L'Emploi et le Chômage en Débats

La Cour des Comptes, peut-être consciente que ses dénonciations habituelles des dépenses inconsidérées de tels ou tels organismes n'ont aucun effet, vient de découvrir un privilège éhonté réservé aux intérimaires : il paraît que les règles de leur indemnisation à l'issue d'une mission, sont plus avantageuses que pour les CDD.
http://www.ouestfrance-emploi.com/actua ... 013-[actu3]
Je ne doute pas que cette fois-ci le gouvernement s'empresse de mettre fin à ce scandale financier qui vide les caisses de notre pauvre pays.

Et n'allez pas suggérer que l'on pourrait revoir l'indemnisation des CDD à la hausse pour rétablir l'équité, bande de dangereux gauchistes.

Tous les droits à l'assurance-chômage vont probablement être revus à la baisse lors de la prochaine Convention de l'Unédic.

L'Europe impose à l'assurance-chômage française de se désendetter (endettement cumulé de 17 ou 18 milliards d'euros).

Une très grosse bataille s'annonce donc en 2014 !

Je ne suis pas du tout étonnée que l'indemnisation des intérimaires plombe les comptes de l'Assedic. Mais est-ce la faute des intérimaires ?
On aimerait que la Cour des Comptes se penche sur les raisons qui font que l'agro-alimentaire (et sûrement plein d'autres usines) recourent massivement à l'intérim. Dans les boîtes où je travaille il peut y avoir 80% d'intérimaires par ligne de production. Ils sont présents dans l'usine 2 à 3 semaines sur 4, reviennent tous les mois. A ce rythme-là c'est évident que les cotisations chômage versées ne sont pas suffisantes pour indemniser les gens entre deux missions.
Tout le bénéfice est pour l'employeur qui ne paie des ouvriers que strictement le temps nécessaire pour produire ce qui est commandé par les clients, jour par jour. Et même heure par heure : les intérimaires ne savent jamais s'ils vont travailler 3 heures, ou 6 ou 10. Le contrat (7 h par jour) n'est pas respecté, les motifs de recours au travail intérimaire ne sont pas respectés.
Il est clair que ces grosses boîtes de l'agro-alimentaire se font beaucoup d'argent sur le dos de l'Assedic.
La Direction du Travail n'a qu'à enquêter sur les contrats, la Cour des Comptes peut faire les comptes.

Avant il fallait que le journalier fasse le pied de grue devant le bureau d'embauche tous les jours pour attendre quelques heures de travail éventuelles.

Grâce à la téléphonie mobile les employeurs peuvent "siffler" un salarié quand ils veulent à l'heure qu'ils veulent.

C'est le futur du salariat : tu viens pour une heure (voire moins) quand on te le demande, le reste du temps tu fais la queue à la soupe populaire pour bouffer et pour espérer avoir un toit sur la tête la nuit.

C'est y pas beau le progrès technique? Bienvenue au XXIème siécle

PS:
Cette réflexion m'ait revenu en tête suite à la description qu'on m'a faite récemment des conditions de travail de salariés qui bossent dans le privé pour assurer un service public (pour le compte de l'Etat) dans des conditions hallucinantes.

En quoi le régime d'assurance chômage est plus avantageux pour l' interim par rapport au cdd ? L'article ne le dit pas.

Cet article-là est plus explicite :

http://www.capital.fr/carriere-manageme ... tes-892225
extrait :

"A la différence du régime général, il n'existe aucun plafond, qu'il soit défini en termes de volume d'activité ou de niveau de rémunération, qui puisse être opposable aux intérimaires cumulant une activité réduite", explique la Cour.
Ce régime "exceptionnel" permet aux intérimaires cumulant emploi et chômage de bénéficier d'un revenu plus élevé que celui des CDD. En moyenne, en 2011, ils touchaient une rémunération totale (allocation + salaire) de 1.640 euros par mois, contre 1.151 euros pour ceux en contrats à durée déterminée.

Comparaison complètement idiote, ça n'a aucun sens de faire une moyenne sur des cas aussi divers que celui qui bosse 2 heures par semaine, celui qui est à temps plein avec des heures supplémentaires, le salarié au smic, le cadre...

A vrai dire je ne comprends pas leur histoire de plafond inexistant : si je bosse plus de 110h je n'ai pas de complément assedic.

il n'existe aucun plafond, qu'il soit défini en termes de volume d'activité ou de niveau de rémunération

Ils sont combien ces salariés qui sont au dessus du plafond?

Ce n'est pas très clair tout ceci.

Par contre, ce qui est clair, c'est que c'est une belle tentative pour faire en sorte que des catégories de précaires se haïssent les uns les autres.

Je n'ai pas réussir à lire ton article Serabeth. J'ai répondu non merci pour l'enquete et c'est resté bloqué.
J'ai poursuivi mes recherches sur l'indemnisation des intérimaires et j'ai trouvé un article officiel de l'UNEDIC publié le 1er septembre 2013

http://www.unedic.org/article/allocatio ... terimaires

Ca ne m'apporte rien, mais je n'ai pas lu les documents pdf.

Je viens de réessayer mon lien, je l'ai de nouveau copié-collé, il n'y a pas d'enquête...
Ce n'est pas un problème de pop-up ? (je dis ça, je n'y connais rien...)

Je n'ai pas pris le temps d'aller vérifier ou actualiser mes infos, je vous donne donc juste un petit élément de réponse basé sur mon expérience :
Il existe une différence qui n'est pas mineure en fonction du statut concernant la prime de précarité en fin de contrat:
En tant qu'intérimaire on touche une prime de fin de mission de 10%
En fin de CDD on touche une prime de précarité de 7%
Et quand on a l'insigne bonheur d'avoir un "CDD d'usage" on touche un gros quedalle .......

En fin de CDD on touche une prime de précarité de 7%

Sur service public.fr il est clairement écrit :

Fin du contrat de travail à durée déterminée (CDD)
L'indemnité de fin de contrat est égale au minimum à 10 % de la rémunération brute totale versée durant le contrat.Toutefois, ce pourcentage peut être limité à 6 % par une convention ou un accord collectif de branche étendu (ou par convention ou accord d'entreprise ou d'établissement). Dans ce cas, des contreparties doivent être offertes au salarié, notamment sous la forme d'un accès privilégié à la formation professionnelle (action de formation, bilan de compétences).

Il y a les mêmes cotisations sociales dessus.
Moralité, avant de signer renseignez-vous sur une éventuelle limitation de cette prime, et exigez les contreparties prévues. "Accès privilégié" c'est bien vague.
D'ailleurs avec le nouvel accord sur la formation professionnelle (voir le sujet de Willemijns) tout salarié va accumuler des droits à formation sur son compte.

serabeth a écrit : Je viens de réessayer mon lien, je l'ai de nouveau copié-collé, il n'y a pas d'enquête...
Ce n'est pas un problème de pop-up ? (je dis ça, je n'y connais rien...)

Aujourd'hui ça veut bien s'ouvrir. Peut être que la première fois, il bloque, mais la 2nde ça passe.

Je découvre qqch que je ne connaissais pas. Comme je n'ai pas encore été concernée, je ne peux vérifier dans mes papiers.

nounourse a écrit :Je n'ai pas pris le temps d'aller vérifier ou actualiser mes infos, je vous donne donc juste un petit élément de réponse basé sur mon expérience :
Il existe une différence qui n'est pas mineure en fonction du statut concernant la prime de précarité en fin de contrat:
En tant qu'intérimaire on touche une prime de fin de mission de 10%
En fin de CDD on touche une prime de précarité de 7%
Et quand on a l'insigne bonheur d'avoir un "CDD d'usage" on touche un gros quedalle .......

Tout dépend de la branche d'activité. J'ai travaillé aussi bien en cdd qu'en interim et j'ai toujours touché la prime de précarité ou indemnité de fin de mission égale à 10 %.

Nounourse, en échange de cette baisse de prime, qu'avez vous eu concrètement en échange ? une formation ?

Il faut savoir aussi que le contrat d'interim permet une clause de souplesse qu'on n'a pas en CDD. Si on signe un CDD à terme précis, on finit à la date indiquée. En interim, on peut très bien finir plus tôt ou plus tard. On peut donc difficilement savoir si on va dépasser des heures et perdre au niveau POLE EMPLOI.

J'ai soulevé ce sujet sur les intérimaires parce qu'on reproche aux intérimaires de coûter trop cher à l'assurance chômage : les cotisations sont insuffisantes par rapport aux allocs versées. Ce qui ne m'étonne absolument pas.
Mais pourquoi la Cour des Comptes en conclut-elle qu'il faut diminuer les allocs des intérimaires, au lieu de s'intéresser à la cause de cette situation, qui est : les boîtes qui emploient des intérimaires ne paient pas assez de cotisations.

Il est anormal que des boîtes recourent 3 semaines sur 4 à des intérimaires, et cela tous les mois, et continuent d'appeler ça "surcharge momentanée de travail".

Alors que c'est le travail qui est organisé de façon à faire toute la production du mois en l'espace de 3 semaines. On vend cette production sous le nom de "promotion sur ceci cela" ; les clients des supermarchés achètent seulement en promotion et stockent chez eux.

La Direction du Travail peut-elle croire un instant qu'une surcharge momentanée arrive régulièrement 3 semaines sur 4 et nécessite tout à coup 5 fois plus de monde ?
La Direction du Travail est aveugle, la Cour des Comptes est sourde et l'Assedic la ferme ?

Je trouve que le motif surcroit d'activité est parfois abusif.
Si c'est pour les bûches, les huîtres ou le saumon fumé, on peut comprendre que lors de l'approche des fêtes de fin d'année on soit obligé de produire plus.
Mais lorsque le surcroit d'activité est permanent toute l'année, il n'y a plus d'exceptionnel. Ces personnes pourraient être intégrées aux permanents.