin !) à partir du 1er janvier 2015 (8,50 euros).
Mais, mais il y a évidemment des
exceptions, pour lesquelles le salaire minimum n'est pas obligatoire : les stagiaires,
les chômeurs de longues durée (qui peuvent toujours être payés au lance-pierre et
les salariéEs qui ont une convention collective. La convention collective permet de se soustraire du salaire minimum jusqu'à
fin 2017; après on verra.
Source : Mindestlohngesetz Deutschland (Loi du salaire minimum légal, Wikipedia allemande, désolé)
"L'astuce" avec les chômeurs de longue durée (CLD) va se traduire par une rotation de chômeurs : on exploitera les CLD pendant 6 mois, on les jettera et on reprendra d'autres.
Revenant à la France, je me pose sincèrement la question à quoi sert de miser beaucoup sur l'accompagnement avec plus que 5 millions de chômeurs et pas un vingtième de ce nombre ~
d'emplois disponibles ~. Cela n'a jamais été l'accompagnement qui a crée des emploi. C'est le chômage qui crée des emplois d'accompagnement... et une certaine dureté dans l'accompagnement ne fait que jeter les gens des minimas sociaux ou de l'ARE qui est une
assurance à laquelle les gens ont cotisé.