Formations en danger !

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Modérateurs : superuser, Yves

Invité

Formations en danger !

Message par Invité »

Appel aux conseillers ANPE-insertion professionnelle, chômeurs et formateurs

Nous avons appris que dans les régions PACA et Ile de France, des formations pourtant validées par l'ANPE ne seront plus financées par l'Assedic : depuis le premier mai 2005 la liste des formations prioritaires auraient changée sans tenir compte des projets déjà engagés.
Ainsi les chômeurs concernés pourraient bénéficier de l'AFF (allocation de fin de formation) mais plus du financement de la formation (tarifs variables pouvant aller jusqu'à plus de 4500 euros! bref une somme impossible à dégainer quand on est au chomdu').

Il semblerait que les chômeurs concernés, ayant validé leur projet et inscrit dans un centre de formation apprennent cette fameuse nouvelle au bon vouloir du hasard....

Sommes nous face à une nouvelle affaire de recalculés ? en tous cas cette histoire est bien celle d'une amputation de droits.

Nous (quelques chômeurs) avons organisé un groupe de travail avec la Direction Générale de l' Emploi et de la Formation Professionnelle.

Afin d'enrichir ce dossier, nous souhaitons savoir si dans votre région, centres de formations, ALE etc....avez eu écho de cette histoire, amputation de la durée de formation.
Plus nous aurons d'éléments mieux nous pourrons agir.

Quelques chiffres et constats à propos de la formation des chômeurs :

Les chômeurs accèdent deux fois moins souvent à une formation que les salariés actifs : 13,3% des chômeurs suivent une formation contre 27 % des salariés
La durée moyenne des stages conventionnés s'est raccourcie : 550 heures dans les années soixante-dix à 400 heures aujourd'hui
Evolution :
2000 suppressions des AFR (allocations de formation de reclassement) et des formations de longue durée. L’accès des formations est limité à la demande des entreprises du bassin d’emploi, aux métiers sous-tension.
1er mai 2005 l'Unedic et l'Assedic refusent le financement des formations de plus de 4 mois (560 heures). Modification des listes des formations prioritaires prises en charge sans tenir compte des projets pourtant validés et des démarches en cours. Les chômeurs apprennent cette nouvelle amputation des droits par hasard.

merci à tous de votre participation.
Sylvie
superuser
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Message par superuser »

Les dernières statistiques de l'Assedic sur le nombre de chômeurs indemnisés à fin juin le prouvent : le nombre de bénéficiaires en formation a atteint 90.000, soit une baisse de 1,2% en un mois et de 4,7% en un an.

Ça devient dramatique : si les chômeurs ont de moins en moins accès à la formation, ils ne pourront ni se recycler, ni se revaloriser professionnellement et le nombre de chômeurs de longue, voire très longue durée ne fera qu'augmenter. On prépare le terrain pour les "contrats aidés" misérables et les emplois de service.
Quand les bénéficiaires d'une allocation-chômage arriveront en fin de droits et passeront au RMI parce qu'ils n'auront pas droit à l'ASS (il faut avoir travaillé 5 ans pour y prétendre, mais avec les 70% de jobs précaires proposés aujourd'hui + le contrat "nouvelles embauches" qui débarque, on en sera loin), ces gens sortiront des statistiques des chômeurs indemnisés par l'Assedic.

On veut recevoir les chômeurs plus souvent pour mieux les contrôler, mais on n'a ni emploi valables, ni formations qualifiantes à leur proposer.

Jusqu'où irons-nous comme ça ??? :evil:
Antoine
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Message par Antoine »

Dans ma région, depuis novembre 2004, les financements assedics sont limités aux formations homologués prioritaires (comprenez formation dans les métiers en tension et inférieurs à 12 mois, formation pour création d'entreprises (les stages d'installations en CCI et CA), et TH (avec co financement agefiph)), les afpe sont limités depuis peu à 200 heures.

La liste des metiers en tension et des formations homologuées ne changent pas trop souvent... (1 à 2 fois par an...)

Antoine
Invité

Message par Invité »

merci Antoine pour ta réponse

je ne sais pas/plus quelle est ta région mais il semble que sur l'Ile de France et PACA, le gros soucis est que des personnes ont été accepté en formation homologuée et financée au départ par l'Assedic, puis il y aurait eu un revirement (au premier mai 2005)...ces formations ne seraient plus homologuées ni financées...concrètement ça veut dire que dès personnes vont se pointer à leur centre de formation dès septembre sans savoir qu'elles vont devoir payer de leur poche....

quand tu dis "La liste des metiers en tension et des formations homologuées ne changent pas trop souvent... (1 à 2 fois par an...)" est ce que ça veut dire que parfois des projets sont validés puis finallement pas pris en charge ?
toit_de_chôme

Message par toit_de_chôme »

Autrement dit, pour avoir la formation que l'on veux vraiment, il faut accumuler les jobs, mettre de coté et se prendre une année sabbatique ou dans le meilleur des cas une formation en alternance ?

Ce serait bien d'étendre les formations en alternance tout au long de la vie, non ? Nous pouvons apprendre à tout âge pour s'adapter à un mode qui oublie petit à petit l'emploi à vie et la même activité jusqu'à la retraite.
Mallo

Message par Mallo »

Résumons : vu que nous ne sommes que des féniants, pourquoi nous payer des formations ?


Depuis hier à midi, j'ai franchement du désespoir plein les yeux ...
Impossible je pense de décrocher un CDi avant l'arrivée des CNE ...

Donc adieu boulot à durée indéterminée ... Et bonjour la précarité ...

Je vais me mettre à fond dans mon association et faire en sorte qu'elle tourne le plus possible ...

Sinon ... je souhaite bien du courage aux autres ... Car franchement pour le moment j'ai perdu tout espoir d'avoir un CDI pour toute ma carrière ...
toit_de_chôme

Message par toit_de_chôme »

Si si, nous pouvons avoir des formation concernant les métiers sous tention.

Et d'ailleurs, si ca continue, je risque d'aller dans ce genre de formation qui débouche sur un métier d'aide à la personne. Ce qui ne correspondra absolument pas à mon profil. Mais je le prendrais quand meme ...

Et voilà j'obtiendrais un contrat qui aura lieu jusqu'à la non transformation de ma période d'essai. Super ...
superuser
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emplois de service ?

Message par superuser »

"Juste une remarque : généralement, un chômeur a qui on propose un boulot intéressant, correctement payé, pas trop loin de chez lui et dans ses compétences l'accepte, et de bon cœur en plus. S'il y a tant de chômeurs, c'est que ce genre de boulot se fait rare. Avec cette loi, il s'agit donc de contraindre les chômeurs à se livrer à des boulots dont ils ne veulent pas. C'est ça qui est bien avec les libéraux qui nous gouvernent : ils n'aiment rien tant que la liberté. La leur. Pas celle des autres."

Jean-Luc Porquet - Le Canard Enchaîné du 27/07/05
Antoine
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Message par Antoine »

sylvie a écrit :quand tu dis "La liste des metiers en tension et des formations homologuées ne changent pas trop souvent... (1 à 2 fois par an...)" est ce que ça veut dire que parfois des projets sont validés puis finallement pas pris en charge ?
Alors deux choses... L'année dernière il y a eu un changement des règles pour les DAF (demande d'aide à la formation): les projets validés vant la date de changement n'ont pas eu en patir.

Par contre pour les changements sur les métiers en tension, si le projet est validé.... Cela m'est arrivé une fois avec une formation de conducteur d'engin de chantier. J'en parle à un demandeur, elle était prioritaire, la semaine suivante la formation n'était plus prioritaire => :cry:

Pour moi validation du projet ne veux pas dire accord sur le financement. Avec l'expérience en agence, je suis devenu trés prudent sur ce deuxième point. Et à vrai dire au lieu de commencer par la validation du projet je commence toujours par le volet financement (je vérifie toujours les possibilités...)
je ne sais pas/plus quelle est ta région mais il semble que sur l'Ile de France et PACA,
Bourgogne...
concrètement ça veut dire que dès personnes vont se pointer à leur centre de formation dès septembre sans savoir qu'elles vont devoir payer de leur poche....
Pas glop du tout cela...

Antoine
bande.passante

esclavage moderne : on y est tous

Message par bande.passante »

la définition du Canard sur les métiers du service etc, c'est tout à fait ça !

toutes les formations qu'on m'a financé je les ai faites pour moi, pas pour bosser en entreprise
dès que j'ai cherché à les mettre en pratique dans le cadre de CDD ou de CDI, on m'a proposé des tafs encore moins payés que des jeunes faisaient avec entrain pour le smic tandis que moi à 35 ans, pas question de diviser par 3 ce que je gagnais (ben ouai c'est comme ça je préfère les minima)

se perfectionner, apprendre de nouveaux trucs ... les salariés n'ont que rarement ce droit, surtout dans les petites boites !!!

à ce niveau là j'ai été privilégiée durant ces 6 années ! outre la liberté d'utiliser son temps de cerveau ailleurs qu'au taf, elle m'ont un peu musclé la cervelle et empêché d'être trop déconnectée du rythme du taf

mais quand il n'y a pas d'emploi dispo car on exploite les gens en poste (sans les augmenter bien sûr), former les licenciés n'est pas rentable, c'est clair !

les chomeurs avaient ce rare "privilège" si facilement ... et ça les rendait plus forts et peut être dangereux pour les patrons, donc STOP

bientôt la lobotomie
:twisted:
Jean-Claude

Message par Jean-Claude »

Sans parler des formation pour les gens reconnu TH dont ces derniers doivent maintenant payer 10 % mensuel du financement du stage .......une honte :evil:

Si l'on viens en stage de reclassement professionel c'est justement parce que l'on est déja en difficulté par rapport a l'emploi (et financièrement bien sur) qu'elle utilité de faire payer a un futur stagiaire 10 % de sa formation/mois si celui ci est déja dans la panade a tout les niveaux ?

L'économie bien entendu encore et toujour le regne du fric !

La plupart des reseaux "cap emploi" ou autre sont contre cette mesure et l'on fait savoir mais pour l'instant c'est silence total en retour du coté du gouvernement ....

jean-claude
corto.maltese

Message par corto.maltese »

En Ile de France la liste des formations "prioritaires" de l'Assédic a été modifiée début mai, avec suppression de pas mal de métiers en particulier dans le social/paramédical.

Cela veut dire que le cout pédagogique de ces formations n'est plus pris en charge par les assédics.

En particulier pour des formations type auxiliaire de puericulture (métier "en tension", boulot quasi garanti à la sortie) c'est la cata : typiquement ce sont des formations accessibles sur concours d'entrée, que l'on passe au printemps, pour débuter la formation en septembre-octobre suivant. On s'engage donc dans le processus (préparation du concours...) avec des perspectives de financement ..., qui s'évanouissent après avoir résussi ce concours!

Je pense que c'est un sujet sur lequel il faut vraiment essayer de faire quelque chose, pour les concernés d'abort, et aussi parce que cela a une portée politique plus grande.

La difficulté étant de mobiliser les victimes, qui ne sont pas si nombreuses que ça, et dispersées

Pour le moment, je n'ai pas vu de cas dans mon agence, peut être que début septembre cela va se réveiller.

Un travail auprès des écoles concernées (qui vont voir s'évanouir la plus grande partie de leurs reçus au concours faute de financement) serait peut être payant.

Les assocs de chômeurs commencent à s'occuper du problème (en tout cas en Ile de France).

Corto
Dernière modification par corto.maltese le 12 août 2005, modifié 1 fois.
Monolecte

Message par Monolecte »

C'est "marrant", si on pense que le gouvernement a fait de grandes déclarations sur la formation professionnelle tout au long de la vie!
On nous exhorte à toujours plus de mobilité tant géographique que professionnelle, plus de flexibilité, ce qui induit effectivement de gros efforts sur la formation continue et par derrière, on coupe en silence les crédits.
Ensuite, on a beau jeu de dire que les chômeurs sont inadaptés au marché du travail.

En plus, pour un non indemnisé comme moi, alors qu'à priori, j'aurais encore plus besoin de formation, c'est exclu.
Je continue a penser que le gros de la formation pour chômeur reste un moyen plus de faire biasser les stats que de vraiment penser en terme d'adaptation de carrière...

En fait, de manière globale, je me demande où passe le pognon. Décentralisation, réformes sociales, l'Etat délègue ou supprime nombre de ses obligations financières tout en maintenant ses prélèvements et le déficit se creuse... J'aimerais donc comprendre où va le pognon!
tranquilledeuz

Message par tranquilledeuz »

Bonjour Monolecte
Cette question finale, ainsi que ton commentaire (mise en évidence du paradoxe invivable, insupportable, actuel et qui ne fait que se renforcer), je me la pose aussi.
Peut-être en lien avec d'autres points :
* externalisation de la formation des entreprises (fait par des intervenants "consultants" extérieurs, parfois sur site)
* multiplication d'assos ou organismes privés qui proposent qq formations plus ou moins certifiés, reconnues, utiles, etc
* des entreprises qui embauchent qq jeunes diplômés avec une formation interne de deux mois avec un poste correspondant à un statut d'agent de maîtrise, alors qu'auparavant la même boîte promouvait un salarié en interne (employé de base motivé) avec une formation de 6 mois sur le même poste mais avec un statut de cadre.
* des formations allant de 30mille à 50mille francs (le coût peut largement, après étude de "l'ingénierie et du contenu de la formation", être réduite, avec une qualité / efficacité équivalente
* des formations accessible que si l'employeur accepte le coût (condition sine qua non pour l'organisme de formation) ; attention, même le cif ne couvre pas sur la durée...
* seules certaines formations universitaires restent accessibles (avec les problèmes restrictifs de la corrélation entre être chômeur ou rmistes, et étudiant !)
* le coût probitif de la formation continue (statut travailleur ou demandeur d'emploi) par rapport à la dite formation initiale.
* la proportion à l'échec lorsque l'on travaille en même temps que les études // la nécessité grandissante de travailler en même temps pour pouvoir (sur)vivre et payer certains coûts qu'entraine la formation.
* des écoles, jurys, etc, qui ont du mal à former / juger, des personnes qui ne sont plus des "djeuns".
* des employeurs (malgré leurs besoins et leurs proclamations) mais aussi les organismes de formation, qui voient d'un mauvais oeil les personnes cherchant à se reconvertir.
Etc.
Ces remarques concernent tout à fait les formations recherchées, reconnues, par les employeurs...
GENIA

ACCES A FORMATION POUR CHOMEURS

Message par GENIA »

J'attends depuis 6 ans que se fasse une formation reconnaisant le niveau de cadre dans le social et l'associatif : DE-DPAD (par Jeunesse et Sport) ou CAFERUIS (par la DASS).
J'ai d'abord fait une carrière dans le privé (gestion d'entreprise), puis passionnée par le social et l'associatif, j'ai viré dans ce secteur. Malheureusement, je n'ai aucun diplôme permettant de faire valoir mes compétences et impossible d'accéder à un poste à responsabilité (souvent pour ceux qui ont grimpé les échelons en interne).
Le secteur marchand ne veut plus de moi parce qu'il y a trop longtemps que je l'ai quitté (et puis mon parcours les inquiète : ca doit être le genre à faire du syndicalisme celle-là !).
Chaque année depuis 6 ans je harcèle Jeunesse et Sport localement et ils vont commencer une cession de formation (qui dure 2 ans) sous peu. Ils ne se sont pas cassés la tête pour demander des agréments région ou autre, ils ont largement assez de candidats ...
l'ANPE me refuse toute aide, sous prétexte qu'ils ne peuvent que compléter d'autres financeurs.
Pour le DE-DPAD c'est 3500 euros/an, Pour le CAFERUIS c'est 6850 euros pour les 2 ans.
Le comble c'est que je serais la seule à payer de ma poche, les autres étant dans les circuits de la formation continue sur les budgets de leur employeur.
j'ai la cinquantaine et je ne peux plus attendre une autre occasion (très aléatoire au niveau des cessions orgnisées).
Cette formation c'est ma seule chance de pouvoir me réinsérer.
J'avais même postulé pour un emploi "contrat de professionalisation" payé au lance-pierre, mais qui aurait pu prendre en charge les frais de formation. Mais c'était réservé aux RMISTES et ce n'est pas encore mon statut.
Que faire ?
Comment se révolter efficacement ?
Je ne veux plus être la sacrifiée de service.
Merci.
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