Pôpol est pudique…
Publié : 09 mai 2009
Le Pôle emploi s'adonne aussi à l'art du dégraissage
Si l'efficacité du Pôle emploi dans la lutte contre le chômage reste à prouver, sa contribution à l'accroissement du nombre de chômeurs est d'ores et déjà visible. La fusion de l'Anpe et de l'Unedic a en effet provoqué une véritable hécatombe parmi les cadres dirigeants de la seule Unedic. Trente-deux de ses cent-vingt-deux directeurs (ou directeurs-adjoints) ont été invités à prendre la porte. Et ce peu après que Christian Charpy, le patron du Pôle emploi, eut annoncé que tous les salariés des deux anciennes structures avaient, sans exception, leur place dans la nouvelle organisation.
Plusieurs patrons de l'Unedic ont ainsi été avisés que leur présence ne s'imposait plus dans un organigramme passablement encombré. Dans de nombreuses Régions, une flopée de départs a également été provoquée par le refus de certains directeurs de l'assurance-chômage d'être chapeautés par leurs anciens homologues de l'Anpe. Exemple : les deux tiers de l'état-major de l'Assedic de la Région Aquitaine ont préféré tirer leur révérence plutôt que de passer sous les fourches Caudines des missi dominici de Christian Charpy.
Le gentil supplément versé aux partants (entre trois et sept mois de salaire, en plus des indemnités légales) a coûté deux millions à l'Unedic. Cette ponction n'est certes pas négligeable. Mais elle s'éloigne un peu des chiffres mirobolants qui ont circulé parmi le personnel du Pôle emploi à cause d'une fausse bonne idée de la direction. La plupart de ces ex-dirlos ayant dû s'inscrire au chômage auprès d'employés qu'auparavant ils dirigeaient, l'Unedic a, par pudeur, inventé un stratagème pour leur éviter de se trouver tout nus devant d'anciens subalternes.
Dans leur dossier d'inscription, la somme qu'ils ont touchée n'a pas été mentionnée. À la place était indiqué un chiffre bidon de 999 999 euros (net) dans la case "indemnités supralégales." Mais, cette fois, le parachute doré n'était que du plaqué.
A. G.
Le Canard enchaîné, 6 mai 2009
Questions :
a) ce bidonnage ne constitue-t-il pas un faux et usage de faux ? Un faux parce que la déclaration est mensongère ; un usage de faux parce que le document visant à obtenir des indemnités est truqué.
b) qu'est-ce que des indemnités supralégales ?
N'importe quel chômeur lambda se serait vu radier pour bien moins que ça.
Si l'efficacité du Pôle emploi dans la lutte contre le chômage reste à prouver, sa contribution à l'accroissement du nombre de chômeurs est d'ores et déjà visible. La fusion de l'Anpe et de l'Unedic a en effet provoqué une véritable hécatombe parmi les cadres dirigeants de la seule Unedic. Trente-deux de ses cent-vingt-deux directeurs (ou directeurs-adjoints) ont été invités à prendre la porte. Et ce peu après que Christian Charpy, le patron du Pôle emploi, eut annoncé que tous les salariés des deux anciennes structures avaient, sans exception, leur place dans la nouvelle organisation.
Plusieurs patrons de l'Unedic ont ainsi été avisés que leur présence ne s'imposait plus dans un organigramme passablement encombré. Dans de nombreuses Régions, une flopée de départs a également été provoquée par le refus de certains directeurs de l'assurance-chômage d'être chapeautés par leurs anciens homologues de l'Anpe. Exemple : les deux tiers de l'état-major de l'Assedic de la Région Aquitaine ont préféré tirer leur révérence plutôt que de passer sous les fourches Caudines des missi dominici de Christian Charpy.
Le gentil supplément versé aux partants (entre trois et sept mois de salaire, en plus des indemnités légales) a coûté deux millions à l'Unedic. Cette ponction n'est certes pas négligeable. Mais elle s'éloigne un peu des chiffres mirobolants qui ont circulé parmi le personnel du Pôle emploi à cause d'une fausse bonne idée de la direction. La plupart de ces ex-dirlos ayant dû s'inscrire au chômage auprès d'employés qu'auparavant ils dirigeaient, l'Unedic a, par pudeur, inventé un stratagème pour leur éviter de se trouver tout nus devant d'anciens subalternes.
Dans leur dossier d'inscription, la somme qu'ils ont touchée n'a pas été mentionnée. À la place était indiqué un chiffre bidon de 999 999 euros (net) dans la case "indemnités supralégales." Mais, cette fois, le parachute doré n'était que du plaqué.
A. G.
Le Canard enchaîné, 6 mai 2009
Questions :
a) ce bidonnage ne constitue-t-il pas un faux et usage de faux ? Un faux parce que la déclaration est mensongère ; un usage de faux parce que le document visant à obtenir des indemnités est truqué.
b) qu'est-ce que des indemnités supralégales ?
N'importe quel chômeur lambda se serait vu radier pour bien moins que ça.