L'Emploi et le Chômage en Débats

Bonjour,
je suis étudiante et vais passer le diplôme de Conseillère en Economie Sociale et Familiale. Dans le cadre de ma formation je dois rédiger un mémoire. J'ai choisis comme thème de recherche, je travaille sur les conséquences du chômage sur les liens sociaux.
J'ai choisis ce thème car pour moi l'emploi des seniors est une question qui préoccupe de plus en plus et qui pourtant reste compliqué. Les 50 ans et plus apparaissent comme une tranche d'âge un peu "oublié" puisque proche de la retraite... De plus, je suis intéressée de savoir si oui ou non il y a des conséquences sur les liens sociaux, puisque ces liens sont pour moi primordiaux dans la vie d'un individu.
Pour cela, j'ai élaboré un questionnaire afin de mieux cerner les ressentis sur ces questions et avoir des témoignanges. Il s'agit d'un questionnaire assez long, avec des questions ouvertes qui nécessitent de se "dévoiler". C'est pourquoi il restera anonyme et ne servira qu'à la rédaction de mon mémoire.

Je vous joins le lien du questionnaire :

https://docs.google.com/forms/d/1m35hNA ... =send_form


Si vous avez des remarques, que vous jugez utiles de me faire parvenir pour que je sois plus "armées" pour cette épreuve fastidieuse, n'hésitez pas à me contacter !

Merci d'avance pour votre participation et l'aide que vous m'apporterez.
Cordialement,
Prune.

En tant que future conseillère en économie sociale et familiale, au lieu de vous appesantir sur ce que ressentent le chômeur et sa famille, ce qui a été fait mille fois (on se doute des réponses et ça ne fait pas avancer le schmilblick...) vous pourriez vous demander ce que le chômeur et sa famille ressentent vis-à-vis du système, de capitalisme, du pouvoir, des patrons, de la politique de l'emploi...
Est ce qu'ils en retirent un enseignement ?

La manière dont ils essaient de surmonter sur le plan financier : de quoi se privent-ils, comment font-ils des économies, à quelles aides font-ils appel et connaissent-ils les possibilités, leurs droits...

Qu'est-ce qu'ils attendent d'une conseillère en ESS ? Quelles qualités d'attitude apprécient-ils chez un conseiller : le tact, la compétence, la compassion, l'énergie...?

A part ça (on ne se refait pas, désolée) il y a des fautes d'orthographe dans votre questionnaire ; comme vous allez sans doute le rendre, c'est pas beau.

C'est la période des mémoires… donc des questionnaires postés sur Actuchomage. Une tradition.

Sur les "seniors" cette fois ? Une tradition aussi.

Mais là, il ne s'agit pas de répondre par oui ou par non. Faut bosser parce que les questions sont ouvertes et appellent des réponses plutôt construites.

À défaut de trouver du boulot chez Pôle Emploi, ce sont les étudiantes et étudiants qui nous en donnent. Merci à elles et à eux.

Euh, au fait, c'est payé combien ?

RE:

Tiens, ça me rappelle le temps où les services sociaux m'avaient envoyés une conseillère en économie sociale et familiale pour gerer mon budget, à la suite d'une énième réclamation de bons alimentaires de ma part: je vivais avec l'ex RMI (je ne sais plus la somme en franc: 2400 Fr de l'époque, soit 320 € à peu près) et un enfant en bas age, dans une cité HLM perdue dans un trou dans la diagonale du vide, qui puisait dejà la moitié de mes ressources en loyer et charges.
Donc, cette dame bien attentionnée , se pointe pour m'apprendre à gérer: la seule phrase qu'elle m'a dite c'est "pous ne pouvez pas vous en sortir toute seule avec ça". Et je ne l'ai jamais revue!
Bon, maintenant, les CESF doivent etre habituées à des budgets comme ça, mais c'est pas pour cela qu'elles ont des solutions.
Question Gestion de la précarité et de la survie , nous sommes plus expérimentées qu'elles sans avoir fait des grandes écoles.....(mais je vais y répondre à ton questionnaire, juste histoire de demontrer ce qu'on vit)

Au fait, elles servent à quoi les CESF de nos jours? A surveiller les impayés de loyer des chomeurs?

Salut, C'est Polo

Jsuis venu faire un tour vite fait, . Surtout que jreviens de maraude, 3000km, ouf ! revu des copains, un peu de business ,ya du soleil dehors et le jardin attend, plein de trucs a faire.

Donc, moi Polo, jveux bien répondre aux questions, raconter ma vie.
Mais AVANT, je veux qu'on m'explique à quoi ça sert une conseillère en ESS; comment ça occupe ses journées, qui la paye et pour quoi faire. Et pis je veux savoir ce que ça a appris à l'école avant de conseiller.

ENSUITE, JE RACONTE MA VIE, chomiste galérien à 49 balais, classé inemployabel. Là, j'ai 60 et pas en retraite.
Jte dirai comment mes 3 jeuns ont fait des études, comment on a mangé tous les jours et comment y a une autre France, jamais montrée à la télé.
Ptet que ça pourra servir ...

Et pis un budget pour le gérer, il faut déjà en avoir un. Et au chômage, on sait gérer, on fait même que ça, on arrête pas d'arbitrer entre deux nécessités..Avec une fin de mois euh...

Alors, je vais essayer de répondre de façon globale !

Tout d'abord, le sujet des liens sociaux est effectivement peu original, mais j'ai dû choisir mon sujet en début d'année et honnêtement je n'ai aucune expérience avec le chômage, donc j'ai juste choisis un sujet accès sur la psycho, que je trouvais intéressant. Cela dit, je dois écrire qu'une partie d'un vrai mémoire, je pars d'une question de départ pour arriver à une question de recherche et une hypothèse. La question de recherche doit découler de l'étude faite pour la question de départ (j'espère être compréhensible !), donc les propositions faites pour ce qui est attendu d'une CESF ou sur la gestion du budget est très intéressante, puisque cela peut devenir la question de recherche du mémoire.
Ensuite, ce que ressentent les chômeurs et leur entourage face au système, aux pouvoirs publics, ... m'intéresse mais pour ma culture personnelle. Je me vois mal défendre une telle question à ma soutenance de mémoire (je ne pense pas en être capable puisqu'il s'agit d'une sujet lourd à défendre), je crains que ce soit trop "militant" si je peux dire. Mais tout témoignage pourra "m'armer" pour l'oral, défendre mon sujet et enrichir mon expérience !
Je suis en train de lire pas mal d'ouvrages, d'articles et de témoignages qui, je dois l'avouer, font évoluer mon âme militante ! J'étais loin de connaître les difficultés de l'emploi des seniors.

Ensuite, concernant le travail d'une CESF. Déjà je suis désolée de la mauvaise expérience avec la CESF, je ne connais ni la situation ni le contexte, mais vous êtes "mal tombé", même si c'est malheureux à dire. Donc une CESF est avant tout un travailleur social (c'est comme ça que je le vois), elle est spécialisée sur le budget. En fait, on a des cours sur l'économie-gestion budgétaire. Après, moi je le vois comme un soutien et parfois dans une situation difficile, un regard extérieur peut être utile. Cela permet de poser les choses, et aider à faire prendre conscience d'une mauvaise gestion (ou autre). Il s'agit d'un accompagnement avec des astuces (avec des outils notamment et des objectifs). La CESF n'arrive pas avec des solutions toute faite effectivement, ça serait trop simple.
Pour répondre très clairement, NON les CESF ne surveillent pas les impayés de loyer des chômeurs ! Après, il s'agit d'un autre débat.
Les CESF peuvent travailler dans bcp de structures, structures d'hébergement (pour jeunes, personnes âgées, personnes handicapées), au sein des institutions tels que le Conseil Général, dans des associations, des services d'aide à domicile, etc...

Pour finir, ce que l'on apprend à l'école avant de conseiller... C'est la phrase qui me confirme que lorsque l'on est tout juste sortie de l'école il est difficile de se sentir légitime dans nos missions et nos accompagnements auprès de personnes plus âgées, qui ont plus d'expérience. Donc l'école nous apporte des connaissances théoriques sur les institutions, les méthodes en travail social, en psycho, etc. Cela dit, l'expérience se fait sur le terrain.

Voilà, je ne peux pas répondre à tout sinon j'en écris 1page et demi. Merci pour les réactions, une bonne remise en question ne fait jamais de mal et cultive mon esprit encore "canaliser" par l'école !

Pour te désapprendre ce que tu as appris, voici un petit résumé de ma vision :
Le fonctionnement de notre société à été basé sur la croissance, c'est à dire vivre pour travailler et non plus travailler pour vivre. Cela mène à une forme d'esclavagisme où les acteurs sociaux ont une place prépondérante au maintien de l'ordre hiérarchique.
En effet, bien que le nombre d'heure de travail disponible soit variable d'une période à l'autre (renouvellement, innovation ...), toute la politique du travail est axé sur le travail à temps fixe. Hors si le temps de travail est fixe, cela signifie que la seule variable d'ajustement est le nombre de personne au travail.
De ce fait, on a obligatoirement des gens qui travaillent et des gens au chômage.

De part les lois naturelle de l'offre et de la demande, les salaires et revendication sociale ont tendance à exploser en période de chômage très faible (des taux comme dans les années 50) ce qui valorise le travail au détriment du capital alors qu'a l'inverse la présence massive de chômeur entraine une concurrence entre travailleur amenant la course au bas salaire et à l'abandon d'un certains nombre de droit ce qui va alors favoriser la valeur "capital" au détriment de la valeur travail.

Le problème est que dés qu'il y a une mise en concurrence, ceux qui sont en position de choisir ne prennent que les meilleurs et donc le système va naturellement exclure les gens considéré par certaines "élites" comme peu performant (trop vieux, trop jeune, trop ou pas assez d'expérience, formation trop ancienne, ...).

Le problème est que ce système génère une grande précarité et si celle-ci devient trop importante, le pouvoir économique et politique peut perdre toute forme de contrôle (manifestation, gréve massive, rébellion, révolution ...). Il est donc important de créer une sorte de filet de sécurité afin d'éviter ce genre d’événement fâcheux d'arriver.

C'est la où les acteurs sociaux rentrent en jeu en introduisant tout un tas de dispositif dont le but est de calmer tout esprit de révolte. On va organiser une immense chaise musicale entre chômeur et travailleur précaire ainsi, les gens auront la sensation de ne pas être laissé pour compte. On va faire en sorte de ré-orienter les gens à l'infini vers d'autres métier afin qu'ils restent avec peu d’expérience donc ne pourront pas réclamer de salaire élevé. On va leurs verser une "aide" de manière à pouvoir les tenir par le bâton et la carotte quand ils ne veulent pas rentrer dans ce jeu de chaise musicale. Cette aide à aussi un autre but qui est d'éviter une extrême pauvreté qui amènerais à la criminalisation d'une partie importante de la population ce qui nuirait forcément aux biens des riches.

Bien entendu, on entretien en parallèle l'illusion qu'il y a encore du travail, que certains secteurs sont constamment en pénurie de mains d'oeuvre, que si l'on à du chômage, c'est de la faute aux différentes crises perpétuelle afin que les gens ne perdent pas trop espoir ce qui mènerais la encore à la révolte. On rajoute à ça l'image du chômeur éternel fainéant afin que si jamais les chômeurs ont l'envie de se rebeller, ils ne soient pas suivi par le reste de la population. La bonne vieille technique du "diviser pour mieux régner".

Bien entendu, dés que l'on tient ce genre de discours que l'on peut argumenter et appuyer avec des chiffres, l'on est évidemment traité de paranoïaque, cas pathologique, fainéant, tire au flanc ... parce qu'il faut éviter que les gens s'aperçoivent de la triste réalité.

Je sais que ce genre de discours à tendance à démoraliser alors je te rassure, il y a réellement des gens qui ont des difficultés et qui ont besoin d'un regard et d'une aide externe pour effectuer certaines démarches, mais ça n'est pas la grande majorité.

Prune-prune vous êtes jeune et vous êtes loin d'être bête !
Je suis sûre que vous ferez une bonne travailleuse sociale parce que vous vous posez honnêtement pas mal de questions.
Bonne chance !

Je trouve votre point de vue intéressant, juste, et qui plus est, très bien exprimé.
La société d'aujourd'hui et les dispositifs mis en place sont culpabilisants envers les chômeurs, les bénéficiaires du RSA. Je me demande si ça n'accentue pas le phénomène des emplois précaires... puisque le travail permet une "considération sociale".

Merci du compliment (ils sont de plus en plus rares aujourd'hui !). J'espère effectivement devenir une bonne professionnelle, surtout pour les personnes en ayant besoin, et rester convaincue de ce que je fais.
Jm
Je serais vraiment intéressée de converser sur vos vécus et ressenti (ou tout autre chose lié à votre situation), s'il y a des motivés je suis preneuse ! Ne ressentez aucune pression pour cette demande, c'est uniquement selon votre envie.

Ne ressentEZ c'est mieux d'ailleurs...

Je porte à ton attention que tu as un bouton édition (avec un stylo) qui te permet d'éditer tes messages pour faire des corrections.

Magie magie....
Merci pour l'apprentissage !!

ah chouette...
j'avais lu, pas commenté, mais je pensais revenir pour plaider la cause des CESF
je trouvais que vous aviez eu la dent dure
mais Prune Prune (quel super pseudo) a bien défendu son steak !
faut pas croire non plus que tous les chômeurs savent utiliser leur minuscule pécule

sur ce forum, on est globalement décroissants, on se débrouille avec peu et souvent même dans la joie
mais c'est franchement pas le cas de tt le monde !
quand j'étais jeune et en minima social, je n'avais reçu aucune éducation à la gestion de budget,
ni parentale ni scolaire, je me souviens m'être acheté un téléphone sans fil à 600 balles... être allée un jour chez le coiffeur dépenser une somme faramineuse (!)... des choses que je trouve hallucinantes aujourd'hui, mais sur le moment, je déprimais de n'avoir rien (je ne possédais vraiment rien du tout, faut dire, et ma vie était par ailleurs une bonne grosse galère bien épaisse, je vous passe les détails, lisez "les misérables" si vous voulez !), et ce pétage de câble m'avait soulagée...même si après j'ai mis des mois à rattraper mes retards de loyer...

je me dis qu'une CESF intelligente et pas moraliste (genre Prune Prune) ça m'aurait p't'être aidée...
c'était il y a 20 ans, je vous rassure je suis désormais la reine des économies et je suis pas allée chez le coiffeur depuis des années

ça peut même glisser des idées de décroissance une CESF... faire réfléchir à la politique (puisque ça parle aux gens de ce qui les intéresse le plus : le sacro saint POGNON)

Voilà Prune,
Jt'ai fait une réponse dans ton questionnaire.
Et c'est une fleur que je fais, parce que t'as l'air sympa et pas bêcheuse pour un rond.