J'ai plus le moral...
Publié : 05 avr. 2009
Bonjour,
Hier soir je n’avais pas le moral ou plutôt je l’avais jusqu’à ce que le téléphone sonne vers 20 heures…
«Allô ! Mr M….. !»
«Oui, c’est moi !»
«Ici Mr H…. je vous appelle pour vous dire que je dois reporter notre rendez-vous de lundi matin à 9 h à mercredi à la même heure, car je dois participer à une réunion urgente !»
«Pas de souci ! Tant que je vous tiens je vous préviens que je n’ai toujours pas de nouvelles de D…. Cela fait maintenant 10 jours que j’ai passé mon 2e entretien chez eux. Pour une entreprise qui disait devoir embaucher rapidement cela me trouble quelque peu… j’ai un mauvais pressentiment !»
Comme un air de déjà-vu sur les lèvres. Une sensation diffuse. Pas la première fois que je l'éprouve... une intuition qui ne me quitte pas.
Cela fait plusieurs jours que je tourne en rond. C'est plutôt mauvais signe chez moi !
Silence. Vous savez de ces silences qui en disent plus que tous les mots et durant lesquels ont sait déjà à l’avance ce qui va suivre.
«Voilà ! Il faut que je vous dise (ça aussi c’est pas bon comme entame de phrase comme lorsque l’on va vous annoncer une nouvelle que vous n’auriez préféré pas entendre et vous n’avez qu’une envie ne plus être vous à ce moment, fuir au loin) j’ai appris fortuitement hier qu’ils avaient décidé de ne pas donner suite au recrutement !».
Nouveau silence. J’ai la gorge serrée.
J’avais passé le premier cap des vingt candidatures, il ne restait plus que quatre personnes en lice, dont moi. Enfin la fin de la galère. Peut-être.
Plus d’une heure et demie sur deux entretiens en moins d’une semaine à se battre pied à pied avec un chef des ventes et un responsable à convaincre, à faire des concessions (ils aiment ça les concessions je ne sais pas pourquoi) parfois jusqu’à aller contre sa propre morale.
Du quota de ventes, des ratios, des statistiques qui s’affichent et vous trouble la vue, de la surveillance par le biais de questionnaires sur la qualité de l’accueil, du flicage à tous les étages.
Philosophie du tiroir-caisse. Ils ne comprennent que cela. De l’humain ! Non surtout pas, du chiffre, du chiffre. Jusqu'à s'en étouffer.
Le travail, seul compte le travail. Faut être un «winner», faire bonne impression. On candidate, on fait une lettre en béton armé, on passe des heures à se creuser la caboche pour trouver les mots qui les fera bander… ces cons !
J’entends encore Mr H…. me dire avant de me quitter : «Ne vous découragez pas !» - Quelques secondes de silence et : «Ils auraient au moins pu téléphoner aux quatre personnes qui étaient en attente d’une réponse depuis plus de dix jours !»
Il n’était pas obligé de le dire, mais, ça fait du bien de l’entendre. Merci Mr H….. !
Il m’a fait comprendre simplement qu’il ne me fallait attendre aucune excuse de leur part, ni appel téléphonique, ni lettre. Silence radio.
On a sa fierté quand on est employeur, passer pour un guignol en s’excusant on aime pas trop ça !
Le respect dû au demandeur d’emploi devant cette réalité est quasi insignifiant !
…/…
«Question de karma c’est pas possible ! » - Voilà ce que m’a dit mon beau-frère hier soir lorsque je lui ai annoncé la nouvelle.
«Ca n’est pas la 4e ou 5e fois que cela finit comme ça ? Décidément !»
Souvenirs de quelques expériences similaires – Morceaux choisis :
L’entreprise de nettoyage qui vous appelle pour vous dire que «c’est vous qu’elle embauche sur un poste de secrétaire CDI temps plein» et qui vous rappelle le lendemain, jour de la prise de travail le même après-midi pour dire que «tout compte fait ce n’est plus vous qu’elle souhaite recruter !»
L’entretien de plus d’une heure pour un poste vendeur en vêtements où le recruteur vous fait espérer le meilleur et dès le lendemain vous recevez une lettre postée deux jours avant vous disant que votre candidature n’a pas été retenue : «Nous vous souhaitons le meilleur pour vos recherches !»
Un voyage en train de trois heures aller-retour pour passer un entretien sur un poste de vendeur en pharmacie où la personne vous reçoit par un tonitruant : «Vous vous êtes trompé je ne vous ai pas parlé d’entretien ! Je vous ai simplement demandé de m’envoyer votre CV !»
A ce moment, vous ne savez plus qui vous êtes. Suis-je fou ?
Vous consultez votre agenda et voyez écris en gros caractère le jour même une heure, un nom et une date mais vous devez sans doute vous trompez. L’employeur a toujours raison. Ecoutez-le.
Ne pas trop réfléchir pour ne pas passer de l’autre côté du comptoir et expliquer par A + B à la personne qui vous sourit ironiquement qu’il vous semble que non vous ne vous trompez pas. Au besoin en lui faisant avaler la page de l’agenda en question pour lui rafraîchir la mémoire.
Mais, dans un ultime éclair de lucidité vous réfléchissez et vous dîtes qu’alors c’est vous qui passerait du statut de «victime» à celui d’accusé pour coups et blessures.
Les blessures d’amour-propre cela ne compte pas. Allez prouvez ce que l’on vient de vous faire… Impossible. Parole contre parole.
Je ne sais plus quoi penser. Je ne crois pas qu’il s’agisse de chance ou de malchance, mais plutôt que de plus en plus d’employeurs s’asseyent sur la dignité de ceux qui leurs sont subordonnés.
J’aurais pas dû décrocher. Au moins aurais-je passé un week-end serein !
Serenity.
Hier soir je n’avais pas le moral ou plutôt je l’avais jusqu’à ce que le téléphone sonne vers 20 heures…
«Allô ! Mr M….. !»
«Oui, c’est moi !»
«Ici Mr H…. je vous appelle pour vous dire que je dois reporter notre rendez-vous de lundi matin à 9 h à mercredi à la même heure, car je dois participer à une réunion urgente !»
«Pas de souci ! Tant que je vous tiens je vous préviens que je n’ai toujours pas de nouvelles de D…. Cela fait maintenant 10 jours que j’ai passé mon 2e entretien chez eux. Pour une entreprise qui disait devoir embaucher rapidement cela me trouble quelque peu… j’ai un mauvais pressentiment !»
Comme un air de déjà-vu sur les lèvres. Une sensation diffuse. Pas la première fois que je l'éprouve... une intuition qui ne me quitte pas.
Cela fait plusieurs jours que je tourne en rond. C'est plutôt mauvais signe chez moi !
Silence. Vous savez de ces silences qui en disent plus que tous les mots et durant lesquels ont sait déjà à l’avance ce qui va suivre.
«Voilà ! Il faut que je vous dise (ça aussi c’est pas bon comme entame de phrase comme lorsque l’on va vous annoncer une nouvelle que vous n’auriez préféré pas entendre et vous n’avez qu’une envie ne plus être vous à ce moment, fuir au loin) j’ai appris fortuitement hier qu’ils avaient décidé de ne pas donner suite au recrutement !».
Nouveau silence. J’ai la gorge serrée.
J’avais passé le premier cap des vingt candidatures, il ne restait plus que quatre personnes en lice, dont moi. Enfin la fin de la galère. Peut-être.
Plus d’une heure et demie sur deux entretiens en moins d’une semaine à se battre pied à pied avec un chef des ventes et un responsable à convaincre, à faire des concessions (ils aiment ça les concessions je ne sais pas pourquoi) parfois jusqu’à aller contre sa propre morale.
Du quota de ventes, des ratios, des statistiques qui s’affichent et vous trouble la vue, de la surveillance par le biais de questionnaires sur la qualité de l’accueil, du flicage à tous les étages.
Philosophie du tiroir-caisse. Ils ne comprennent que cela. De l’humain ! Non surtout pas, du chiffre, du chiffre. Jusqu'à s'en étouffer.
Le travail, seul compte le travail. Faut être un «winner», faire bonne impression. On candidate, on fait une lettre en béton armé, on passe des heures à se creuser la caboche pour trouver les mots qui les fera bander… ces cons !
J’entends encore Mr H…. me dire avant de me quitter : «Ne vous découragez pas !» - Quelques secondes de silence et : «Ils auraient au moins pu téléphoner aux quatre personnes qui étaient en attente d’une réponse depuis plus de dix jours !»
Il n’était pas obligé de le dire, mais, ça fait du bien de l’entendre. Merci Mr H….. !
Il m’a fait comprendre simplement qu’il ne me fallait attendre aucune excuse de leur part, ni appel téléphonique, ni lettre. Silence radio.
On a sa fierté quand on est employeur, passer pour un guignol en s’excusant on aime pas trop ça !
Le respect dû au demandeur d’emploi devant cette réalité est quasi insignifiant !
…/…
«Question de karma c’est pas possible ! » - Voilà ce que m’a dit mon beau-frère hier soir lorsque je lui ai annoncé la nouvelle.
«Ca n’est pas la 4e ou 5e fois que cela finit comme ça ? Décidément !»
Souvenirs de quelques expériences similaires – Morceaux choisis :
L’entreprise de nettoyage qui vous appelle pour vous dire que «c’est vous qu’elle embauche sur un poste de secrétaire CDI temps plein» et qui vous rappelle le lendemain, jour de la prise de travail le même après-midi pour dire que «tout compte fait ce n’est plus vous qu’elle souhaite recruter !»
L’entretien de plus d’une heure pour un poste vendeur en vêtements où le recruteur vous fait espérer le meilleur et dès le lendemain vous recevez une lettre postée deux jours avant vous disant que votre candidature n’a pas été retenue : «Nous vous souhaitons le meilleur pour vos recherches !»
Un voyage en train de trois heures aller-retour pour passer un entretien sur un poste de vendeur en pharmacie où la personne vous reçoit par un tonitruant : «Vous vous êtes trompé je ne vous ai pas parlé d’entretien ! Je vous ai simplement demandé de m’envoyer votre CV !»
A ce moment, vous ne savez plus qui vous êtes. Suis-je fou ?
Vous consultez votre agenda et voyez écris en gros caractère le jour même une heure, un nom et une date mais vous devez sans doute vous trompez. L’employeur a toujours raison. Ecoutez-le.
Ne pas trop réfléchir pour ne pas passer de l’autre côté du comptoir et expliquer par A + B à la personne qui vous sourit ironiquement qu’il vous semble que non vous ne vous trompez pas. Au besoin en lui faisant avaler la page de l’agenda en question pour lui rafraîchir la mémoire.
Mais, dans un ultime éclair de lucidité vous réfléchissez et vous dîtes qu’alors c’est vous qui passerait du statut de «victime» à celui d’accusé pour coups et blessures.
Les blessures d’amour-propre cela ne compte pas. Allez prouvez ce que l’on vient de vous faire… Impossible. Parole contre parole.
Je ne sais plus quoi penser. Je ne crois pas qu’il s’agisse de chance ou de malchance, mais plutôt que de plus en plus d’employeurs s’asseyent sur la dignité de ceux qui leurs sont subordonnés.
J’aurais pas dû décrocher. Au moins aurais-je passé un week-end serein !
Serenity.
