Une soixantaine de militants du Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) ont occupé mardi une agence Pôle emploi à Paris pour dénoncer les difficultés croissantes des chômeurs et exiger un plan d'urgence pour la création de 200 à 300.000 emplois.
L'occupation pacifique des locaux de l'agence de Paris Boucicaut (XVe), confirmée à l'AFP par la direction, se fait sans gêner le travail du personnel pour ne pas pénaliser les demandeurs d'emploi, a précisé Jean-François Yon, le président du MNCP, association conventionnée par l'Etat.
Selon le MNCP, le médiateur national de l'emploi Benoît Genuini, chargé de traiter les réclamations sur le fonctionnement de Pôle emploi, devrait venir.
Le MNCP distribue des tracts dans lesquels ils incitent les chômeurs à s'organiser et à rejoindre l'association pour appuyer ses revendications. Celles-ci portent notamment sur la nécessité de résorber le retard dans le traitement des dossiers, d'avoir davantage d'effectifs à Pôle Emploi, d'augmenter les minima sociaux et, surtout, "la création d'une première tranche de 200 à 300.000 emplois, inspirés des emplois jeunes mais avec une garantie de formation".
"Le problème, a souligné M. Yon, c'est qu'il n'y a pas d'emplois et qu'il faut en créer dans des domaines qui correspondent à des besoins de la société, comme le secteur social et environnemental".
Le MNCP organise le 18 mars un colloque qui se tiendra dans les locaux du ministère de l'Economie et des Finances, sur le thème de la représentation des chômeurs usagers à Pôle emploi.
Le MNCP, héritier du syndicat des chômeurs fondé en 1982 par Maurice Pagat, est l'une des principales associations de chômeurs, avec AC! et l'APEIS, nées au tournant des années 90. Aucune d'entre elles n'est représentée au conseil d'administration de Pôle emploi, la récente réforme du service public de l'emploi ayant maintenu le statu quo en la matière et réservé le pouvoir à l'Etat, au patronat, à cinq syndicats représentatifs (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC) ainsi que des élus.
Le communiqué du MNCP
Mardi 10 mars, 60 responsables et militants d’associations locales du MNCP sont à Paris à la rencontre des chômeurs et précaires parisiens. Cela sera aussi l’occasion pour eux d’évoquer les difficultés des chômeurs et précaires dans un contexte de crise majeure et présenter leur plan d’urgence.
Le MNCP lance un cri d'alarme. Nos associations de chômeurs sont débordées, l'ensemble de nos lieux d'accueil collectif submergés. Le gouvernement ne voit rien venir. Ou fait semblant. L'organisation et le fonctionnement de Pôle Emploi restent imperturbablement soumis à des impératifs de sortie du chômage inatteignables. Alors que plus de 90 000 demandeurs d'emploi supplémentaires ont été recensés en janvier - sans compter le sous-emploi (intérim, stages...), qui n’est pas comptabilisé - les retards pris sur les nouvelles inscriptions (2 mois de retard !), et qu'il n'y a plus d'offres d'emplois !
Mais le pire est devant nous. On nous annonce 350 000 demandeurs d'emploi en plus pour 2009. Il est à craindre que cela soit plus du double au regard de qui est annoncé pour les mois à venir et de l’augmentation mensuelle du nombre de chômeurs depuis 6 mois ! (la Commission Européenne prévoit un taux de chômage passant de 7,8% en 2008 à 9,8% en 2009, et à 10,6% en 2010). Sans compter les ex-RMIstes et les allocataires de l'API que le RSA va faire affluer prochainement. Seule solution pour atteindre ces objectifs chiffrés et complètement décalés : faire fonctionner à plein la machine à radiation. Sans pitié pour les conséquences humaines. Des catégories entières de population jusque là épargnées, risquent d'être précipitées dans la misère en passant sous le couperet à deux vitesses fait pour éjecter les demandeurs d'emploi : le PPAE couplé à l'Offre Raisonnable d'Emploi.
Pour faire face à cette crise exceptionnelle, le MNCP propose un plan d'urgence sur trois axes :
• S'agissant de Pôle Emploi, nous demandons la régularisation des inscriptions, la suppression de l'offre raisonnable d'emploi, une refonte du PPAE de manière à garantir les droits des demandeurs d'emploi signataires, davantage d'effectifs et une formation adaptée pour garantir une amélioration de la qualité de l'accompagnement, la suppression du 3949 et des plateformes téléphoniques remplacées par un véritable accueil personnalisé.
• S'agissant des ressources, nous exigeons une augmentation des minima sociaux, sans conditions, et égal au moins au seuil de pauvreté pour garantir un filet de sécurité aux personnes les plus vulnérables, une augmentation du SMIC et le rétablissement de AER (allocation équivalent retraite).
Nous demandons à l'Etat de ne pas agréer la nouvelle convention UNEDIC, aux partenaires sociaux de consulter les demandeurs d’emploi en vue d’une renégociation qui tienne réellement compte de la crise économique.
• S'agissant de la politique de l'emploi, la création d'une première tranche de 200 000 à 300 000 emplois durables (inspirés des emplois jeunes, mais avec une garantie de formation et une sortie positive) : sur la base d’un contrat de 5 ans dans les secteurs social, environnemental… correspondant aux besoins réels des personnes, dans le tiers secteur associatif et les collectivités locales… mais aussi le maintien de l’emploi dans les services publics (santé, éducation…)
Nous demandons aussi le maintien de l’allocation de fin de formation (AFF).
Pour contribuer au financement de ce plan d’urgence, nous demandons la suppression du bouclier fiscal de juillet 2007.
Afin de donner plus de force à notre action, nous appelons les chômeurs à s'organiser, à rejoindre nos associations ou à créer des groupes de chômeurs, précaires et solidaires avec notre soutien.
Occupation du Pôle Emploi Boucicaut
Re: Occupation du Pôle Emploi Boucicaut
Maguy, tu y étais. Tu nous fais ton petit résumé ?
Je crois que tu as adoré la langue de bois de M. Genuini...
Je crois que tu as adoré la langue de bois de M. Genuini...

Re: Occupation du Pôle Emploi Boucicaut
Apparemment, ce serait chose faite depuis la semaine dernière (info donnée verbalement)Nous demandons aussi le maintien de l’allocation de fin de formation (AFF).
En plus du choc du licenciement, du retard des allocations chômage (pour lesquels ils ont cotisé des années je le rappelle) la honte parfois, les "erreurs" administratives, que se passe-t-il pour ceux qui ont en plus le malheur de tomber malade et qui n'ont aucun statut ?les retards pris sur les nouvelles inscriptions (2 mois de retard !),