L'Emploi et le Chômage en Débats

Bonjour à tous,

Je viens de découvrir que les intermittents du spectacle "en difficulté professionnelle", inscrits à Pôle Emploi, auront à partir de ce lundi 20 janvier la possibilité de demander un accompagnement avec un conseiller et, surtout, de le suspendre à n'importe quel moment, quelle que soit la raison. En effet, quand quelqu'un acquiert le statut A8/A10 "spectacle", il est automatique désaffecté des portefeuilles et n'a plus aucune des obligations habituelles (se rendre aux convocations etc.), même dans le cas où il accomplirait les 507 heures de travail nécessaires à la continuité de son indemnisation en 3 mois et demie et glanderait les mois suivants (une hypothèse que je fais pour vous montrer par l'absurde le caractère du système).

Les statuts indiquent pourtant qu'une inscription à Pôle Emploi implique le devoir de rechercher un emploi, et ce nouveau privilège fait aux intermittents (qui bénéficient déjà d'un régime d'indemnisation bien avantageux par rapport aux autres catégories) vient encore mettre à mal l'égalité juridique entre demandeurs d'emploi.

Pourquoi le chômeur lambda indemnisé selon le régime général ne peut-il pas lui aussi solliciter de l'aide quand il le souhaite, la fin de son accompagnement quand il le souhaite ? N'y a-t-il pas une action à mener pour une reconnaissance de l'égalité de statut entre demandeurs ?

Bonjour

Votre titre est bien mal choisi et il ne s'agit nullement d'un nouveau privilège

Les "intermittents du spectacle" n'ont jamais été soumis à aucun suivi de quelque nature que ce soit et n'ont pas non pas plus été été désaffectés dans des portefeuilles de conseillers : une fois l'inscription faite, ils sont tous rattachés aux agences POLE EMPLOI SPECTACLE quand leur département/région a la chance d'en compter une et ces agences là ont un fonctionnement spécifique

Pour être précise ce changement à partir du 20/01 concerne les demandeurs d 'emplois qui n'ont plus de droits ouverts sous réglementation Intermittent du spectacle et/ou n'accumulent plus de cachets : ils vont être réaffectés dans leurs agences d'inscription et ceux qui le souhaitent pourront demander à se voir attribuer un conseiller (quant à "suspendre" ce suivi mis en place à leur demande c'est inexact sauf si par suspension il faut comprendre "retravailler")

Bonsoir

pour mieux comprendre l'origine des déficits:

http://videos.lesechos.fr/news/graphiqu ... 94001.html

eh bien Mohammed on dirait que vous en avez après les intermittents...
mais bon il faut connaitre les métiers en question pour en parler
certes, leur statut est moins pourri que celui du chômeur lambda : on va pas être jaloux et niveler par le bas !

mais si la plupart gagnent -juste décemment- leur vie, ils n'ont aucune visibilité à long terme : acheter une bagnole pour aller bosser devient méga galère.
en fait, ces gens bossent et n'ont pas de sécurité du tout quant à l'avenir

ils ne "glandent" pas "pendant 3 mois", comme tu le dis (mais t'as regardé un reportage de M6 ou quoi ?!? ) ; les metteurs en scène, comédiens, éclairagistes, bossent tout le temps (passion et répétitions obligent) et sont payés... parfois. c'est comme ça que ça se passe. je bosse dans ce milieu (mais ne suis pas intermittente puisque pas artiste, suis en cdi classique)

le vrai scandale de ce statut : les boites de prod' de tf1 style Arthur & cie, qui emploient tout leur personnel en intermittent, ne payant que qq cachets, laissant le soin au système d'indemnisation de payer le reste, de ce qui devient un salaire déguisé. Pour des secrétaires, standardistes, femmes de ménage, des personnes qui devraient être en cdi (vu les moyens des employeurs, je ne me fais pas trop de bile pour eux)

quant à effectuer un suivi chez pole... obligatoire ou pas... ce serait bien débile...
pole ne sert à rien du tout pour ces métiers-là (déjà que pour les autres...). il s'agit de parcours très spécifiques, seuls les artistes se comprennent entre eux quant à leurs "formations continues"

bref, ne nous tirons pas dans les pattes : visons le mieux pour tous... non ? surtout qu'il y a les moyens...

Vivelagrece:

A quoi cela sert-il de taper sur une catégorie de gens?
L'assurance chômage est une assurance. Si on suit cette logique, c'est à dire faire payer ceux qui en bénéficient le plus alors pour l''assurance maladie il faut faire payer plus les vieux, les enfants et les gens qui sont souvent malades. C'est plus facile de taper sur les intermittents du spectacle que de relever la tête et de regarder droit dans les yeux ceux qui nous plument et qui s'enrichissent sur notre dos n'est-ce pas?

l'assurance chômage n'est pas une assurance. c'est du salaire socialisé.

Bof.

Assurance ne signifie pas qu'il y a obligatoirement un intermédiaire qui s'en fout plein les poches.

Quoique. Je crois qu'il y a un emprunt fait sur les marchés financiers pour pouvoir payer les indemnités chômage.
Il y a bien "un" intermédiaire qui s'en fout plein les poches. C'est bien une assurance comme les aiment les financiers.

C'est une assurance contre le chômage dont l'argent provient des salaires socialisés ; et comme pour une assurance automobile, qui ne rembourse pas la totalité des dégâts (franchise), on n'est pas entièrement indemnisé puisqu'on ne touche que les 3/4 de son salaire net antérieur.
Les employeurs, eux, considèrent que c'est une charge de la boîte ; je crois que c'est hier que j'ai entendu un journaliste essayer de faire entendre à un patron que l'argent des cotisations provient du travail du salarié, même si on appelle ça "cotisation patronale".
Au fait on est loin du sujet initial.

Je rejoins tout à fait ce que dit Faribole concernant les intermittents. Bien des boîtes de production se font du fric sur le dos de l'Etat, via le dos des intermittents.
Et en ce qui concerne les associations (assos locales, comité des fêtes etc...) le système permet à des artistes locaux de vivre, de donner beaucoup de bonheur aux gens sans que ce soit ruineux pour la population : je pense aux fest-noz en Bretagne : tout le monde peut se payer un festnoz de temps à autre (5 ou 6 euros pour avoir de la bonne musique et danser pendant 5 heures ou plus).
J'ajoute que pour les musiciens par exemple, ce n'est pas facile de trouver assez de dates.
Les jaloux peuvent toujours apprendre à jouer d'un instrument et essayer d'en vivre...
Bref il y a sans doute des dos sur lesquels il faudrait taper, mais faut pas se tromper.

serabeth a écrit : je crois que c'est hier que j'ai entendu un journaliste essayer de faire entendre à un patron que l'argent des cotisations provient du travail du salarié, même si on appelle ça "cotisation patronale".

C'est aussi difficile à faire comprendre à la plupart des salariés. Pour la plupart des salariés, les cotisations patronales, la TVA, l'impôt sur les societés et autres, ca sort de la poche du patron et non de la leur via leur travail.

C'est bien vrai. Ils voient des miettes sortir de la poche du patron, mais ils ne voient pas les gros gâteaux qui y entrent.
Je ne parle pas des petites entreprises locales, là, je parle des grosses boîtes.

Par ailleurs, il y a bien eu des époques où les caisses de l'assurance chômage n'étaient pas en déficit. Croyez-vous qu'à cette époque-là tout ce fric attendait dans un énorme bas de laine qu'on l'utilise?

Pourquoi les marchés voudraient récupérer tout le secteur de l'assurance et des retraites?
Pas seulement parce qu'en servant d'intermédiaires ils peuvent s'en mettre plein les poches au passage mais parce que cela permet aussi de concentrer un énorme capital et quand tu as cette faculté, le pognon se multiplie tout seul sans rien faire comme par magie (ou presque).

Sur ce dernier aspect pas besoin d'être une entreprise privée à but lucratif. Bien d'autres organisations qui ne sont pas des entreprises arrivent à concentrer beaucoup de pognon pour le plus grand plaisir de banques j'imagine (ONG, syndicats, partis politiques etc)

Les intermittents du spectacle, c'est un cas vraiment à part !


Moi, je ne suis plus inscrit au pole emploi depuis ma radiation abusive mais que je n'ai pas contesté vu que mes droits à l'ARE s'épuisaient à ce moment là, et je touche toujours le RSA comme si de rien n'était. J'actualise mes ressources trimiestrielles auprès de la CAF et j'ai jamais eut 'd'interruption de RSA !

Je n'ai aucun suivi. Ceci depuis très longtemps, je suis en région parisienne. je pense qu'on doit être nombreux dans ce cas.

Mais je cherche du travail et mes preuves, ces mes petits contrats de merde en CDD ça et là !! mais rien de sérieux professionnellement ! hollande, ces emplois et ça réindustrialisation, je l'attends toujours.