L'Emploi et le Chômage en Débats

Tout à l'heure j'ai entendu une nouvelle raison pour ne pas trouver de CDI. En effet, je connais un jeune qui a travaillé pendant plusieurs mois dans un restaurant et le patron voulait l'embaucher en fixe en janvier. C'est raté ! La banque s'y oppose avec un raisonnement sans appel : la situation générale se dégradera encore plus en 2014, dans ce cas les gens irons moins au restaurant, le chiffre d'affaire baissera, (et ainsi de suite...) Tout cela, avec un chiffre d'affaire correct, voire en hausse en 2013.
Le jeune pense faire une saison à l'étranger et l'état le comptera sûrement parmi les expatriés qui veulent planquer leurs sous .

Voilà une information bien curieuse !

Une banque n'est pas l'URSSAF ! Un employeur n'a pas à lui signaler une embauche… Celle-ci ne peut donc s'y opposer.

Soit l'employeur connait des difficultés financières et son chargé de clientèle lui déconseille d'embaucher (ce qui est alors son rôle).

Soit l'employeur raconte des bobards… 

Je pencherais pour la seconde… 

Difficile de juger sur ce que dit Machin qui l'a entendu de Untel à qui son patron a dit que la banque lui avait dit...
Bien sûr que le conseiller de la banque, ou le comptable du restau, s'il trouve la situation financière du restaurateur fragile peut lui déconseiller d'embaucher en CDI.
Qu'est-ce qui empêche le restaurateur d'embaucher en CDD, vu que le jeune est prêt à partir pour faire une saison ? Une saison n'est pas un CDI non plus.
Concernant la clientèle, s'il s'agit d'un restau un peu bien, les clients ne sont pas ceux qui sont touchés par la crise : baladez-vous dans les centres-villes : il y a un maximum de gens qui n'ont pas perdu leur emploi, et gagnent suffisamment leur vie pour continuer à s'offrir un repas au restau comme avant.

Yves a écrit :Voilà une information bien curieuse !

Une banque n'est pas l'URSSAF ! Un employeur n'a pas à lui signaler une embauche… Celle-ci ne peut donc s'y opposer.

L'entrepreneur ne lui a peut-etre pas signalé, mais il a peut-etre discuté avec son conseiller sur un autre sujet (gestion de compte, investissement ...) et que ca lui a échappé. Malheureusement, un certains nombre de conseiller de banque tente de jouer les petits chef et d'utiliser le faible pouvoir qu'ils ont pour se donner de l'importance surtout s'il sait que l'entrepreneur en question est dépendant de lui en ayant fait l'erreur de n'avoir qu'une seule banque.

Certains bloquent les cartes bancaires de petit entrepreneur sans respecter les délais de prévenance par exemple, d'autres refusent d'accepter le crédit s'ils ne font pas tel ou telle choses, ils peuvent refuser à leur bon vouloir les facilités de caisse d'une entreprise qui tourne correctement afin de récuperer des frais ...

Je comprends. Mais ce restaurant semble "bien marcher" ("chiffre d'affaires en hausse", précise notre ami Reveurs).

Rares sont les entreprises à signaler à leur banquier qu'elles vont embaucher un, deux ou trois nouveaux collaborateurs dans le mois.

Et le banquier "intervient" généralement dans les affaires de l'entreprise quand sa situation financière n'est pas satisfaisante. Quand il y a des rentrées, quand les comptes sont au vert… le banquier n'intervient pas, sauf pour proposer des produits financiers à son client solvable.b

Yves a écrit :Je comprends. Mais ce restaurant semble "bien marcher" ("chiffre d'affaires en hausse", précise notre ami Reveurs).

Chiffre d'affaire en hausse ne veut pas dire que ca marche mieux. Si demain j'augmente mes prix parce que l'on me taxe plus, alors mon chiffre d'affaire aura augmenté mais mon bénéfice peut avoir diminué.

Yves a écrit :Et le banquier "intervient" généralement dans les affaires de l'entreprise quand sa situation financière n'est pas satisfaisante. Quand il y a des rentrées, quand les comptes sont au vert… le banquier n'intervient pas, sauf pour proposer des produits financiers à son client solvable.b

Mais il n'a pas forcement interet à ce que l'entreprise prenne un employé supplémentaire, cela diminuerais le bénéfice et donc sa capacité à refourguer ses produits financier. Sans compter qu'un banquier à le cul sur plusieurs chaises en même temps et qu'il doit donc ménager le choux et le chèvre. Si le restaurant embauche une personne de plus et augmente le nombre de table (cas hypothétique), il va piquer la clientele à un autre restaurateur du coin à qui la banque vend aussi des produits et prete aussi de l'argent.

Et la derniere chose que souhaite un banquier, c'est la faillite d'un de ses clients car c'est un risque de perte seche pour la banque.

L'explication de Statovore me semble être la bonne. Il faut dire que l'histoire se déroule à la campagne et je connais le banquier en question. Il réfléchit comme Statovore le décrit.
Pourquoi le restaurateur ne refait pas un cdd? Il semble qui il y a une loi interdisant l'utilisation de cdd consécutifs (pour les petits s'entend) et le patron ne veut pas inventer un intitulé fantaisie pour le job.

Petite anecdote : la coiffeuse de mon bourg quand elle a racheté le salon de sa mère, il y a 15 ans, aurait voulu y faire quelques aménagements et a demandé un prêt à sa banque : refusé parce que conjoncture, capacités de ceci et de cela et gnagnagna...
Elle a dit OK, elle a pris un pot de peinture et un pinceau et a repeint le salon histoire de lui donner un petit air jeune (et jaune) ; pas terrible mais c'est un petit bourg de campagne et on n'est pas habitué à des décors somptueux de toutes manières.
Et elle a démarré avec le matériel existant ; et ça marche bien, elle ne gagne pas une fortune mais elle vit de son boulot.
Quelques années après son banquier voulait absolument lui donner rendez-vous , elle l'a laissé mariner plusieurs mois puis elle est venue le voir : il voulait lui proposer un prêt pour investir dans son salon, "parce que conjoncture, capacités et gngnagna..." (les mêmes mais en positif).
Elle l'a envoyé balader.
Un banquier ce n'est pas un Saint-Bernard, plutôt une hyène. Sauf que la hyène quand elle a assez, elle fiche la paix aux autres.

Son banquier ce serait pas la Hyène Agricole ?

serabeth a écrit :Un banquier ce n'est pas un Saint-Bernard, plutôt une hyène. Sauf que la hyène quand elle a assez, elle fiche la paix aux autres.

On en revient à la maxime suivante "Le banquier est quelqu'un qui vous prête son parapluie lorsque le soleil brille et vous le retire aussitôt qu'il pleut."