Chez Leclerc on travaille gratuitement !
Publié : 18 févr. 2014
Chez Leclerc : « On m’a dit que les gens comme moi devaient dégager »
"En Ile-de-France, Leclerc a recruté 91 chômeurs rémunérés entièrement par Pôle emploi. Quinze d’entre eux ont saisi un avocat : ils estiment avoir travaillé gratuitement plusieurs semaines avant d’être remerciés.
Ils ont le sentiment d’avoir été utilisés puis jetés. Pendant un mois et demi, ces chômeurs franciliens ont bossé gratos pour Leclerc, avant de se faire virer « pour des motifs farfelus ».
Sur le coup, ils n’ont rien dit : le Pôle emploi d’Evry (Essonne) et Leclerc leur avaient assuré un CDI à la fin de la formation, sauf faute grave. La date prévue d’embauche est même formalisée sur le document signé par les demandeurs d’emploi (voir ci-contre).
Le CDI, « on nous l’a promis 10, 20, 30 fois », assure Ouarda, 47 ans, l’une des chômeuses virées :
« On nous mettait toujours la carotte du CDI : on aura un boulot, on aura une mutuelle... On nous a vendu beaucoup de rêve. »
Ils ont écrit à Rue89 – sur les conseils d’un salarié de Pôle emploi – parce que leur expérience fait écho à un précédent témoignage, publié en octobre dernier : Grégory Roumier racontait ses six jours de travail gratuit pour l’ouverture d’un Leclerc Drive à Auxerre (Yonne).
Le Bourguignon, comme Ouarda et ses collègues de Fleury-Mérogis, ont dit oui à une formation débouchant sur un contrat stable mais estiment avoir bossé comme des salariés. Une période d’essai gratuite pour l’enseigne, autrement dit.
Un avocat a été saisi
La POE (préparation opérationnelle à l’emploi) doit en théorie permettre à des chômeurs d’acquérir les qualifications requises pour un poste. Une période d’apprentissage pendant laquelle le demandeur d’emploi n’est pas rémunéré par l’employeur mais indemnisé de quelques centaines d’euros par Pôle emploi.
Sur les 91 personnes de la POE de Fleury-Mérogis (Essonne), seulement 44 ont signé un contrat à la fin, ont évalué les chômeuses renvoyées. Le directeur du magasin confirme le premier chiffre mais affirme ne pas avoir encore calculé le nombre de CDI signés.
« Nous souhaitons que ces actes, malheureusement fréquents, ne restent pas impunis et ne puissent pas se reproduire à l’avenir », écrivait dans un e-mail adressé à Rue89 Elodie, une demandeuse d’emploi de 24 ans.
Quinze chômeurs écartés du Leclerc ont saisi un avocat, maître Sofiane Hakiki. « Le dossier est foisonnant en matière d’infractions pénales », estime-t-il"
La suite sur RUE 89 : http://rue89.nouvelobs.com/2014/02/18/a ... ger-250011
"En Ile-de-France, Leclerc a recruté 91 chômeurs rémunérés entièrement par Pôle emploi. Quinze d’entre eux ont saisi un avocat : ils estiment avoir travaillé gratuitement plusieurs semaines avant d’être remerciés.
Ils ont le sentiment d’avoir été utilisés puis jetés. Pendant un mois et demi, ces chômeurs franciliens ont bossé gratos pour Leclerc, avant de se faire virer « pour des motifs farfelus ».
Sur le coup, ils n’ont rien dit : le Pôle emploi d’Evry (Essonne) et Leclerc leur avaient assuré un CDI à la fin de la formation, sauf faute grave. La date prévue d’embauche est même formalisée sur le document signé par les demandeurs d’emploi (voir ci-contre).
Le CDI, « on nous l’a promis 10, 20, 30 fois », assure Ouarda, 47 ans, l’une des chômeuses virées :
« On nous mettait toujours la carotte du CDI : on aura un boulot, on aura une mutuelle... On nous a vendu beaucoup de rêve. »
Ils ont écrit à Rue89 – sur les conseils d’un salarié de Pôle emploi – parce que leur expérience fait écho à un précédent témoignage, publié en octobre dernier : Grégory Roumier racontait ses six jours de travail gratuit pour l’ouverture d’un Leclerc Drive à Auxerre (Yonne).
Le Bourguignon, comme Ouarda et ses collègues de Fleury-Mérogis, ont dit oui à une formation débouchant sur un contrat stable mais estiment avoir bossé comme des salariés. Une période d’essai gratuite pour l’enseigne, autrement dit.
Un avocat a été saisi
La POE (préparation opérationnelle à l’emploi) doit en théorie permettre à des chômeurs d’acquérir les qualifications requises pour un poste. Une période d’apprentissage pendant laquelle le demandeur d’emploi n’est pas rémunéré par l’employeur mais indemnisé de quelques centaines d’euros par Pôle emploi.
Sur les 91 personnes de la POE de Fleury-Mérogis (Essonne), seulement 44 ont signé un contrat à la fin, ont évalué les chômeuses renvoyées. Le directeur du magasin confirme le premier chiffre mais affirme ne pas avoir encore calculé le nombre de CDI signés.
« Nous souhaitons que ces actes, malheureusement fréquents, ne restent pas impunis et ne puissent pas se reproduire à l’avenir », écrivait dans un e-mail adressé à Rue89 Elodie, une demandeuse d’emploi de 24 ans.
Quinze chômeurs écartés du Leclerc ont saisi un avocat, maître Sofiane Hakiki. « Le dossier est foisonnant en matière d’infractions pénales », estime-t-il"
La suite sur RUE 89 : http://rue89.nouvelobs.com/2014/02/18/a ... ger-250011