Ex-artisan d'art, (restauration et création), je ne regrette rien.
Je galérais parfois dans mon métier, avec beaucoup de déplacements, jusqu'à l’étranger, pour trouver des missions de 6 mois, un an.
C'était la plupart du temps fait avec la motivation générée par la passion.
Mais...
Ne pouvant plus travailler mon matériau de prédilection ou encore sur les chantiers, je garde depuis environ 7 ans et sur la marché du travail un profil "atypique".
J'aime pas ce mot, mais il m'est proposé souvent lors de rares entretiens que je peux obtenir, malgré mes efforts parfois, à tort ou à raison, de me fondre dans le dite-"masse"...apriorisme et préjugés, vous connaissez...
Bref, de grandes difficultés à réinsérer des fonctions plus "classiques".
La reconversion dans d'autres milieux, même auprès de formateurs, est très compliquée à mettre en place.
Euh... 40 et plus n'aidant pas...45 ans et bientôt senior chouette !
Les compétences et connaissances transversales/transférables restent pour moi aujourd'hui le jargon des travailleurs sociaux, une mode (comme la mobilité...), et n'est certes pas inclus (jusqu'à nouvel ordre), dans les critères de sélection d'employeurs potentiels.
Donc artisanat d'art, oui, c'est un luxe.
Et pour l'artisan et pour les clients, ayant la capacité de s'offrir de la qualité selon leur sensibilité.
Mais ça reste très ambigu en France.
Entre les clichés suivants : savoir-faire manuel un peu déprécié ("oh c'est joli", presque comme le collier de nouilles apporté fièrement à Maman...), et métiers d'art élitistes (véhiculés dans des émissions type "Des Racines et des Ailes" pour tout ce qui est conservation et restauration), il y a tout un monde.
Si vous suivez un peu les histoires de Pôles de Métiers d'Art dans la région ou ailleurs, sans les subventions, les artisans ne survivent pas.
L’artisanat d'art sert de vitrine aujourd'hui, comme le patrimoine bâti, paysager, immatériel..., aux collectivités, régions, pays...Parfois tant mieux.
Pézenas, il faut aujourd'hui avoir les moyens d'être en location, mais belle politique de promotion des métiers d'art.
Y z'abusent un peu quand même.
Et comme le dit Serabeth, priorité donnée à la consommation dite accessible.
Même avant la crise(programmée depuis plusieurs décennies, n'est-ce pas ?).
Les emplois dans ces milieux demeurent précaires ou saisonniers.
Quand dans le couple, autre revenu, pourquoi pas...
Pour certains, tailleurs de pierre, tapissiers, orfèvres...ça va encore.
La formation pour ces métiers, c'est tout un fonctionnement en France, à repenser.
Pour rejoindre l'intitulé du sujet, elle devrait déjà être accessible au plus de 26 ans.
Bref...
Bon...
Mais oui, vive l'artisanat d'art.
