Des chômeurs en plus chez les socialistes
Publié : 19 nov. 2014
Le Sénat planche cet après-midi sur la couverture sociale étudiante, inefficace et mal gérée.
Mutuelle étudiante : la Cour des Comptes étrille la LMDE
La Mutuelle des étudiants : retour sur une histoire houleuse
Une vraie révolution. Mardi 18 novembre, le Sénat examine une proposition de loi présentée par la sénatrice Catherine Procaccia (UMP) visant à réformer le système de sécurité sociale des étudiants. En clair, cette loi ferait disparaître les mutuelles étudiantes, LMDE, Smerep, Smeno… Et réintégrerait les étudiants dans le régime général. Tout simplement.
Résumé des épisodes précédents. Quand il s’inscrit dans l’enseignement supérieur, l’étudiant n’a pas le choix. Il doit quitter le régime général de la sécurité sociale pour un régime ad hoc, celui des "mutuelles étudiantes". Le terme est ambigu, puisque ces mutuelles assurent non seulement une garantie complémentaire si l’étudiant le souhaite, mais avant tout l’assurance-maladie, par délégation de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). C’est comme ça depuis 1948 : l’Etat pensait alors qu’il fallait que les étudiants soient gérés au plus près de leurs besoins propres.
200.000 courriers non ouverts...
Or la "Mutuelle" des Etudiants (LMDE), qui assure plus de la moitié des 1,7 millions d’étudiants, et les 11 "mutuelles" régionales qui sont en concurrence avec elle, ne font pas bien leur travail. Les intéressés attendent souvent des mois pour recevoir leur carte Vitale, ils sont remboursés avec retard, et il leur est quasiment impossible d’avoir un interlocuteur au bout du fil pour se plaindre de cette situation. Quant aux remboursements complémentaires, c’est souvent peine perdue. En février 2013, la LMDE avait accumulé 200.000 courriers non ouverts, alors qu’elle avait la capacité d’en traiter 8.000 par jour.
Ces services médiocres vont de pair avec une mauvaise gestion. Un assuré du régime général coûte 42 euros par an à l’entreprise, contre 54 à 69 euros pour celui du régime étudiant, selon la Cour des Comptes. La LMDE, croulant sous 35 millions d’euros de déficits en décembre 2013, a déjà été placée sous administration provisoire en juillet dernier.
Tout cela pèse sur les finances publiques. Le budget de la Sécurité Sociale reverse aux mutuelles étudiantes 50 euros par chaque étudiant qu’elles prennent en charge", observe Catherine Procaccia.
Des rapports circonstanciés ont décortiqué cette gabegie. En septembre 2012, UFC- Que Choisir leur attribue " un bonnet d’âne ", en septembre 2013 la Cour des Comptes pointe leur " gouvernance insatisfaisante ", et une qualité de service "très insuffisante", et les sénateurs Roan Kerdraon (UMP) et Catherine Procaccia (UMP) en novembre 2014 décrivent "un système ancien et d’une complexité abracadabrant".
L'Etat complice ?
En dépit de cela, l’Etat continue de défendre cette organisation unique en Europe. Il a ses intérêts. "La LMDE, héritière de la MNEF qui avait sombré en 2000 pour des scandales d’emplois fictifs, était jusqu’en juillet 2014 gérée exclusivement par l’Unef, la première organisation étudiante, seule représentée au conseil d’administration, l'instance censée contrôler la bonne gestion de l’entreprise", explique Catherine Procaccia. Elle poursuit:
Ces élus étudiants y touchaient surtout, du moins jusqu'en juillet dernier, des indemnités de l’ordre de 2000 euros par an. Or l’Unef est un des viviers de recrutement du parti socialiste. Des anciens du syndicat, aujourd’hui à des postes-clé, tiennent à ce système qui les a portés."
Mutuelle étudiante : la Cour des Comptes étrille la LMDE
La Mutuelle des étudiants : retour sur une histoire houleuse
Une vraie révolution. Mardi 18 novembre, le Sénat examine une proposition de loi présentée par la sénatrice Catherine Procaccia (UMP) visant à réformer le système de sécurité sociale des étudiants. En clair, cette loi ferait disparaître les mutuelles étudiantes, LMDE, Smerep, Smeno… Et réintégrerait les étudiants dans le régime général. Tout simplement.
Résumé des épisodes précédents. Quand il s’inscrit dans l’enseignement supérieur, l’étudiant n’a pas le choix. Il doit quitter le régime général de la sécurité sociale pour un régime ad hoc, celui des "mutuelles étudiantes". Le terme est ambigu, puisque ces mutuelles assurent non seulement une garantie complémentaire si l’étudiant le souhaite, mais avant tout l’assurance-maladie, par délégation de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). C’est comme ça depuis 1948 : l’Etat pensait alors qu’il fallait que les étudiants soient gérés au plus près de leurs besoins propres.
200.000 courriers non ouverts...
Or la "Mutuelle" des Etudiants (LMDE), qui assure plus de la moitié des 1,7 millions d’étudiants, et les 11 "mutuelles" régionales qui sont en concurrence avec elle, ne font pas bien leur travail. Les intéressés attendent souvent des mois pour recevoir leur carte Vitale, ils sont remboursés avec retard, et il leur est quasiment impossible d’avoir un interlocuteur au bout du fil pour se plaindre de cette situation. Quant aux remboursements complémentaires, c’est souvent peine perdue. En février 2013, la LMDE avait accumulé 200.000 courriers non ouverts, alors qu’elle avait la capacité d’en traiter 8.000 par jour.
Ces services médiocres vont de pair avec une mauvaise gestion. Un assuré du régime général coûte 42 euros par an à l’entreprise, contre 54 à 69 euros pour celui du régime étudiant, selon la Cour des Comptes. La LMDE, croulant sous 35 millions d’euros de déficits en décembre 2013, a déjà été placée sous administration provisoire en juillet dernier.
Tout cela pèse sur les finances publiques. Le budget de la Sécurité Sociale reverse aux mutuelles étudiantes 50 euros par chaque étudiant qu’elles prennent en charge", observe Catherine Procaccia.
Des rapports circonstanciés ont décortiqué cette gabegie. En septembre 2012, UFC- Que Choisir leur attribue " un bonnet d’âne ", en septembre 2013 la Cour des Comptes pointe leur " gouvernance insatisfaisante ", et une qualité de service "très insuffisante", et les sénateurs Roan Kerdraon (UMP) et Catherine Procaccia (UMP) en novembre 2014 décrivent "un système ancien et d’une complexité abracadabrant".
L'Etat complice ?
En dépit de cela, l’Etat continue de défendre cette organisation unique en Europe. Il a ses intérêts. "La LMDE, héritière de la MNEF qui avait sombré en 2000 pour des scandales d’emplois fictifs, était jusqu’en juillet 2014 gérée exclusivement par l’Unef, la première organisation étudiante, seule représentée au conseil d’administration, l'instance censée contrôler la bonne gestion de l’entreprise", explique Catherine Procaccia. Elle poursuit:
Ces élus étudiants y touchaient surtout, du moins jusqu'en juillet dernier, des indemnités de l’ordre de 2000 euros par an. Or l’Unef est un des viviers de recrutement du parti socialiste. Des anciens du syndicat, aujourd’hui à des postes-clé, tiennent à ce système qui les a portés."