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Guadeloupe : ça dégénère...

Publié : 18 févr. 2009
par superuser
La stratégie du "pourrissement" menée par le gouvernement fonctionne :

Un syndicaliste du LKP a été tué à 1H du matin par "des jeunes" et trois policiers ont été blessés dans un "quartier sensible".

Désormais, il y a "deux publics différents" : les grévistes et manifestants le jour, qui résistent pacifiquement, et des bandes de jeunes émeutiers la nuit, distincts du LKP, qui montent des barrages et crament des voitures.

"Je crois que tout a démarré (mardi) lorsque les gendarmes sont venus tabasser les manifestants en les insultant avec des propos racistes. Donc je crois que le préfet de région et puis M. Jégo portent l'entière responsabilité de ce qui se passe aujourd'hui", a déclaré Elie Domota.

Alliot-Marie, elle, ne parle plus que de "sécurité publique aux Antilles" et veut envoyer des CRS supplémentaires.
Ça craint. :(

deuxième manif de soutien à Paris

Publié : 18 févr. 2009
par superuser
Manifestation solidarité Antilles
samedi 21 février à 14H
de République à Nation

à l'appel des partis de gauche, de Solidaires, de Lilian Thuram, etc...

A noter que la position de la CGT est totalement douteuse, Bernard Thibault persistant à dire que "ce qui se passe en Guadeloupe n'est pas un exemple à suivre tout à fait".... :evil:

Actuchomage encourage vivement nos lecteurs franciliens à y participer.
Un point de ralliement sera bientôt défini.

Re: Guadeloupe : ça dégénère...

Publié : 18 févr. 2009
par maguy
"ce qui se passe en Guadeloupe n'est pas un exemple à suivre tout à fait"....
Quand j'entends ça, je suis contente de n'avoir jamais voulu faire partie d'un machin.

Croit-il qu'ils le font par plaisir ?

Il représente quel pourcentage, Thibault ? Quelques pourcents des travailleurs ?

S'il continue à jaunir ainsi, il risque de se faire déborder.

Re: Guadeloupe : ça dégénère...

Publié : 18 févr. 2009
par maguy
17 février 2009
Derrière les pitres

Le pouvoir français, je ne parle ici ni du gouvernement, ni du premier ministre, ni même du président, mais du pouvoir économico-militaro-policier, - je sais que ce genre d'enchaînement adjectivo-néologico-enapparencefourretoutiste peut faire sourire, mais l'humour n'est-il point la politesse du désespoir ? -, en tout cas ce pouvoir-là a décidé de faire de la situation en Guadeloupe une expérience de laboratoire, rien ne se prêtant mieux qu'une île à l'analyse précise du déroulement d'évènements sciemment provoqués.
Comme les armées qui ont régulièrement besoin d'expérimenter sur le terrain d'un conflit réel l'efficacité de la dernière génération d'armements, - guerre du Golfe, guerre de Yougoslavie, guerre d'Irak, guerre en Afghanistan, guerre de Gaza, - les pouvoirs ont aussi besoin de mettre à jour leurs connaissances et leurs stratégies en ce qui concerne l'évolution de la réactivité, de la résistance, voire de la force morale et de la cohésion d'une population donnée, population qui à partir de telle situation sociale, mène sa lutte avec tels moyens de communication et de mobilisation, pour faire entendre tel type de revendication.
Les stratèges de la répression intérieure des pays du monde entier, doivent observer avec un intérêt jubilatoire la Guadeloupe et la mise en scène que leur offre le pouvoir français par l'intermédiaire de son gouvernement fantoche.
En effet, les chefs de toutes les polices, comme les généraux de toutes les gardes nationales du monde, s'attendent à une aggravation radicale de la situation économique et se préparent par conséquent à l'éclatement de mouvements revendicatifs, de grèves ponctuelles ou générales, d'émeutes et de révoltes dans leurs pays respectifs.
Suivons donc le regard de ces bourreaux en herbe et revenons à la Guadeloupe.
Dans un premier temps, et bien qu'il soit faux de parler de grève générale puisqu'il s'agit d'un mouvement limité à une partie du territoire national, le gouvernement, donc les médias, n'ont de cesse d'employer le terme de "grève générale", dans le but évident de montrer à tous les français les horreurs d'un tel mouvement. Ils sont, dans cette guerre sémantique, soutenue depuis des années par tous les chefs syndicalistes qui réfutent systématiquement le recours à ce moyen de lutte.
Mais pendant plus d'un mois, la population de l'île, il faut bien le reconnaître, et cela tient certainement à la spécificité du maillage social et des mécanismes de solidarité sauvegardés dans la société guadeloupéenne, survit malgré la pénurie, supporte les difficultés de la vie de tous les jours, et surtout ne tombe pas dans le piège de la violence.
Malgré les provocations grossières d'un secrétaire d'état flanqué de deux "médiateurs", malgré l'absence totale de déclaration d'un président, le pouvoir a dû lui suggérer fermement de la fermer et de jouer le mépris, on pouvait avoir de la métropole l'agaçante et dangereuse impression d'un mouvement sûr de lui qui n'était pas prêt de tomber dans les pièges tendus par le pouvoir. Car celui-ci a maintenant le besoin absolu de transformer la grève en émeute.
Ceci pour au moins trois raisons :
Pour montrer aux français que ce n'est pas la peine de se laisser tenter, même en rêve, par les sirènes de la nouvelle gauche.
Pour montrer aux forces vives de l'économie internationale que les discours d'un certain président qui prétend vouloir réguler le capitalisme sont du pipeau et qu'il est hors de question d'imposer quoi que ce soit même à une entreprise en situation effective de monopole sur un territoire aussi limité que la Guadeloupe.
Pour permettre aux gendarmes mobiles, comme nous l'avons laissé entendre plus haut, de parfaire leur expérience en matière de matraquage de manifestants un peu plus costauds que ces gringalets d'étudiants métropolitains, et, avec un peu de chance, de guérilla urbaine bien chaude
http://parkane.canalblog.com/archives/2 ... 80196.html

Le dernier paragraphe que j'ai surligné confirme ce qu'avait déjà dit Gérard : ce sont des îles, donc en vase clos, donc terrain d'essai idéal pour tester leurs nouveaux joujoux.

J'espère que "gringalets d'étudiants métropolitains" est une boutade :roll:

Re: Guadeloupe : ça dégénère...

Publié : 18 févr. 2009
par gérard
Un truc me turlupine.

Dans une autre file, Sophie a posté un lien vers un article du Point : http://www.lepoint.fr/actualites-societ ... 0/0/318127
Quand on regarde les graphiques "salaire net annuel par habitant" et "PIB par habitant", on voit qu'on ne certes pas peut les comparer, puisqu'il s'agit de salaires de 2006 et de PIB de 2007.
Néanmoins (à moins qu'il y ait eu un effondrement du PIB en Martinique et en Guadeloupe - info qui ne m'a pas frappé), les valeurs "PIB antillais" sont supérieures aux valeurs des salaires antillais. C'est inconcevable !

Sauf... si la richesse générée dans ces départements est comptabilisée dans d'autres départements. Tiens donc ; le siège social de Total - par exemple - ne serait-il pas dans le 92 ?

Et on voudrait nous faire croire qu'il n'y a pas spoliation ?

Re: Guadeloupe : ça dégénère...

Publié : 18 févr. 2009
par diety
Comme les armées qui ont régulièrement besoin d'expérimenter sur le terrain d'un conflit réel l'efficacité de la dernière génération d'armements, - guerre du Golfe, guerre de Yougoslavie, guerre d'Irak, guerre en Afghanistan, guerre de Gaza, - les pouvoirs ont aussi besoin de mettre à jour leurs connaissances et leurs stratégies en ce qui concerne l'évolution de la réactivité, de la résistance, voire de la force morale et de la cohésion d'une population donnée, population qui à partir de telle situation sociale, mène sa lutte avec tels moyens de communication et de mobilisation, pour faire entendre tel type de revendication.
Cette thèse m'a tout de suite fait penser à une nouvelle arme, une sorte de giga-micro-onde qui opère à une distance de 250 mètres et provoque des douleurs insupportables, sans provoquer la mort ou des dommages physiques (ou pas beaucoup), c'est ce que prétend le fabricant de Silent Guardian. C'est une arme parfaite pour torturer sans blessures visibles, et pour maîtriser des foules à grandes distances. Plus besoin de gaz lacrymogène, de lance à eau. L'armée américaine veut acheter pour 25 millions dollar quelques camions équipées du système Silent Guardian, peut-on lire dans l'article de Telepolis du 21.10.2008.

En anglais américain, on parle de Active Denial System — the pain ray (pain ray = rayons à douleur). C'est l'arme "rêvée" pour faire taire toute manifestation. La France serait-elle intéressée ?

Guadeloupe : c'est la lutte des classes + crise de régime!

Publié : 18 févr. 2009
par Pili
superuser a écrit :
Alliot-Marie, elle, ne parle plus que de "sécurité publique aux Antilles" et veut envoyer des CRS supplémentaires.
Ça craint. :(
Et oui ça craint, on voit ainsi comment le gouvernement tient à défendre la sureté des biens de ces citoyens - c'est à dire les intérêts particuliers des détenteurs du capital

Nous sommes véritablement dans une démonstration de la lutte des classes qui n'est pas sans effet et sans combat!

La démonstration est faite, ils(les sbires capitalistes et neo impérialistes) ne se laissent pas faire, en ayant avec eux les outils de la démocratie (un gouvernement légitimement élu et les forces de l'ordre)! (1)

On sait à quoi s'attendre en métrople dans les mois qui vont arriver!
maguy a écrit :
"ce qui se passe en Guadeloupe n'est pas un exemple à suivre tout à fait".... dit Thibault de la CGT
Les syndicats de métropole ont compris que cela est d'ordre politique...ils savent que cela les dépassent, nous dépasse.

La preuve, Sarkozy reçoit demain les élus locaux et non les syndicats
Durant ces 4 semaines, Il ne s'est pas déplacé en Guadeloupe...il préfére assister au match de foot comme ce soir et continuer à être le caniche des USA ( en Irak la semaine derniére!) et vendre du nucléaire!

Ce Wend, le NPA, PCF, PS et PG vont en délégation en Guadeloupe

C'est désormais politique...c'est très chaud...je crois bien que nous n'avons pas vu cela en France depuis la fin de la guerre d'algérie -

Par la crise sociale et économique liée au système capitaliste, nous allons rentrer dans une crise de régime politique!

A nous de nous préparer à nous unir, car en face ils ont les moyens de se défendre!!!

A mon avis

-------------------------------
(1)L'attirail démocratique pour réprimer la lutte sociale :

article 36 de la constitution: état de siége :
Art. 36. - L'état de siège est décrété en Conseil des ministres.

Sa prorogation au-delà de douze jours ne peut être autorisée que par le Parlement
.

l'état d'urgence - la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 permet d'instaurer un état d'urgence selon certaines modalités :
« L'état d'urgence peut être déclaré sur tout ou partie du territoire métropolitain ou des départements d'outre-mer, soit en cas de péril imminent résultant d'atteintes graves à l'ordre public, soit en cas d'évènements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique. »
L'état d'urgence est déclaré par décret en Conseil des ministres, il ne peut être prolongé au-delà de douze jours que par la loi (vote du Parlement français) qui doit en fixer la durée définitive.

Les pleins pouvoirs :
Art. 16. - Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacées d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier Ministre, des Présidents des assemblées ainsi que du Conseil Constitutionnel.

Il en informe la Nation par un message.

Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d'assurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d'accomplir leur mission. Le Conseil Constitutionnel est consulté à leur sujet.

Le Parlement se réunit de plein droit.

L' Assemblée Nationale ne peut être dissoute pendant l'exercice des pouvoirs exceptionnels.

Après trente jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels, le Conseil constitutionnel peut être saisi par le Président de l'Assemblée nationale, le Président du Sénat, soixante députés ou soixante sénateurs, aux fins d'examiner si les conditions énoncées au premier alinéa demeurent réunies. Il se prononce dans les délais les plus brefs par un avis public. Il procède de plein droit à cet examen et se prononce dans les mêmes conditions au terme de soixante jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels et à tout moment au-delà de cette durée.
[/quote]
===============Sinon rien à voir=================
Super la version provisoire V2!!!!

Cette version du forum me plait beaucoup, plus joli, plus agréable à écrire et à lire, les fonctions sont plus simples, les petites améliorations graphiques de cette après-midi sont nickel!
certes il y a encore à corriger notamment le fait de pouvoir se retrouver sur le site d'actu (mais c'est en cours) et de pouvoir ouvrir un lien et le fermer sans sortir du forum ( ou dit autrement pouvoir revenir sur sa page)

Sinon une suggestion : est-ce possible d'inserer des tableaux?

Merci les administrateurs et Conrad!!!

Re: Guadeloupe : ça dégénère...

Publié : 19 févr. 2009
par Pili
Violences en Guadeloupe : Elie Domota s’exprime
Interview du porte-parole du LKP, le collectif à l’initiative de la grève générale

Cette semaine, la grève générale entamée le mois dernier en Guadeloupe a pris une tournure dramatique. Chaque nuit, des groupes de jeunes érigent des barricades et affrontent les forces de l’ordre. Lundi, des manifestants ont été passés à tabac par des CRS. Et un syndicaliste, Jacques Bino, a été tué par un tir provenant d’un barrage, mardi soir. Pendant ce temps, les négociations entre le LKP (Liyannaj kont pwofitasyon : Collectif contre l’exploitation outrancière), le patronat et l’Etat français sont au point mort. Elie Domota, porte-parole du LKP, livre à Afrik.com son point de vue sur les événements.
lire la suite
http://www.afrik.com/article16289.html

Re: Guadeloupe : ça dégénère...

Publié : 25 févr. 2009
par superuser
Voici la tête de Patrice, le gamin qui a été arrêté au saut du lit par le RAID et accusé sur dénonciation d’être l’assassin de Jacques Bino, le syndicaliste décédé la semaine dernière à Pointe-à-Pitre :

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Et voici l'état de la porte du petit logement où il vit avec sa grand-mère après le passage du RAID :

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Il a été libéré et va porter plainte. Lire son interview :

http://chien-creole.blogspot.com/2009/02/libere.html

Je vous conseille de revenir ensuite sur la page d'accueil du blog (lien en fin d'article) pour parcourir le reste, qui est très très intéressant sur ce qu'il se passe là-bas en ce moment.