L'Emploi et le Chômage en Débats

Salut à tous,

Je souhaite créer une entreprise sociale, et je m'intéresse à l'état d'esprit et au moral des demandeurs d'emploi.

Chercher un job, ce n'est pas juste envoyer des CV ou aller aux entretiens. Pour beaucoup, c'est aussi faire face à la dépression, affronter le regard de la société, faire face à l'isolement. Personne n'y fait gaffe, et pourtant tout le monde en est plus ou moins confronté.

Ca, c'est notre propre vision des choses. On souhaiterait avoir votre avis sur votre situation (actuelle ou passée) de recherche d'emploi, c'est pourquoi on réalise ce sondage (anonyme) :

(en attente de validation)
Ça ne vous prendra pas plus de 45 secondes à compléter.

Merci pour votre temps ! Si vous connaissez des personnes en recherche d'emploi, n'hésitez pas à faire suivre le formulaire !

Si le projet vous intéresse, on pourra en discuter autour d'un café (contacts par mp).

Gigi

Je crois que votre lien ne fonctionne pas.

Oops, je viens de rectifier !
Merci Serabeth

Gigi241 a écrit :Si le projet vous intéresse, on pourra en discuter autour d'un café (contacts par mp).

Pouvez-vous nous en dire un petit peu plus, pour voir si ça peut effectivement intéresser ?

Et moi j'ai obtenu ce charabia en conclusion : We’re sorry, we hit an unexpected snag. Go ahead and either refresh your browser or hit the back arrow in your browser window to try your action again.. If you need some further assistance, please contact our customer support team.

Mais si je comprends la démarche, vous cherchez à savoir si les chômeurs et demandeurs d'emploi sont prêts à payer pour "améliorer leur situation" puisque les questions 8 et 9 vont dans ce sens : "Accorderais-tu un budget pour améliorer ta situation ?" - "Quel serait ton budget par mois ?".

En l'état actuel, ce "sondage" apparaît pour le moins contestable. Expliquez-nous sa réelle finalité !

Si c'est faire casquer les chômeurs avec un accompagnement bidon de plus…

cestpasvrai a écrit :

Gigi241 a écrit :Si le projet vous intéresse, on pourra en discuter autour d'un café (contacts par mp).

Pouvez-vous nous en dire un petit peu plus, pour voir si ça peut effectivement intéresser ?

Oui, bien sûr. Je travaille avec mon frère dessus.

On a remarqué que ne pas trouvé un travail "rapidement" avait des conséquences de plus en plus handicapantes. On commence à se cacher sur les réseaux sociaux, on a honte de dire que l'on est au chômage, et on redoute voir d'autres personnes car on a peur qu'on nous pose les fameuses questions : "alors, t'as trouvé ?" ou "Qu'est-ce que tu deviens ?". Le fait de se replier sur soi est un facteur aggravant, et c'est ça dont on voudrait faire face. Rompre ce cercle vicieux, casser le train-train quotidien d'un demandeur d'emploi qui se sent mal dans sa peau.

Aujourd'hui, on n'est pas encore sûr de quelle solution l'on va proposer. On essaye de comprendre ce qui se passe dans la tête des gens. J'ai interviewé pas mal de personnes, et je vois qu'ils ne se reconnaissent pas dans ce que je leur décris. Ils ne se considèrent pas comme ce qu'ils appèlent "les autres". D'où la raison de ce sondage. On va y investir beaucoup de temps, on aimerait être dans la bonne direction.

Yves a écrit :Et moi j'ai obtenu ce charabia en conclusion : We’re sorry, we hit an unexpected snag. Go ahead and either refresh your browser or hit the back arrow in your browser window to try your action again.. If you need some further assistance, please contact our customer support team.

Mais si je comprends la démarche, vous cherchez à savoir si les chômeurs et demandeurs d'emploi sont prêts à payer pour "améliorer leur situation" puisque les questions 8 et 9 vont dans ce sens : "Accorderais-tu un budget pour améliorer ta situation ?" - "Quel serait ton budget par mois ?".

En l'état actuel, ce "sondage" apparaît pour le moins contestable. Expliquez-nous sa réelle finalité !

Si c'est faire casquer les chômeurs avec un accompagnement bidon de plus…

Oops, désolé pour ça Yves. C'est la première fois que j'utilise ce site.

Je comprends votre réaction, et je comprends que ce soit polémique. L'argent est un sujet sensible pour moi aussi. Mais si je pose cette question c'est parce que je ne peux pas tout organiser, payer les salles (si nécessaire), le matériel (si nécessaire) etc. de ma poche. Je voulais savoir quel budget un chômeur est prêt à investir pour savoir ce que je peux faire, et ce que je ne peux pas faire.

Gigi241 a écrit :On essaye de comprendre ce qui se passe dans la tête des gens.

Si ça peut vous aider :

SOS chômeurs en détresse physique et mentale : le coût oublié du chômage de longue durée (et il n’a jamais duré aussi longtemps…)
http://www.atlantico.fr/decryptage/sos- ... 38229.html

La perte d'emploi est destructive tant sur le plan du bien-être psychologique et psychique que sur celui de la santé physique.

La privation d'emploi a donc un effet dramatique sur la santé mentale des personnes sans emploi en augmentant les problèmes somatiques, les symptômes psychologiques, la mortalité, mais aussi les risques d'addictions. On observe également un phénomène d'effets boules de neige, car le désarroi engendré empêche de retrouver du travail. On remarque une dégradation jusqu'à 9 mois de chômage, à partir de là, on aurait pu croire que l'être humain s'adapte à cette situation, mais une deuxième détérioration s'installe au bout de 29 mois. Autre élément intéressant : après une longue période de chômage, même lorsqu'on retrouve du travail on ne réatteint pas son niveau de santé mentale initial.

Nous sommes également face à des problématiques de séquences, c’est-à-dire des phases, la première étant le choc du licenciement. S'en suit un phénomène de déni et de minimisation de la situation qui vient de l'impression que ça ne va pas durer, et du fait d'avoir reçu un petit paquetage financier : par exemple, beaucoup de nouveaux chômeurs partent en vacances, ce qui paraît irrationnel. Une troisième phase de sentiment d'échec s'installe car on ne retrouve pas de travail contrairement à ce qu'on pensait. Et enfin se créé une quatrième phase qui est plutôt de résignation où l'on commence à perdre espoir de retrouver de l'emploi.

D’une certaine manière, à l’heure actuelle, les politiques d’accompagnement des chômeurs poussent vers un suivi beaucoup plus individualisé avec risque de sanction.

Nos études montrent des résultats plutôt négatifs car cette méthode créée un sentiment de menace : le poids de la sanction est prédominant. Il faut des politiques d’accompagnement des chômeurs où ils se sentent aider, où on souligne l’ensemble des moyens à leur disposition pour les aider à s’en sortir et surtout arrêtons de reporter la faute sur le chômeur. Il est victime d’une situation économique. Il faut un suivi d’encouragement, c’est à dire un parachute : il faut essayer de les amener à sauter dans le monde du travail, en sachant qu’ils risquent de ne pas en trouver.

Il faut mieux être au chômage dans les pays scandinaves : ce n’est pas le chômeur qui est évalué c’est celui qui l’accompagne. C’est une manière de penser l’accompagnement autour du dialogue.

Yves a écrit :Mais si je comprends la démarche, vous cherchez à savoir si les chômeurs et demandeurs d'emploi sont prêts à payer pour "améliorer leur situation" puisque les questions 8 et 9 vont dans ce sens : "Accorderais-tu un budget pour améliorer ta situation ?" - "Quel serait ton budget par mois ?".

Il vaudrait mieux alors parler d'étude de marché plutôt que de sondage.

@cestpasvrai
Merci beaucoup ! Cet article réunit bien des choses que j'avais remarqué, mais plus clairement.

Je crois que j'ai mal formulé ma question sur le budget. Je sais que la question de budget est sensible, mais je ne parviens vraiment pas à l'éviter. Je ne peux pas tout faire à mes frais, je ne sais pas comment amener ma question sans que l'on pense que j'essaie de "casquer le chômeur avec mon accompagnement bidon" avec mon "étude de marché".
Je pourrais parler de cotisation, mais ce n'est que remplacer un mot par un autre

Gigi241 a écrit : On commence à se cacher sur les réseaux sociaux, on a honte de dire que l'on est au chômage, et on redoute voir d'autres personnes car on a peur qu'on nous pose les fameuses questions ....
.... J'ai interviewé pas mal de personnes, et je vois qu'ils ne se reconnaissent pas dans ce que je leur décris. Ils ne se considèrent pas comme ce qu'ils appellent "les autres".

La vache, je ne veux pas discrétiser votre projet, mais là, je ne me reconnais plus ... que de préjugés ... de qui parlez-vous, de pestiférés, de criminels ??? Que la société nous considère comme des parias, des profiteurs du système, des feignasses, tares que tous les politiques et merdias s'empressent de nous affubler, certes, mais de grâce, ne nous prêtez pas les qualificatifs que vous utilisez pour nous nommer ! Je me cache pas sur les réseaux sociaux, j'ai pignon sur rue et une une vie sociale aussi .. comme beaucoup sur ce site qui peuvent en témoigner ; de quoi devrais-je avoir peur, de l'opinion des autres ? Mazette, ils sont libres de juger ou de penser ce qu'ils veulent, en quoi cela devrait-il m'affecter, expliquez-moi ? Sans rancune aucune et bonne chance quand même.
PS : si vous voulez vous établir comme coach ou apparenté, méfiez-vous, les chômeurs en connaissent un sacré rayon et pourraient vous en apprendre, la concurrence est rude dans ce secteur ....

Gigi241 a écrit :Je comprends votre réaction, et je comprends que ce soit polémique. L'argent est un sujet sensible pour moi aussi. Mais si je pose cette question c'est parce que je ne peux pas tout organiser, payer les salles (si nécessaire), le matériel (si nécessaire) etc. de ma poche..

Je comprends, on en est tous là, vous êtes au chômdu vous aussi ?

Gigi241 a écrit :Je voulais savoir quel budget un chômeur est prêt à investir pour savoir ce que je peux faire, et ce que je ne peux pas faire.

C'est une blague j'espère ? Vous ne doutez de rien ou alors vous êtes sacrément gonflé ! Pour cela, il existe des organismes de micro-crédits, mais faites un effort dans le bon sens, on ne va pas vous mâcher le boulot non plus ... Ou alors, je vous envoie un devis !

Quelle verve (1) Talou ! J'aurais pas dit mieux…

(1) Qualité de quelqu'un qui parle ou écrit avec brio et enthousiasme.

Au bout d'un moment, le chômeur sait que sa situation n'est pas de sa faute mais de celle du marché (organisé par nos politique) donc :
- il ne culpabilise plus vraiment car ca n'est pas de sa faute
- il réduit le rythme des recherches donc il a moins de refus et de non réponse qui sont des choses démoralisante
- il apprend à travailler pour lui à la fois pour occuper son temps mais aussi pour faire des économies.

Et si les chômeurs faisaient payer tout les petits services qu'ils rendent, un certains nombre de personne n'essayeraient pas de leurs dire qu'ils ne font rien.

Le sentiment de culpabilité et de honte existe bien. Toutes les Chômeuses et Tous les Chômeurs n'assument pas leur situation, c'est certain, d'autant qu'elle déclenche et/ou amplifie d'autres tensions (comme des problèmes conjugaux, des problèmes de santé…).

Le chemin de la déculpabilisation est long (autant que celui du retour à l'emploi).

Mais, aujourd'hui, le chômage est une constante sociétale à laquelle peu de familles échappent, y compris celles qui s'en croyaient préservées. Et comme nous marchons allégrement vers les 4 millions de demandeurs d'emploi de catégorie A (et les 6 millions toutes catégories confondues), forcément le discours "anti-chômeurs" s'atténue face à l'évidence : la pénurie d'emplois, notamment pour les plus de 50 ans qu'on ne peut soupçonner de fainéantise quand ils ont déjà 25 ou 30 années de boulot derrière eux.

Tout ou presque a été tenté en matière de "déculpabilisation" (notamment par l'intermédiaire de ce site qui existe depuis 10 ans et au travers duquel nous prônons haut et fort cette déculpabilisation).

Groupes de paroles et d'entraide, lieux de réflexions et d'actions collectives, tout existe déjà, sur le Web et dans la vraie vie.

Nous connaissons des dizaines d'acteurs qui y opèrent : Fondations d'entreprises (qui accompagnent les demandeurs d'emploi), associations (Solidarités Nouvelles face au Chômage), collectifs et syndicats (AC !, APEIS, CGT Chômeurs, MNCP, Recours Radiation, Stop Précarité…), sans compter toutes les initiatives locales, les sites Internet, les organisations caritatives (comme Emmaüs)… La liste est longue !

Il n'existe pas de solution miracle, à part des initiatives qui, ici ou là, permettent aux personnes qui sont en souffrance de retrouver un peu d'espoir et d'énergie. Nous remplissons parfois cette mission sur Actuchomage.

Mais ne vous attendez pas à voir les Chômeurs et Précaires payer pour "améliorer leur situation" alors que d'autres leur propose gratuitement des structures d'accueil et de mobilisation auxquelles ils ne font pas appel (ou occasionnellement).

C'est ce qui caractérise le demandeur d'emploi : Il ne veut pas être étiqueté "chômeur", ce statut auquel il n'aspire qu'à échapper. Participer à une association, à un groupe de parole, même à certaines formations d'ailleurs, vous renvoie une image que vous ne souhaitez pas donner de vous.

Voilà la difficulté à laquelle nous nous heurtons tous. Une très large majorité ne veut pas se reconnaître dans nos actions militantes ou non. Comme je dis souvent, si toutes les Chômeuses et tous les Chômeurs se reconnaissaient dans leur condition, ils formeraient la plus grande force sociale du pays.

Malheureusement celles et ceux qui veulent faire bouger les choses ne se comptent que par centaines, voire même par dizaines dans toute la France !!!

Gigi a présenté son projet comme étant une entreprise sociale ; il ne s'agit pas simplement d'accompagnement, donc.
Je trouve ça intéressant les entreprises sociales, mais en fait, ici, on ne sait pas de quoi il s'agit.

"L'accompagnement" on en a marre, on n'en veut pas.
Gigi, si vous voulez vraiment savoir pourquoi, ce n'est pas un questionnaire qui vous convaincra, c'est d'aller vous-même subir une "prestation" chez un partenaire de Pôle emploi. Allez tester "Objectif machin-emploi", "Cap trucmuche-projet", et autres "Cible-avenir-meilleur" et pour finir, "Relooking-pour-pauvres-taches" et vous comprendrez...

On ne veut pas être accompagné par de modernes dames patronnesses qui ont fait 2 ans de psycho, on veut un salaire. C'est simple.