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375 SDF mort en 2008 et tout le monde s'en fout !

Publié : 29 déc. 2008
par carl
"Deux SDF retrouvés morts lundi matin en région parisienne


Deux hommes sans domicile fixe (SDF) ont été retrouvés morts lundi matin en région parisienne, le premier à Cergy (Val d'Oise) et le second à la gare Saint-Lazare à Paris (IXe).

Un SDF retrouvé mort à la gare Saint-Lazare à Paris

Le premier, 45 ans, a été retrouvé lundi matin en état de rigidité cadavérique rue de la Croix des Maheux, près du centre commercial des Trois Fontaines de Cergy, selon les sapeurs-pompiers.

Le second, 53 ans, a été retrouvé mort vers 11h00 dans un local de service de la gare Saint-Lazare à Paris (IXe), selon la police.

Aucune autre précision n'a été apportée sur la cause de ces deux décès.

Paris et la région parisienne ont connu des températures négatives dans la nuit de dimanche à lundi, selon Météo France.

Interrogé par l'AFP, Christophe Louis, président du collectif Morts de la rue, a précisé que ces deux décès portent à 375 le nombre des SDF décédés "dans la rue ou des suites de la vie dans la rue". Quelque 200 décès de SDF avaient été enregistrés par le collectif en 2006 et en 2007 mais ses chiffres pour 2008 ont connu une augmentation spectaculaire due, selon M. Louis, à la remontée de davantage d'informations provenant d'associations et du grand public sur ces décès.

"Vous sentez-vous responsable de la mort de ce 375e SDF?", a demandé Christophe Louis en s'adressant à la ministre du Logement Christine Boutin.

En publiant il y a une semaine, un premier chiffre faisant état de la mort de 337 SDF, le collectif Morts de la rue avait mis en cause "l'Etat" qui "refuse de mesurer cette tragédie", dénonçant "un double scandale : l'incurie des politiques publiques et la volonté des gouvernants de cacher que la rue tue".
"

La société Française, c'est-elle à tel point déshumaniser, pour n'exprimer aucune réaction face à ces centaines de personnes mortes dans nos villes ?
375 morts ! Cela devraient faire réagir nos concitoyens, de sorte que l'on exige de la part du gouvernementdes mesures énergiques face à ce drame.
:twisted:

Publié : 29 déc. 2008
par auxi
Quel qu'en soit l'objet, la spéculation est un crime contre l'humanité. Les assassins de ces centaines de personnes sont connus : ce sont tous ceux qui possèdent plus d'un toit, le leur ; ce sont les loueurs privés, et qu'ils soient parfois eux-mêmes modestes ne change rien à l'affaire. C'est la mafia immobilière qui, non contente de défigurer les villes, de saccager le littoral et les campagnes, tue, pour du fric. Personnellement, je ne dis jamais "payer le loyer" mais "casquer la rançon".
des mesures énergiques face à ce drame.
Il suffit de considérer la composition sociologique des gouvernants pour comprendre que ces "mesures énergiques" ne viendront jamais d'eux. Dans une démocratie digne de ce nom, il ne saurait exister un "marché de l'immobilier", parce qu'un toit, c'est un droit, de la naissance à la mort, sans contrepartie ni condition, et qu'un droit ne se vend pas. La liberté, on le sait, s'arrête là où commence celle des autres ; quiconque possède plusieurs maisons, ou appartements, prive autrui d'un droit fondamental.
Des "mesures énergiques" ? En voici :
1) Après état des lieux et, s'il y a lieu, travaux nécessaires, décréter tous les locataires de logements sociaux propriétaires ;
2) Limitation du droit de propriété à un logement (une maison) ;
3) La propriété d'un appartement ou d'une maison ne donne pas droit à vente mais uniquement à échange.
4) Les logements ou maisons ne peuvent être hérités.

Les solutions, c'est cela. Le reste n'est que jacasseries et emplâtres sur une jambe de bois.

Publié : 29 déc. 2008
par superuser
375 SDF décédés en un an, sachant que 2008 n'est pas encore finie, ça fait plus d'un mort par jour. :evil:


Sinon, l'homme de 53 ans retrouvé mort à St Lazare était un agent de la SNCF. Selon les premiers éléments de l'enquête de police, ce salarié, qui distribuait le courrier dans les différents bureaux de la gare Saint-Lazare, dormait là "en raison de problèmes familiaux". Tôt ce matin, il a été vu par ses collègues en train de faire sa tournée. A 11h, on l'a retrouvé mort. Son décès n'est pas lié au froid, le local dans lequel il gisait était chauffé et servait de cuisine aux cheminots.

Publié : 29 déc. 2008
par romain23
Sinon, l'homme de 53 ans retrouvé mort à St Lazare était un agent de la SNCF........
dormait là "en raison de problèmes familiaux(quote Super user)

Problèmes familiaux ou pas, j'ai connu l'epoque où il existait des appartements d'urgence pour accueillir en cas de rupture familiale!
C'etait plus souvent des femmes ( battues , en general) mais on accueillait aussi les hommmes qui divorçaient.
Je trouve aberrant que les collègues qui étaient au courant ne cherche pas de solutions!
Quelle société vivons nous, où un minimum de solidarité ne joue pas!
Bon sang, il n'existe pas un sevice social du personnel à la SNCF ou cela aussi a été supprimé?
Combien de morts faudra t-il avant que les pouvoirs publics ne reagissent ou bien , ma parano naturelle se demande si l'actuel pouvoir en place n'a pas choisi la force d' inertie comme solution pour resoudre la pauvreté!
C'est pas la canicule, cette fois ci , c'est le plan elimination naturelle des plus pauvres. :evil:
A ce rythme là, il n'y aura plus besoin de logements sociaux.
Et les benevoles qui continuent à se battre tous seuls
ET il est OU Kouchner et ses droits de l'Homme? :twisted:

Publié : 30 déc. 2008
par renaud21
J'ai 2 questions :
- Ne pensez-vous pas que les "ruptures familiales" sont souvent la cause de la mise à la rue de la plupart des sans-abris (et non sdf) ? Il doit y avoir des familles qui rejettent criminelement en bloc le "mouton noir".
- La grande majorité des sans abris étant des hommes, ce fait ne serait-il pas dû à un respect sensiblement moindre qu'aurait la population envers les hommes, comparé aux femmes ? J'ai l'impression que l'on fait payer parfois chèrement notre culture patriarcale aux hommes (qui d'ailleurs en sont de - en - responsables ...).

Publié : 30 déc. 2008
par superuser
- Oui, les ruptures familiales sont la première cause, notamment pour les jeunes qui ont de gros problèmes avec leurs parents et se tirent. Pour les adultes, c'est plutôt la perte d'emploi qui entraîne ensuite un divorce, puis la perte de tout le reste.

- Il y a de + en + de femmes. Mais il est vrai que notre société les protège peut-être un peu mieux, surtout quand elles ont des enfants (aides sociales, structures d'accueil…), même si parallèlement elle les malmène davantage (précarité, chômage, écarts de salaires…). Sinon, et c'est mon opinion toute personnelle, je pense que les femmes sont plus résistantes que les hommes, dans le sens où elles endurent davantage et où elles sont moins enclines au "lâcher prise". Autre facteur : plus que les hommes, elles sont soucieuses de l'hygiène et de leur apparence : avoir ses règles tous les mois quand on est à la rue, ça doit être infernal.

Publié : 30 déc. 2008
par tranquille2
En fait, un médecin qui s'occupe des sans-abri dit que les femmes dans la rue ont une aménhorrée (arrêt des règles) pour la moitié d'entre elles (froid plus effet psychique).

Publié : 30 déc. 2008
par Pili
En complément d'info de Tranquille : lu sur le net -


Exclusion: la souffrance "insensée" des naufragés de la rue

20 déc. 2008 -
"Ils ont des plaies béantes, mais ne les sentent pas". Les naufragés de la rue, clochardisés, niés en tant qu'humains, subissent un stress psychique tel qu'ils s'"auto-excluent", selon des médecins.

"Ils se coupent de leur corps, de leur affect, de leur pensée. Le déni d'eux-mêmes les déconnectent du sensoriel et du psychisme", explique à l'AFP le Dr Jean Furtos, psychiatre, chef de service à l'Hôpital du Vinatier (Lyon).

Paradoxalement, ces survivants se trouvent plus marginalisés encore, depuis que l'actualité se focalise sur le problème criant des "mal logés". Parce qu'ils ne demandent rien. "Invisibles" et "inaudibles" pour la société.

"Leur pied est gangrené: ils disent que ce n'est rien", note le Dr Furtos, On les croit schizophrènes: ils ont mis hors circuit une intelligence qui revient, intacte, lorsqu'on les +ré-humanise+".

"Ce sont des gens qui, pour survivre, s'empêchent de vivre. Pour échapper à l'horreur du réel", résume Patrick Henry, qui fut le premier médecin à ouvrir une consultation pour les sans-abri, à Nanterre (Hauts-de-Seine) en 1984.

"Je me souviens d'un homme venu pour une gale. En ôtant sa chaussette, un orteil tout noir, pourri, est tombé, laissant apparaître une phalange nue. On a voulu l'hospitaliser: il n'a accepté qu'un pansement. De mauvaise grâce".

Patrick Henry, en charge depuis 1992 de la "Lutte contre la grande exclusion" à la RATP, estime à environ 4.500/5.000 le nombre de sans-abri clochardisés à Paris et en banlieue.

"A l'origine, tous souffrent de carences affectives. C'est sur ce terrain fragilisé qu'un divorce, un licenciement, un deuil vont prendre la dimension d'une catastrophe, quand elle s'accompagne d'une privation de logement", explique-t-il.

Avec la lutte pour la survie dans l'univers hostile de la rue -intempéries, agressions, vols-, apparaît la spirale descendante de la souffrance psychique d'origine sociale. Avec trois paliers possibles, selon le Dr Furtos.

"La souffrance peut stimuler, aider à vivre comme +le bon stress+. Les femmes gardent plus longtemps que les hommes la capacité à être encouragées et à s'encourager entre elles pour s'en sortir".

"Mais, cette différence disparaît dès qu'on passe du découragement au désespoir. On glisse vers la mélancolie sociale, sans morbidité psychiatrique. Amertume, agressivité, violence, affections psychosomatiques s'installent au détriment de la capacité d'agir, de parler".

"Vient le dernier stade, celui du +syndrome d'auto-exclusion+, ou si l'on préfère l'état de stress majeur, qui conduit à vouloir sortir de soi".

"Imaginez un grave accident de voiture: votre stress est si grand que vous ne sentez plus votre corps sur le moment. Plus tard, vous découvrirez que vous avez perdu un litre de sang ou 200g de chair".

"Certaines personnes sont capables, en situation psychosociale d'exclusion, de se couper d'elles-mêmes pendant des jours, des mois, des années", note le Dr Furtos, également directeur scientifique de l'Observatoire National des Pratiques en Santé Mentale.

Au départ, le corps est comme anesthésié. On ne sent plus la douleur. D'autant qu'elle est incompatible avec la lutte pour la survie. "50 % des femmes clochardisées sont en aménorrhée secondaire. Déféminisées", relève le Dr Henry.

Suit l'émoussement affectif ou, à l'inverse, une +hypomanie+, une excitabilité permanente. Enfin l'intelligence est mise hors circuit.

"Plus que tout, ce sont l'abandon, le rejet, la solitude qui les tuent", conclut Patrick Henry.

Publié : 30 déc. 2008
par auxi
Ce matin, dans le Parisien, Christine Boutin déclare que "nous sommes tous responsables".

Ben voyons ! Ça ne vous rappelle pas une certaine canicule, qui donna lieu à tout un cirque médiatique visant à culpabiliser et surtout à exonérer les vrais responsables ?
Ce gouvernement, et les précédents, sans exception, orchestre sciemment une paupérisation massive et, inusable veille ficelle, rend responsables les pauvres de leur pauvreté; il s'en remet à la charité publique. Laquelle charité est le contraire de la justice : le bon vouloir du possédant remplace le droit.

Tant qu'on ne verra pas le logement comme un droit primant le droit de propriété, tant qu'on ne remettra pas en cause l'existence même d'un "marché de l'immobilier", il sera inutile d'espérer, car tout est là. Un être humain a besoin d'un toit, pas plus.

Publié : 30 déc. 2008
par superuser
"Nous sommes tous responsables" : c'est que dit aussi le boss de l'agence «So Nice»...

la dernière de Martin Hirsch

Publié : 30 déc. 2008
par superuser
M. Hirsch pense "que les conditions peuvent être réunies pour améliorer sensiblement les choses. La prise de conscience y contribue. Ce ne sont pas des morts inutiles, chacune de ces morts vient nous piquer pour nous dire qu'on ne peut pas être un pays qui a autant de moyens, de richesses, de signes de solidarité ..."

Publié : 30 déc. 2008
par gérard
des "signes de solidarité"

C'est excatement ça : des signes !

Des images, du virtuel...

... de la monnaie de singe !

Publié : 30 déc. 2008
par superuser
Image

Publié : 31 déc. 2008
par zoée
Bonsoir,

Oui tout le monde se fiche du décès de certains sdf car chacun a peur d'être le suivant sur la liste non exhaustive. :cry:

Publié : 01 janv. 2009
par auxi
Quelle corrélation raisonnable peut-il y avoir, par exemple, entre perdre un travail et se faire expulser, se retrouver à la rue ? La punition n'a aucune commune mesure avec le motif avancé, donné pour évident. Que soit traité comme un crime le fait de ne pas pouvoir payer, de ne pas réussir à payer, est déjà en soi surprenant, si on y réfléchit. Mais être ainsi châtié, jeté à la rue, pour n'avoir plus été en mesure de régler un loyer parce que l'on a plus de travail, alors que le travail fait partout manifestement et officiellement défaut, ou parce que l'emploi qui vous est attribué est tarifé trop bas en regard du prix aberrant de logements trop rares, tout cela relève du démentiel ou d'une perversité délibérée. D'autant plus qu'un domicile sera exigé pour conserver ou trouver ce travail qui seul permettrait de retrouver un domicile.
Le pavé, donc. Le pavé, moins dur, moins insensible que nos systèmes !
Ce n'est pas seulement injuste, c'est d'une atroce absurdité, d'une bêtise consternante, qui rend comiques les allures suffisantes de nos sociétés dites civilisées.


Viviane Forrester, L'horreur économique, Fayard, 1996

Tous ces gens, ces personnes à la rue ont eu, un jour, une existence normale, banale : un boulot, un appart'… Dans l'histoire de leur dégringolade, pour la plupart sans doute, quel rôle a joué l'Anpe ? Combien de radiés, sous des motifs tous plus fallacieux les uns que les autres ? Combien de victimes de " l'accompagnement " des chômeurs qui, que je sache, n'ont pas demandé à être " accompagnés " ?

Merci de bien vouloir répondre à cette question : les grévistes du Pôle emploi exigent-ils la fin de cette pratique non seulement d'une totale inutilité – hormis pour les requins du chôm' biz –, mais également assassine ?

ABOLITION DU FLICAGE DES CHÔMEURS !

INTERDICTION TOTALE DES RADIATIONS !

RÉTABLISSEMENT DANS LEURS DROITS DE TOUS LES RADIÉS !