GUADELOUPE : Sixième jour de paralysie
Publié : 26 janv. 2009
GUADELOUPE : Sixième jour de paralysie
La Guadeloupe entame dimanche son 6ème jour de paralysie suite au mouvement lancé par le Lyannaj kont pwofitasyon. L’archipel est au ralenti, tous les secteurs sont quasiment bloqués, dans l’attente d’un accord entre les grévistes, les élus, les socioprofessionnels et les autorités de l’Etat.
Samedi, au Complexe World Trade Center (CWTC) de Guadeloupe, une réunion a eu lieu entre les Forces vives, les grévistes et les autorités de l’Etat. Les 123 points de revendication ont été détaillés par les grévistes.
123 points de revendications
Initialement, la rencontre devait avoir lieu le matin. Mais les grévistes l’ont repoussée à 16h30, car ils entendaient d’abord manifester dans les rues de Pointe-à-Pitre. L’après-midi, les représentants du comité Lyannaj kont pwofitasyon (Alliance contre l’exploitation) ont affirmé ne pouvoir accéder au CWTC, du fait des forces de l’ordre. Des barrages filtrants avaient été installés sur la route menant au lieu de discussion. Les grévistes ont exigé la présence de la base militante pour commencer toute discussion.
Ainsi, quelques 3000 personnes ont pu se rapprocher, le préfet Nicolas Desforges acceptant de faire reculer les forces de l’ordre. C’est donc près de 3h après l’heure prévue que les premiers mots ont pu être échangés entre les différents protagonistes.
Cette réunion est la première, entre toutes les parties concernées par les quelques 123 points de revendications du mouvement Lyannaj kont pwofitasyon. Elle a rassemblé les grévistes, les parlementaires, les maires, les collectivités régionale et générale, les socioprofessionnels. Les discussions ont été arrêtées vers 23h, lorsque le Lyannaj kont pwofitasyon s’est levé et a quitté la salle, suite à un désaccord avec le président de séance, également président de l’Association des Maires de Guadeloupe.
Toujours des violences
L’ambiance générale est lourde en Guadeloupe, où chaque nuit, des exactions sont commises par des bandes incontrôlées de jeunes. Tous les soirs, des véhicules sont brûlés. Un pas de plus a été franchi dans la violence qui sévit dans le département, avec l’incendie de la Maison de la Citoyenneté de la commune de Petit-Canal, qui accueillait des expositions. La population est calfeutrée chez elle le soir, de peur de tomber face à face avec ces jeunes, souvent en rupture, en état second du fait de l’alcool qu’ils ingurgitent ou de la drogue qu’ils consomment ouvertement.
Perte sèche dans le tourisme
Plus de 4000 croisiéristes qui devaient faire escale en Guadeloupe ont été détournés du fait de la grève générale. Cela représenterait une perte sèche de 250 000 euros. La Guadeloupe risque de payer longtemps ces « déroutages » et gagner une mauvaise réputation. Son secteur touristique est déjà bien menacé avec l’apparence actuelle de l’Aéroport international Pôle Caraïbe secoué par de nombreuses grèves. Les abords de l’aéroport sont toujours dans un état de saleté avancé.
Commerce
Si les grands commerces, les centres commerciaux gardent rideaux baissés pendant la grève, les petits commerçants tentent d’écouler leur stock malgré tout. Dans les quartiers et les communes du pays, les petits commerces restent ouverts et proposent à la population, un ravitaillement de base.
Cela fait six jours que les 115 stations service de Guadeloupe sont fermées. Aucun accord n’a été trouvé. Le carburant n’est toujours pas distribué, il y a de moins en moins de circulation, les véhicules sont à l’arrêt, parfois en panne sèche. Huit stations ont été réquisitionnées pour approvisionner les véhicules prioritaires, elles sont toutes fermées dimanche.
Négociations
Après un démarrage difficile hier, les discussions doivent se poursuivre seulement lundi. Un accord sur la méthode de négociations devrait être trouvé. Le Lyannaj kont pwofitasyon a su apporter la preuve de sa capacité à mobiliser. Cependant, si les 123 points de revendications sont autant de propositions pour une Guadeloupe telle qu’il la souhaite, au plan économique et social, certains points ne trouveront pas leur solution au plan local, comme par exemple, « le relèvement immédiat et conséquent d’au moins 200 euros des bas salaires, des retraites et des minima sociaux afin de relancer le pouvoir d’achat, de soutenir la consommation des produits guadeloupéens et plus généralement la demande ».
Manifestation à Pointe-à-Pitre
Environ 8.000 manifestants selon la préfecture, plus de 10.000 selon des journalistes sur place, ont parcouru les rues de Pointe-à-Pitre samedi, au sixième jour de la la grève générale "contre la vie chère" qui paralyse la Guadeloupe depuis lundi. Tout au long d’un parcours de plusieurs kilomètres, les manifestants scandaient en chantant "La Gwadloup sé tan nou, la Gwadloup a pa ta yo : yo péké fè sa yo vlé an péyi an-nou" (La Guadeloupe nous appartient, elle ne leur appartient pas : ils ne feront pas ce qu’ils veulent dans notre pays).
http://guadeloupe.rfo.fr/article865.html
La Guadeloupe entame dimanche son 6ème jour de paralysie suite au mouvement lancé par le Lyannaj kont pwofitasyon. L’archipel est au ralenti, tous les secteurs sont quasiment bloqués, dans l’attente d’un accord entre les grévistes, les élus, les socioprofessionnels et les autorités de l’Etat.
Samedi, au Complexe World Trade Center (CWTC) de Guadeloupe, une réunion a eu lieu entre les Forces vives, les grévistes et les autorités de l’Etat. Les 123 points de revendication ont été détaillés par les grévistes.
123 points de revendications
Initialement, la rencontre devait avoir lieu le matin. Mais les grévistes l’ont repoussée à 16h30, car ils entendaient d’abord manifester dans les rues de Pointe-à-Pitre. L’après-midi, les représentants du comité Lyannaj kont pwofitasyon (Alliance contre l’exploitation) ont affirmé ne pouvoir accéder au CWTC, du fait des forces de l’ordre. Des barrages filtrants avaient été installés sur la route menant au lieu de discussion. Les grévistes ont exigé la présence de la base militante pour commencer toute discussion.
Ainsi, quelques 3000 personnes ont pu se rapprocher, le préfet Nicolas Desforges acceptant de faire reculer les forces de l’ordre. C’est donc près de 3h après l’heure prévue que les premiers mots ont pu être échangés entre les différents protagonistes.
Cette réunion est la première, entre toutes les parties concernées par les quelques 123 points de revendications du mouvement Lyannaj kont pwofitasyon. Elle a rassemblé les grévistes, les parlementaires, les maires, les collectivités régionale et générale, les socioprofessionnels. Les discussions ont été arrêtées vers 23h, lorsque le Lyannaj kont pwofitasyon s’est levé et a quitté la salle, suite à un désaccord avec le président de séance, également président de l’Association des Maires de Guadeloupe.
Toujours des violences
L’ambiance générale est lourde en Guadeloupe, où chaque nuit, des exactions sont commises par des bandes incontrôlées de jeunes. Tous les soirs, des véhicules sont brûlés. Un pas de plus a été franchi dans la violence qui sévit dans le département, avec l’incendie de la Maison de la Citoyenneté de la commune de Petit-Canal, qui accueillait des expositions. La population est calfeutrée chez elle le soir, de peur de tomber face à face avec ces jeunes, souvent en rupture, en état second du fait de l’alcool qu’ils ingurgitent ou de la drogue qu’ils consomment ouvertement.
Perte sèche dans le tourisme
Plus de 4000 croisiéristes qui devaient faire escale en Guadeloupe ont été détournés du fait de la grève générale. Cela représenterait une perte sèche de 250 000 euros. La Guadeloupe risque de payer longtemps ces « déroutages » et gagner une mauvaise réputation. Son secteur touristique est déjà bien menacé avec l’apparence actuelle de l’Aéroport international Pôle Caraïbe secoué par de nombreuses grèves. Les abords de l’aéroport sont toujours dans un état de saleté avancé.
Commerce
Si les grands commerces, les centres commerciaux gardent rideaux baissés pendant la grève, les petits commerçants tentent d’écouler leur stock malgré tout. Dans les quartiers et les communes du pays, les petits commerces restent ouverts et proposent à la population, un ravitaillement de base.
Cela fait six jours que les 115 stations service de Guadeloupe sont fermées. Aucun accord n’a été trouvé. Le carburant n’est toujours pas distribué, il y a de moins en moins de circulation, les véhicules sont à l’arrêt, parfois en panne sèche. Huit stations ont été réquisitionnées pour approvisionner les véhicules prioritaires, elles sont toutes fermées dimanche.
Négociations
Après un démarrage difficile hier, les discussions doivent se poursuivre seulement lundi. Un accord sur la méthode de négociations devrait être trouvé. Le Lyannaj kont pwofitasyon a su apporter la preuve de sa capacité à mobiliser. Cependant, si les 123 points de revendications sont autant de propositions pour une Guadeloupe telle qu’il la souhaite, au plan économique et social, certains points ne trouveront pas leur solution au plan local, comme par exemple, « le relèvement immédiat et conséquent d’au moins 200 euros des bas salaires, des retraites et des minima sociaux afin de relancer le pouvoir d’achat, de soutenir la consommation des produits guadeloupéens et plus généralement la demande ».
Manifestation à Pointe-à-Pitre
Environ 8.000 manifestants selon la préfecture, plus de 10.000 selon des journalistes sur place, ont parcouru les rues de Pointe-à-Pitre samedi, au sixième jour de la la grève générale "contre la vie chère" qui paralyse la Guadeloupe depuis lundi. Tout au long d’un parcours de plusieurs kilomètres, les manifestants scandaient en chantant "La Gwadloup sé tan nou, la Gwadloup a pa ta yo : yo péké fè sa yo vlé an péyi an-nou" (La Guadeloupe nous appartient, elle ne leur appartient pas : ils ne feront pas ce qu’ils veulent dans notre pays).
http://guadeloupe.rfo.fr/article865.html