Pour conforter le propos de Tristesir, Arte en remet une couche la semaine prochaine.
Bon appetit quand même
23h55 - Arte - dimanche 5 avril 2009
Notre pain quotidien
Film documentaire de Nikolaus Geyrhalter (Unser täglich Brot, Autriche, 2005). 90 mn.
Genre : cauchemar grandeur nature.
Par Mathilde Blottière
Mais que diable les industriels de l’agroalimentaire ont-ils bien pu faire aux documentaristes autrichiens ? Juste avant We feed the world, brûlot antiproductiviste d’Erwin Wagenhofer, Nikolaus Geyrhalter posait son regard mordant sur les mêmes sites gigantesques, dans l’enceinte des grands groupes agricoles d’Europe.
Alternant plans fixes et lents travellings, le cinéaste brosse une série de tableaux futuristes, comme sortis d’une imagination malade. Dépeçage des porcs, ramassage des choux ou triage des poussins : rien ne nous est épargné, mais tout est horriblement sublimé. Dans cet univers privé de paroles et saturé de nourriture, les abattoirs briqués succèdent aux serres immenses et les combinaisons high-tech frôlent les chairs à nu.
Invariablement, la mécanique finit par envahir le cadre. Ici, c’est un avion qui largue une pluie de pesticides sur un champ de tournesols ; là, un bras métallique qui secoue un olivier comme un hochet. Un glissement ironique s’opère : les machines semblent se mouvoir toutes seules, comme dotées d’une intelligence propre, tandis que les travailleurs accomplissent les gestes automatiques du travail à la chaîne.
Mais le plus dérangeant est sans doute de savoir qu’en bout de chaîne il y a notre estomac. En filmant systématiquement les travailleurs en pause déjeuner, Nikolaus Geyrhalter ne nous laisse jamais la possibilité de l’oublier. Terrifiant panorama d’une industrie devenue folle, Notre pain quotidien nous convie à l’ultime bombance, un vrai repas de funérailles.
Télérama.fr
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20h45 - Arte - mardi 7 avril 2009
We feed the world, le marché de la faim
Film documentaire d’Erwin Wagenhofer (Autriche, 2005). 99 mn.
Genre : les coulisses de la malbouffe.
Par Juliette Bénabent
« Chaque jour, cent mille personnes meurent de faim. L’agriculture mondiale peut nourrir sans problème douze milliards d’individus. Autrement dit, chaque enfant qui meurt de faim est en fait assassiné. » Jean Ziegler, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, ne prend pas de pincettes tout au long de ce documentaire passionnant dont il est le fil rouge.
Pourquoi, sur le marché de Dakar, les légumes européens sont-ils trois fois moins chers que les produits locaux ? Pourquoi les paysans brésiliens sont-ils mal nourris, quand leur pays est le premier exportateur de soja au monde ? Comment nos élevages industriels de volailles causent-ils la déforestation amazonienne ?
Le réalisateur autrichien Erwin Wagenhofer voyage inlassablement à la recherche de réponses, dans des champs en Roumanie, chez des paysans au Brésil, sur des bateaux de pêche bretons ou dans les serres andalouses. Un biologiste, un ingénieur agronome et même le patron de Nestlé, qui débite un discours surréaliste, participent à cette démonstration implacable, montrant au terme de quel système global, et à quel prix humain et écologique nous trouvons dans nos supermarchés des tomates en hiver et du poulet sous Cellophane à quelques euros le kilo.
La longue séquence finale détaillant le sort de volailles élevées en batterie, de l’oeuf jusqu’à l’emballage, dissuade pour longtemps de manger du poulet industriel.
telerama.fr
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20h45 Arte Jeudi 9 avril 2009
Super size me
Film documentaire de Morgan Spurlock (Super size me, USA, 2004). 100 mn. VO.
Genre : digestion difficile.
Par Aurélien Ferenczi
Pour son enquête sur le surpoids et la responsabilité des fast-foods dans les pratiques alimentaires, Morgan Spurlock, trentenaire svelte, est son propre cobaye. Pendant trente jours, il s’est soumis à un régime draconien : trois repas par jour chez McDonald’s, avec obligation de goûter à tout et de ne jamais refuser le menu « Super size », le « Maxi best of » américain, encore plus calorique qu’ici. Super size me est le récit de cette « cure », le journal d’un gavage et la chronique de son impact sur la santé du patient, qui a gagné douze kilos dans l’opération.
En prime, le cinéaste se fait enquêteur et prend l’avis de ceux qui luttent contre la malbouffe organisée. Dans cette démarche, il y a du Michael Moore. Avec ce cinéma militant à la première personne, Morgan Spurlock montre la même obstination spectaculaire et la même implacable efficacité - le lobby de l’industrie agroalimentaire en prend pour son grade. Mais le mauvais traitement infligé à son propre corps évoque aussi l’esprit Jackass, cette série d’émissions sur MTV dont les protagonistes se lancent des défis physiques spectaculaires et stupides. Le gag récurrent du film, c’est que l’auteur partage la vie d’une cuisinière végétalienne, qui se plaint de l’initiative de son compagnon. Entre ses tartes aux légumes et le régime de réadaptation qu’elle prépare pour le retour de son compagnon à la vie nutritionnelle normale, la dame ne fait pas tellement moins peur que les « faucons » de la bouffe industrielle !
telerama.fr
source de l'info
J'ai déjà vu le dernier docu sur ce jeune homme d'une trentaine, svelte, sportif absorbant jusqu'à la nausée son régime de mcbeurk. Non seulement il a pris beaucoup de poids en 30 jours, mais suivi par des médecins, son taux de diabète, cholestérol, etc ont énormement augmenté.
On voit ainsi des enfants n'ayant jamais absorbé une goutte d'alcool se retrouver... avec des cirrhoses. Effarant ! D'ailleurs je crois me souvenir qu'au départ de cette enquête, ce furent deux jeunes filles qui ont porté plainte.