L’hôpital fait bloc contre la loi Bachelot

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Pili

L’hôpital fait bloc contre la loi Bachelot

Message par Pili »

L’hôpital fait bloc contre la loi Bachelot

Mardi, un défilé a réuni l’ensemble de la profession.

Très vite, ils en ont eu la certitude : pari gagné. Ils étaient nombreux, très nombreux : 15 000 au moins (1). C’est inédit. Jamais, en effet, on n’avait vu autant de médecins hospitaliers, des grands noms comme le tout-venant des praticiens, mais aussi des internes, des infirmières, des aides-soignants, dans les rues de Paris. Un cortège qui s’est achevé en début d’après-midi par la rencontre, elle aussi inédite, avec le cortège des enseignants-chercheurs. «Université, hôpital», même crise ?

Audace. Les blouses blanches n’en reviennent pas de leur audace. Ils ont réussi. Ils sont là, détendus et décidés, sûrs d’eux. Beaucoup de chefs de services se sont mis en grève, faisant tourner a minima leur unité de soins. A l’image de Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital parisien Tenon, qui a accroché dans son dos : «Chef de service de maladies non rentables». Tous les hôpitaux parisiens sont représentés, mais aussi ceux de Lyon, Marseille, Poitiers. Et il y a quelque chose d’étonnamment tonique dans ce cortège où se retrouvent aussi beaucoup de syndicalistes d’autres professions de santé.

«C’est la première fois que je manifeste, s’amuse le professeur Guy Moriette, chef du service de réanimation néonatale à l’hôpital Cochin, car cette nouvelle loi, c’est la goutte d’eau. Cela suffit d’être à ce point maltraité, et l’hôpital avec.» A ses côtés, Pierre Coriat, président de la communauté hospitalière de l’Assistance Publique de Paris : «C’est aussi ma première manif depuis 1968, mais la philosophie de la loi actuelle est absurde. Elle va créer deux hiérarchies médicales». «On a en marre d’être méprisés et taxés de mandarins», note le professeur Philippe Hubert, de Necker, lui aussi peu coutumier de ces marches parisiennes.

Un peu plus loin, le visage connu du chirurgien Laurent Lantiéri. Il y a trois semaines, il a réussi la première greffe au monde des mains et du visage : «Les Américains viennent voir comment nos hôpitaux sont capables de réaliser de telles choses, dit-il. Et dire que l’on n’a pas eu le moindre soutien de notre administration…» Le professeur René Frydman, hier sceptique devant ce mouvement, se montre confiant : «Une occasion se présente. Vraiment, il faut en profiter pour lancer des Etats généraux de l’hôpital.» Passe le député UMP, Bernard Debré, également chef de service d’urologie à Cochin. «C’est une foule très importante, mais encore très hétérogène», tempère François Aubart qui dirige la Coordination médicale hospitalière.

Tous sont bien d’accord pour demander de profonds changements dans la loi Bachelot. La semaine prochaine, le débat va reprendre au Sénat. Au ministère de la Santé, on a fait jusqu’à présent le dos rond, ironisant parfois sur ces querelles de pouvoir à la tête des hôpitaux, et devant gérer un calendrier parlementaire délicat, le tout sous le regard de l’Elysée. Au final, la ministre de la Santé va-t-elle devoir revoir sa copie ? Il est clair que le gouvernement ne veut pas un nouveau conflit avec les médecins. Un signe ? A peine la manifestation s’est-elle achevée que l’on a ainsi appris que dans l’après-midi s’est tenue à Matignon «une réunion de responsables de la majorité afin d’apporter des modifications» à la loi.

Sénat. Le patron des sénateurs UMP, Henri de Raincourt, et le président UMP du Sénat, devaient y participer, ainsi que le rapporteur du texte. «Nous allons apporter des modifications, à la fois en terme de gouvernance pour permettre aux médecins d’y être associés, mais également sur la part dans les établissements privés d’actes qui devraient être accomplis sur la base des prix publics, a indiqué à l’AFP Henri de Raincourt. Nous allons largement répondre aux questions qui sont en ce moment soulevées.»

Le mouvement de défense de l’hôpital public n’a nulle intention de s’arrêter. «Cette manifestation n’est pas un coup d’épée dans l’eau. On va se structurer», prévenait ainsi, André Grimaldi, un des organisateurs.

(1) 8 000 selon la police, 18 000 selon les organisateurs
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http://www.liberation.fr/societe/010156 ... i-bachelot
renaud21

Re: L’hôpital fait bloc contre la loi Bachelot

Message par renaud21 »

Puisque ce sont des personnes importantes car elles travaillant pour des choses "vitales", elles pourraient se servir de cet argument pour faire des actions illégales. L'état ne pourrait pas emprisonner des personnes qui sauvent la vie des gens tout de même, et qui en plus sont difficilement remplaçable car pas de chômage dans ce domaine.
koala

Re: L’hôpital fait bloc contre la loi Bachelot

Message par koala »

renaud21 a écrit : L'état ne pourrait pas emprisonner des personnes qui sauvent la vie des gens tout de même,

Le problème c'est le nombre de décès non élucidés, c'est aussi le fond de la loi Bachelot si tu veux alors ...
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