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les chomeurs heureux

Publié : 01 févr. 2011
par andreas colleu
Jeune etudiant en master sociologie, j' ai choisi de traiter comme sujet le phénomène du funemployment, ou, ce que l'on peut appeler les chômeurs heureux. Phénomène, qui à travers la conjoncture actuelle de notre société, parait pouvoir se développer et devenir de moins en moins marginal, il m'a paru intéressant d'étudier le chômage, la relation au travail, à travers ce vécu.
Si vous vous considérez comme un chômeur heureux, que vous refusez la vie à travers le diktat du travail et que vous avez du temps à me consacré afin de me faire partager votre expérience contactez moi.
andreascolleu@hotmail.fr
Merci d'avance.
Andreas Colleu.

Re: les chomeurs heureux

Publié : 01 févr. 2011
par superuser
Rappel : LE MANIFESTE DES CHÔMEURS HEUREUX de Nicolas Arraitz, CQFD et Guillaume Paoli

Lecture publique à trois voix, en chaise-longue et agrémentée de diapositives, donnée pour la première fois le 14 Août 1996 au «Marché aux Esclaves» du Prater (Berlin-Est) devant une assemblée mi-enthousiaste, mi-dubitative.

http://happy.joueb.com/news/173-le-mani ... rs-heureux

Re: les chomeurs heureux

Publié : 01 févr. 2011
par Invité
Oui on peut être un chômeur heureux quand il y a du "fun" et de "l'employment" ; et quand ça ne dure pas trop longtemps. Parce qu'en général je ne crois pas que l'on conjugue facilement chômage et bonheur.
Par contre ce qui me paraît intéressant, c'est le fait que des gens qui ont vécu une vie professionnelle très active avec beaucoup d'heures, de déplacements, de compétition etc... changent de vie et font un boulot qui leur plaît (ils ne sont pas "unemployed" ) beaucoup moins payé mais beaucoup plus tranquille. Et se disent heureux. Et ça ce n'est sûrement pas le genre qui plaît au patronat, parce que le patronat a plutôt besoin de salariés qui bossent toujours plus, dans l'espoir de gagner plus, pour consommer plus.

Relance

Publié : 12 févr. 2011
par superuser
J'aide Andréas depuis quinze jours en répondant à ses questions. Cela se passe par e-mail, puisqu'il est sur Bordeaux et qu'il ne s'estime pas assez expérimenté pour tenir des entretiens téléphoniques. Il m'adresse donc des petits questionnaires thématiques afin de retracer le cheminement personnel et professionnel qui m'a amenée à m'estimer plus heureuse au chômage que dans l'emploi. C'est simple, et plutôt amusant à faire.

Diety s'est également porté volontaire. :D

Si, vous aussi, vous vous estimez plus heureux au chômage qu'en emploi et rejetez l'emploi sous sa forme actuelle, je vous encourage à aider Andréas, qui est un jeune homme tout à fait charmant, et dont c'est le premier travail de recherche autonome dans le cadre de son Master 1 de Sociologie à l'Université de Bordeaux 2. C'est de la qualité de ce mémoire au thème ambitieux que dépend son passage en classe supérieure. Pour l'étoffer, il a besoin de témoignages variés (qui resteront bien sûr anonymes). N'hésitez pas !

Pour le contacter : andreascolleu@hotmail.fr

D'avance merci ! :wink:

Re: les chomeurs heureux

Publié : 14 févr. 2011
par superuser
La CGT-Chômeurs Rebelles du Morbihan a trouvé un chômeur qui ne veut pas bosser. Interview exclusive de Yann, ouvrier dans le bâtiment, au chômage depuis un an et demi.


Chômeurs rebelles du Morbihan : Yann, vous nous dîtes que vous refusez du boulot qu'on vous propose. Or, vous êtes indemnisé 1.300 € par mois par Pôle emploi, vous roulez en Mercedes, et vous avez un écran plasma chez vous. Vous n'avez pas honte ?

Yann : Non, j'ai pas honte. Ma Mercedes, je l'ai payée avec ma force de travail, j'ai bossé des années avant de pouvoir me la payer. Pareil pour l'écran plasma.

CRM : Oui, mais vous êtes payé 1.300 euros à rien faire, c'est quand même un problème.

Yann : Le problème c'est que ça fait un an et demi que je suis au chômage. J'ai cherché du boulot partout : à Pôle emploi, et les petites annonces. Je suis même allé voir des patrons directement.
Je suis ouvrier en maçonnerie et en ce moment, y'a pas de boulot. Ou bien les patrons me disent "t'es trop vieux" (Yann a 45 ans), ou bien ils veulent me payer 1.000 euros par mois, le Smic. Avec mon expérience et mes compétences, j'ai pas envie de me crever la paillasse pour ce tarif. Faut pas oublier non plus que l'assurance chômage, j'ai bossé pour y avoir droit. Ce sont mes cotisations qui me payent le chômage. C'est un salaire différé. Et puis, j'ai perdu 30% de mes revenus en perdant mon boulot. C'est énorme !

CRM : Oui, mais c'est la crise !

Yann : La crise, c'est les actionnaires qui l'ont produite. C'est eux qui doivent payer l'ardoise, pas les ouvriers.
Des maisons, j'en ai construit. J'ai même construit la mienne. Je connais la valeur de mon travail. Je n'ai pas envie de me brader pour qu'un patron se fasse du beurre son mon dos. Faudra aussi qu'on revienne sur la soi-disant réforme des retraites. Vous croyez vraiment que nous, dans le bâtiment, on doit partir à 65 ans ? On sera morts avant !

CRM : Vous m'avez l'air bien excité…

Yann : Ce qui m'énerve, c'est qu'à Pôle emploi, on ne m'envoie que dans des entreprises pourries, qu'on connaît bien ici. Ils paient mal, et beaucoup ne respectent pas les normes de sécurité. Y'en a même qui m'ont demandé de m'installer auto-entrepreneur.
Mais auto-entrepreneur, j'ai pas droit aux assedics si le contrat s'arrête. Et puis, il faut dépasser un seuil de revenus pour avoir droit à la retraite. En plus, qui va payer les cotisations sociales à la finale si c'est pas le patron ? Ce sera les travailleurs, ce sera nous avec nos impôts.

CRM : Vous nous avez dit que vous fréquentez des gens au RSA, vous ne pensez pas qu'ils sont nombreux à ne pas rechercher de travail ?

Yann : Tous les gens que je connais, si on leur propose un travail décent, avec un salaire décent, ils le prennent. Vous croyez qu'on peut vivre, avec le RSA ? Avec un temps partiel ? Vous croyez qu'on peut "profiter du système" avec 400 euros par mois ? Essayez, vous verrez.

CRM : Mais alors, vous êtes prêt à bosser, en fait ?

Yann : Bien sûr, mais pas à n'importe quelle condition. Je ne suis pas un esclave. Les patrons peuvent payer, ils connaissent le vrai tarif pour ma force de travail.

CRM : Vous êtes syndiqué à la CGT Chômeurs rebelles. Qu'est-ce-que ça vous apporte ?

Yann : Un soutien tout d'abord. On se sent moins seul. Et puis, j'ai été emmerdé par Pôle emploi qui voulait m'envoyer en prestation privée, chez un sous-traitant, de force. J'ai refusé, comme j'y avais droit. Le comité était là aussi quand ils ont voulu me radier alors que je n'avais jamais reçu la convocation.

CRM : Le mot de la fin ?

Yann : Les chômeurs ne sont pas des feignants. Les postes non pourvus sont les plus pourris, ceux dont personne ne veut. Je suis dispo pour un boulot payé à hauteur de mon ancien salaire, et avec des conditions de travail décentes. Parce que je le vaux bien !

http://cgtchomeursrebelles56.blogspot.c ... ui-ne.html

Re: les chomeurs heureux

Publié : 14 févr. 2011
par maguy
Décidément, j'aime bien les Bretons :wink:

Re: les chomeurs heureux

Publié : 14 févr. 2011
par tristesir
Ils ont des chapeaux ronds.. :lol:

Re: les chomeurs heureux

Publié : 14 févr. 2011
par maguy
Avec du vrai granit dessous :lol:

Re: les chomeurs heureux

Publié : 14 févr. 2011
par math77
Surtout les pêcheurs bretons. :mrgreen:

Si tous le monde pouvait faire comme lui,car la dignité et les valeurs ne sont pas à vendre.

Re: les chomeurs heureux

Publié : 14 févr. 2011
par superuser
Décidément, ce reportage d'Envoyé Spécial a fait des émules... Me voici contactée par une journaliste de Psychologies Magazine pour une interview ! :lol:

On se voit le 1er mars. Mon itw figurera dans leur numéro de mai, où 3 pages seront consacrées au sujet.

Re: les chomeurs heureux

Publié : 14 févr. 2011
par mabulle
tu vas changer ton pseudo de superuser en superstar 8)

Chômeuse simplement heureuse non

Publié : 15 févr. 2011
par FARA
Bonjour
Je ne suis pas heureuse j'arrive en fin de droit j'ai 54ans et franchement l'avenir est sombre comment vais je faire à partir d'octobre 2011.
Et oui je suis trop vieille pour retrouver un travail une honte malgré notre expérience.
Chaque matin mon travail et de faire des recherches mais maintenant je déprime complètement.
Envie quelquefois de disparaitre je ne suis pas une chômeuse heureuse.
Et je réalise maintenant que jamais je ne pourrais reprendre mon travail d'éducatrice spécialisée dire aux adolescents travail bien à l'école si tu veux t'en sortir.
Il y plus de dix ans de cela j'avais constater la montée de la violence chez les jeunes adolescentes et je constate que nous avons laisser faire et avec le chômage je pense que cela va augmenter.
Il n'y a aucun débat ainsi que des rencontres de chômeurs je commence à me dire qu'il va falloir que je trouve une collocation afin de ne pas tomber (dans) la précarité domaine que je connais bien de part mon travail.
Alors chômeuse heureuse non et combien nous sommes dans une grande solitude.....Ma solitude

contre mauvaise fortune bon cœur

Publié : 15 févr. 2011
par superuser
Bonjour Fara,

Devenir un "chômeur heureux" ne va pas de soi : c'est un long processus.

La seule chose que je peux te dire, c'est qu'être au chômage n'est pas forcément pire qu'être en emploi. Bien qu'ils soient dans la norme et que cela les rassure, les salariés n'ont pas une existence forcément plus enviable que la nôtre. De plus, ils consomment pour se consoler de leurs misères au boulot, vivent à crédit et polluent plus que les pauvres.

Le plus dur à assumer, c'est sa différence (le chômeur est considéré comme un paria, à l'instar d'un handicapé ou d'un obèse) mais il y a des obèses et des handicapés qui réussissent à se sentir bien dans leur peau. Ne pas avoir d'emploi ne signifie pas qu'on ne sert à rien, et notre temps libre (que les salariés n'ont pas) est notre bien le plus précieux.

Si cela peut t'aider, voici un peu de lecture pour comprendre ce qu'est le chômage, à qui il profite, et comment mieux le vivre...

http://www.actuchomage.org/Vivre-le-chomage/index.php

Chômeurs heureux

Publié : 15 févr. 2011
par Yves
Pardon, mais le "témoignage" de Yann, je ne sais pas pourquoi mais je ne le sens pas… vrai. Il sonne un peu faux même !

Ça fait interview "de complaisance" où on case toutes les revendications (légitimes) du moment :

• Salaires au rabais.
• Exploitation par les patrons.
• Pôle Emploi qui ne fournit que des offres merdiques.
• L'assurance-chômage qui est bien une assurance, donc un Droit.
• L'âge de la retraite pour les gars du bâtiment.
• Le statut d'auto-entrepreneur qu'on exige de plus en plus.

… J'en passe. Une sorte de Digest (condensé) de toutes les revendications (légitimes) de la CGT Chômeurs Rebelles.

L'interview qui "tombe bien" en définitive. De celles que je mettrais 10 minutes à rédiger à partir d'un cas fictif.

Je ne sais pas s'il y a un vrai problème de chômage chez les maçons… franchement.

C'est le genre de métier où, quand on est bon et connu dans son coin, on ne reste pas très longtemps au chomdu… On trouve assez facilement des chantiers (parfois au black d'ailleurs).

Mon frérot qui habite en Bretagne (à proximité de Rennes) a mis près d'un an à faire réaliser des travaux de maçonnerie chez lui. Il a galéré pour en trouver un. Et celui qu'il a trouvé était débordé par le boulot et n'a pu réaliser le chantier que par intermittences, en fonction de ses dispos.

Et je ne vous parle pas du prix !

Bref, je ne suis pas certain qu'on puisse faire du cas de Yann une généralité.

Re: les chomeurs heureux

Publié : 15 févr. 2011
par romain23
t je réalise maintenant que jamais je ne pourrais reprendre mon travail d'éducatrice spécialisée dire aux adolescents travail bien à l'école si tu veux t'en sortir(fARA°

bIEN SUR QUE SI ! Un jour, tu pourras reprendre ton travail d'educatrice et dire aux adolescents que tu encadreras, que l'important dans la vie c'est de realiser les rèves pourlesquels on s'est battu. Le role d'un educateur est d'accompagner au mieux près des valeurs de la société en mutation! La valeur travail ne vaut que si elle permet d'utiliser le potentiel qui est en soi! Actuellement la valeur travail est en pleine mutation, parce qu'elle est en train d'etre remise en question pour évoluer sur un diktat autre qu'économique.....

Dire à tes ados qu'il effectueront plusieurs travail dans leur vie, qu'il y a le travail alimentaire pour nourrir sa famille, mais qu'il existe aussi le travail qu'on choisit de se construire en fonction de ses valeurs personnelles....

Fara, j'ai 52 ans et je n'ai pas travaillé depuis plus de 10 ans, mais j'ai beaucoup avançé sur plein de choses, sur un travail personnel, sur la philosophie, sur la culture et sur le regard porté au monde d'aujourd'hui, et j'ai fais beaucoup + de social en étant inactive que pendant mes longues années passées dans le social, avec des conflits d'équipe et des conflits de pouvoir....

Tiens, demain, je vais passer un entretien pour travailler auprès d'ados justement.....
Tu sais très bien que dans ce metier , l'important c'est l'accompagnement que l'on peut apporter pour aider quelqu'un à trouver sa voie et non pas le " travailler plus pour gagner plus qu'un ados te rejetteras surement, parce cette formule représente l'autoritarisme ( qu'un ados rejette forcément) et non pas l'autorité de compétences que tu peux dispenser....

Mais bonne lecture sur Actu chomage.... Que cela t'aide à avancer......