SIK a écrit :
Je voudrais comprendre comment se déroule votre accompagnement, êtes-vous informés des métiers qui recrutent ?
Il y en a qui aiment se faire du mal alors allons y gaiement.
Par définition, tout les métiers recrutent.
Même quand les entreprises licencient des gens ayant des CDI, ils recrutent en CDD, en intérimaire ou prennent des "stagiaires" ou des "contrat de professionnalisation" en sélectionnant bien les gens afin qu'ils soient opérationnel en ne les formant presque pas.
Paranoïa ? Non car bizarrement, pour entrer en formation, il faut avoir une expérience dans le milieu concerné.
Maintenant, si tu pensais "est-ce qu'il y a des secteurs faisant face à une pénurie de main-d'oeuvre ?", la réponse va t'étonner mais elle est négative. Avec plus de 17 chômeurs par offre d'emploi, si l'on ne trouve aucun salarié, c'est que l'on ne veut pas réellement embaucher ou que les conditions de travail sont repoussante donc que l'on cherche un esclave et non un salarié.
Prenons l'éternel exemple de la restauration, secteurs qui est dit en pénurie de mains-d'oeuvre depuis une éternité :
- Offres d'emploi qui réclament majoritairement une expérience ce qui signifie que l'on refuse de former une nouvelle mains d'oeuvre
- Offre d'emploi au smic ou a peine plus ce qui signifie que l'on ne cherche pas à attirer de nouveau candidat
- Retour de ceux qui bossent dans ce milieu et qui disent régulièrement que leurs heures supplémentaires ne sont jamais payé.
Un reportage télé récent était encore plus explicite quand à l'absence de volonté d'embaucher. Un patron d'une industrie qui nous dit qu'il a du mal à trouver de la main-d'oeuvre alors qu'il a un carnet de commande plein. Plus loin dans ce reportage, on découvre qu'une partie des personnes qu'il engage pour faire ce travail sont des travailleurs intérimaire.
Si ce patron avait réellement besoin de main-d'oeuvre, il aurait proposé un CDI avec un bon salaire à ces intérimaires et il aurait son personnel.
La plupart des études qui montre que les métiers "en tension" ne sont que des opérations de communication et des écrans de fumée. L’enquête BMO rentre en plein dans ce schéma car je n'ai jamais vu passé un rapport qui vérifie la fiabilité de ces sondages en prenant les chiffres réel une fois l'année écoulée.
Dire que l'on a du mal à recruter, c'est un moyen de dire que l'on recrute car l'on a un carnet de commande bien rempli. C'est bon pour l'image de marque et cette image est très importante car c'est elle qui fait vendre.
En plus, cela permet d'obtenir tout un tas d'aide à la formation ce qui permet de diminuer les coûts du travail en faisant bosser des gens opérationnels avec des salaires de stagiaire.
La meilleure preuve de cela, c'est le "libéralisme" qui nous la donne. On sait que c'est l'équilibre entre l'offre et la demande qui fait le prix. S'il y a réellement une pénurie de main-d'oeuvre, le prix de celle-ci doit exploser or on constate que les salaires proposé sont presque tous au ras des pâquerettes. S'il y a réellement une pénurie de main-d'oeuvre, l'on va prendre le premier débutant venu parce que l'on en a absolument besoin. S'il y a réellement une pénurie de main-d'oeuvre, on ne va pas mettre des critères ultra-serré pour accéder au formations surtout lorsqu'elles ont du mal à se remplir.
On m'avais dit que le secteur des tourneur-fraiseurs étaient en pénurie. J'ai regardé et qu'est-ce que j'ai constaté ? Une très faible proportion d'offre acceptant les débutants (donc ceux qui sortent de formation). Des expériences exigées assez importante pour des salaires plutôt faible par rapport à d'autres métiers où l'on trouve des candidats à la pelle.
SIK a écrit :
Actuellement en stage dans un pôle de compétitivité, je suis confrontée aux difficultés de recrutement de certaines entreprises.
En lien avec différentes structures de l'emploi, je voudrais recueillir vos expériences et points de vues afin de comprendre le processus d'orientation et proposer des axes d'amélioration.
La première chose à faire, c'est de se sortir les doigts du C** et de se mettre à la place du chômeur.
La personne qui cherche un travail prendra l'offre la plus avantageuse pour lui (proximité, bon salaire, CDI avec pas ou peu de période d'essai ...). Si tu demandes de expériences en proposant un smic tout en étant à 50km de chez le candidat sans lui proposer de logement, la personne ne posera pas de candidature.
Si la personne trouve une offre plus intéressante chez un concurrent (salaire plus élevé par exemple),il postulera en premier chez celui-ci.
Ensuite, il ne faut pas hésiter à vérifier que l'offre d'emploi ne soit pas irréaliste du genre "on recherche un trentenaire avec 40 ans d’expériences que l'on pourra payer avec un salaire d'un stagiaire de 16 ans".
Si l'offre est réaliste, il faut alors faire la poubelle à CV. Des candidats valables sont sans doute passé à la poubelle sans aucune raison objective.
Après ce travail on peut commencer à chercher à capter des gens pour les envoyer en formation, mais pas avant.